1.1.1. Votre requête est guidée par la suggestion des mots-clés déjà enregistrés dans la base de données (auto-complétion)
1.1.2. Pour combiner des mots-clés dans une requête, plusieurs possibilités se présentent :
1) Opérateur ET : il doit être entré avec le symbole "&" :
2) Opérateur OU : il doit être entré avec le symbole "+" :
3) Opérateur SAUF : il doit être entré avec le symbole "-" :
1.2.1. Cliquez sur une lettre :
1.2.2. Vous avez la possibilité de faire tourner la boule des mots-clés associés au terme choisi :
1.2.3. Vous avez aussi la possibilité de cliquer sur un mot-clé :
1.2.4. Une fois un mot cliqué, un widget apparaît indiquant le nombre de notices indexées par le mot-clé sélectionné :
1.2.5. En cliquant sur le widget, vous faites apparaître la liste des références bibliographiques indexées par le mot-clé que vous avez sélectionné :
Vous avez la possibilité de faire défiler cette liste de références bibliographiques
1.2.6. Après avoir cliqué sur un résultat de requête, la notice associée à la référence bibliographique sélectionnée s’affiche :
1.2.7. Vous avez alors la possibilité de faire défiler la notice pour la consulter et lire son contenu
1.3.1. Cliquez sur le bouton accueil :
1.3.2. Vous avez la possibilité de choisir un critère parmi les critères suivants :
1.3.3. Cliquez sur le bouton OK ou sur la touche ENTER de votre clavier pour lancer la recherche
1.3.4. La liste des résultats s’affiche :
Vous avez la possibilité de faire défiler et de cliquer sur un résultat de requête
1.3.5. Une fois que vous avez sélectionné un résultat, la notice associée à cette référence bibliographique s’affiche et vous pouvez la consulter :
1.3.6. Pour afficher ou masquer le détail des métadonnées de la référence appuyer sur + ou sur – :
1.4.1. Entrez une requête dans le ou les champs souhaités
1.4.2. Votre requête est guidée par la suggestion des termes déjà enregistrés dans la base de données (auto-complétion) :
1.4.3. Pour sélectionner un item appuyez sur « + » ; pour retirer un item de la recherche appuyez sur « - »
1.4.4. Pour combiner les termes, sélectionnez les opérateurs que vous souhaitez utiliser dans votre requête :
1.4.5. Pour lancer votre recherche appuyez sur « Rechercher »
Monographie
Dictionnaire / Encyclopédie
Collectif
Article
Revue / Périodique
Thèse
3.1. Vous pouvez la faire tourner dans tous les sens
3.2. Vous pouvez la zoomer et la dézoomer
3.3. Vous pouvez cliquer sur les mots-clés qu'elle présente
Henri Poincaré : l’œuvre scientifique, l’œuvre philosophique
Sous la direction de Vito VOLTERRA, Jacques HADAMARDÉditeur : Félix Alcan - 1914
Comment poser et résoudre un problème : Mathématiques-Physique-Jeux-Philosophie
George POLYAÉditeur : Dunod - 1962
La Méthode expérimentale et la philosophie de la physique : Textes choisis et présentés par Robert Blanché
Robert BLANCHÉÉditeur : Armand Colin - 1969
Logique et connaissance scientifique
Sous la direction de Jean PIAGETÉditeur : Gallimard - 1967
L’Individu et sa genèse physico-biologique : (L’Individuation à la lumière des notions de forme et d’information)
Gilbert SIMONDONÉditeur : Presses Universitaires de France - 1964
Tractatus logico-philosophicus
Ludwig WITTGENSTEINÉditeur : Gallimard - 1972
Philosophy and scientific realism
John Jamieson Carswell SMARTÉditeur : Coéd. Routledge and Kegan Paul / Humanities Press - 1963
The Metaphysical foundations of modern physical science. A historical and critical essay
Edwin Arthur BURTTÉditeur : Routledge and Kegan Paul - 1967
Physique et philosophie. La science moderne en révolution
Werner HEISENBERGÉditeur : Albin Michel - 1961
Physique contemporaine et matérialisme dialectique
Eftichios BITSAKISÉditeur : Éditions Sociales - 1973
Conceptions de la physique contemporaine. Les interprétations de la mécanique quantique et de la mesure
Bernard d’ ESPAGNATÉditeur : Hermann - 1965
L'Image du monde dans la physique moderne
Max PLANCKÉditeur : Gonthier - 1963
La Nature dans la physique contemporaine
Werner HEISENBERGÉditeur : Gallimard - 1962
Our Knowledge of the external world as a field for scientific method in philosophy
Bertrand RUSSELLÉditeur : Open Court Publishing Company - 1914
L'Activité rationaliste de la physique contemporaine
Gaston BACHELARDÉditeur : Presses Universitaires de France - 1951
Étude sur l’évolution d’un problème de physique. La propagation thermique dans les solides
Gaston BACHELARDÉditeur : Vrin - 1973
Physique atomique et connaissance humaine
Niels BOHRÉditeur : Gauthier-Villars - 1961
Schrödinger’s philosophy of quantum mechanics
Michel BITBOLÉditeur : Kluwer Academic Publishers - 1996
Avant Einstein. Relativité, lumière, gravitation
Jean EISENSTAEDTÉditeur : Seuil - 2005
De la matière relativiste, quantique, interactive : Collège de la Cité des Sciences et de l’Industrie, 2004
Jean-Marc LÉVY-LEBLONDÉditeur : Seuil - 2006
L’Imagination scientifique
Gerald James HOLTONÉditeur : Gallimard - 1981
La Nouvelle Alliance : métamorphose de la science
Ilya PRIGOGINEÉditeur : Gallimard - 1979
La Valeur de la science
Henri POINCARÉÉditeur : Flammarion - 1990
L’Unité de la physique
Étienne KLEINÉditeur : Presses Universitaires de France - 2000
La Matière espace-temps. La logique des particules élémentaires
Gilles COHEN-TANNOUDJI, Michel SPIROÉditeur : Fayard - 1986
Le Réel voilé. Analyse des concepts quantiques
Bernard d’ ESPAGNATÉditeur : Fayard - 1994
Un univers différent
Robert B. LAUGHLINÉditeur : Fayard - 2005
De la science à la philosophie : y a-t-il une unité de la connaissance ?
Sous la direction de Michel CAZENAVEÉditeur : Albin Michel - 2005
Analyse de l’esprit
Bertrand RUSSELLÉditeur : Payot - 2006
L’Idée du déterminisme dans la physique classique et dans la physique moderne
Alexandre KOJÈVEÉditeur : Librairie Générale Française - 1990
Post-scriptum à La Logique de la découverte scientifique : III. La théorie quantique et le schisme en physique
Karl Raimund POPPERSous la direction de William Warren BARTLEYÉditeur : Hermann - 1996
Sur les traces d’Albert Einstein
Jean-Michel ALIMIÉditeur : Hermann - 2005
Mathématiques et sciences de la nature. La singularité physique du vivant
Francis BAILLY, Giuseppe LONGOÉditeur : Hermann - 2006
La Théorie physique. Son objet, sa structure
Pierre Maurice Marie DUHEMÉditeur : Vrin - 1989
Essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée. [Avant-titre : Sozein ta phainomena]
Pierre Maurice Marie DUHEMÉditeur : Vrin - 1990
Les Fondements philosophiques de la mécanique quantique
Grete HERMANNSous la direction de Léna SOLERÉditeur : Vrin - 1996
Revue de Synthèse : Sciences et philosophie au XXe siècle. L’École de Zurich et le programme surrationaliste
Sous la direction de Éric BRIANÉditeur : Éditions Rue d’Ulm - Presses de l’École Normale Supérieure - 2005
L’Esprit, l'ordinateur et les lois de la physique
Roger PENROSEÉditeur : InterÉditions - 1992
Introduction à l’épistémologie
Léna SOLERÉditeur : Ellipses - 2002
L’Homme devant l’incertain
Sous la direction de Ilya PRIGOGINE, Jacques REVELÉditeur : Odile Jacob - 2001
Sciences et réalité
Gilles-Gaston GRANGERÉditeur : Odile Jacob - 2001
Rapports sur la science et la technologie : Les Mathématiques dans le monde scientifique contemporain
Sous la direction de Jean-Christophe YOCCOZÉditeur : Lavoisier - 2005
Buffon : histoire naturelle et philosophie
Thierry HOQUETÉditeur : Honoré Champion - 2005
De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault
Sous la direction de Miguel ESPINOZAÉditeur : L’Harmattan - 2001
L’Esprit dans un monde physique. Essai sur le problème corps-esprit et la causalité mentale
Jaegwon KIMÉditeur : Syllepse - 2006
Le Moment 1900 en philosophie
Sous la direction de Frédéric WORMSÉditeur : Presses Universitaires du Septentrion - 2004
L’Espace physique entre mathématiques et philosophie
Sous la direction de Marc LACHIÈZE-REYÉditeur : EDP Sciences - 2006
De Zénon d’Élée à Poincaré : recueil d’études en hommage à Roshdi Rashed
Sous la direction de Régis MORELON, Ahmad HASNAWIÉditeur : Peeters Publishers - 2004
Réflexions sur la mesure
François DAGOGNETÉditeur : Encre Marine - 1993
Mind and Nature. Selected Writings on Philosophy, Mathematics, and Physics
Hermann WEYLSous la direction de Peter PESICÉditeur : Princeton University Press - 2009
French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France
Sous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2009
Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics
Sous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2009
Candide et le physicien
Bernard d’ ESPAGNAT, Claude SALICETIÉditeur : Fayard - 2008
Philosophie des sciences de la matière
Ludovic BOTÉditeur : L’Harmattan - 2007
La Nature a-t-elle des principes ? Origine et destin des lois de l’Univers
Jean PERDIJONÉditeur : Vuibert - 2010
La Mort du devin, l'émergence du démiurge. Essai sur la contingence, la viabilité et l'inertie des systèmes
Jean-Pierre AUBINÉditeur : Beauchesne - 2010
Chaos et systèmes dynamiques. Éléments pour une épistémologie des systèmes dynamiques
Sous la direction de Sara FRANCESCHELLI, Michel PATY, Tatiana ROQUEÉditeur : Hermann - 2007
L'interprétation de la mécanique quantique : une approche pragmatiste
Manuel BÄCHTOLDÉditeur : Hermann - 2009
La Pensée de Gilles-Gaston Granger
Sous la direction de Antonia SOULEZ, Arley R. MORENOÉditeur : Hermann - 2010
Déterminismes et complexités : du physique à l’éthique. Autour d’Henri Atlan : Colloque de Cerisy
Sous la direction de Paul BOURGINE, David CHAVALARIAS, Claude COHEN-BOULAKIAÉditeur : La Découverte - 2008
Propos d’un physicien engagé pour mettre la science au service de tous
Paul LANGEVINSous la direction de Bernadette BENSAUDE-VINCENTÉditeur : Vuibert - 2007
Un Globe-trotter de la physique céleste. L’astronome Jules Janssen
Françoise LAUNAYÉditeur : Vuibert - 2008
Au-delà de l’espace et du temps. La Nouvelle Physique
Marc LACHIÈZE-REYÉditeur : Le Pommier - 2008
La Théorie de la relativité restreinte
David BOHMÉditeur : Alphée - 2010
Philosophie des sciences. Une introduction
Michael ESFELDÉditeur : Presses polytechniques et universitaires romandes - 2006
Galileo Galilei and Motion. A Reconstruction of 50 Years of Experiments and Discoveries
Roberto VERGARA CAFFARELLIÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2010
The Analysis of Matter
Bertrand RUSSELLÉditeur : Routledge and Kegan Paul - 1927
Philosophical Foundations of Physics : An Introduction to the Philosophy of Science
Rudolf CARNAPSous la direction de Martin GARDNERÉditeur : Basic Books - 1966
Einstein’s clocks, Poincaré’s maps : empires of time
Peter Louis GALISONÉditeur : Sceptre - 2003
A Different Universe. Reinventing Physics from the Bottom Down
Robert B. LAUGHLINÉditeur : Basic Books - 2005
The Open Universe : an argument for indeterminism : From the Postscript to the logic of scientific discovery
Karl Raimund POPPERSous la direction de William Warren BARTLEYÉditeur : Rowman and Littlefield - 1982
Quantum Theory and the Schism in Physics : From the Postscript to the logic of scientific discovery
Karl Raimund POPPERSous la direction de William Warren BARTLEYÉditeur : Rowman and Littlefield - 1982
The Emperor's new mind. Concerning computers, minds, and the laws of physics
Roger PENROSEÉditeur : Oxford University Press - 1989
Évolution de la nomenclature du système solaire, de Galilée aux sondes spatiales
Simone DUMONTSous la direction de Henri VÉRINEDans Les Sciences et leurs langages - 2000
Des nébuleuses à la nébuleuse du Crabe
Monique GROSSous la direction de Henri VÉRINEDans Les Sciences et leurs langages - 2000
Rôle de la nomenclature dans la préparation de la mission Hipparcos
Catherine TURONSous la direction de Henri VÉRINEDans Les Sciences et leurs langages - 2000
Découvertes individuelles et terminologies spécialisées
Georges DEICHASous la direction de Henri VÉRINEDans Les Sciences et leurs langages - 2000
La cornue et l’alambic, instrument d’analyse et de preuve dans Les Doutes sur Galien de Razi
Mehrnaz KATOUZIAN-SAFADISous la direction de Régis MORELON, Ahmad HASNAWIDans De Zénon d’Élée à Poincaré : recueil d’études en hommage à Roshdi Rashed - 2004
La géométrie en physique : Unification par la symétrie
Marc LACHIÈZE-REYSous la direction de Michel CAZENAVEDans De la science à la philosophie : y a-t-il une unité de la connaissance ? - 2005
Après la matière et l’énergie, l’information comme concept unificateur de la physique ?
Simon DINERSous la direction de Michel CAZENAVEDans De la science à la philosophie : y a-t-il une unité de la connaissance ? - 2005
Mathématiques et physique chez Wittgenstein
Michel BITBOLSous la direction de Michel BITBOLDans Wittgenstein et les mathématiques - 2004
Can Parts of Space Move? On Paragraph Six of Newton’s Scholium
Graham NERLICHSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2005
Le Physicien
Paul LANGEVINSous la direction de Vito VOLTERRA, Jacques HADAMARDDans Henri Poincaré : l’œuvre scientifique, l’œuvre philosophique - 1914
Anvil or Onion? Determinism as a Layered Concept
Robert C. BISHOPSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2005
Le futur n’est pas donné
Ilya PRIGOGINESous la direction de Ilya PRIGOGINE, Jacques REVELDans L’Homme devant l’incertain - 2001
La nature du chaos
Dean J. DRIEBESous la direction de Ilya PRIGOGINE, Jacques REVELDans L’Homme devant l’incertain - 2001
La physique, les sciences humaines et la fin des certitudes
Robert C. BISHOP, Frank C. RICHARDSONSous la direction de Ilya PRIGOGINE, Jacques REVELDans L’Homme devant l’incertain - 2001
Les notions de causalité dans le développement de la physique
Thomas Samuel KUHNSous la direction de Jean PIAGET, Mario Augusto BUNGEDans Les Théories de la causalité - 1971
Réflexions sur la causalité en physique
Francis HALBWACHSSous la direction de Jean PIAGET, Mario Augusto BUNGEDans Les Théories de la causalité - 1971
Causalité linéaire et causalité circulaire en physique
Francis HALBWACHSSous la direction de Jean PIAGET, Mario Augusto BUNGEDans Les Théories de la causalité - 1971
Considérations non philosophiques sur la causalité en physique
Leon ROSENFELDSous la direction de Jean PIAGET, Mario Augusto BUNGEDans Les Théories de la causalité - 1971
L’ “École de l’ETH” dans l’œuvre de Gaston Bachelard. Les figures spectrales d’Hermann Weyl, Wolfgang Pauli et Gustave Juvet
Charles ALUNNISous la direction de Éric BRIANDans Revue de Synthèse - 2005
Actualité de la philosophie de Ferdinand Gonseth
Gilles COHEN-TANNOUDJISous la direction de Éric BRIANDans Revue de Synthèse - 2005
L’humanité est-elle insignifiante ?
François LURÇATSous la direction de Pierre KERSZBERGDans Kairos - 2005
Mathématiques et physique
Roger BALIAN, Jean ZINN-JUSTINSous la direction de Jean-Christophe YOCCOZDans Rapports sur la science et la technologie - 2005
Les mathématiques et la constitution de la mécanique rationnelle : sur la pensée de la physique de Jules Vuillemin
Alain MICHELSous la direction de Roshdi RASHED, Pierre PELLEGRINDans Philosophie des mathématiques et théorie de la connaissance. L’Œuvre de Jules Vuillemin - 2005
Geometry and Physics of the 20th Century
Michael ATIYAHSous la direction de Jean-Jacques SZCZECINIARZ, Joseph KOUNEIHER, Dominique FLAMENT, Philippe NABONNANDDans Géométrie au XXe siècle, 1930-2000. Histoire et horizons - 2005
Espace et temps physiques et description des systèmes mécaniques
Charles-Michel MARLESous la direction de Jean-Jacques SZCZECINIARZ, Joseph KOUNEIHER, Dominique FLAMENT, Philippe NABONNANDDans Géométrie au XXe siècle, 1930-2000. Histoire et horizons - 2005
Sur la nature des objets mathématiques et les relations entre géométrie et physique
Luciano BOISous la direction de Miguel ESPINOZADans De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault - 2001
La notion de grandeur et la légitimité de la mathématisation en physique
Michel PATYSous la direction de Miguel ESPINOZADans De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault - 2001
Les concepts physiques
Jean ULLMOSous la direction de Jean PIAGETDans Logique et connaissance scientifique - 1967
Nouvelles dimensions mathématiques et épistémologiques du concept d’espace en physique, de Riemann à Weyl et à Witten
Luciano BOISous la direction de Marc LACHIÈZE-REYDans L’Espace physique entre mathématiques et philosophie - 2006
Some Remarks on the Foundations of Quantum Theory
E. Brian DAVIESSous la direction de Alexander BIRD, James LADYMANDans The British Journal for the Philosophy of Science - 2005
Knowledge of Arithmetic
C. S. JENKINSSous la direction de Alexander BIRD, James LADYMANDans The British Journal for the Philosophy of Science - 2005
Relations, Synthèses, Arrière-Plans. Sur la philosophie transcendantale et la physique moderne
Michel BITBOLSous la direction de François MARTYDans Archives de philosophie - 2001
Le conventionnalisme : crise de la physique et réflexion philosophique. Poincaré, Duhem, Le Roy
Anastasios BRENNERSous la direction de Frédéric WORMSDans Le Moment 1900 en philosophie - 2004
Mach et Duhem : épistémologie et histoire des sciences
Jan SEBESTIKSous la direction de Gerhard HEINZMANNDans Philosophia Scientiae. Travaux d’histoire et de philosophie des sciences - 1999
Against Pointillisme about Mechanics
Jeremy BUTTERFIELDSous la direction de Alexander BIRD, James LADYMANDans The British Journal for the Philosophy of Science - 2006
Mathématiques et ontologie : les symétries en physique
Alain BOUTOTSous la direction de Yvon BRÈSDans Revue philosophique de la France et de l’étranger - 1990
Jacques Herbrand
Jacques DUBUCS, Paul ÉGRÉSous la direction de Michel BITBOL, Jean GAYONDans L’Épistémologie française, 1830-1970 - 2006
La philosophie des sciences de Henri Poincaré
Gerhard HEINZMANNSous la direction de Michel BITBOL, Jean GAYONDans L’Épistémologie française, 1830-1970 - 2006
Guest Editor’s Introduction
Ralph SCHUMACHERSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2007
Platon et la cosmologie
Luc BRISSONSous la direction de Bruno CANYDans Cahiers critiques de la philosophie - 2007
Une “logique de la physique” ? Sur les propriétés formelles de l’énoncé d’une mesure quantique
Jacques CROIZERSous la direction de Bruno CANYDans Cahiers critiques de la philosophie - 2007
Jeu mutuel entre expériences et modèles de chaos
Monique DUBOISSous la direction de Sara FRANCESCHELLI, Michel PATY, Tatiana ROQUEDans Chaos et systèmes dynamiques. Éléments pour une épistémologie des systèmes dynamiques - 2007
Mental Causation and the Metaphysics of Causation
Michael ESFELDSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2007
Comprendre l’organisation des êtres vivants : la structuration dynamique sous contraintes comme modèle de hasard-sélection
Bertrand LAFORGESous la direction de François ATHANÉ, Marc SILBERSTEIN, Édouard GUINETDans Matière première. Revue d’épistémologie et d’études matérialistes - 2007
Les analogies mathématiques au sens de Poincaré et leur fonction en physique
Michel PATYSous la direction de Marie-José DURAND-RICHARDDans L’Analogie dans la démarche scientifique. Perspective historique - 2008
Le pouvoir heuristique de l’analogie en physique
Claude COMTESous la direction de Marie-José DURAND-RICHARDDans L’Analogie dans la démarche scientifique. Perspective historique - 2008
Les systèmes complexes obéissent-ils à des lois ?
Paul BOURGINESous la direction de Paul BOURGINE, David CHAVALARIAS, Claude COHEN-BOULAKIADans Déterminismes et complexités : du physique à l’éthique. Autour d’Henri Atlan - 2008
La physique et la philosophie : le tournant conceptuel du IVe siècle
Ian MUELLERSous la direction de Jean GAYON, Richard M. BURIANDans Conceptions de la science : hier, aujourd’hui, demain - 2007
Purification par Baliani de la théorie ancienne du mouvement et généralisation du principe d’inertie
Lambros COULOUBARITSISSous la direction de Jean GAYON, Richard M. BURIANDans Conceptions de la science : hier, aujourd’hui, demain - 2007
Réflexions husserliennes sur la mathématisation de la nature
Emiliano TRIZIOSous la direction de Nicolas LECHOPIER, Gilles MARMASSEDans La Nature, entre science et philosophie - 2008
Mathématiques et machinerie : la physique comme exploration
Rom HARRÉSous la direction de Ivahn SMADJADans Cahiers de philosophie de l’Université de Caen - 2008
Henri Poincaré et l’espace-temps conventionnel
Scott WALTERSous la direction de Ivahn SMADJADans Cahiers de philosophie de l’Université de Caen - 2008
Structure versus substance. Théories physiques et réalisme structural selon Russell
Ivahn SMADJASous la direction de Ivahn SMADJADans Cahiers de philosophie de l’Université de Caen - 2008
Réalisme relativiste
Marc LACHIÈZE-REYSous la direction de Ivahn SMADJADans Cahiers de philosophie de l’Université de Caen - 2008
La réception de la mécanique quantique par Reichenbach et le Cercle de Vienne
Andreas KAMLAHSous la direction de Pierre WAGNER, Jacques BOUVERESSEDans Mathématiques et expérience. L’empirisme logique à l’épreuve (1918-1940) - 2008
Philosophie, physique et fondements de la géométrie
Michael FRIEDMANSous la direction de Pierre WAGNER, Jacques BOUVERESSEDans Mathématiques et expérience. L’empirisme logique à l’épreuve (1918-1940) - 2008
Introduction
Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTSous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTDans Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics - 2009
The Transcendental Domain of Physics
Rom HARRÉSous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTDans Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics - 2009
A Cognizable Universe: Transcendental Arguments in Physical Cosmology
Yuri BALASHOVSous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTDans Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics - 2009
Philosophy and 20th Century Physics
Gilles COHEN-TANNOUDJISous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERDans French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France - 2009
Foundations of Physics: The Empirical Blindness
Hervé P. ZWIRNSous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERDans French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France - 2009
Formalisation et expérimentation
Roland OMNESSous la direction de Claude GRIGNON, Claude KORDONDans Sciences de l’homme et sciences de la nature. Essais d’épistémologie comparée - 2009
Lois universelles et histoire de l’Univers
Marc LACHIÈZE-REYSous la direction de Claude GRIGNON, Claude KORDONDans Sciences de l’homme et sciences de la nature. Essais d’épistémologie comparée - 2009
Symétrie et dissymétrie en mathématiques et en physique
Albert LAUTMANSous la direction de François LE LIONNAISDans Les Grands courants de la pensée mathématique - 1962
Hasard et physique. La science a-t-elle changé de base mathématique ?
Théo KAHANSous la direction de François LE LIONNAISDans Les Grands courants de la pensée mathématique - 1962
The Foundations of Physics: Mitteilungen (1915 and 1917)
Tilman SAUER, Ulrich MAJER, Heinz-Jürgen SCHMIDT, Arne SCHIRRMACHERSous la direction de Tilman SAUER, Ulrich MAJERDans David Hilbert’s Lectures on the Foundations of Mathematics and Physics, 1891-1933 - 2009
Lectures on Radiation and Quantum Theory (1912)
Tilman SAUER, Ulrich MAJER, Heinz-Jürgen SCHMIDT, Arne SCHIRRMACHERSous la direction de Tilman SAUER, Ulrich MAJERDans David Hilbert’s Lectures on the Foundations of Mathematics and Physics, 1891-1933 - 2009
Émile Meyerson et la théorie de la relativité
Yemima BEN MENAHEMSous la direction de Eva TELKES-KLEIN, Elhanan YAKIRADans L’Histoire et la philosophie des sciences à la lumière de l’œuvre d’Émile Meyerson (1859-1933) - 2010
Réflexions sur la philosophie de l’espace selon Gilles-Gaston Granger, et sur la physique contemporaine : En quel sens la pensée physique peut-elle dépasser le concept d’espace ?
Michel PATYSous la direction de Antonia SOULEZ, Arley R. MORENODans La Pensée de Gilles-Gaston Granger - 2010
Ostwald et le monisme
Danièle GHESQUIER-POURCINSous la direction de Michel PATY, Danièle GHESQUIER-POURCIN, Muriel GUEDJ, Gabriel GOHAUDans Énergie, science et philosophie au tournant des XIXe et XXe siècles - 2010
La philosophie de l’énergie de Pierre Duhem
Jean-Jacques SZCZECINIARZSous la direction de Michel PATY, Danièle GHESQUIER-POURCIN, Muriel GUEDJ, Gabriel GOHAUDans Énergie, science et philosophie au tournant des XIXe et XXe siècles - 2010
Einstein et le concept de masse-énergie. Pensée physique et philosophie de la matière
Michel PATYSous la direction de Michel PATY, Danièle GHESQUIER-POURCIN, Muriel GUEDJ, Gabriel GOHAUDans Énergie, science et philosophie au tournant des XIXe et XXe siècles - 2010
L'Enchantement du virtuel. Mathématique, physique, philosophie
Gilles CHÂTELETÉditeur : Éditions Rue d’Ulm - Presses de l’École Normale Supérieure - 2010
Rationalité de la science d'Albert Einstein
Noureddine NAIFARÉditeur : L’Harmattan - 2010
Roger Penrose: Collected Works : Volume 2: 1968-1975
Roger PENROSEÉditeur : Oxford University Press - 2010
La Valeur de la science
Henri POINCARÉÉditeur : Flammarion - 1906
La Théorie physique. Son objet, sa structure
Pierre Maurice Marie DUHEMÉditeur : Chevalier et Rivière - 1906
Is Water H2O ? Evidence, Pluralism and Realism
Hasok CHANGÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2012
L'Essai de logique de Mariotte : archéologie des idées d'un savant ordinaire
Sophie ROUXÉditeur : Classiques Garnier - 2011
La théorie einsteinienne de la gravitation : en quels caractères le grand livre de la nature est-il écrit ?
Silvio BERGIADans Albert Einstein et Hermann Weyl (1955-2005) - 2010
The Metaphysical foundations of modern physical science. A historical and critical essay
Edwin Arthur BURTTÉditeur : Routledge and Kegan Paul - 1925
Berkeley et la chimie : Une philosophie pour la chimie au XVIIIe siècle
Luc PETERSCHMITTÉditeur : Classiques Garnier - 2011
Reexamining the Quantum-Classical Relation. Beyond Reductionism and Pluralism
Alisa BOKULISHÉditeur : Cambridge University Press - 2008
Understanding Space-Time. The Philosophical Development of Physics from Newton to Einstein
Robert DISALLEÉditeur : Cambridge University Press - 2006
The Evidence for the Top Quark. Objectivity and Bias in Collaborative Experimentation
Kent Wade STALEYÉditeur : Cambridge University Press - 2004
Mach, un physicien philosophe
Xavier VERLEYÉditeur : Presses Universitaires de France - 1998
Probabilistic Causality
Ellery EELLSÉditeur : Cambridge University Press - 1991
The Concept of Probability in Statistical Physics
Yair M. GUTTMANNÉditeur : Cambridge University Press - 1999
Physical Causation
Phil DOWEÉditeur : Cambridge University Press - 2000
Généalogie de la sensation : physique, physiologie et psychologie en Europe, de Fernel à Locke
Ronan DE CALANÉditeur : Honoré Champion - 2012
Pour une évaluation des doctrines de Mach
Robert MUSILÉditeur : Presses Universitaires de France - 1985
Que représentent les théories physiques contemporaines pour la théorie générale de la connaissance?
Philipp FRANKSous la direction de Pierre WAGNER, Christian BONNETDans L'Âge d'or de l'empirisme logique - 2006
Le Temps et sa flèche
Sous la direction de Étienne KLEIN, Michel SPIROÉditeur : Flammarion - 2013
Quel temps fait-on ?
Jean-Marc LÉVY-LEBLONDSous la direction de Étienne KLEIN, Michel SPIROSous la direction de Étienne KLEIN, Michel SPIRODans Le Temps et sa flèche - 2013
Le Temps et sa flèche
Sous la direction de Étienne KLEIN, Michel SPIROÉditeur : Éditions Frontières - 1994
String Theory and the Scientific Method
Richard DAWIDÉditeur : Cambridge University Press - 2013
Chaos et déterminisme
Sous la direction de Karine CHEMLA, Amy DAHAN-DALMEDICO, Jean-Luc CHABERTÉditeur : Seuil - 1992
Le déterminisme de Pierre-Simon Laplace et le déterminisme aujourd'hui
Amy DAHAN-DALMEDICOSous la direction de Karine CHEMLA, Amy DAHAN-DALMEDICO, Jean-Luc CHABERTDans Chaos et déterminisme - 1992
Théorie quantique et philosophie transcendantale : Dialogues possibles
Patricia KAUARK-LEITEÉditeur : Hermann - 2012
Physique et philosophie
Werner HEISENBERGÉditeur : Albin Michel - 1971
Physics and Necessity : Rationalist Pursuits from the Cartesian Past to the Quantum Present
Olivier DARRIGOLÉditeur : Oxford University Press - 2014
Au-delà de l’espace et du temps. La Nouvelle Physique
Marc LACHIÈZE-REYÉditeur : Le Pommier - 2003
The Reign of Relativity : Philosophy in Physics 1915-1925
Thomas RYCKMANÉditeur : Oxford University Press - 2005
Einstein : His Life and Times
Philipp FRANKSous la direction de Suichi KUSAKAÉditeur : Alfred A. Knopf - 1947
Einstein
Philipp FRANKÉditeur : Castelvecchi - 2015
De l’action des gènes aux génomes réactifs
Evelyn Fox KELLERSous la direction de Thierry HOQUET, Francesca MERLINDans Précis de philosophie de la biologie - 2014
Similarités ontologiques et différences épistémologiques entre physique et biologie
Christian SACHSESous la direction de Thierry HOQUET, Francesca MERLINDans Précis de philosophie de la biologie - 2014
L'Énergie et la matière psychique : Ses logiques normales et pathologiques
Stéphane LUPASCOÉditeur : Julliard - 1974
Chimica e filosofia : Scienza, epistemologia, storia e religione nell’opera di Pierre Duhem
Roberto MAIOCCHIÉditeur : La Nuova Italia - 1985
L'Adam unicellulaire
Ronald Harri WETTSTEINÉditeur : Éditions de l'Aire - 1982
Comment pense un savant ? : Un physicien des Lumières et ses cartes à jouer
Jean-François BERTÉditeur : Anamosa - 2018
Aristotle on the Nature in the Pneuma and the First Body
Karel THEINSous la direction de Hynek BARTOŠ, Colin GUTHRIE KINGDans Heat, Pneuma, and Soul in Ancient Philosophy and Science - 2020
Reversing the Arrow of Time
Bryan W. ROBERTSÉditeur : Cambridge University Press - 2022
Au lendemain de la mort de Henri Poincaré, la Revue du Mois (8e année, n° 83, 10 février 1913) publie quatre études consacrées à l’ensemble de cette œuvre pluriforme, dans sa dimension scientifique comme dans sa dimension philosophique. Ce sont ces études mêmes qui sont ici réunies en volume, pour «répondre ainsi au vœu du monde savant». – Curriculum vitæ (pp. 261-264), établi d’après la Table générale des Acta mathematica (1913). M.-M. V.
Consacré à «l’art de trouver», cet ouvrage contribue à montrer comment l’heuristique moderne essaie de comprendre les opérations mentales typiques de ce processus de découverte. Il s’agit de rechercher des essences, c’est-à-dire de distiller les problèmes les plus divers, pour en dégager ce qu’ils ont à la fois de commun et de fondamental. – La Partie I, «Dans la salle de classe», comprend 20 sections; – la Partie II, «Résoudre», se présente sous forme de dialogue entre professeur et élève; – la Partie III, «Petit Dictionnaire d’Heuristique», comprend 67 articles classés alphabétiquement et servant de référence à toute recherche approfondie sur un point particulier; – la Partie IV, enfin, présente un ensemble de «Problèmes, conseils, solutions», méthodologiquement organisés. M.-M. V.
«La promotion de la physique au rang de science, au sens où nous entendons aujourd’hui ce mot, est liée à une transformation profonde dans la manière de regarder et d’interroger la nature». Mais la nouveauté de la méthode expérimentale ne consiste pas à s’en remettre simplement à l’expérience sensible. Cette nouvelle méthode se caractérise par trois traits spécifiques, dont l’union intime fera l’originalité de la méthode expérimentale en physique : – l’usage du raisonnement hypothético-déductif, – le traitement mathématique de l’expérience, – l’appel à l’expérimentation. – Le Livre premier («L’instauration de la méthode expérimentale») présente trois chapitres : – Chap. 1, L’annonce de la nouvelle méthode : Bacon (1. «Contre les anticipations hâtives»; 2. «Contre l’induction par simple énumération»; 3. «L’expérience cruciale»). Chap 2, La science nouvelle contre l’ancienne («Kepler et l’ellipticité des orbites planétaires»; «Galilée et la chute des graves»; «Pascal et les expériences du vide»). Chap. 3, Le courant cartésien («Descartes : de la déduction catégorique à la déduction hypothétique», 1. Le recours à l’expérience, 2. La présentation hypothético-déductive, 3. La triple justification des principes; «Malebranche : corriger la théorie par l’expérience»; «Chr. Huygens : le raisonnement hypothético-déductif et la recherche des causes». – Livre II («Le siècle de Newton») : Chap. 1, La science de Newton (1. «Le problème de la philosophie naturelle»; 2. «L’espace, le temps et le mouvement absolus»; 3. «La méthode newtonienne»; 4. «Sur les hypothèses et la recherche des causes»). Chap. 2, Défenseurs et opposants («Un disciple : Roger Cotes»; «Un opposant au nom de la raison : Leibniz»; «Une conception phénoméniste de la physique : Berkeley»; «Un effort de jugement impartial : Fontenelle»). Chap. 3, Le règne de la mécanique («D’Alembert : physique expérimentale et mécanique rationnelle»; «Laplace : le déterminisme universel»). – Livre III («L’esprit de rigueur et l’esprit d’aventure dans la science classique») : Chap. 1, La prudence positiviste : Auguste Comte (1. «L’esprit positif»; 2. «L’usage des hypothèses»; 3. «Contre la chimère de l’unification»); Chap. 2, Le culte de l’hypothèse («Fresnel et l’hypothèse ondulatoire»; «Whewell et sa philosophie de la découverte»); Chap. 3, Le mécanisme et l’énergétique («Le point de vue du mécanisme : Helmholtz»; «L’énergétique selon Rankine»; «La physique phénoméniste : Mach»; Chap. 4, Le sens de la théorie physique («Repli sur les théories abstraites : Henri Poincaré, Pierre Duhem»; «Défense des théories explicatives : Émile Meyerson, Max Planck». – Livre IV («La critique du dogmatisme scientifique») : Chap. 1, L’assouplissement de la mécanique («Hertz : la relativité des principes»; «Mach : pour une mécanique strictement expérimentale»); Chap. 2, La critique des sciences en France («Le nominalisme d’Ed. Le Roy»; «L’élément conventionnel dans la science selon H. Poincaré»; «La critique de l’expérience cruciale par P. Duhem»). – Livre V («Les révolutions scientifiques du XXe siècle») : Chap. 1, La révolution relativiste («Einstein : la théorie et l’expérience»; «Bridgman et l’opérationisme»; «Reichenbach et la dissolution de la synthèse a priori»); Chap. 2, La révolution quantique («Bohr et la complémentarité des concepts»; «Schrödinger : de l’ancien atomisme aux discontinuités quantiques»; «L. de Broglie : l’indéterminisme quantique et sa mise en question»; «Heisenberg : défense de l’interprétation probabiliste»). – Livre VI («Réflexion sur le fondement du raisonnement expérimental») : Chap. 1, Le problème de Hume et la réponse de Kant («Hume : doutes sur le fondement du raisonnement expérimental»; «Kant : l’entendement législateur et les principes synthétiques a priori»); Chap. 2, Le probabilisme de Cournot; Chap. 3, Théories contemporaines sur la probabilité des inductions («Reichenbach : le pari inductif»; «R. von Mises : la probabilité comme limite de la fréquence»; «Carnap : les deux concepts de probabilité et le problème de la logique inductive»). – Conclusion : Les conditions de l’esprit scientifique selon G. Bachelard («La levée des obstacles épistémologiques»; «Le dialogue de la raison et de l’expérience»). M.-M. V.
Le problème de la connaissance est ici abordé selon une méthodologie privilégiant l’idée que les connaissances comportent des modes de structuration imprévisibles, multiples et sans cesse renouvelés : leur analyse ne peut alors procéder efficacement qu’après leur constitution, ou au cours de leur création. Les courants de l’épistémologie contemporaine font aujourd’hui corps avec les sciences elles-mêmes, en ce sens que les transformations des diverses disciplines ont entraîné des crises et des réorganisations obligeant les savants à examiner les conditions mêmes de leur savoir, donc en fait à construire des épistémologies. Le problème des “fondements” n’est plus réservé à une discipline extérieure à la science comme telle. La complexité des tâches de l’épistémologie contemporaine est double, en ce sens qu’elle doit traiter de toutes les formes de connaissance et, pour chacune d’entre elles, elle doit en traiter à une multiplicité de points de vue interdépendants et complémentaires : celui du spécialiste de la science considérée, celui du logicien, et les points de vue historico-critiques et socio-ou psycho-génétiques sinon éthologiques. L’impossibilité d’exposer de façon complète les problèmes abordés dans cet ouvrage impose et légitime de procéder par échantillonnage, en choisissant les questions selon le niveau de leurs solutions actuelles, et non pas en vertu d’un plan plus ou moins exhaustif qui se serait avéré artificiel ou irréalisable. – I. «Nature et méthodes de l’épistémologie»; – II. «Logique»; – III. «Épistémologie des mathématiques»; – IV. «Épistémologie de la physique»; – V. «Épistémologie de la biologie»; – VI. «Épistémologie des sciences humaines»; – VII. «Classification des sciences et principaux courants épistémologiques contemporains». M.-M. V.
La thèse défendue ici par G. S. se caractérise par l’étude des processus d’individuation en physique (notamment à travers la formation des cristaux) et en biologie : il s’agit donc d’exposer les conditions d’émergence de formes individualisantes. En mettant en avant une critique de la conception hylémorphique de l’individuation, G. S. marque la question de la genèse de l’individu d’une tonalité originale dans la mesure où une place centrale est accordée aux relations et aux devenirs tandis que la notion de substance est minimisée. L’individu est alors défini comme un théâtre d’individuations. - Cette publication constitue la première édition des deux premiers chapitres de la thèse de G. S., L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information (rééditée dans son intégralité en 2005 chez Millon). La présente édition a été augmentée en 1995 dans la collection “Krisis” de deux suppléments : Analyse des critètes de l’individualité et Allagmatique : Théorie de l’acte analogique (Grenoble, Millon, 1995). M.-M. V.
Première traduction anglaise : New York; London : Harcourt, Brace & company; Kegan Paul, Trench, Trubner and Co., 1922, avec une introduction de Bertrand Russell, collection «International library of psychology, philosophy and scientific method». Texte et traduction en regard. Ces textes avaient déjà été publiés dans les Annalen der Naturphilosophie en 1921. La première édition française propose conjointement la traduction du Tractatus et celle des Investigations philosophiques : Paris, Gallimard, 1961, Coll. «Bibliothèque des idées». La présente édition, au format de poche, reprend le seul Tractatus. – Écrit sur des carnets de campagne pendant la Première Guerre mondiale, le Tractatus «mérite certainement, par son ampleur, son étendue et sa profondeur, d’être considéré comme un événement important dans le monde philosophique. Débutant à partir des principes du symbolisme et des rapports qui sont nécessaires entre les mots et les choses dans tout langage, il applique le résultat de ses recherches aux différents domaines de la philosophie traditionnelle, montrant dans chaque cas comment la philosophie traditionnelle et les solutions traditionnelles naissent de l’ignorance des principes du symbolisme et du mauvais usage de la langue» (B. Russell, Introd.). – La structure logique des propositions et la nature de l’inférence logique sont d’abord traitées. Puis sont successivement analysées les questions relatives à la théorie de la Connaissance, aux principes de la Physique, à l’Éthique et enfin à la Mystique. M.-M. V.
To begin with, Smart argues that philosophy ought to be something more than the art of clarifying thought and diagnosing nonsense, and that it should concern itself with the adumbration of a scientifically plausible world view. Early chapters deal with phenomenalism and the reality of theoretical entities, and with the relation between the physical and biological sciences. The question of the secondary qualities, such as colour, is then taken up, and a materialistic theory of consciousness is put forward. A further chapter defends the view of man as a physical mechanism, and is largely concerned with questions about problem solving and about free will. The next chapter discusses some relevant issues about space and time. The final chapter is on the place of man in nature, and whether the world view of the book has any implications for ethics. A major concern of Smart’s is to clear away a concealed anthropocentricity which the author believes to vitiate much philosophical and common sense thought.– I. «The province of philosophy»; – II. «Physical objects and physical theories»; – III. «Physics and biology»; – IV. «The secondary qualities»; – V. «Consciousness»; – VI. «Man as a physical mechanism»; – VII. «The space-time world»; – VIII. «Man and nature». M.-M. V.
Fifth reprint from the second edition revised (London : K. Paul, 1932). – This book is an attempt «to plunge into the philosophy of early modern science, locating its key assumptions as they appear, and following them out to their classic formulation in the metaphysical paragraphs of Sir Isaac Newton. The present is a brief historical study which aims to meet this need» (p. 22). – Chapter I, Introduction : A. The historical problem suggested by the nature of modern thought; B. The metaphysical foundations of modern science the key to this problem; – Chapter II, Copernicus and Kepler : A. The problem of the new astronomy; B. Metaphysical bearings of the pre-copernican progress in mathematics; C. Ultimate implications of Copernicus’ step. Revival of pythagoreanism; D. Kepler’s early acceptance of the new world-scheme; E. First formulation of the new metaphysics. Causality, quantity, primary and secondary qualities; – Chapter III, Galileo : A. The science of “local motion”; B. Nature as mathematical order. Galileo’s method; C. The subjectivity of secondary qualities; D. Motion, space, and time; E. The nature of causality. God and the physical world. Positivism; – Chapter IV, Descartes : A. Mathematics as the key to knowledge; B. Geometrical conception of the physical universe; C. “Res extensa” and “Res cogitans”; D. The problem of mnd and body; – Chapter V, Seventeenth-century english philosophy : A. Hobbes’ attack on the cartesian dualism; B. Treatment of secondary qualities and causality; C. More’s notion of extension as a category of spirit; D. The “spirit of nature”; E. Space as the divine presence; F. Barrow’s philosophy of method, space, and time; – Chapter VI, Gilbert and Boyle : A. The non-mathematical scientific current; B. Boyle’s importance as scientist and philosopher; C. Acceptance and defence of the mechanical world-view; D. Value of qualitative and teleological explanations; E. Insistence on reality of secondary qualities. Conception of man; F. Pessimistic view of human knowledge. Positivism; G. Boyle’s philosophy of the ether; H. God’s relation to the mechanical world; I. Summary of the pre-newtonian development; – Chapter VII, The metaphysics of Newton : Section 1, Newton’s method; Section 2, The doctrine of positivism; Section 3, Newton’s general conception of the world, and of man’s relation ti it; Section 4, Space, time, and mass; Section 5, Newton’s conception of the ether; Section 6, God. Creator and preserver of the order of the world; – Chapter VIII, Conclusion : Need for philosophy as a critical analysis of the metaphysic of science. M.-M. V.
Le volume original de Physics and Philosophy. The Revolution in Modern Science (New York : Harper & Brothers, 1958) fait partie de la collection «World Perspectives; Vol. 19», dont on trouve ici, traduite en français, une présentation (pp. 245-250) par sa directrice, Ruth Nanda Anshen. L’ouvrage de Werner Heisenberg reproduit le texte des Gifford Lectures, conférences prononcées par l’auteur à l’Université Saint-Andrews (Écosse), durant l’hiver 1955-1956. – Après un chapitre (II) consacré à l’étude du développement historique de la théorie des quanta, l’ouvrage présente les détails de «L’interprétation de Copenhague» (Chap. III), première interprétation cohérente des lois quantiques théoriques en 1927. Chap. IV, «La théorie quantique et les racines de la science atomique»; Chap. V, «Le développement des idées philosophiques depuis Descartes et la nouvelle situation en théorie quantique»; Chap. VI, «Rapports entre la théorie quantique et les autres sciences expérimentales»; Chap. VII, «Théorie de la relativité»; Chap. VIII, «Critiques et contrepropositions à l’interprétation de Copenhague»; Chap. IX, «Théorie quantique et structure de la matière»; Chap. X, «Langage et réalité en physique actuelle»; Chap. XI, «Rôle de la physique moderne dans l’évolution actuelle de la pensée humaine». M.-M. V.
Texte remanié d’une thèse de doctorat de philosophie, soutenue en novembre 1972, à l’Université de Paris VIII. – Si la physique peut être considérée comme la science la plus liée à la philosophie, c’est qu’elle s’occupe – à son niveau et avec ses moyens propres – de problèmes fondamentaux tels que la constitution de la matière, les relations entre la matière et le mouvement, les problèmes de l’espace et du temps, de la causalité et du déterminisme, de l’évolution de l’univers du point de vue astrophysique. Le but de cet ouvrage est d’apporter des arguments pour une certaine conception de la philosophie, non pas au niveau doctrinal abstrait, mais à travers une analyse et une mise en valeur philosophiques d’un nombre de données de la physique contemporaine. C’est par l’intermédiaire des dialectiques concrètes que l’auteur entend se prononcer sur la dialectique en général. Revendiquant un caractère hybride, physique-philosophie, philosophie-physique, l’étude présente ici certains domaines de la physique, et une œuvre philosophique concrète, l’œuvre de Lénine. «Par une confrontation continue, par l’exploration des régions qui appartiennent plus ou moins aux deux disciplines, par la recherche du contenu concret des thèses fondamentales léninistes et de ses prolongations sous la lumière de la physique de nos jours, par l’utilisation de la dialectique pour analyser tel ou tel problème épistémologique contemporain, on a voulu tester la validité du matérialisme dialectique face à une science fondamentale, mettre en relief des aspects concrets de son contenu, esquisser des problèmes d’une dialectique de la nature, et arriver à la fin, par cette voie indirecte, à apporter des arguments concernant le problème fondamental posé» (Préf. pp. – Chap. I. Quelques notes de caractère historique; – II. L’être et la pensée; – III. Sur la dialectique des formes de la matière; – IV. Matière et mouvement; – V. Espace, temps et matière; – VI. Causalité, interdépendance, déterminisme; – VII. De la contradiction dans la nature; – VIII. Sur la catégorie du reflet; – IX. Le problème de la vérité; – X. Sur le matérialisme dialectique. M.-M. V.
Cet ouvrage aborde les questions liées à l'existence, au sein même des fondements de la physique quantique, de problèmes d'interprétation plus délicats peut-être encore que ceux dont s’occupent les physiciens. Le but est de rendre plus explicites ces difficiles questions et d’esquisser la perspective de changements profonds suggérés par elles. Des notions telles que la théorie probabiliste, le principe de complémentarité, les relations d’incertitude sont satisfaisantes tant qu’il n’est question que de prédire des résultats à partir des données des observations précédentes. Elles posent pourtant de graves problèmes : elles ne sont, en effet, pas compatibles avec des descriptions du monde rendues familières à la pensée par de longues habitudes. Les principes de la mécanique quantique qui synthétisent les concepts et les algorithmes dont il s’agit n’ont pas pour cette raison des significations immédiatement claires pour la réflexion objective. Le présent ouvrage a pour objet de passer succinctement en revue les interprétations possibles de ces quelques axiomes, qui forment l’ossature de la physique contemporaine. – Partie I, La description réaliste (Les propriétés physiques microscopiques; Les propriétés macroscopiques); – Partie II, Autres descriptions (Le positivisme scientifique; L’interprétation de Niels Bohr; Attitudes possibles). M.-M. V.
[Edition Information : 5. Aufl. der Wege zur physikalischen Erkenntnis. Volksausg. The first four lectures are also included in v. 1 of the author’s Physikalische Rundblicke, Leipzig, 1922. First four editions published under title: Wege zur physikalischen Erkenntnis]. – Les huit textes qui composent le présent ouvrage sont extraits de Vorträge und Erinnerungen (Stuttgart : Hirzel Verlag, 1949). Cette suite d’études sur la connaissance scientifique actuelle expose, à partir de données accessibles, les principes de la mécanique ondulatoire, discute les notions de causalité et de lois statistiques, interroge la structure de la matière. L’auteur y précise la nature du savoir contemporain et dégage ses incidences sur notre conception de nous-mêmes et de l’univers. – À la succession chronologique des exposés qui constituent le présent volume, il a été préféré l’ordre logique qui résulte des thèmes abordés et de la méthode utilisée par Max Planck : – I. L’image du monde dans la physique contemporaine (Conférence prononcée à l’Institut de physique de l’Université de Leyde, 18 février 1929); – II. Déterminisme et indéterminisme (Conférence prononcée à l’École technique supérieure de Munich, 4 décembre 1937); – III. L’univers de la physique et son unité (Conférence prononcée à Leyde, 8 décembre 1908); – IV. Sens et limites des sciences exactes (Conférence prononcée à la Société impériale pour l’Avancement des sciences de Berlin, novembre 1941) ; – V. Qu’est-ce que la lumière ? (Conférence prononcée à l’Assemblée générale de la Société impériale pour l’Avancement des sciences de Berlin, 28 octobre 1919); – VI. Positivisme et monde extérieur réel (Conférence prononcée à la Société impériale pour l’Avancement des sciences de Berlin, 12 novembre 1930); – VII. Science et religion (Conférence tenue en pays balte, mai 1937); – VIII. Faux problèmes de la science (Conférence prononcée à l’Institut de physique de l’Université de Gœttingue, 17 juillet 1946). M.-M. V.
Cette étude met en évidence la nécessité de situer les sciences naturelles sur le plan historique. L’attitude contemporaine à l’égard de la nature est très largement déterminée aujourd’hui par les sciences de la nature et par la technique modernes. Les changements des bases de la science moderne de la nature sont un symptôme de transformations profondes des fondements de notre existence «qui à leur tour provoquent certainement des réactions dans tous les autres domaines de la vie. De ce point de vue, il peut être important pour l’homme qui cherche à pénétrer l’essence de la nature, soit pour créer, soit pour expliquer, de se demander quelles transformations se sont produites dans l’image de la nature fournie par la science au cours des dernières décennies» (p. 10). La physique subit à l’heure actuelle un changement fondamental, dont la principale caractéristique est un retour à son auto-limitation première : c’est à travers une telle prise de conscience de ses limites qu’une science peut sauvegarder son contenu philosophique. – 1. La nature dans la physique contemporaine; – 2. Physique de l’atome et loi de la causalité; – 3. Les rapports entre la culture humaniste, les sciences de la nature et l’Occident; – 4. Sources historiques; – 5. Naissance de la conception mécanique et matérialiste. M.-M. V.
The following lectures (delivered as Lowell Lectures in Boston, in March and April 1914) are an attempt to show, by means of examples, the nature, capacity, and limitations of the logical-analytic method in philosophy. This method, of which the first complete example is to be found in the writings of Frege, has gradually, in the course of actual research, increasingly forced itself upon me as something perfectly definite, capable of embodiment in maxims, and adequate, in all branches of philosophy, to yield whatever objective scientific knowledge it is possible to obtain. Most of the methods hitherto practised have professed to lead to more ambitious results than any that logical analysis can claim to reach, but unfortunately these results have always been such as many competent philosophers considered inadmissible. Regarded merely as hypotheses and as aids to imagination, the great systems of the past serve a very useful purpose, and are abundantly worthy of study. But something different is required if philosophy is to become a science, and to aim at results independent of the tastes and temperament of the philosopher who advocates them. In what follows, Russell endeavours to show the way by which he believes that this desideratum is to be found. «The central problem by which I have sought to illustrate method is the problem of the relation between the crude data of sense and the space, time, and matter of mathematical physics. I have been made aware of the importance of this problem by my friend and collaborator Dr. Whitehead, to whom are due almost all the differences between the views advocated here and those suggested in The Problems of Philosophy. I owe to him the definition of points, the suggestion for the treatment of instants and “things,” and the whole conception of the world of physics as a construction rather than an inference. What is said on these topics here is, in fact, a rough preliminary account of the more precise results which he is giving in the fourth volume of our Principia Mathematica. It will be seen that if his way of dealing with these topics is capable of being successfully carried through, a wholly new light is thrown on the time-honoured controversies of realists and idealists, and a method is obtained of solving all that is soluble in their problem. The speculations of the past as to the reality or unreality of the world of physics were baffled, at the outset, by the absence of any satisfactory theory of the mathematical infinite. This difficulty has been removed by the work of Georg Cantor. But the positive and detailed solution of the problem by means of mathematical constructions based upon sensible objects as data has only been rendered possible by the growth of mathematical logic, without which it is practically impossible to manipulate ideas of the requisite abstractness and complexity. This aspect, which is somewhat obscured in a merely popular outline such as is contained in the following lectures, will become plain as soon as Dr. Whitehead’s work is published. In pure logic, which, however, will be very briefly discussed in these lectures, I have had the benefit of vitally important discoveries, not yet published, by my friend Mr. Ludwig Wittgenstein. Since my purpose was to illustrate method, I have included much that is tentative and incomplete, for it is not by the study of finished structures alone that the manner of construction can be learnt. Except in regard to such matters as Cantor’s theory of infinity, no finality is claimed for the theories suggested; but I believe that where they are found to require modification, this will be discovered by substantially the same method as that which at present makes them appear probable, and it is on this ground that I ask the reader to be tolerant of their incompleteness». – Contents : I. Current Tendencies; II. Logic as the Essence of Philosophy; III. On our Knowledge of the External World; IV. The World of Physics and the World of Sense; V. The Theory of Continuity; VI. The Problem of Infinity considered Historically; VII. The Positive Theory of Infinity; VIII. On the Notion of Cause, with Applications to the Free-will Problem. M.-M. V.
Cet ouvrage se veut un essai de «diagnostics philosophiques sur l’évolution de la physique contemporaine». – Après une Introduction rappelant «Les tâches de la philosophie des sciences», le premier chapitre montre comment à chacun de ses succès la science redresse la perspective de son histoire. Quoique schématique, cette revue des systèmes met en évidence le sens dialectique de l’esprit systématique. – Le chap. II insiste sur la complication progressive des images mécaniques qui, au départ, avaient la prétention d’une clarté et d’une simplicité définitives. – Sur la notion de corpuscule, les deux chapitres suivants passent en revue les corpuscules fondamentaux de la physique moderne pour prouver la nouveauté de leurs caractères philosophiques. Les différentes espèces de corpuscules (électrons, protons, photons, neutrons, neutrinos, etc.) n’ont pas le même statut ontologique : différant philosophiquement les uns des autres, ils diffèrent aussi de leur antique modèle qu’est l’atome traditionnel. – L’auteur montre, dans le Chap. V, le rôle fondamental joué par la notion d’énergie dans la science contemporaine. Un mouvement épistémologique supplémentaire doit être accompli pour accéder à un énergétisme direct, à des doctrines qui partent de la notion d’énergie reçue comme primitive : une pure dynamologie prime ici toute ontologie. – Pour illustrer la nécessité où se trouve la science de réorganiser ses principes, le Chap. VI considère le phénomène photo-électrique, qui impose de revenir à des intuitions corpusculaires dans le domaine même des phénomènes de la lumière. – Sur la notion de spin et celle de magnéton, le Chap. VII caractérise la notion de spin comme la plus apte à servir de marque qui distingue absolument la science de notre temps, qui la désigne comme une rupture radicale à l’égard de la science classique. – Le Chap. VIII traite de l’algèbre des opérateurs, dont l’organisation demande une réforme totale de la notion de mesure. Elle entraîne un bouleversement de la philosophie de la mesure, philosophie traditionnellement ancrée dans le réalisme. – Dépassant le niveau de la philosophie corpusculaire, le Chap. IX présente les images ondulatoires et montre à partir de là le travail des intuitions de la mécanique ondulatoire. – Consacré à la fameuse opposition de l’onde et du corpuscule, le Chap. X insiste sur le caractère synthétique de la mécanique ondulatoire. – L’ouvrage propose en Conclusion un examen succinct du déterminisme rationnel et du déterminisme technique. – I. Les récurrences historiques. Épistémologie et histoire des sciences. La dialectique onde-corpuscule dans son développement historique; – II. Le mouvement et les philosophes. Images simples et mathématiques complexes; – III. La notion de corpuscule dans la science moderne; – IV. La diversité des corpuscules élémentaires; – V. Le rationalisme de l’énergie; – VI. Effet photoélectrique. Photon; – VII. Le spin et le magnéton; – VIII. Les opérateurs; – IX. Les intuitions de la mécanique ondulatoire; – X. La dualité corpuscule et onde. M.-M. V.
La formation des concepts scientifiques à partir du XVIIIe siècle atteste d’un développement parallèle des mathématiques et de l’expérience. Nos observations ne sauraient en effet se traduire en termes de sensations immédiates; les phénomènes thermiques soulignent combien la sensation est impropre à évaluer la température; celle-ci n’est qu’une des variables d’un complexe offrant bien peu de prise à l’analyse et par conséquent à l’abstraction. La physique, qui était d’abord une science des “agents”, devient alors une science des “milieux”. – Plus encore que la pensée commune, la pensée scientifique vit de rapports et elle ne peut connaître un phénomène qu’en l’incorporant à un système, ou du moins en le pliant aux principes d’une méthode. L’étude de la propagation thermique devait, à quelque moment que ce fût de l’évolution scientifique, suggérer des principes philosophiques, et le problème de la physique mathématique rejoindre alors le problème traditionnel de la philosophie : comment la réalité peut-elle être analysée par la raison? – Chapitre I, La formation des concepts scientifiques au XVIIIe siècle; – II, L’expérience et le calcul de Biot; – III, Le problème de Physique mathématique dans Fourier; – IV, A. Comte et Fourier; – V, L’intuition et la construction de Poisson; – VI, Duhamel : Les premières équations relatives aux milieux cristallins; – VII, Les recherches expérimentales dans les milieux cristallins; – VIII, M. Boussinesq : L’hypothèse de la nature dynamique de la chaleur dans le problème de la propagation; – IX, L’hypothèse cinétique dans les solides et l’expérience. M.-M. V.
Si Niels Bohr (1885-1962) a introduit en physique des changements aussi profonds que ceux qui avaient accompagné la naissance de la science moderne de la nature au XVIe et au XVIIe siècle, c'est parce que, physicien, il est aussi philosophe. Le rôle fondamental qu'il joue dans la formation de la théorie quantique entre 1913 et 1927 le conduit en effet à proposer, avec la notion de "complémentarité", une interprétation nouvelle des concepts d'objet et de phénomène qui transforme la conception générale de la science et qui anticipe sur de nombreux aspects de l'épistémologie contemporaine. L'œuvre de Bohr s'attache à penser cette révolution dans les principes de la philosophie naturelle tels que Kant les avait définis et tels que la tradition de la physique allemande du XIXe siècle les avait soumis à un débat constant : qu'est-ce qu'une représentation, comment s'assurer de la cohérence d'un énoncé et de la vérité d'une théorie physique, qu'est-ce que la réalité d'un processus ? Dans ces textes capitaux – notamment ceux des discussions avec Einstein –, les difficultés formelles de la physique atomique ne sont pas disjointes des paradoxes qu'elles impliquaient, aux yeux de Bohr, dans les domaines du langage, de la théorie de la connaissance et des sciences humaines. – [This collection of articles forms a sequel to earlier essays edited by the Cambridge University Press, 1934, in a volume titled Atomic theory and the description of nature]. – Sommaire : – Lumière et vie; – Biologie et physique atomique; – Philosophie naturelle et cultures humaines; – Discussion avec Einstein sur des problèmes épistémologiques de la physique atomique; – Unité de la connaissance; – Atomes et connaissance; – La physique et le problème de la vie. M.-M. V.
Schrödinger's philosophy of quantum mechanics gives a comprehensive account of Erwin Schrödinger's successive interpretations of quantum mechanics, insisting on their final synthesis in the 1950's. The book shows that the widespread view according to which Schrödinger was "conservative" in his approach of quantum mechanics is ill-founded. A rational reconstruction of Schrödinger's innovative interpretation of the quantum theory in the 1950's, including his insistance on field quantization, is undertaken. His apparently conflicting attitudes towards realism (which combine Mach's positivism and realism of theoretical entities) are reconciled in the framework of S. Blackburn's "quasi-realism". Schrödinger's rejection of corpuscles, and his adoption of wave-like entities instead, is shown to be a by-product of his phenomenalist conceptions of material bodies and of his quasi-realist attitude towards theoretical entities. Then, his views on the measurement problem are compared with current no-collapse interpretations (especially Everett's and Van Fraassen's). Finally, Schrödinger's and Bohr's positions are systematically contrasted. The difference between Bohr's combination of holistic and dualistic analysis of the measurement process (contextual phenomena combined with classical-quantum functional cut), and Schrödinger's parallelist conception (sequence of experimental events - unitary evolution of the wave function), is emphasized. – 1- The controversy between Schrödinger and the Göttingen-Copenhagen physicists in the 1950's : 1-1 Schrödinger's successive interpretations of quantum mechanics according to the current views 1; 1-2 Born's and Heisenberg's criticism of Schrödinger's late interpretation of quantum mechanics; 1-3 Historical flaws in the Born-Heisenberg critique of Schrödinger's late interpretation of quantum mechanics; 1-4 Misunderstandings about the concept of particle; 1-5 Misunderstandings about the concept of "reality"; 1-6 Misunderstandings about "causality"; 1-7 Schrödinger's over-revolutionary attitude; 1-8 Modernity and post-modernity; 1-9 The continuity of Schrödinger's attitude towards quantum mechanic(an outline). – 2- Schrödinger's theoretical project : 2-1 Reality and virtuality (1924); 2-2 Holism and wave-packets (1925); 2-3 Holism and the three dimensions of space (1926); 2-4 Wave interpretation versus electrodynamic interpretation: a prehistory of the empirical correspondence rules; 2-5 The lack of pictures; 2-6 The lack of continuity. – 3- The analytical stance : 3-1 The ontological significance of the uncertainty relations; 3-2 The state vector as a catalog of informations. – 4- Towards a new ontology : 4-1 The fading of the concept of particle; 4-2 An ontology of state vectors; 4-3 The "blind spot" of quantum mechanics; 4-4 Neo-Schrödingerian views on the measurement problem. I-Everett's interpretation; 4-5 Neo-Schrödingerian views on the measurement problem. II-Modal and critical interpretations. – 5- The "thing" of everyday life : 5-1 The three features of objects; 5-2 The aspects and the "thing"; 5-3 The "elements" of the construction (Mach, Russell, Schrödinger, Husserl; 5-4 Are the "basic data" really basic?; 5-5 The construction of objects and the unconscious; 5-6 The "thing" and the future; 5-7 Possibilities and infinities; 5-8 The "thing" as theory, and the theory as expectation; 5-9 Realism and morals ; 5-10 Form and individuality; 5-11 Wholeness and individuality. – 6- Complementarity, representation and facts : 6-1 Schrödinger's criticism of Bohr's complementarity; 6-2 Bohr's complementarities; 6-3 Schrödinger's "complementarities"; 6-4 Two parallelisms; 6-5 Being-in-a-body and being-in-the-world; 6-6 The body, the world, and dualism; 6-7 The body, the world, and monism; 6-8 The body, the world, and anomalous parallelism. M.-M. V.
Revisiter l'œuvre d'Albert Einstein : le philosophe et historien des sciences Jean Eisenstaedt s'y livre, loin des récentes polémiques sur les rapports entre les travaux de Poincaré, Lorentz et Einstein, en retraçant la «préhistoire de la relativité restreinte», énoncée en 1905 par le grand physicien d'origine allemande. À rebours de l'idée couramment véhiculée selon laquelle la relativité restreinte aurait balayé, d'un coup, la physique fondée par Isaac Newton, Jean Eisenstaedt montre au contraire comment les idées d'Einstein s'enracinent dans des théories et des expériences échafaudées à la fin du XVIIe et tout au long du XVIIIe siècle. En 1786, Robert Blair, professeur d'astronomie pratique à l'université d'Edimbourg, peu apprécié de ses pairs, présente un manuscrit qui ne sera jamais publié – sa mise au jour est l'une des grandes contributions de l'ouvrage de Jean Eisenstadt. En outre, en réhabilitant un corpus scientifique important et oublié, Jean Eisenstaedt rappelle comment l'intuition – dont, à la lecture de certains passages des Principia, on mesure l'importance –, les contraintes techniques, les observations forgent ensemble la science en mouvement. L'auteur dévoile ainsi que d'étonnantes prédictions de la relativité générale – la déviation de la lumière par les corps très massifs et l'existence des trous noirs – avaient déjà été "devinées" par John Michell sur la foi de la «vieille» physique d'Isaac Newton. – Chap. 1, Avant Einstein; – 2, La relativité, de Galilée à Newton; – 3, La lumière, de Galilée à Römer; – 4, La lumière dans les Principia; – 5, Bradley et l’aberration; – 6, La couleur de la lumière; – 7, Michell et les étoiles; – 8, Michell et la lumière; – 9, Blair : la cinématique classique de la lumière; – 10, L’expérience d’Arago; – 11, La théorie des ondulations de Fresnel; – 12, La vitesse de la lumière; – 13, 1850-1900; – 14, La nouvelle cinématique; – 15, De Newton à Einstein; – 16, Faut-il oublier l’histoire ? M.-M. V.
Ces trois conférences ont pour objectif commun l’explicitation des conceptions que la physique moderne se fait de la matière; elles examinent plus particulièrement l’impact sur ces conceptions des révolutions quantique et relativiste qu’a connues le début du XXe siècle. L’A. s’attache à mettre en relief la nouveauté et l’originalité des idées quant à la constitution de la matière, plutôt qu’à développer les propriétés spécifiques de ses constituants. La notion même d’objet physique et les concepts qui permettent de localiser, caractériser et dénombrer ces objets, puis d’analyser leurs interactions, ont subi des mutations profondes, trop souvent masquées par un formalisme mathématique ardu, totalement absent de ces leçons. Il s’agit au fond de présenter la pensée physique moderne de la matière telle qu’en elle-même l’a transformée un bon siècle de pratiques théoriques et techniques. – I. «La matière quantique» : Succès et limites du réductionnisme physique; Qualités premières et qualités secondes de la matière; Les objets de la physique classique; Les quantons; Les qualités antépremières; Nombre et identité des quantons; Une vulgarisation négative ?; Questions I. – II. «La matière relativiste» : Les relativités : de Galilée à Einstein; Masse et énergie en théorie classique; Masse et énergie einsteiniennes; Des objets de masse nulle ?; Lois de conservation et processus de transformation; Questions II. – III. «La matière interactive» : Le procesus d’interaction; L’antimatière; Réflexions; L’élémentarité en question; Aux limites de la physique fondamentale ?; Questions III. M.-M. V.
L’A., qui centre sa recherche sur la physique, veut “proposer des concepts et des méthodes susceptibles d’enrichir notre appréhension de l’imagination mise en acte par les hommes de science lorsqu’ils font œuvre scientifique” (p. 7). – Il caractérise sa démarche par quatre aspects : “une investigation circonstanciée du moment de la genèse de l’œuvre du savant considéré”; un intérêt porté à “tout produit de l’activité scientifique” publié ou non; la prise en compte de thêmata dirigeant explicitement ou non l’imagination du scientifique (l’analyse thématique étant la grande originalité de son approche); la considération des apports de ses recherches “dans l’ordre pratique” (pp. 7-8). – Ce volume est un recueil de textes de l’A. issus de The scientific imagination : case studies (New York; Cambridge, Cambridge University Press, 1978), de Thematic origins of scientific thought : Kepler to Einstein (Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1973) et de divers autres articles. – Chap. I : “Les thêmata dans la pensée scientifique”; chap. II : “L’univers de Johannes Kepler : physique et métaphysique”; chap. III : “Les racines de la complémentarité”; chap. IV : “Aux origines de la théorie de la relativité restreinte”; chap. V : “Einstein et la quête de l’image du monde”; chap. VI : “L’élaboration théorique selon le modèle einsteinien”; chap. VII : “Le groupe de Fermi et le rétablissement des positions de l’Italie en physique”; chap. VIII : “Des modèles permettant de comprendre le développement de la recherche”; chap. IX : “L’imagination scientifique : dionysiens et apolliniens”; chap. X : “De la psychologie des hommes de science et de leur intérêt pour les problèmes sociaux”. M.-M. V.
La science classique s’est trouvée associée à un «désenchantement du monde». C’est la leçon que Jacques Monod entendait tirer des progrès de la biologie : «L’ancienne alliance est rompue. L’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard». La science n’est plus ce savoir classique, nous pouvons déchiffrer le récit d’une «nouvelle alliance». Loin de l’exclure du monde qu’elle décrit, la science retrouve comme un problème l’appartenance de l’homme à ce monde. Les théories scientifiques ne peuvent plus supposer la possibilité d’un savoir omniscient : on peut lire, jusque dans leurs principes, les traces d’une activité d’exploration au sein d’une nature en évolution. – Livre I, «Le mirage de l’universel : la science classique» : Chap. 1, Le projet de la science moderne; 2, L’identification du réel; 3, Les deux cultures. – Livre II, «La science du complexe» : Chap. 4, L’énergie et l’ère industrielle; 5, Les trois stades de la thermodynamique; 6, L’ordre par fluctuation. – Livre III, «De l’être au devenir», Chap. 7, Le heurt des doctrines; 8, Le renouvellement de la science contemporaine; 9, Vers la synthèse du simple et du complexe. – Conclusion : «Le réenchantement du monde». M.-M. V.
Réédition, au format de poche, de l'original paru à Paris : Flammarion, 1906. – Témoignage sur la mentalité scientifique aux alentours des années 1900, cet ouvrage examine les caractéristiques des Sciences mathématiques (l’intuition et la logique en mathématiques, la mesure du temps, la notion d’espace, l’espace et ses trois dimensions), puis les caractéristiques des Sciences physiques (l’analyse et la physique, l’astronomie, l’histoire de la physique mathématique, l’avenir de la physique mathématique). Pour Henri Poincaré, le but de la science n’est pas l’action. Si la science est utile, c’est parce qu’elle est vraie, mais elle n’est pas vraie parce qu’elle serait utile. Elle n’a pas d’autre fin qu’elle-même, la connaissance désintéressée, la science pour la science : «Ce que nous appelons la réalité objective, c’est, en dernière analyse, ce qui est commun à plusieurs êtres pensants, et pourrait être commun à tous : cette partie commune, nous le verrons, ce ne peut être que l’harmonie exprimée par les lois mathématiques». C’est donc cette harmonie qui est la seule réalité objective, la seule vérité que nous puissions atteindre. – Partie I, «Les Sciences mathématiques»; – Partie II, «Les Sciences physiques»; – Partie III, «La valeur objective de la science». M.-M. V.
L’idée selon laquelle la diversité du réel serait sous-tendue par une unité plus profonde est aussi ancienne que la pensée elle-même. On la trouve déjà dans les grandes mythologies et les premières philosophies. La science moderne en a repris le programme, en unifiant d’abord les conceptions du mouvement, de la matière et de l’espace. En effet, le désir d’intelligibilité ne peut sans doute pas se passer de l’idée du Un. Toutefois, il ne suffit pas d’inscrire pareille tendance dans la nature humaine pour en valider les réalisations. Le mouvement vers l'unité, la quête de l'harmonie, de la symétrie, irriguent la démarche scientifique depuis ses origines grecques. Les résultats de cette démarche sont patents. L'histoire de la science est jalonnée de ces unifications : mondes lunaire et sublunaire, électricité et magnétisme, matière et énergie, etc. Pourtant, la quête reste toujours ouverte. Malgré de périodiques bulletins de victoire, l'unité n'est jamais atteinte. À chaque étape, des faits expérimentaux nouveaux détruisent toute synthèse trop hâtive. Dans cet ouvrage, Étienne Klein restitue l'histoire de cette quête d'unité (cf. aussi « Le principe unitaire de la physique », Études, février 2000). Elle peut être vue comme dialectique de tendances contraires, dont les visions mécaniste-corpusculaire et ondulatoire sont les plus constantes. Il se dégage de cet examen que la démarche unitaire conduit à s'écarter toujours plus du sens commun. La puissance unitaire ou unificatrice d'un formalisme semble corrélative de son abstraction. Toutefois, on ne peut pas découpler trop fortement l'intelligibilité scientifique de l'expérience commune. Les concepts habituels (temps, espace, matière) sont mis en cause par la physique contemporaine. On ne peut pourtant pas s'en passer. C'est là qu'un questionnement philosophique trouve sa place. Malgré son abstraction croissante, la science d'aujourd'hui interroge la philosophie. – I. «Les figures antiques de l’Un»; – II. «L’harmonie revendiquée du monde ou la poésie de l’ordre»; – III. «Prémices et naissance de la physique moderne»; – IV. «L’histoire de la physique comme succession d’unifications»; – V. «Particules et interactions»; – VI. «L’unité de la physique en question»; – VII. «Le réductionnisme, conquêtes et obstacles»; – VIII. «La question de l’unité du temps»; – IX. «L’idée de matière dans la physique contemporaine»; – X. «La pluralité du vide de la physique contemporaine»; – XI. «Perspectives unitaires dans la physique contemporaine». M.-M. V.
Panorama descriptif de la physique des particules élémentaires. Exposé de la problématique de la physique des particules. Principes de la résolution des problèmes posés par la physique des particules, nouveaux concepts. Actualité de la discipline. – Une révolution bouleverse la science : à la recherche des particules élémentaires, la physique quantique découvre de nouvelles briques fondamentales de la matière, les quarks et les leptons ; mais plus encore, elle fournit le cadre conceptuel qui permet de penser l'élémentarité. L'édifice de la physique classique qui gouverne notre vie quotidienne est fortement remis en cause par l'apparition, au niveau microscopique, de rapports insoupçonnés entre la matière, l'espace et le temps. De l'infiniment petit des particules à l'infiniment grand des structures de l'univers, ce fascinant monde quantique est bâti par une ambition hier encore jugée folle et utopique : unifier un jour en une théorie unitaire toutes les particules et les interactions fondamentales (gravitationnelle, électromagnétique, nucléaire forte et nucléaire faible) de la matière. Déjà la physique des particules peut aujourd'hui reconstituer l'histoire de l'univers jusqu'au milliardième de seconde qui suivit la naissance de celui-ci. Elle est au seuil de l'état d'origine où la matière était indifférenciée. M.-M. V.
L'auteur s'adresse ici à la fois aux physiciens, ses pairs, et aux philosophes, qu'il voudrait ses complices. Dans leurs deux langages et pourtant d'une seule écriture, il entend susciter la réflexion des premiers sur l'incomplétude épistémologique de leur discours, et interpeller les seconds en les invitant à reconsidérer leurs propres fondements, fussent-ils assurés par Aristote ou par Kant. – La physique quantique, envisagée sous l'angle de ses fondements conceptuels, a d'importantes implications philosophiques. Pour l'auteur, la réalité ne se révèle à nous telle qu'elle est ni immédiatement ni par l'entremise de la science. D’où les intérrogations sur les conséquences de la mécanique quantique sur l’idée que nous nous faisons du monde, et sur l’essence de la science qui consisterait en prévisons correctes. – Table des matières : chap. 1 : “Philosophie et physique”; chap. 2 : “Ondes de matière, superposition, linéarité”; chap. 3 : “Les règles de la mécanique quantique”; chap. 4 : “Commentaires”; chap. 5 : “Compléments”; chap. 6 : “Le formalisme de la matrice densité”; chap. 7 : “Mélanges propres et impropres”; chap. 8 : “Etats quantiques et non-séparabilité”; chap. 9 : “Le problème E.P.R. et la non-séparabilité”; chap. 10 : “L’opération de mesure”; chap. 11 : “Variations sur un thème bohrien”; chap. 12 : “La mécanique quantique en tant que théorie universelle ; apparences classiques dans un monde quantique”; chap. 13 : “Approches ontologiques (variables cachées, etc.)”; chap. 14 : “Réalisme ouvert”; chap. 15 : “Le réel voilé, la réalité empirique”; chap. 16 : “Leçons et suggestions de la physique quantique”. M.-M. V.
Professeur de physique à l’Université de Stanford (Ca) depuis 1985, l’A. a été colauréat du prix Nobel de physique pour son travail sur l’effet Hall quantique fractionnaire. – Partant du principe «more is different» (i.e. l’accumulation quantitative devient changement qualitatif), l’ouvrage développe l’idée que les réalités physiques qui nous entourent sont d’abord régies par de puissants principes d’organisation – les lois organisationnelles de l’univers –, et non réduites à ce qui se passe au niveau de l’infiniment petit. L’apparition de ces lois physiques ne résulte pas d’une évolution logique et prévisible des règles microscopiques, mais plutôt d’une rupture qui les met hors jeu, l’émergence soudaine d’ “autre chose” : les grands systèmes ont des propriétés collectives qui disparaissent complètement dès que l’échantillon est trop réduit. On comprend l’utilité de ce point de vue pour éclairer les rapports complexes entre mécanique quantique et physique newtonienne. Le rôle des réalités émergentes dans l’expérimentation sur le monde quantique prend ainsi tout son sens : l’émergence implique en effet qu’une démarche réductionniste ne peut fournir la clé de l’univers, pas plus que ce dernier ne saurait être compris par la pure logique mathématique. La loi physique ne peut être découverte que par l’expérience. – 1. La loi de la frontière; 2. Vivre dans l’incertitude; 3. Mont Newton; 4. Eau, glace et vapeur; 5. Le chat de Schrödinger; 6. L’ordinateur quantique; 7. Vin Klitzing; 8. Trouvé pendant le dîner; 9. La famille nucléaire; 10. Le tissu de l’espace-temps; 11. Le carnaval des babioles; 12. Le Côté Obscur de la Protection; 13. Principes de vie; 14. Guerriers des étoiles; 15. Table de pique-nique au soleil; 16. L’ère de l’émergence. M.-M. V.
«Dans une société en mutation accélérée où l’homme d’aujourd’hui a perdu presque tous ses repères, la question de l’unité se pose d’autant plus que l’ultra spécialisation des savoirs d’une part, et la désagrégation des liens sociaux et “politiques” en faveur de néotribalismes de l’autre amènent à une atomisation de la connaissance et de l’identité humaines». Centré sur la question de la connaissance et des conceptions du monde qu’elle véhicule implicitement, cet ouvrage collectif ouvre des pistes de réflexion qui s’organisent selon deux perspectives : – celle de l’unité de l’homme, – celle de l’unité des modes de connaissances. Si le sujet humain est unique dans ses diversités existentielles, il existe au moins un sujet épistémique qui soutient la connaissance. Mais ce sujet épistémique est-il une pure construction ou peut-on penser que lui répond une unité de l’objet de la connaissance ? Toute réponse hypothétique ne peut être ici que métadisciplinaire et d’ordre philosophique. C’est pourquoi est avancée l’idée d’une “unité différentielle”, principe de cohérence et de raison discriminante qui ne pourrait se bâtir qu’à partir de la spécificité reconnue de chacune des disciplines convoquées par rapport à ses objets d’études, à ses méthodologies propres et à son épistémologie particulière, et qui définirait les niveaux et les types de réalité ainsi unifiés. – La volonté de transdisciplinarité de la démarche se traduit dans la structuration de l’ouvrage en quatre sections où interviennent physiciens, psychologues et philosophes. I, «Une unité selon la science ?» : Edgar Gunzig, “De la cosmogenèse et du vide” ; Michel Cassé, “À la lisière de la Création” ; Marc Lachièze-Rey, “La géométrie en physique : unification par la symétrie” ; Jean-Pierre Luminet, “Les polyèdres et la forme de l’espace” ; Simon Diner, “Après la matière et l’énergie, l’information comme concept unificateur de la physique ?” ; Hervé Zwirn, “Les limites de la connaissance scientifique” ; Axel Cleeremans, “L’unité de la conscience”. – II. «Une unité selon la psyché ?» : Michèle Porte, “Séparations et unités” ; Marie-Laure Colonna, “Perspectives de l’Unus Mundus” ; Thierry Melchior, “La connaissance hypnotique”. – III. «Une unité selon le mythe ou la foi ?» : Jacques Goldberg, “Science et éthique : Rapports de la science et de la Loi juive” ; Roland Goetschel, “L’Un et le Multiple dans la Kabbale” ; Dominique Proust, “Astronomie, mathématiques, chimie et musique dans le Timée de Platon” ; Patrick Menneteau, “L’unité de la connaissance selon la vision mystique de William Blake” ; Serge Khorouji, “L’homme comme principe de l’unité dynamique et téléologique de l’être”. – IV. «Une unité selon la philosophie ?» : Lambros Couloubaritsis, “De la pratique de l’Un d’Aristote à la formation de la science moderne” ; Michel Cazenave, “Les mathématiques et l’âme chez Proclus” ; Jean-Michel Counet, “Dialectique et mathématiques chez Nicolas de Cues” ; Michel Bitbol, “L’unité organique des opérateurs de connaissance : la mécanique quantique, Kant et le Madhyamaka” ; Dominique Lambert, “Les rapports entre mathématiques et sciences : une approche du problème de l’unité des connaissances” ; Isabelle Stengers, “Hiérarchie des connaissances et écologie des pratiques de savoir ”. – Chaque communication est suivie de références et de discussions ; – Notes bas de page ; – Liste des participants. M.-M. V.
Première édition en langue française, Paris : Payot, 1926 (Coll. Bibliothèque scientifique). La présente édition en est une réimpression à l’identique. – Il s’agit d’une tentative de concilier deux tendances différentes, et apparemment inconciliables, l’une caractérisant la psychologie, l’autre la physique. La conception susceptible de réaliser une telle conciliation entre la tendance matérialiste de la psychologie moderne et la tendance anti-matérialiste de la physique (qui réduit le monde à un ensemble de forces, d’énergies, de points théoriques, d’événements abstraits) est la conception de William James et des néo-réalistes américains, selon lesquels la substance du monde ne serait ni mentale ni matérielle, mais neutre, et c’est de cette substance neutre que seraient faits aussi bien le monde mental que le monde matériel. – Chap. I, Récentes critiques de la« conscience»; – II, Instinct et habitude; – III, Désir et sentiment; – IV, Influence de l’histoire passée sur l’état actuel des organismes vivants; – V, Lois causales psychologiques et physiques; – VI, Introspection; – VII, Définition de la perception; – VIII, Sensations et images; – IX, Le souvenir; – X, Mots et sens des mots; – XI, Idées générales et pensée; – XII, Croyance; – XIII, Vérité et fausseté; – XIV, Émotions et volonté; – XV, Traits caractéristiques des phénomènes mentaux. M.-M. V.
En parlant de déterminisme, ce n’est pas de la notion de causalité proprement dite mais de celle de légalité que s’occupe principalement cet ouvrage. En ce sens très limité, c’est donc «pour ainsi dire un minimum de déterminisme que nous avons en vue, le minimum que présuppose implicitement tout énoncé de la physique classique». Si cette dernière a contribué largement à modeler nos conceptions et nos représentations de la réalité, la théorie de la relativité et la théorie quantique introduisent aujourd’hui des bouleversements décisifs qui sont en train de transformer jusqu’à notre mode de pensée. L’étude de ces mutations mentales sert d’introduction à l’analyse philosophique du caractère de la physique moderne, et de la portée ontologique des idées que cette physique a mises à jour. – 1. «Remarques préliminaires»; – 2. «L’idée du déterminisme dans la physique classique» : A. Le principe du déterminisme causal appliqué au monde pris dans son ensemble; B. Le principe du déterminisme causal appliqué aux phénomènes particuliers; C. Le principe du déterminisme statistique; – 3. «L’idée du déterminisme dans la physique moderne»; – 4. «Résumé et remarques critiques»; – 5. Appendices : A. Interprétation d’un phénomène physique concret du point de vue de la physique classique et de la physique moderne; B. Table chronologique des principales étapes de l’évolution de l’atomistique moderne; C. Notes bibliographiques. M.-M. V.
Cet ouvrage clôt le célèbre Post-scriptum, œuvre la plus considérable et la dernière de l'épistémologue d'origine viennoise. – L'ouvrage présente une interprétation réaliste et de sens commun de la théorie quantique, qui doit permettre de comprendre la théorie, ce qui va de pair avec l'élimination des mystères et horreurs quantiques et la dénonciation des articles de foi, et de montrer que celle-ci est aussi objective qu'une théorie peut l'être. Cette compréhension a sa motivation propre, qui se confond avec sa fécondité : si on l'adopte, on peut alors résoudre les nombreux paradoxes qu'aura engendrés la mécanique quantique, et réduire les assertions les plus curieuses que l'on rencontre dans les écrits sur cette discipline en ce qui concerne la réalité, l'observateur, la conscience, etc., à ce qu'elles sont – du subjectivisme dont la physique n'a pas besoin. Par la même occasion, on montre que des arguments présentés en faveur de l'idéalisme, dont nombre de physiciens ont pu croire qu'ils allaient de soi, sont erronés et qu'il devient possible d'exorciser les fantômes introduits par la lecture que l'école de Copenhague fit de la théorie quantique. Ce livre s'achève sur un épilogue métaphysique, dont l'objet est l'exposition de la cosmologie des propensions, qui est elle-même une philosophie générale du mouvement et du changement profondément concordante avec la philosophie dynamique de la science ailleurs développée par Popper. Il présente un plaidoyer pour le réalisme en physique. M.-M. V.
Directeur de Recherche au CNRS, spécialiste de Cosmologie, Jean-Michel Alimi a été président des manifestations « Le siècle d'Albert Einstein » et « l'Univers Invisible » durant l'Année Mondiale de la Physique en 2005 et de l'Astronomie en 2009. Cet ouvrage est issu de l’exposition éponyme inaugurée dans le cadre des manifestations Le Siècle d’Albert Einstein, le 7 juillet 2005 au Palais de L’Unesco à Paris. – L’A. entend, au-delà de la caricature du physicien théoricien, brosser le portrait de l’homme «rivé à quelque point de l’espace-temps. Il est toujours de quelque part, dans un certain lieu, à une certaine époque, et son environnement ne cesse d’influer sur lui». L’expérience de la pensée modifie les manières d’être au monde, tout comme les manières d’être au monde formatent la pensée. Ce travail participe ainsi de la culture scientifique la plus aboutie, culture qui n’est pas seulement celle des principes, des équations ou des résultats, mais aussi celle des passions, des circonstances et des différents topos où elle éclot. – Les citations d’Albert Einstein sont extraites principalement des ouvrages suivants : – Comment je vois le monde (Champs-Flammarion, 1979), – Einstein. Autoportrait (InterÉditions, 1980), – Pensées intimes (Anatolia-Éditions du Rocher, 2000), – Conceptions scientifiques (Champs-Flammarion, 1999). M.-M. V.
«Ce livre vise à dégager un cadre conceptuel, tendanciellement unitaire, qui s’appuie sur la situation contemporaine de sciences – essentiellement physique et biologie –, dans un rapport étroit, mais non subordonné, aux analyses des fondements des mathématiques. Comme partie intégrante de ce cadre, nous expliciterons quelques principes pour une philosophie moderne de la nature et nous essayerons de développer une approche théorique de certains aspects de la biologie. Cette approche, tout en s’inspirant des pratiques et de la conceptualisation physico-mathématiques, se démarquera nettement des théories physiques courantes dans la spécification des phénomènes du vivant» (Avant-propos, p. II). – 1. «Un premier dialogue sur des rapports entre fondements des mathématique et de la physique» : – I, sur les fondements des mathématiques; – II, Concepts mathématiques et objets physiques; – III, À propos des concepts mathématiques et des objets physiques. – 2. «Incomplétude et incertitude en mathématiques et en physique» : – I, Le geste dans la preuve : l’incomplétude mathématique des formalismes et les fondements cognitifs des mathématiques; – II, Incomplétude, incertitude et infini : différences et similitudes entre physique et mathématiques. – 3. «De l’espace et du temps des théories physiques aux déterminations spatio-temporelles en biologie» : – I, Au sujet de l’espace et du temps en physique; – II, L’espace et le temps : de la physique vers la biologie. Le champ du vivant; – III, Quelques remarques sur les déterminations spatio-temporelles en biologie et leurs aspects gnoséologiques. – 4. «Invariances, symétries et brisures de symétries». – 5. «Causalités et symétries. Le continu et le discret mathématiques. Certains invariants de réduction causale en biologie». – 6. «Situations critiques étendues : la singularité physique du vivant». – 7. «En guise de conclusion : unification et séparation de théories, ou de l’importance des résultats négatifs». – Appendice : Aléas et détermination, entre connaissance et objectivité. Sur les indéterminations, leurs sources et leurs limites. M.-M. V.
L’édition originale de Paris, chez Chevalier et Rivière, date de 1906. Elle a paru dans la collection «Bibliothèque de philosophie expérimentale; 2». Seconde édition : Ibid., 1914. Une première reproduction en fac-simile de la seconde édition de Paris a paru chez Vrin en 1981, revue et augmentée d’un Avant-propos, d’un Index et et d’une Bibliographie par Paul Brouzeng. La présente édition de 1989 en est le second tirage. – Consacré pour une large part à l’expérience de physique, à ses liens avec la loi et la théorie, afin de «détruire l’idée selon laquelle l’expérience serait à la base de toute connaissance du monde réel», l’ouvrage de Duhem renvoie dos à dos, d’un côté les «atomistes», qui prétendent révéler la nature véritable de la matière, d’un autre côté, ceux qui, à la façon des «Newtoniens», recherchent les lois très générales connues par induction à partir de l’observation des faits, sans émettre aucune hypothèse a priori sur la nature et le mouvement des corps. La démarche originale proposée par Duhem s’apparente à la démarche énergétique : après avoir défini l’objet de la théorie (au sens de l’objectif à atteindre, c’est-à-dire une classification et une représentation d’un ensemble de lois), l’auteur en détermine la structure comme «un système de propositions logiquement enchaînées et non pas une suite incohérente de modèles mécaniques ou algébriques». – Partie I, «L’objet de la théorie physique» : Chap. I, Théorie physique et explication métaphysique; Chap. II, Théorie physique et classification naturelle; Chap. III, Les théories représentatives et l’histoire de la Physique; Chap. IV, Les théories abstraites et les modèles mécaniques. – Partie II, «La structure de la théorie physique» : Chap. I, Quantité et qualité; Chap. II, Des qualités premières; Chap. III, La déduction mathématique et la théorie physique; Chap. IV, L’expérience de Physique; Chap. V, La loi physique; Chap. VI, La théorie physique et l’expérience; Chap. VII, Le choix des hypothèses. – «En Appendice», on trouve deux publications : – «Physique de croyant», article publié dans les Annales de Philosophie chrétienne, 77e année, 4e Série, t. I, p. 44 et p. 133, octobre et novembre 1905; – «La valeur de la théorie physique. À propos d’un livre récent», article paru dans la Revue générale des Sciences pures et appliquées, 19e année, n° 1, 15 janvier 1908, pp. 7-19; il porte sur l’ouvrage d’Abel Rey, La Théorie de la Physique chez les physiciens contemporains (1 vol. in-8° de VI-412 p.; Paris : Félix Alcan, 1907). – Les différents chapitres qui constituent ce livre ont d’abord été successivement publiés, entre 1904 et 1906, par la Revue de Philosophie. M.-M. V.
L’Essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée, publié chez Hermann en 1908, rassemble cinq articles parus la même année dans les Annales de Philosophie Chrétienne (Paris : [s.n.], 1830-1913). – Cet ouvrage soulève des questions d’un intérêt premier : elles enrichissent un débat qui est loin d’être clos sur l’objet de la physique, les relations qu’elle entretient avec l’explication métaphysique et la valeur des méthodes utilisées pour avancer dans la connaissance.– 1, «La Science hellénique»; 2, «La Philosophie des Arabes et des Juifs»; 3, «La Scolastique chrétienne au Moyen Âge»; 4, «La renaissance avant Copernic»; 5, Copernic et Rhaeticus; 6, «De la préface d’Osiander à la réforme grégorienne du calendrier»; 7, «De la réforme grégorienne du calendrier à la condamnation de Galilée». M.-M. V.
Article original publié dans la revue Die Naturwissenschaften, Volume 23, Issue 42 / octobre 1935, pp. 718-721. Berlin / Heidelberg : Springer. [Naturwissenschaften - The Science of Nature - is Springer’s flagship multidisciplinary science journal covering all aspect of the natural sciences. The journal is dedicated to the fast publication of high-quality research covering the whole range of the biological, chemical, geological, and physical sciences. Particularly welcomed are contributions that bridge between traditionally isolated areas and attempt to increase the conceptual understanding of systems and processes that demand an interdisciplinary approach. However, this does not exclude the publication of high-quality topical articles, which will continue to be the core of the journal]. – Cet article soutient la thèse que les difficultés rencontrées par les partisans de la causalité dans le contexte de la théorie quantique n’ont rien à voir avec le principe de causalité, mais découlent au contraire du postulat selon lequel les phénomènes naturels sont indépendants de l’observateur. M.-M. V.
Ce numéro de la Revue de Synthèse réunit quelques-uns des exposées donnés lors du colloque Pensée et science, organisé par la Fondation Ferdinand-Gonseth (Crêt-Bérard, Suisse, 21-25 novembre 2000). – «À cent lieues de la vague culture relativiste qui hante, à la fin du XXe siècle, la vulgate du commentaire des sciences, il s’agit ici pour la Revue de synthèse, et dans un mouvement scandé par divers numéros parus ces dernières années, de continuer à montrer que les renouvellement scientifiques du XXe siècle et leurs conséquences dans la philosophie et dans les sciences sociales, en subvertissant les formes les plus routinières de la transmission du rationalisme, ont non seulement ouvert une crise bien connue, mais encore conduit plusieurs savants et philosophes à s’engager dans des tentatives de résolutions où Gaston Bachelard, dès 1936, reconnaissant la trace du surrationalisme». Les articles de ce volume explorent les rapports nouveaux qu’entretiennent sciences et philosophie dans les réseaux des discussions européennes dont l’École polytechnique de Zurich fut l’un des pôles principaux au cœur du XXe siècle. Sur ces interactions peu communes, on trouve ici des analyses dont les protagonistes sont notamment Ferdinand Gonseth, Wolfgang Pauli, Gaston Bachelard, Federigo Enriques, Albert Lautman, Hermann Weyl ou Stéphane Lupasco. – Ce volume est complété par trois Essais, Varia, Comptes rendus, Notes de lecture et liste des Ouvrages reçus. M.-M. V.
Les lois de la matière et celles de l'esprit seront-elles un jour unifiées ? L'ordinateur est-il la porte ouverte sur ce nouveau monde de la conscience et de la connaissance ? Face à ces questions nées du progrès des sciences et à la vision réductionniste de certains défenseurs de l'intelligence artificielle, l’auteur ose proclamer que «le roi est nu» : il soutient que la physique est encore loin de pouvoir apporter le moindre élément de réponse et que le problème se situe tout autant du côté de la théorie quantique, dont nul n’ignore qu'elle est incomplète, que du côté de la relativité générale. Situant son lecteur dans une perspective historique, il cite Euclide et Lobatchevski, Gödel, Hamilton et Newton ; instruit des enjeux actuels de la recherche, il parle de Turing, de Mandelbrot, de Weyl, de Hawking ; fasciné par la pensée créatrice et l'intuition géniale, il se fait l'écho de Platon et de Poincaré ; à la recherche de la vérité de l'intelligence, il décortique notre cerveau. Son propos est limpide et abondamment illustré. Dans le débat éternel de l'homme face à son génie et à ses propres créatures, il ne donne pas à son lecteur l'impression d'être intelligent dès la première phrase, il lui permet tout simplement de le devenir un peu plus. – Sommaire : – Prologue : Le roi est-il nu ?; – 1. Un ordinateur peut-il avoir un esprit ?; – 2. Algorithmes et machines de Turing; – 3. Mathématiques et réalité; – 4. Vérité, démonstration et intuition; – 5. Le monde classique; – 6. Mystère et magie quantiques; – 7. Cosmologie et flèche du temps; – 8. A la recherche de la gravitation quantique; – 9. Cerveaux réels et modèles du cerveau; – 10. Où réside la physique de l'esprit ? M.-M. V.
Cet ouvrage didactique couvre les grandes questions de l'épistémologie et se destine aux lecteurs désireux de découvrir cette discipline autant qu'à un public plus averti souhaitant recourir à un ouvrage de référence. – La préface de Bernard d'Espagnat prend quelques réserves sur des points précis, mais voit dans ce volume « une synthèse objective » comblant « un vrai vide » et trouve qu'il « éclaire spécialement bien les questions qu'il traite et [...] oblige à réfléchir ». – L'A. présente son propos comme une « réflexion philosophique sur les sciences » livrant les grandes questions et les principales réponses de l'épistémologie, visant un état des lieux et identifiant les confusions et les malentendus récurrents. Dans l'introduction, l'A. expose l'objectif de l'épistémologie, ses actions, ses axes de questionnement. – Projet, objet, statut et spécificité de l'épistémologie, sont ensuite les thèmes de la première partie du livre. – La seconde partie repère, les outils pour distinguer une science ; elle traite des questions de vérité, modèle, méthode, instrument de mesure, mathématisation, expérience, observation, explication, interprétation, prédiction... – La troisième partie applique à la physique les questions générales de l'épistémologie. Elle regarde d'abord la « valeur de la science empirique » (efficacité, vérité, non fausseté, falsification), la « mise à l'épreuve des théories » (procédures de tests) et la « démarcation science / non science ». Elle examine ensuite le « rapport entre la théorie et son objet » au travers des notions de réalisme, phénoménisme, réductionnisme, conventionnalisme. Puis elle analyse « la science en tant que processus historique » avec les problèmes d'évolution, de révolution scientifique, de progrès de la science, et de relativisme. Pour finir, elle explicite son propos par les exemples successifs des épistémologies de Gaston Bachelard et de Thomas Kuhn. – La quatrième partie pose le « problème de l'extension du paradigme de la physique à l'étude d'autres disciplines », examine le « cas des sciences humaines ». Elle s'interroge sur leur valeur, se demande pourquoi ces sciences ne suivent pas les modèles de la physique, et s'il serait bon qu'elles le fassent. – Les huit chapitres de l'ouvrage sont les suivants : chap. I : « Qu'est-ce que l'épistémologie », chap. II : « L'épistémologie, mise en rapport avec d'autres types de discours sur les sciences et avec les sciences elles-mêmes », chap. III : « Outils pour la caractérisation des sciences empiriques », chap. IV : « Valeur de la science empirique : mise à l'épreuve et démarcation », chap. V : « Penser le rapport entre une théorie scientifique et son objet », chap. VI : « Penser la science en tant que processus historique », chap. VII : « Deux exemples de positions originales complexes : Bachelard et Kuhn », chap. VIII : « La physique est-elle la norme de toute science digne de ce nom ? ». M.-M. V.
Cet ouvrage réunit des communications prononcées dans le cadre du séminaire «Penser la science», créé en 1997 à l’Université libre de Bruxelles, lors des deux sessions menées sous la direction d’Isabelle Stengers, intitulées respectivement «Penser l’incertitude» (1997) et «Qu’est-ce que l’événement ?» (1999). Pour traiter de tels sujets, l’objectif – pluridisciplinaire – demandait en effet d’ouvrir le dialogue avec des représentants de pratiques scientifiques différentes, justifiant ainsi une structuration du volume en quatre sections : –1. Physique et cosmologie; – 2. Chimie et biologie; – 3. Sciences humaines; – 4. Philosophie. – L’idée de probabilité, souvent associée à notre «ignorance», présente une autre acception qui est liée aux fondements de la physique et qui ne peut, quant à elle, être réduite à cette ignorance. La reconnaissance de cette «probabilité intrinsèque», résultante indissociable des progrès récents de la physique mathématique, permet de mieux comprendre aujourd’hui pourquoi l’idée d’Univers appelle une réflexion sur des thèmes tels que l’ordre et l’incertitude. M.-M. V.
À partir du paradoxe selon lequel la science découvre une réalité objective, qu’elle n’invente pas mais à l’élaboration de laquelle elle participe (modèles formels, techniques expérimentales), tant et si bien que cette réalité semble être construite de toute pièce par la science, l’A. étudie ce qu’est la réalité scientifique dans la plupart de ses champs. – L’œuvre de la science est à la fois de formuler les configurations du réel, de les construire et de les “penser”. Cette activité de penser possède trois aspects spécifiques : – représenter l’expérience en “symboles”, – suivre des règles, mais aussi échapper à des règles préétablies pour en créer de nouvelles et figurer des exceptions, – déterminer des critères de validité de la connaissance. C’est dans l’explicitation du sens commun de ces réalités concomitantes que la philosophie des sciences remplit l’une des tâches qui contribue à lui valoir son titre de philosophie. – Ouvert par un Préambule («De l’être au réel : le réel, concept moderne») qui situe historiquement la notion actuelle de réalité, l’ouvrage se divise en trois sections : – la première, «Les sciences formelles et la réalité», concerne la logique et la mathématique; – la deuxième, «Les sciences de la réalité empirique», est consacrée aux sciences du monde physique et aux sciences du monde humain; – la troisième, «L’imagination conceptuelle», met plus particulièrement l’accent sur le moment imaginatif de la science dans sa constitution d’un réel. M.-M. V.
Ce volume a pour objet d’étudier les interactions entre les mathématiques et l’ensemble des autres disciplines, en cherchant à déterminer comment cette approche et ce langage communs conduisent toutes les sciences à collaborer entre elles, et en même temps comment les questions soulevées par les autres sciences ouvrent des champs de recherche aux mathématiciens eux-mêmes. Le présent rapport n’examine donc pas les mathématiques pour elles-mêmes, mais la manière dont elles participent au monde scientifique contemporain. Sans viser l’exhaustivité, la démarche choisie met l’accent sur certains secteurs représentatifs, afin de donner une image fidèle d’un ensemble riche et varié : sont ainsi décrites les interactions des mathématiques avec la physique (Partie I), la chimie (Partie II), les sciences de la vie (Partie III), l’informatique (Partie IV), l’économie (Partie V). Au terme de ce panorama, il apparait, au niveau de la société (Partie VI), qu’un nouveau schéma d’organisation de la recherche est possible, qui passerait par un autre regard sur le rôle des mathématiques. L’ouvrage se termine sur un ensemble de “Recommandations”, qui soulignent notamment la nécessité de faciliter la pratique des mathématiques dans des disciplines qui n’y avaient pas naturellement recours. M.-M. V.
Ce travail reprend une thèse de philosophie soutenue à l’Université de Paris X-Nanterre le 19 décembre 2002. – Il s’agit d’interroger l’histoire naturelle de Buffon comme une philosophie, au sens classique du terme, à savoir le corps complet des sciences de la Nature. Si l’Histoire naturelle (1749-1788) traite de la terre ou des animaux, c’est d’abord en vue d’élaborer, à partir de ces matières, un système général de la Nature. À partir de là, trois parties étudient la transformation que l’Histoire naturelle fait subir aux composantes classiques du système de philosophie : – la logique, tout d’abord, constitue le fondement de la méthode de Buffon, définissant à la fois certains rejets (classification et mathématiques) et le type de science qu’il peut espérer atteindre (un tableau des rapports); – cette physique qu’est l’histoire naturelle se constitue ensuite à partir de trois essais de la méthode (la théorie de la terre, la formation des planètes, la théorie de la génération) pour former une science du général; – enfin, la morale et la métaphysique sont en partie rejetées, en partie transformées par leur intégration dans le système nouveau de la connaissance qu’est l’Histoire naturelle, projet dont le caractère systématique manifeste une profonde volonté d’unification. D’un point de vue technique, l’étude est focalisée sur les quinze premiers volumes de l’Histoire naturelle (1749-1767), avec des incursions ponctuelles dans les autres séries (Oiseaux, Minéraux, Suppléments). – Partie I, «Le nom de la science» : Chap. I, L’Histoire naturelle n’est pas une histoire naturelle; Chap. II, Histoire et philosophie naturelles : la physique entre collection et alchimie; Chap. III, Les formes de l’écrit naturaliste; Chap. IV, Portrait du philosophe en physicien; Chap. V, Une physique du général et de l’efficace. – Partie II, «Logique : science réelle et sciences arbitraires» : Chap. VI, La logique de la comparaison; Chap. VII, Une histoire naturelle non classificatoire; Chap. VIII, Une physique historique et non mathématiques ?. – Partie III, «La physique en œuvre. Trois essais pour une nouvelle méthode» : Chap. IX, Comparaison et Histoire et théorie de la terre; Chap. X, Comparaison et Formation des Planètes; Chap. XI, Comparaison et génération. – Partie IV, «Réduction de la morale et de la métaphysique : Buffon contre les physico-théologiens» : Chap. XII, La physique sans la morale; Chap. XIII, La raison des vertus : traduction physique du bestiaire moral; Chap. XIV, Les circulations de la matière : déplacement de thèmes providentialistes; Chap. XV, L’histoire et les monuments : invention du temps ou certitude du témoignage ?; Chap. XVI, Dieu, l’âme, l’homme : le Discours sur la Nature de l’Homme et la voie de la comparaison. M.-M. V.
La plupart des travaux réunis dans ce volume ont été présentés lors des deux Journées d’étude consacrées à la mémoire de Jean Largeault (1930-1995) : la première s’est tenue à l’Université de Strasbourg II le 29 mars 1996, et la seconde à l’Université Paris IV le 7 mai 1999. – Philosophes, mathématiciens et physiciens témoignent à travers leurs contributions d’un effort collectif visant à mettre en lumière et en perspective l’œuvre d’un penseur exigeant. M.-M. V.
Tiré d'un cycle de quatre conférences révisées (The Townsend Lectures at the University of California, Berkeley, Mar. 1996), données par J. Kim sur la nature des relations entre le corps et l'esprit, entre la matière et la pensée, cet ouvrage se propose de différencier les aspects cognitif et qualitatif des phénomènes mentaux et développe une thèse selon laquelle le cognitif paraît susceptible de faire l'objet d'une réduction du mental au physique alors que cette issue semble plus douteuse avec le qualitatif. – Comment, dans un monde fondamentalement physique, peut-il y avoir une place pour l’esprit ? Est-il possible que ces choses matérielles que sont nos cerveaux produisent nos pensées, qui semblent n’avoir ni masse, ni volume, bref aucun des attributs habituels de la matière ? Et nos pensées, elles-mêmes, comment peuvent-elles causer les mouvements de nos membres ? Ces questions ont été posées par Descartes à l’aube de l’âge moderne, et aucun philosophe d’importance n’a pu se dispenser de les affronter. Or, elles n’ont jusqu’à présent reçu aucune réponse pleinement satisfaisante. Elles concernent pourtant des aspects tout à fait élémentaires de notre rapport au monde et à nous-mêmes. Le problème des relations entre le corps et l’esprit reste, encore aujourd’hui, profondément énigmatique. Jaegwon Kim retrace d’abord l’histoire de ces questions, avant d’évaluer les réponses que la philosophie du 20e siècle leur a fourni. La fin de l’ouvrage expose la position de l’auteur, dont le retentissement sur le cours actuel de la recherche est considérable. En effet, Kim propose une inclusion tout à fait originale de l’esprit dans le monde matériel. M.-M. V.
À la source de cet ouvrage, un constat : «tous les grands mouvements philosophiques du vingtième siècle, aussi divergents soient-ils, trouvent leur origine dans des œuvres qui sont autant de basculements décisifs, autour de 1900, ces œuvres et basculements philosophiques rayonnant d’ailleurs, au-delà de la philosophie, dans tous les domaines de la pensée notamment la science, l’art, la politique. […] Pouvait-on y voir, à titre d’hypothèse, un bref moment où, sans se confondre dans un consensus vague, les œuvres les plus opposées partagent à leur origine même un certain nombre de problèmes communs, sans lesquels on ne pourrait comprendre ni leur singularité, ni leur relation ? » (p. 8). Y a-t-il un lien entre les œuvres de Husserl, Freud, Bergson, Russell, Durkheim … , toutes apparues autour de 1900 ? Peut-on parler d’un «Moment 1900 en philosophie» ? Telle est la question posée par ce livre, dans son unité et sa diversité : – diversité, car il s’agit d’études menées par les meilleurs spécialistes sur des œuvres philosophiques, mais aussi scientifiques, esthétiques et politiques ; – unité, puis-que l’hypothèse qui organise l’ensemble est reprise et discutée dans des textes entre lesquels se tissent donc des liens multiples, invitant le lecteur à autant de parcours. – Introduction : F. Worms, «Le moment 1900 en philosophie : une hypothèse et sa mise à l’épreuve». – Partie I. «Un moment philosophique, entre logique et métaphysique» : – F. Worms, «Bergson et ses contemporains : le problème philosophique de l’homme entre vie et connaissance» ; – Bertrand Saint-Sernin, «L’idée de conversion intellectuelle selon Alain, Brunschvicg et Blondel» ; – Bernard Bourgeois, «La société des philosophes en France en 1900» (Chap. 1, Un moment métaphysique ?) ; – Jocelyn Benoist, «Le problème de la référence au début du XXe siècle. Essai de philosophie comparée» ; – Ali Benmakhlouf, «Russell, Frege, Whitehead, l’indétermination du langage» ; – François De Gandt, «Göttingen 1901 : Husserl et Hilbert» ; – Jean-Michel Salanskis, «La figure du continu temporel» ; – Denis Thouard, «Dilthey et la naissance de l’herméneutique en 1900» (Chap. 2, Un moment logique et herméneutique ?). – Par-tie II. «Un moment philosophique, entre sciences de la nature et sciences de l’esprit» : – Anouk Barberousse, «Le nouveau visage du hasard» ; – Robert Locqueneux, «Henri Bouasse : Ether, quanta & physique des principes» ; – Bernadette Bensaude-Vincent, «L’énergétique d’Ostwald» ; – Anastasios Brenner, «Le conventionnalisme : crise de la physique et réflexion philosophique. Poincaré, Duhem, Le Roy (Chap. 1, Un moment philosophique à l’épreuve de la physique)» ; – Pierre Hum, «Ribot, l’oubli fait biologique ou fait psychologique ?» ; – Jean-Claude Dupont, «Le tournant 1900 dans la pensée physiologique» ; – Pierre Henri Castel, «La Traumdeutung offrait-elle en 1900 une solution aux problèmes de la psychopathologie ?» (Chap. 2, Un moment philosophique à l’épreuve des sciences de la vie et de la pensée). – Partie III. «Un moment philosophique entre esthétique et politique» [Les articles de cette dernière partie, dont le thème n’appartient pas à la philosophie des sciences, n’ont pas été dépouillés dans la Table Articles. Ils sont cités ici pour information]: – Catherine Kintzler, «Bergson et Freud, théoriciens classiques du rire» ; – Anne Simon, «Le côté phénoménologique de Proust (Proust et Husserl)» ; – Philippe Sabot, «Gide disciple de Nietzsche ? L’Immoraliste en 1902» ; – Isabelle Kalinowski, «La littérature comme pathologie» ; – Joëlle Caullier, «Musiques pour la fin du temps» ; – Antonia Soulez, «La forme en philosophie et en musique : Wittgenstein et Schoenberg» (Chap. 1, Un moment philosophique pour l’esthétique ?) ; – Laurent Fedi, «Entre organicisme et individualisme, la concurrence des philosophies sociales, en France, vers 1900» ; – Frédéric Keck, «Le débat sur La Morale et la science des mœurs de Lévy-Bruhl (1903). Le problème moral, entre philosophie et sociologie» ; – Bruno Antonini, «Méthode philosophique et politique ou les fondements métaphysiques du socialisme chez Jean Jaurès ; – Marc Crépon, «Les promesses d’un mot : la grève générale. Sorel lecteur de Nietzsche» (Chap. 2, Un moment philosophique pour la politique ?). M.-M. V.
Cet ouvrage présente les comptes-rendus du colloque tenu au Centre d’Études scientifiques de Cargèse du 29 janvier au 9 février 2001. Il est consacré aux réflexions sur l’espace physique, tel qu’il apparaît au sein des diverses théories physiques passées ou présentes : en particulier la physique quantique et la relativité, mais aussi les approches plus modernes et plus spéculatives. – S’il est vrai que philosophes, épistémologues et physiciens n’ont cessé de discuter la notion d’espace et d’en critiquer le statut, sinon la pertinence, le statut philosophique de l’espace physique reste cependant indéterminé. L’espace de la relativité générale n’est pas celui de la physique quantique, l’espace de Newton n’est pas celui de Leibniz, l’espace d’Euclide n’est pas celui de Riemann ou d’Alain Connes. Quelle signification philosophique peut-on dès lors accorder à l’espace et aux notions physiques qui lui sont liées ? Quel présupposé philosophique y recouvre l’introduction de tel ou tel concept mathématique ? Les travaux ici présentés soulignent ces questions, dont la pertinence sous-tend la recherche la plus actuelle en physique théorique. M.-M. V.
Volume de Mélanges offerts à Roshdi Rashed, philosophe, linguiste et mathématicien égyptien, dont l’œuvre s’est développée depuis trente-cinq ans entre Le Caire, Paris et Berlin, où il a enseigné la logique à la Humboldt Universität. – L’ouvrage s’ouvre sur un “Entretien de Roshdi Rashed” avec Ahmad Hasnawi, Christian Houzel et Régis Morelon, complété d’une bibliographie exhaustive de l’A. (pp. XXIX-XL). Les nombreuses communications – en français, anglais, allemand, italien – qui composent ce recueil illustrent cette pensée multiforme, comme en témoigne la structuration de l’ouvrage en six sections, chacune se voulant représentative d’une discipline : – I. «Mathématiques» : Jules Vuillemin, “Les témoignages aristotéliciens sur les arguments de Zénon d’Élée : une version double” ; Marouane Ben Miled, “Les quantités irrationnelles dans l’œuvre d’al-Karaji” ; Bijan Vahabzadeh, “ ‘Umar al-Khayyam and the Concept of Irrational Number” ; Hélène Bellosta, “L’émergence du négatif” ; Philippe Abgrall, “Al-Quhi, archimédien” ; Pascal Crozet, “Al-Sigzi et la tradition des problèmes de division des figures” ; Eberhard Knobloch, “La configuration (mécanique, géométrie, calcul) et ses bouleversements à la fin du XVIIe siècle. L’exemple de Leibniz” ; Karine Chemla, “Algorithmes et histoire de la démonstration mathématique” ; Pierre Kaplan, “L’équation de Pell-Fermat, de Fermat à nos jours et un problème de Gauss” ; Christian Houzel, “Poincaré et l’analyse diophantienne”. – II. «Astronomie» : Régis Morelon, “Une proposition de lecture de l’histoire de l’astronomie arabe” ; George Saliba, “Aristotelian Cosmology and Arabic Astronomy” ; Barbara Obrist, “L’astronomie gréco-romaine lors du passage de l’Antiquité au Moyen Âge : textes et figures” ; Graziella Federici Vescovini, “Gianfrancesco Pico della Mirandola tra astrologia e stregoneria”. – III. «Physique» : Faïza Bancel , “Le traité sur la théorie du levier d’al-Muzaffar al-Isfizari : une réécriture du Kitab fi al-qarastun de Thabit ibn Qurra ?” ; Gérard Simon, “L’expérimentation sur la réflexion et la réfraction chez Ptolémée et Ibn al-Haytham” ; Mehrnaz Katouzian-Safadi, “La cornue et l’alambic, instrument d’analyse et de preuve dans Les Doutes sur Galien de Razi” ; Michel Paty, “L’élément différentiel de temps et la causalité physique dans la dynamique de d’Alembert”. – IV. «Philologie» : Micheline Decorps-Foulquier, “Sur les rencontres entre sections dans les Coniques d’Apollonius de Perge : remarques sur le texte grec de la préface du Livre I” ; Alain Galonnier, “Boèce et les Éléments d’Euclide : quel maillon dans la chaîne des savoirs ?” ; Gad Freudenthal et Tony Lévy, “De Gérase à Bagdad : Ibn Bahriz, al-Kindi, et leur recension arabe de l’Introduction arithmétique de Nicomaque, d’après la version hébraïque de Qalonymos ben Qalonymos d’Arles” ; Abdelali Elamrani-Jamal, “Fragment d’un traité de minéralogie d’al-Kindi. Présentation, texte et traduction”. – V. «Philosophie» : Bernard Besnier, “Aristote : le lieu , le quelque part et l’être-dans” ; Ahmad Hasnawi, “Le statut catégorial du mouvement chez Avicenne : contexte grec et postérité médiévale latine” ; Shinichiro Higashi, “Entre épistémologie et métaphysique. La philosophie aristotélicienne des mathématiques au XVIe siècle” ; Pierre Pellegrin, “Scepticisme et sémiologie médicale” ; Jean Jolivet, “L’Épître sur la quantité des livres d’Aristote, par al-Kindi (une lecture)” : Hatem Zghal, “La connaissance des singuliers chez Avicenne” ; Herbert A. Davidson, “Maimonides, Aristotle, and Avicenna” ; Joël Biard, “Zabarella et le mouvement des corps simples (De l’usage d’Averroès au XVIe siècle)” ; Richard M. Frank, “Al-Ahkam in Classical As’arite Teaching” ; Anca Vasiliu, “Eikôn præter imaginem. Notes sur le vocabulaire de l’image à la fin de l’Antiquité”. – VI. «Science et société» : Sayaka Oki, “Les problèmes ‘économiques‘ et l’Académie royale des sciences de Paris (1771-1790)” ; Chikara Sasaki, “How Was the Terminology of Modern Western Mathematics Translated in Japanese ?” ; Lewis Pyenson, “Cosmopolitans Go South : Two Northern Professors in Dallas and New Orleans” ; Gilles Gaston Granger, “L’histoire des sciences est-elle une histoire ?”. – Postface par Jean Jolivet : “Roshdi Rashed philosophe”. – Notes bas de page ; – Index nomimum pp. 887-904 ; – Auteurs pp. 905-906. M.-M. V.
Quel est le rapport de la mesure et du quantitatif à l'être ? Réflexion philosophique sur l’image métrique d’une chose, cet ouvrage traite de la mesure – au sens large, puisque l’auteur donne à ce terme une libre extension et le pousse jusqu’à ses limites, – au sens étroit, du fait que ses aspects proprement techniques (la mesure en physique mathématique, en musique ou dans le domaine moral) ne sont pas abordés. Cet examen se cantonne donc à un rappel préalable des objections adressées aux tentatives métrologiques et à leur réfutation, réhabilitant par là même la mesure effective, souvent discréditée (Chapitre 1, « L'examen de quelques réticences »), puis à l’étude historique de quelques éléments de la physique expérimentale (Chap. 2, « Une évolution exemplaire »), et enfin à la biomédecine (Chap. 3, « L'amplification métrologique »). – Annexe. M.-M. V.
Edited by Peter Pesic, these works show a side of Weyl deeply concerned about the nature of infinity, knowledge, and truth. Hermann Weyl (1885-1955) is one of the twentieth century's most important mathematicians, as well as a seminal figure in the development of quantum physics and general relativity. He was also an eloquent writer with a lifelong interest in the philosophical implications of the startling new scientific developments with which he was so involved. Mind and Nature is a collection of Weyl's most important general writings on philosophy, mathematics, and physics, including pieces that have never before been published in any language or translated into English, or that have long been out of print. Complete with Peter Pesic's introduction, notes, and bibliography, these writings reveal an unjustly neglected dimension of a complex and fascinating thinker. In addition, the book includes more than twenty photographs of Weyl and his family and colleagues, many of which are previously unpublished. – Included here are Weyl's exposition of his important synthesis of electromagnetism and gravitation, which Einstein at first hailed as "a first-class stroke of genius"; two little-known letters by Weyl and Einstein from 1922 that give their contrasting views on the philosophical implications of modern physics; and an essay on time that contains Weyl's argument that the past is never completed and the present is not a point. Also included are two book-length series of lectures, “The Open World” (1932) and “Mind and Nature” (1934), each a masterly exposition of Weyl's views on a range of topics from modern physics and mathematics. Finally, four retrospective essays from Weyl's last decade give his final thoughts on the interrelations among mathematics, philosophy, and physics, intertwined with reflections on the course of his life. – Introduction. – Ch 1. Electricity and Gravitation (1921); – Ch 2. Two Letters by Einstein and Weyl on a Metaphysical Question (1922); – Ch 3. Time Relations in the Cosmos, Proper Time, Lived Time, and Metaphysical Time (1927); – Ch 4. The Open World: Three Lectures on the Metaphysical Implications of Science (1932); – Ch 5. Mind and Nature (1934); – Ch 6. Address at the Princeton Bicentennial Conference (1946); – Ch 7. Man and the Foundations of Science (ca.1949); – Ch 8. The Unity of Knowledge (1954); – Ch 9. Insight and Reflection (1955). M.-M. V.
This book's aim is to bring together philosophers and practicing scientists from the major institutions of the country, both universities and research centers. The areas of research represented here cover a wide spectrum of sciences, from mathematics and physics to the life sciences, as well as linguistics and economics. This selection is a showcase of French philosophy of science, illustrating the different methods employed: logico-linguistic analysis, rational reconstruction and historical inquiry. These participants have the ability to relate their research both to the French tradition and current discussions on the international scene. Also included is a substantial historical introduction, explaining the development of philosophy of science in France, the various schools of thought and methods as well as the major concepts and their significance. – Table of Contents : – Introduction (Anastasios Brenner and Jean Gayon); – Part I. Styles in Philosophy of Science and Technology (1. Anne Fagot-Largeault: The Legend of Philosophy’s Striptease: Trends in Philosophy of Science; 2. Daniel Parrochia: French Philosophy of Technology); – Part II. General Philosophy of Science (3. Anastasios Brenner : A Problem in General Philosophy of Science: The Rational Criteria of Choice; 4. Sandra Laugier: Science and Realism: The Legacy of Duhem and Meyerson in Contemporary American Philosophy of Science); – Part III. Physical and Chemical Sciences (5. Gilles Cohen-Tannoudji: Philosophy and 20th Century Physics; 6. Hervé Zwirn: Foundations of Physics: The Empirical Blindness; 7. Bernadette Bensaude-Vincent: Philosophy of Chemistry); – Part IV. Life Sciences (8. François Dagognet: Pharmacology as a Philosophical Object; 9. Jean Gayon: Philosophy of Biology: An Historico-critical Characterization; 10. Claude Debru: Philosophy and Contemporary Biological Research); – Part V. Philosophy of the Behavorial and Cognitive Sciences (11. Joëlle Proust: What Is a Mental Function ?; 12. Daniel Andler: Philosophy of Cognitive Science); – Part VI. Philosophy of Economics (13. Philippe Mongin: Duhemian Themes in Expected Utility Theory). – Notes on the Authors; – Name Index. M.-M. V.
In recent years, many philosophers of modern physics came to the conclusion that the problem of how objectivity is constituted (rather than merely given) can no longer be avoided, and therefore that a transcendental approach in the spirit of Kant is now philosophically relevant. The usual excuse for skipping this task is that the historical form given by Kant to transcendental epistemology has been challenged by Relativity and Quantum Physics. However, the true challenge is not to force modern physics into a rigidly construed static version of Kant's philosophy, but to provide Kant's method with flexibility and generality. – In this book, the top specialists of the field pin down the methodological core of transcendental epistemology that must be used in order to throw light on the foundations of modern physics. First, the basic tools Kant used for his transcendental reading of Newtonian Mechanics are examined, and then early transcendental approaches of Relativistic and Quantum Physics are revisited. Transcendental procedures are also applied to contemporary physics, and this renewed transcendental interpretation is finally compared with structural realism and constructive empiricism. The book will be of interest to scientists, historians and philosophers who are involved in the foundational problems of modern physics. M.-M. V.
Claude Saliceti, médecin et philosophe, interroge ici le physicien Bernard d’Espagnat sur l’état actuel de la physique, dont les avancées considérables n’ont été possibles qu’au prix d’une rupture avec la physique dite «classique». À quels changements cette rupture nous contraint-elle en ce qui concerne des notions essentielles, telles que celles d’espace, de temps, d’objet et d’objectivité ? Quelles en sont les incidences quant à la portée de la connaissance, au rôle de la conscience, aux relations entre science et ontologie ? Sous la forme d’un dialogue articulé autour d’une cinquantaine de questions, l’ouvrage aborde ces thèmes fondamentaux, selon quatre axes principaux : – 1. Les ruptures intervenues entre physique classique et physiques relativiste et quantique (Questions 1 à 3); – 2. Au regard de ces ruptures, qu’advient-il des notions d’objet et d’objectivité (Questions 4 à 12), de celles de déterminisme et d’indéterminisme (Questions 13 à 20), de celles d’espace et de temps (Questions 21 à 25); – 3. Quelles sont les incidences de ces ruptures sur les débats philosophiques concernant la portée de la connaissance (Questions 26 à 39), le rôle qu’y jouent la conscience et la liberté de l’observateur-expérimentateur (Questions 40 à 42), la relation entre science et ontologie (Questions 43 à 45); – 4. Ces ruptures rendent-elles plausible une ontologie mieux accordée que le matérialisme aux valeurs affectives, cognitives, éthiques et esthétiques qui animent l’homme (Questions 46 à 50). – Appendice I, Inégalités de Bell et expériences du «type Aspect»; – Appendice II, Décohérence et réalité objective; – Appendice III, Mise en question expérimentale des rapports entre la causalité et le temps. M.-M. V.
Les scientifiques poursuivent-ils encore un idéal de connaissance, que l’on prétendait jadis universelle ? L’aventure scientifique moderne se caractérisant par une démultiplication de disciplines sur-spécialisées, l’ouvrage interroge cet éclatement de la connaissance qui entretient deux idées constitutives de notre post-modernité : – 1. il ne serait plus possible pour un esprit d’aujourd’hui de maîtriser l’essentiel des connaissances scientifiques de son temps; – 2. du fait que la connaissance puisse dépendre de points de vue, nous concluons que les concepts d’objectivité, de vérité ou d’universalité n’ont plus d’avenir. Or ces deux idées sont les conséquences d’un renoncement, car l’éclatement de la connaissance montre davantage les difficultés du sujet que l’état réel de nos connaissances. C’est le sujet qui déclare la synthèse impossible et délaisse la philosophie comme possible langue commune à toutes les raisons humaines. C’est donc en s’incluant comme sujet dans la réflexion et en cherchant l’élargissement philosophique qu’on propose ici une synthèse des connaissances contemporaines sur la matière. – Avant-propos : L’avenir de la science; – 1. Introduction : Métaphysique, épistémologie et philosophie des sciences; Un livre de philosophie des sciences; La notion de connaissance in-vivo; Atomisme, réductionnisme et déterminisme; Les trois complexités; L’homme au milieu du complexe; – 2. La matière quantique : Petite histoire d’un adjectif; Une matière non localisée; Une matière molle; Une matière qui ne se conserve pas; Pythagore et Aristote contre Démocrite; La non-séparabilité quantique; – 3. La mesure quantique : La philosophie au chevet de l’interprétation; Le chat de Schrödinger; Le principe d’incertitude; L’indéterminisme quantique; La recherche des variables cachées; Indéterminisme, localité et causalité; L’interprétation de Copenhague; La théorie de la décohérence; La nature de l’objectivité scientifique; Une connaissance in-vivo; – 4. La physique macroscopique : La diversité du monde macroscopique; La mécanique des milieux continus; Thermodynamique et physique statistique; La chimie ou les limites de la physique; Un monde irréversible; Les notions de chaos et de systèmes; La complexité dans les sciences de la matière; – 5. L’astrophysique : La cosmographie; La cosmologie; Relativité générale et big-bang; Les énigmes actuelles de la cosmologie; La cosmogonie; – 6. La biologie : Le problème de la définition de la vie; Les différentes théories de l’évolution; Le principe anthropologique et le problème de la finalité; Le matérialisme biologique; – 7. Qu’est-ce que la science aujourd’hui ? : Dialogue entre théorie et expérience; Reproductibilité des faits et prédiction; Pertinence des concepts et des niveaux de description; Une généralité toujours précaire; Quelque chose échappe; Le doute, mon cher Watson !; – 8. Conclusion. M.-M. V.
Pour les physiciens, un principe est une hypothèse de caractère très général, nécessaire pour interpréter la nature. C'est le point de départ d'une théorie. Celle-ci ne sera toutefois validée que si les conséquences qui en découlent sont confirmées par l'expérience. Au terme de cette démarche, on pourra enfin formuler les lois de la nature. Mais alors, pourquoi certaines lois sont-elles abandonnées quand de nouveaux principes sont élaborés ? L'efficacité de la science – comprendre notre environnement pour agir sur le réel en vue le transformer – repose sur l'application de grands principes dont la mise en œuvre donne des résultats tangibles : la médecine, tout comme la conquête de l'espace, pourraient servir d'exemples parmi bien d'autres. – Après une définition précise de ce que l'on entend par «principe» en physique, le présent ouvrage expose quels sont ceux qui régissent l'Univers, de l'infiniment petit à l'infiniment grand. Le plan correspond à la classification des principes de la physique, ceux qui sont proposés par l'esprit (les principes rationnels), puis ceux qui résultent de l'expérience (les principes expérimentaux). M.-M. V.
Réflexion sur les présupposés dans différents champs de la connaissance : sciences pures, sciences humaines, sciences cognitives, etc. – Depuis les premiers mythes de la création en passant par Fermat, - pour qui le rôle du devin revient à une nature minimisant le trajet d'un rayon lumineux et qui démontre que ce trajet est bien optimal -, un consensus s'est formé chez la plupart des physiciens et des mathématiciens pour accepter l'hypothèse que ce monde est le meilleur des mondes physiques et prévisibles. Peu mettent en doute que nos variables - celles qu'observe notre cerveau - ne sauraient évoluer sans pilote. Jean-Pierre Aubin l'appelle le Devin : omniscient, il connaît l'avenir, le bien et le mal, il est capable de rechercher et de trouver la meilleure parmi toutes les évolutions possibles au long du temps. Mais il est d'autres variables dont on peut se demander si elles n'échappent pas au pouvoir du Devin - les gènes, en biologie, les codes culturels, en sociologie, les prix, en économie, les idées, en sciences cognitives, d'autres encore. Jean-Pierre Aubin classe ce type de variable sous le nom de régulons et désigne le responsable de leur évolution : c'est le Démiurge. Il est myope, paresseux, mais explorateur, conservateur, mais opportuniste. Confronté à la nécessité d'adapter à chaque instant ses variables à un environnement qui lui est imposé, le Démiurge régule leur possible évolution viable. Le Devin prend des décisions optimales. Le Démiurge, lui, les prend à temps pour modifier les régulons lorsque la viabilité est en jeu. Le comportement du Devin motive depuis des siècles d'innombrables travaux mathématiques. Ce n'est que depuis trente ans que les mathématiciens élaborent des métaphores du comportement du Démiurge à l'aide de nouveaux concepts et outils mathématiques venant s'ajouter à ceux conçus pour rendre compte du monde inerte. Les décrire est l'objet de la seconde partie de cet ouvrage. Auparavant, l'auteur mène son enquête sur l'évolution dans les divers champs disciplinaires des sciences du vivant, de la biologie aux sciences cognitives, de la phylogenèse à la finance. M.-M. V.
Ce volume collectif est issu des Journées de travail qui se sont tenues les 25 et 26 novembre 1999 à l’École Supérieure de Physique et Chimie Industrielles de Paris, sous l’égide de l’équipe REHSEIS du CNRS et de l’Université Paris 7 Denis-Diderot, en collaboration avec le Département de Physique de l’Université de Bologne. – Dans une optique résolument multidisciplinaire, combinant les approches scientifique, historique, épistémologique et philosophique, sont explorées les nouvelles voies offertes par l’étude des “systèmes dynamiques”. En tant que discipline mathématiques, les systèmes dynamiques portent sur la résolution des systèmes d’équations différentielles.La physique comprend désormais aujourd’hui une de ses branches sous ce vocable, qui s’étend des problèmes astronomiques de stabilité du système solaire à la prévision des conditions atmosphériques, en passant par l’étude de phénomènes thermiques ou hydrodynamiques de turbulence et de convection. Les méthodes des systèmes dynamiques trouvent également à s’appliquer dans les recherches contemporaines : ce livre propose précisément des éléments pour des analyses épistémologiques en liaison directe avec les travaux scientifiques actuels. M.-M. V.
Ce livre débute par une présentation des bases de la mécanique quantique suivant l’interprétation «standard». Il expose en détail le fameux «problème de la mesure», examine les stratégies visant à le surmonter et montre que toutes les approches «réalistes» (qui présupposent une correspondance entre la théorie et la réalité en soi) se heurtent à des difficultés persistantes. Partant de ce constat d’échec, ce livre propose d’adopter une approche alternative de la connaissance, dite «pragmatiste», qui revient à évaluer une théorie à l’aune de la pratique des physiciens en s’abstenant de lui greffer une construction métaphysique sans lien avec l’expérience. La mise en œuvre de cette approche permet d’offrir une interprétation très éclairante de la mécanique quantique, qui dissout le problème de la mesure, sans modifier la théorie et sans générer de nouvelles difficultés. – Ce livre s’adresse aux étudiants et chercheurs en physique, ou à tout lecteur curieux, en quête de clés pour comprendre la mécanique quantique, mais aussi aux philosophes qui s’interrogent sur la possibilité d’une application concrète des diverses conceptions de la connaissance dans le champ des sciences. – Chap. 1 – Le réalisme scientifique face au problème de la mesure; – Chap. 2 – Vers une conception pragmatiste de la connaissance; – Chap. 3 – La contextualité de la mécanique quantique; – Chap. 4 – Une interprétation pragmatiste de la mécanique quantique. M.-M. V.
Journées d’étude tenues à la Maison des Sciences de l’Homme le 23 janvier 2008, puis à l’École Normale Supérieure, rue d’Ulm à Paris, le 24 janvier 2008. – En étendant le concept d'«œuvre» du signe à la connaissance, Gilles-Gaston Granger a su redéfinir l'activité philosophique. En effet, selon lui, un «fait épistémologique» n'est pas seulement un «fait de science»; il concerne non seulement le devenir de la science mais également la vie humaine dans son ensemble. L'enjeu de son travail a donc été avant tout de définir la tâche et les objectifs de la «discipline philosophique», notamment dans son rapport à l'histoire des sciences et au concept de science, car, comme il le démontre, «le scientifiquement connaissable dépend exclusivement des déploiements de la pensée formelle». Granger a ainsi fait porter sa réflexion sur l'émergence du formel à partir de la théorie aristotélicienne de la science, tout en renouvelant sous le nom de «topique comparative» une méthode dont le spectre, couvrant l'histoire de la géométrie depuis Euclide, s'étend jusqu'à Russell et Carnap. S'appliquant également à la linguistique et aux sciences humaines, sa pensée contraste ainsi avec la démarche exclusivement historique de son prédécesseur au Collège de France, Martial Guéroult. – Pour présenter cette pensée aux multiples facettes et dont les répercussions se sont fait sentir dans des domaines d'activités très divers, différentes contributions de philosophes, scientifiques et musiciens sont ici réunies : Guilherme Carvalho, Philippe Lacour, Arley R. Moreno, Michel Paty, Joëlle Proust, Antoine Ruscio, Hourya Sinaceur, Norma Claudia Yunez Naude, Anne Sedès, Antonia Soulez, Horacio Vaggione. Presque tous les thèmes de la pensée formelle de Gilles-Gaston Granger sont abordés dans le présent volume : le rôle de la pensée formelle et ses liens avec le symbolisme dans les sciences, les sciences humaines et la philosophie ; le style et la pensée de la création dans la science comme en art ; la manière dont se présente, notamment dans la musique, l'opératoire dans la constitution de systèmes d'objets... Ce livre est ainsi une invitation à découvrir la pensée de ce grand épistémologue français, disciple de Bachelard et surtout de Cavaillès. M.-M. V.
Le mouvement général des sciences est de fournir les moyens théoriques d’une reconstruction des phénomènes, en élaborant des lois explicitant leurs régularités sous-jacentes. L’attitude générale des sciences repose aujourd’hui sur l’a priori des déterminismes, quelque soit leur forme. Dans ses rapports au monde, la pensée humaine est une confrontation permanente aux systèmes complexes dont chacun possède une histoire propre qui le rend singulier, système autonome avec ses lois et ses degrés de liberté interne. Quand il s’agit de penser l’être humain, la tentation est plus forte encore de lui prêter un libre arbitre. La question fondamentale est donc celle de la compatibilité entre la pensée scientifique en quête de déterminismes, et la compréhension des complexités, génératrice d’indéterminismes. Comment obtenir une conciliation quand, de la physique à l’éthique, en passant par la cellule biologique, les êtres multicellulaires et les sociétés, on remonte les niveaux d’organisation ? Peut-on y parvenir quant à l’être humain et la société sans remettre en question certains aspects cruciaux comme la responsabilité et l’éthique ? Le but est ici de revisiter ce débat fondamental, auquel Henri Atlan a consacré une grande partie de son œuvre, en s’appuyant, d’une part, sur les approches récentes de la modélisation des systèmes complexes et, d’autre part, sur la tradition philosophique multimillénaire. M.-M. V.
Sous la forme d’un choix de textes – discours, articles et conférences –, cet ouvrage retrace le parcours d’une grande figure de savant universaliste, dont les travaux sur les ions ou le magnétisme, la relativité ou la mécanique quantique ont marqué l’histoire des sciences, dans la lignée des Condorcet, Arago, Pierre Curie, ou de ses cadets Frédéric Joliot-Curie et Alfred Kastler. – «L’esprit de l’enseignement scientifique» (1904), Conférence au Musée pédagogique. Extrait de L’Enseignement des mathématiques et des sciences physiques, Paris, Imprimerie nationale, 1904, p. 73-105; – «La physique des électrons» (1904), Conférence au Congrès international des sciences et des arts de Saint Louis (Missouri). Extrait de Paul Langevin, La Physique depuis vingt ans, Paris, Doin, 1923, p. 1-69; – «L’évolution de l’espace et du temps» (1911), Conférence au Congrès international de philosophie, Bologne, 1911. Extrait de Paul Langevin, La Physique depuis vingt ans, Paris, Doin, 1923, p. 265-300; – «L’aspect général de la théorie de la relativité», Conférence faite le 30 mars 1922, à l’Association générale des étudiants, en présence de M. Albert Einstein. Extrait du Bulletin scientifique des étudiants de Paris, n° 2, avril-mai 1922, p. 2-22; – «La valeur éducative de l’histoire des sciences», Conférence au Musée pédagogique (1926). Extrait du Bulletin de la société française de Pédagogie, n° 22, p. 692-700; – «L’orientation actuelle de la physique» (1930), Conférence aux agrégatifs de philosophie de l’ENS. Extrait de J. Perrin, P. Langevin, G. Urbain, L. Lapicque, Ch. Perez, L. Plantefol, L’Orientation actuelle des sciences, Paris, Félix Alcan, 1930, p. 29-62; – «Le problème de la culture générale» (1932), Conférence au Congrès international d’éducation nouvelle à Nice. Extrait de Pour l’ère nouvelle, 11, n° 81 (octobre 1932), p. 239-252; – «La notion de corpuscules et d’atomes», Conférence faite le 16 octobre 1933 à la séance d’ouverture de la Réunion internationale de Chimie physique, sous la présidence de M. Cavalier, directeur de l’Enseignement supérieur, représentant M. le Ministre de l’Éducation nationale. Source : La Notion de corpuscules et d’atomes, Paris, Hermann, 1934, Collection «Actualités scientifiques et industrielles»; – Trois discours sur la guerre d’Espagne : 1. Discours prononcé au nom du Comité mondial de lutte contre le fascisme, lors du meeting «Aidez-nous» au Vélodrome d’hiver (3 septembre 1936) [Manuscrit conservé dans les archives familiales]; 2. Discours à la Ligue des droits de l’homme sur la guerre d’Espagne (1936) [Brouillon manuscrit issu des archives familiales]; 3. Lettre adressée à la Ligue espagnole des droits de l’homme (1946) [Manuscrit conservé dans les archives familiales]; – «Fascisme et civilisation». Extrait de Clarté, revue mensuelle d’information et de documentation politiques, n° 7, 15 février 1937, p. 51-55; – «La science et la paix». Extrait de Quadrige, février-mars 1946, n° 5, p. 15-19; – «La pensée et l’action», Conférence prononcée le 10 mai 1946. Extrait du Bulletin mensuel d’information de l’Union française universitaire, Paris, Mai 1947, p. 3-20, Archives Langevin, ESPCI, carton 99. M.-M. V.
Jules Janssen (1824-1907) est l’un des pionniers de l’astrophysique en France. Dans le cadre de la célébration du centenaire de sa mort, le présent ouvrage livre le portrait de ce savant à qui l’on doit notamment la fondation de l’Observatoire de Meudon (qui ne sera rattaché à celui de Paris qu’en 1927). – S’appuyant sur deux techniques en plein développement, la spectroscopie et la photographie, les recherches de Jules Janssen s’articulent autour de deux grands axes qui incitent au voyage : l’atmosphère terrestre et le Soleil. À la poursuite des éclipses totales, il parcourt ainsi le monde, des Indes au Japon, en passant par l’Afrique, le Siam, le Pacifique. Les progrès accomplis par Janssen dans la connaissance du Soleil, les découvertes successives dues à une exceptionnelle combinaison entre son inventivité instrumentale et son obstination d’observateur le mettent au premier rang de l’astrophysique mondiale. M.-M. V.
Traite des nouvelles géométries que les théoriciens sont amenés à inventer pour tenter de décrire l'infiniment grand et l'infiniment petit et les rapports entre la matière, l'espace et le temps. – La physique d’aujourd’hui se fonde à la fois sur la physique quantique et sur la relativité générale. mais ces deux visions distinctes ne constituent pas une description unifiée satisfaisante. Si notre physique ne convient pas, il faut donc en construire une nouvelle. Et la voie pour le faire est, essentiellement, géométrique. Explorant diverses pistes géométriques, la recherche d’une nouvelle physique privilégie deux approches en pleine évolution : la théorie des cordes et la gravité quantique. La présente réédition, très largement modifiée, prend sa place dans la pleine actualité de controverses amplifiées : depuis la dernière parution de 2003, les arguments des uns et des autres se sont affinés. Les parti pris des différentes approches, les nouvelles visions de l’Univers impliquées, les possibilités de prédiction ressortent plus clairement. Les théories des cordes, critiquées pour des raisons conceptuelles et pour leur absence de capacités prédictives, sont sur la sellette. Elles répondent par l’introduction du concept nouveau de «Paysage de théories». La gravité quantique annonce, quant à elle, des résultats nouveaux à propos de la cosmologie primordiale. M.-M. V.
Proche collègue d'Einstein à l'université de Princeton après la Seconde Guerre mondiale, David Bohm allait lui-même devenir l'un des grands physiciens du XXe siècle. A l'époque du maccarthysme, il fut persécuté pour ses opinions politiques et quitta les Etats-Unis en 1952 pour enseigner d'abord au Brésil, puis en Grande-Bretagne. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages. – Comme le montre David Bohm dans ces conférences visionnaires, la célèbre théorie de la relativité d'Albert Einstein (publiée en 1905) transforma pour toujours notre façon d'envisager le temps et l'espace, rompant définitivement avec les conceptions classiques de Newton. Cependant, pour Bohm, les implications de la théorie avaient une portée et un impact encore plus révolutionnaires. Dans cette étude qui ouvre des perspectives nouvelles, Bohm prend du recul par rapport aux détails scientifiques et théoriques et considère la relativité comme un tout unifié. Faisant appel à un large éventail d'idées, il s'inspire de la philosophie et de la psychologie du développement personnel, pour expliquer comment la notion de relativité touche au coeur de notre conception même de l'univers, que l'on soit physicien, philosophe ou totalement novice. M.-M. V.
«Ce livre est une introduction à la philosophie des sciences qui se veut accessible aux étudiants, avec un appareil pédagogique à la fin de chaque chapitre. Il résume l’état actuel de la philosophie des sciences, en présentant les différentes positions et en proposant une évaluation des résultats fondés ainsi que des questions majeures qui restent ouvertes» (p. V). – Dans un premier temps, l’auteur dresse un bilan du débat entre l’empirisme logique et ses critiques, établissant que l’on peut maintenir une version du réalisme scientifique qui soit suffisante pour fonder le projet d’une métaphysique de la nature. – Puis sont présentés les principaux sujets de la métaphysique de la nature soulevés par les théories de la physique fondamentale (relativité générale, physique quantique). – Située entre l’épistémologie et la métaphysique, le dernier volet traite le rapport entre le niveau physique fondamental et les autres échelles (niveaux des molécules, des organismes, des êtres vivants développés, ...), autrement dit le rapport entre la physique fondamentale et les autres sciences. Est considérée notamment la discussion actuelle autour du thème d’un nouveau réductionnisme motivé par des considérations métaphysiques. – Partie I, L’épistémologie des sciences : 1. Le thème du réalisme scientifique; 2. Vérification et falsification (Le Cercle de Vienne et Popper); 3. La critique de l’épistémologie empirique (Duhem, Quine); 4. Théorie et expérience (Sellars, Hanson); 5. Le défi de l’incommensurabilité (Kuhn, Feyerabend); 6. L’épistémologie externaliste (Putnam); 7. L’incommensurabilité locale et l’incommensurabilité globale; 8. La reconstruction des concepts; 9. Le réalisme et l’empirisme; – Partie II, La métaphysique de la nature : les fondements : 10. Sciences et philosophie : le projet d’une métaphysique de la nature; 11. L’espace, le temps et la matière : les conceptions classiques (Newton, Leibniz, Spinoza); 12. La physique de la relativité et la philosophie du temps; 13. La métaphysique de l’univers à quatre dimensions; 14. L’espace, le temps et la matière après la physique de la relativité; 15. La matière : la conception classique et la conception quantique; 16. L’intrication quantique; 17. L’interprétation de la physique quantique; 18. La monde quantique et le monde macroscopique; 19. Atomisme vs. holisme; 20. Propriétés catégorielles vs. dispositions; 21. La métaphysique de la causalité; 22. Les lois de la nature. – Partie III, La métaphysique de la nature et l’épistémologie des sciences : l’unité du monde et l’unité des sciences : 23. La conception du monde en strates; 24. L’unité du monde et la diversité des phénomènes; 25. L’unité des sciences et la diversité des théories; 26. Le fonctionnalisme et le réductionnisme. M.-M. V.
In Galileo Galilei and Motion. A Reconstruction of 50 Years of Experiments and Discoveries, Italian physicist Roberto Vergara Caffarelli confirms recent findings by other scholars that Galileo broke away from the qualitative Aristotelian doctrines by following a quantitative Archimedean thread. Among the many books on Galileo Galilei, only very few deal directly and in depth with his scientific accomplishments proper. This is one of them and among the correspondingly sparse literature the author of this work distinguishes himself by focusing on mechanics, in particular on the fundamental concept of motion and percussion - having performed crucial original experiments and in Galileo´s spirit. Indeed, while the author lets Galilei speak for himself when he explains his experiments and findings, he also makes full use of our present day knowledge of physics to make the reader better understand the perspective. The result of this very fine understanding is an unsurpassingly authoritative account on some of the foundations of preclassical mechanics as laid down by the great Pisan scientist, widely regarded as the first experimental physicist in the modern sense. This book will not only be an indispensable source of reference for historians of sciences but appeal to anyone interested in the foundations of experimental physics in general and of mechanics in particular. – Contents: Introduction.- 1. Problems of chronology.- 2. Around 1590: the old sequence of three versions of the De Motu.- a. The pendulum, an exact measure of time.- b. Natural motion (uniform velocity).- c. Early experiments in water.- d. What did Galileo see while he studied motion in water?- e. Bodies that stays atop water, or move in it.- f. The experiment with the "inverted tumbler".- g. Measuring adhesion with water.- h. Violent motion (non-uniform velocity).- i. The fundamental theorem of the inclined plane.- k. Some problems concerning the motion on the inclined plane.- l. Primigenial formulation of the principle of inertia.- m. Primigenial formulation of the action-and-reaction principle.- 3. The Mechanics (1592-1609).- 4. 1592-1610: "Li diciotto anni migliori di tutta la mia eta'" (The best eigtheen years of my life).- 5. 1602 The theorem of the chords and the pendulum isochronism. The letter to Guidobaldo del Monte.- 6. Before 1604: The law on the fall of heavy bodies.- 7. The 107v sheet: the experimental confirmation of the law of motion.- 8. Why 100 arms (=braccia: an Italian unit of measure of that time) in 5 seconds?- 9. Before 1607: the parabolic trajectories.- 10. Before 1610: The velocity acquired in going downwards is proportional to the square of the height.- 11. Before 1610: Throws on the inclined plane without a rectifier.- 12. The time required to descend along inclined planes of equal height and the final velocity theorem.- 13. The confront between two motions: the free fall and the descent along the inclined plane.- 14. Before 1606: experiments on a ship moving with uniform motion.- 15. the laws of motion: Galileo announces them in the "Dialogo" and presents them in the "Discorsi".- 16. Before 1610: The constant-flux chronograph.- 17. Making experiments with the new machine Galilei overcomes the difficulties due to rolling.- 18. The project of Galilei's machine: the vertical plane.- 19. Description of Galilei's machine and of the experiment one can perform with it.- 20. Marin Mersenne, "the one who wants to upset everything".- 21. Conclusions. M.-M. V.
Paragraph 6 of Newton’s Scholium argues that the parts of space cannot move. A premise of the argument – that parts have individuality only through an “order of position” – has drawn distinguished modern support yet little agreement among interpretations of the paragraph. I argue that the paragraph offers an a priori, metaphysical argument for absolute motion, an argument which is invalid. That “order of position” is powerless to distinguish one part of Euclidean space from any other has gone virtually unremarked. It remains uncertain what the import of the paragraph is but it is not close to apparently similar arguments of Leibniz.
Kellert (In the Wake of Chars, University of Chicago press, Chicago, 1993) has argued that Laplacean determinism in classical physics is actually a layered concept, where various properties or layers composing this form of determinism can be peeled away. Here, I argue that a layered conception of determinism is inappropriate and that we should think in terms of different deterministic models applicable to different kinds of systems. The upshot of this analysis is that the notion of state is more closely tied to the kind of system being investigated than is usually considered in discussions of determinism. So when investigating determinism corresponding changes to the appropriate notion of state – and, perhaps, the state space itself – also need to be considered.
Il s’agit de retracer ici la présence spectrale dans l’œuvre de Gaston Bachelard de ce que nous appelons «École de l’ETH». Nous en avons choisi trois figures fondamentales : Hermann Weyl, Wolfgang Pauli et Gustave Juvet. Pour le premier, nous traitons de sa place centrale et permanente dans la constitution bachelardienne d’une philosophie qui se veut à hauteur de la nouvelle «géométrie physique» rigoureusement construite dans un esprit riemannien. Quant à Pauli, nous montrons une insoupçonnable affinité qui est étayée par les analyses remarquables qu’en donna le philosophe : de la construction urgente d’une «métaphysique quantique», qui se fonde sur les implications d’un principe de Pauli bien compris, à l’idée de «particule métaphysique», en passant par les enjeux décisifs et si prometteurs du «postulat de non-analyse». Dans le cadre de cette polyconstruction convergente de l’entreprise «surrationaliste», nous traitons de la troisième figure, moins connue mais tout aussi marquante, du mathématicien-philosophe Gustave Juvet.
Les progrès les plus récents de la physique contemporaine, en particulier la convergence de la physique des particules et de la cosmologie en une authentique cosmogonie scientifique, avivent les enjeux philosophiques de l’entreprise scientifique, mais les rapports conflictuels entre physique et philosophie ne s’en trouvent pas apaisés; un fossé semble même en train de se creuser entre science et philosophie. L’œuvre du philosophe suisse Ferdinand Gonseth qui s’est attaché à élaborer une philosophie qui soit et qui puisse rester au niveau de la connaissance scientifique peut fournir une aide particulièrement adéquate à ceux qui voudraient contribuer à combler ce fossé.
La destruction du cosmos opérée par la science moderne à sa naissance était trop globale pour être justifiée. Elle a abouti à une cosmologie qui élimine l’être humain. La négation de l’unicité de l’homme n’est pas une conséquence logique de la science. À la lumière de la physique du XXe siècle, les principes métaphysiques qui ont fondé la physique moderne à sa naissance sont devenus intenables, mais cela n’a pas été reconnu. Par exemple, la physique quantique a retrouvé les “qualités” de l’ancienne philosophie. Et sa notion de base, le vecteur d’état, n’est pas un objet mais représente une information. La Terre n’est pas une planète banale, même d’un point de vue astronomique. La Terre, oasis dans un univers hostile.
Although many physicists have little interest in philosophical arguments about their subject, an analysis of debates about the paradoxes of quantum mechanics shows that their disagreements often depend upon assumptions about the relationship between theories and the real world. Some consider that physics is about building mathematical models which necessarily have limited domains of applicability, while others are searching for a final theory of everything, to which their favourite theory is supposed to be an approximation. We discuss some particular recent debates about quantum theory in which the underlying assumptions are not fully articulated.
The goal of the research programme I describe in this article is a realist epistemology for arithmetic which respects arithmetic's special epistemic status (the status usually described as a prioricity) yet accommodates naturalistic concerns by remaining fundamentally empiricist. I argue that the central claims which would allow us to develop such an epistemology are (i) that arithmetical truths are known through an examination of our arithmetical concepts; (ii) that (at least our basic) arithmetical concepts are accurate mental representations of elements of the arithmetical structure of the independent world; (iii) that (ii) obtains in virtue of the normal functioning of our sensory apparatus. The first of these claims protects arithmetic's special epistemic status relative, for example, to the laws of physics, the second preserves the independence of arithmetical truth, and the third ensures that we remain empiricists.
Un tableau est dressé de l’usage, des modes d’opération et des traits distinctifs, de l’approche transcendantale en épistémologie des sciences physiques contemporaines. Des solutions transcendantales à des problèmes classiques de philosophie des sciences, comme celui du relativisme, et celui du conflit entre réalisme et empirisme, sont proposées. Une analyse transcendantale des processus heuristiques durant les phases de révolution scientifique est ensuite amorcée. Des exemples sont pris en physique newtonienne, relativiste, et quantique. Une fonction centrale des épistémologies transcendantales est désignée en fin de parcours : la mise en évidence d’arrière-plans constitutifs traités, à un stade donné du développement des sciences, comme inconditionnés. M.-M. V.
La comparaison entre Mach et Duhem révèle bon nombre de thèses communes. Les deux confinent la physique aux phénomènes; les deux la séparent rigoureusement de la métaphysique; les deux refusent de faire appel aux atomes et autres entités inobservables et rejettent la “mythologie mécaniste”; l’un et l’autre insistent enfin sur la nécessité des études historiques pour atteindre une connaissance complète des notions et des lois physiques et pour ébranler le dogmatisme aprioriste et métaphysique. De plus, Duhem a fait sienne l’idée de la science comme économie de pensée. Cependant, si Mach rejette toute métaphysique, Duhem admet sa légitimité.
This paper forms part of a wider campaign: to deny pointillisme, the doctrine that a physical theory's fundamental quantities are defined at points of space or of spacetime, and represent intrinsic properties of such points or point-sized objects located there; so that properties of spatial or spatiotemporal regions and their material contents are determined by the point-by-point facts. More specifically, this paper argues against pointillisme about the concept of velocity in classical mechanics; especially against proposals by Tooley, Robinson and Lewis. A companion paper argues against pointillisme about (chrono)-geometry, as proposed by Bricker. To avoid technicalities, I conduct the argument almost entirely in the context of "Newtonian" ideas about space and time, and the classical mechanics of point-particles, i.e. extensionless particles moving in a void. But both the debate and my arguments carry over to relativistic physics. 1. Introduction 2. The wider campaign 2.1 Connecting physics and metaphysics 2.1.1 Avoiding controversy about the intrinsic–extrinsic distinction 2.1.2 Distinction from three mathematical distinctions 2.2 Classical mechanics is not pointilliste, and can be perdurantist 2.2.1 Two versions of pointillisme 2.2.2 Two common claims 2.2.3 My contrary claims 2.3 In more detail... 2.3.1 Four violations of pointillisme 2.3.2 For perdurantism 3. Velocity as intrinsic? 3.1 Can properties represented by vectors be intrinsic to a point? 3.2 Orthodox velocity is extrinsic but local 3.2.1 A question and a debate 3.2.2 The verdict 3.3 Against intrinsic velocity 3.3.1 A common view—and a common problem 3.3.2 Tooley's proposal and his arguments 3.3.3 Tooley's further discussion 4. "Shadow velocities": Lewis and Robinson 4.1 The proposal 4.2 Criticism: the vector field remains unspecified 4.3 Avoiding the presupposition of persistence, using Hilbert's {varepsilon} symbol 4.4 Comparison with Robinson and Lewis
Cet article est consacré aux implications épistémologiques du théorème de Nœther et de théories de jauge. – I. Le théorème de Nœther : A. Les principes de conservation; B. Le théorème de Nœther en mécanique; C. Le théorème de Nœther en théorie des champs; – II. Les théories de jauge : A. La quantification des interactions; B. Les théories de jauge (de l’interaction électromagnétique; de l’interaction forte; de l’interaction faible; les théories unitaires); – III. La générativité ontologique des mathématiques.
Sur Jacques Herbrand (1908-1931), dont l’article souligne l’ampleur des intérêts, notamment son attention aux développements récents des sciences physiques, son œuvre en informatique qui, dans sa postérité tardive, renforce la pertinence d’un rapprochement avec von Neumann, que Herbrand rencontre d’ailleurs lors de son séjour en Allemagne en 1930, et dont il connaissait le mémoire de 1927 sur la non-contradiction de l’arithmétique. – La lecture de Principia; – La rencontre avec le programme de Hilbert; – L’année allemande; – Métamathématique et philosophie des mathématiques. La situation de Herbrand : Peut-on définir l’évidence effective ?; Signes mathématiques, référence et déréférence.
L’A. passe en revue le conventionnalisme poincaréien en géométrie et son extension affaiblie à la physique, son semi-intuitionnisme en logique et en arithmétique ainsi que son prédicativisme en théorie des ensembles. Quant à l’occasionnalisme, il unit la pensée philosophique de Poincaré qui se manifeste par une hiérarchie où les conventions géométriques et les principes physiques suivent l’arithmétique “aprioriste” et précèdent les lois physiques empiriques. – Le conventionnalisme en géométrie et son extension en physique; – Raisonnement mathématique, logique et arithmétique.
Since our visual perception of physical things essentially involves our identifying objects by their colours, any theory of visual perception must contain some account of the colours of things. The central problem with colour has to do with relating our normal, everyday colour perceptions to what science, i.e. physics, teaches us about physical objects and their qualities. Although we perceive colours as categorical surface properties of things, colour perceptions are explained by introducing physical properties like reflectance profiles or dispositions to cause certain experiences in normal human perceivers. Hence, it seems as if colours as they are experienced by us have no place in the physical world, because they are fundamentally different from the properties which we ascribe to physical objects in scientific accounts of colour perceptions. This special issue on perspectives on colour perception presents new suggestions to solve to this major problem.
Pour Platon, une cosmologie doit être en mesure de répondre à deux questions : – 1, à quelles conditions le monde sensible peut-il devenir connaissable ?; – 2, comment arrive-t-on à le décrire ? Pour devenir objet de connaissance et objet de discours, le monde sensible doit présenter, dans son changement même, quelque chose qui ne change pas, qui présente une permanence véritable et donc se retrouve identique dans tous les cas. À cette exigence, Platon répond en faisant cette hypothèse bifrons : il existe un monde de formes intelligibles, réalités immuables et universelles faisant l’objet d’une connaissance et d’un discours vrais, et auxquelles participent les réalités sensibles qui n’en sont que les copies. – Astronomie; – Physique et chimie : Les éléments; Le nombre des éléments; La constitution des éléments; La transformation mutuelle de trois de ces éléments; Les mathématiques et leurs limites; Le problème du changement; – La vérification expérimentale : Les limites techniques; Préjugé théorique.
Niels Bohr définit un instrument de mesure non pas en référence à sa structure matérielle, mais à l’usage qui en est fait. Il est alors présumé renvoyer à une collectivité d’êtres humains. L’analyse proposée ici est qu’il renvoie à leur langage, et au-delà aux contraintes de tout langage, ce qui est très différent. Il s’agit bien de manières de parler de la même chose, autrement.
Cet article décrit le rôle heuristique joué par l’étude de certains modèles mathématiques pour la conception et l’interprétation des expériences effectuées par l’auteur et par Pierre Bergé sur l’instabilité de Rayleigh-Bénard. On y trouve illustré le “jeu mutuel entre expériences et modèles de chaos”, qui a permis d’affiner la compréhension physique de ces phénomènes, à commencer par leur mise en évidence, aussi bien celle des scénarios de transition que celle des attracteurs étranges. – 1, Adaptation des systèmes expérimentaux; – 2, Comprendre ce qui se passe avant le chaos; – 3, Attracteurs étranges.
The paper argues for four claims: (1) The problem of mental causation and the argument for its solution in terms of the identity of mental with physical causes are independent of the theory of causation one favours. (2) If one considers our experience of agency as described by folk psychology to be veridical, one is committed to an anti-Humean metaphysics of causation in terms of powers that establish necessary connections. The same goes for functional properties in general. (3) A metaphysics of causation in terms of powers is compatible with physics. (4) If combined with the argument for mental causes being identical with physical causes, that metaphysics leads to a conservative reductionism.
La compréhension de l’organisation des êtres vivants nous fait actuellement largement défaut. Elle est couramment envisagée dans le cadre de la théorie du programme génétique reposant sur la théorie de l’information. Dans cet article, l’analyse de cette structuration, recouvrant la problématique de l’émergence, est abordée par une approche physicaliste et méthodologiquement réductionniste. En menant un analyse graduelle des systèmes physiques par complexité croissante, l’universalité des processus à l’œuvre dans l’organisation de ces derniers et dans celle des systèmes vivants est établie. En faisant appel à la dynamique des contraintes qui s’appliquent sur l’organisme en développement, un modèle heuristique simple d’émergence est formulé. Appliqué à la biologie, ce modèle permet de revisiter le modèle de hasard-sélection introduit par Kupiec et d’expliciter la question de l’émergence dans les systèmes biologiques dont on peut relier l’évolution non seulement aux changements de leur environnement, mais également à leurs propriétés intrinsèques (notamment à celles du processus d’expression stochastique des gènes au sein des cellules). Cette analyse s’accompagne de l’abandon de la notion de niveau d’organisation en tant que concept théorique fondamental permettant de construire une théorie biologique, et ce faisant, rend caduque la problématique du réductionnisme génétique.
Cet article se propose d’examiner le sens de l’analogie telle que Poincaré l’invoque à propos de la physique, tant en ce qui concerne le travail d’invention scientifique que relativement aux significations explicitées des connaissances acquises. – Le premier stade de l’analogie en physique : les analogies mécaniques; – Le deuxième stade : les analogies mathématiques; – Analogies de l’expérience; – Analogie, harmonie et réalité.
L’objet de cette étude est (i) principalement d’explorer, par l’examen d’un cas concret de construction d’une théorie physique, le pouvoir heuristique de l’analogie, le rôle qu’elle joue dans la recherche de principes fondamentaux d’une théorie, dans la représentation des objets et des phénomènes, et dans la dénomination des entités nouvelles qui surgissent au cours de l’étude théorique; et (ii) de fixer certaines limites au recours à l’analogie, ayant en vue non seulement l’acte de construire d’une théorie mais également la tâche délicate d’en faire connaître largement les éléments essentiels sans la dénaturer.
Les lois de la physique sont postulées invariantes par changements de référentiels de temps et d’espace. Elles peuvent engendrer toutes sortes de matériaux physiques complexes. On peut conjecturer que ces matériaux, à leur tour et dans les conditions physiques où ils existent, obéissent à des lois physiques invariantes dans le temps et l’espace. La question que pose cet article est de savoir si l’on peut postuler a priori qu’il en va de même pour les systèmes adaptatifs complexes. – Vers une science des systèmes complexes; – Reconstructions stochastiques : prédire en probabilité; – Reconstructions phénoménologiques et théorie de l’apprentissage statistique (Reconstruction d’informations manquantes et catégorisations symboliques; Reconstruction des dynamiques symboliques et mécanique computationnelle; Reconstruction des dynamiques multi-échelles et leur universalisation); – Vers une épistémologie formelle des systèmes adaptatifs complexes.
Ce texte discute certains aspects généraux de la transition – appelée ici «tournant conceptuel du IVe siècle» – entre 1/ l’idée qu’il existe une tradition de philosophie présocratique dans laquelle la causalité matérielle a joué un rôle dominant et presque exclusif, et 2/ l’idée d’une conception aristotélicienne de l’explication scientifique dans laquelle les considérations formelles et finales prédominent sur les considérations matérielles. This paper deals with some general aspects of the change (so called IVth century conceptual turning-point) between 1/ a philosophical presocratic tradition in which material causality had a dominant and almost exclusive part, and 2/ an aristotelian conception of scientific explanation in which formal and final considerations prevail over material ones.
Mise en évidence de l’importance de la formulation du principe d’inertie par Baliani, version qui prolonge celle de Galilée, dans la mesure où il généralise ce principe pour tous les phénomènes, en préparant la physique de Newton.
Emiliano Trizio présente une tentative pour étendre à la physique la position husserlienne à propos des concepts de la géométrie : les idéalités produites par l’opération de mesure physique se révèlent ancrées dans le monde de la vie. – Introduction : Le problème de l’origine de la physique dans le monde de la vie; – Les analyses de Husserl sur le rôle de l’opération de mesure dans l’origine de la physique mathématique; – Généalogie de l’opération de mesure dans le monde de la vie; – Conclusion : L’objectivation du monde intuitif et la tradition matérielle.
Does the origin of physics lie in the life-world ? This question calls for a reconstruction of Husserl’s analyses. After having analysed his specific conception of the measurement procedures, this article develops a genealogy of measurement, in the spirit of Husserl’s phenomenology and in dialogue with his thought. Its aim is to highlight measurement procedures’ specificity with respect to purely perceptive knowledge, and to outline an analysis of physics that parallels the investigations carried out by Husserl in The Origin of Geometry.
Cet article invite à réévaluer le rôle et l’importance en physique de la machinerie comprise comme moyen d’exploration du monde réel : microscope, télescope, spectroscope, etc. et plus largement tout l’arsenal de l’ingénierie technoscientifique. Partant de l’analyse de la notion de modèle, il explique comment le procesus de modélisation en physique permet de combler les lacunes de notre connaissance en créant un modèle d’un processus inconnu sur la base d’une source qui doit l’être. Empruntant le concept d’Umwelt à von Uexküll et définissant en première approche comme «réel» tout ce qui est accessible dans l’Umwelt humain, Rom Harré montre comment les modèles peuvent servir de guides pour élargie l’Umwelt et explorer de nouveaux aspects du monde. En ce sens, la variété de réalisme scientifique la plus défendable serait de type pragmatique. L’auteur propose alors une interprétation originale, en termes dispositionnels, de la superposition d’états quantiques supposés contradictoires, ce qui permettrait selon lui de dissiper l’apparence de paradoxe qui s’y rattache traditionnellement.
La philosophie conventionnaliste peut-elle être transposée de la géométrie à la physique ? Comment comprendre les relations entre conventionnalisme géométrique et principe de relativité ? Comment Poincaré envisageait-il les relations entre la théorie mathématique de la relativité et la conception de l’espace physique qu’il prônait ? Partant de ces questions controversées, le présent article propose une reconstruction du chemin intellectuel suivi par Poincaré dans ce cadre, selon les trois étapes suivantes : 1/ l’élaboration de la doctrine de l’espace physique (1880-1900); 2/ l’interférence entre la doctrine et la théorie de l’électron (1905); 3/ la dernière conférence sur la relativité, intitulée «L’espace et le temps» (1912), où Poincaré met en œuvre la nouvelle physique des systèmes de référence inertiels.
Cet article entend montrer que la philosophie de la physique de Russell et la variété de réalisme structural qu’il promeut se comprennent à partir de deux exigences fondamentales, formulées respectivement par Eddington et Whitehead, à savoir : 1/ la promotion de la structure au détriment de la substance et le mouvement inexorable de «désubstantialisation» de la matière; mais aussi 2/ l’exigence de «défaire les abstractions» de la physique en tentant de jeter un pont entre physique et perception.
Cette contribution présente le point de vue de working physicists qui envisagent la pertinence de la question du réalisme dans l’élaboration de nouvelles théories. Pour la relativité générale, la question se pose de savoir si la courbure est un attribut de l’espace-temps considéré comme entité réelle ou si, au contraire, il faut la considérer elle-même comme un élément de réalité indépendant de l’espace-temps qui ne serait plus alors qu’un système conventionnel de coordonnées. C’est en ce sens que l’auteur entend expliciter ce que serait un «réalisme relativiste» aujourd’hui, en envisageant la théorie de la relativité dans une perspective novatrice qui la rapproche de la mécanique quantique. D’une part, «connaître» ou «mesurer» est un processus physique comme les autres, dans lequel l’un des systèmes en interaction est l’observateur; d’autre part, tout ce qui est réel n’est pas connaissable.
Portant avant tout sur la physique, cet article concerne bien le rapport entre mathématiques et expérience dans la mesure où la physique représente la plus importante application des mathématiques depuis que Galilée a découvert que «le livre de la nature est écrit en langue mathématique». La probabilité et les jeux en sont deux autres applications, alors que la géométrie est à proprement parler une partie de la physique. L’auteur traite ici cette question en examinant l’attitude de Reichenbach et du Cercle de Vienne à l’égard de la mécanique quantique. – [Texte traduit de l’anglais par Alexis Bienvenu].
À propos du rapport entre la philosophie et les sciences, à la lumière de l’examen de l’implication d’Einstein dans la réflexion philosophique du XIXe siècle sur les fondements de la géométrie. Contre la tentation d’adopter un modèle linéaire simplifié (les mathématiques pures développent des structures possibles susceptibles d’être appliquées en physique; la physique passe en revue les structures disponibles développées par les mathématiques pures afin d’en choisir une qui soit appropriée pour représenter l’un ou l’autre des phénomènes physiques; la philosophie prend ensuite ce processus comme objet de réflexion, afin de développer ses propres doctrines en épistémologie scientifique et en philosophie des sciences), l’auteur montre que l’on est plutôt en présence d’un processus de développement essentiellement non linéaire et hautement complexe, dans lequel les mathématiques, la physique et la philosophie interagissent mutuellement, et évoluent ensuite de façon interdépendante, à chaque étape. – [Texte traduit de l’anglais par Delphine Chapuis-Schmitz].
An appropriate starting point for this introduction consists in providing the reader with a short definition of the adjectives “transcendent” and “transcendental”. All too often, these adjectives are mixed up (especially in the English-speaking philosophical tradition), and this leads to many misunderstandings. In a book entirely devoted to transcendental epistemology and its applications to physics, such misunderstandings could easily blur how each idea is perceived. This is why we must try to avoid them from the outset. “Transcendent” and “transcendental” somehow point towards opposite directions. True, both words share a common component of meaning, which is “exceeding experience”. But “exceeding” can be achieved in two antithetical ways. A transcendent object exceeds experience insofar as it allegedly exists beyond experience, as a remote (and intellectually reconstructed) external cause of experienced phenomena. By contrast, a transcendental structure exceeds experience because it is a background precondition of experience. Since transcendental structures concern the methods of access to experience, they have been thought of as pertaining to the subject of this experience by the classical tradition. But the latter notion of subject has nothing to do with psychology; it can rather be construed as a precursor of the cognitive notion of “access consciousness” in the sense of Ned Block. So, a transcendent object is supposed to wait for us “out there”, and is indifferent to our intervention. By contrast, transcendental preconditions prescribe rules of active definition and selection of phenomena in such a way that one may consider themas if they were appearances of an object. This is the difference between merely believing in the existence of objects, and being aware of the procedure through which we constitute them. This also accounts for the difference between an ordinary and a critical definition of objectivity: objectivity in the first sense refers to that which possesses transcendent being; whereas objectivity in the second sense refers to what can be made valid for any one of us, independently of our situation, but not independently of the fact of being situated.
The physical sciences display the world as a hierarchy of regresses, in which epistemological levels, observables and unobservables, are integrated with ontological levels, such as part-whole. Homogeneous regresses preserve generic ontologies, while heterogeneous regresses involve radical ontological transitions. Causal explanations map onto these regresses, transcending reference to causal mechanisms by hypothesizing causal powers. Faraday's physics can be adapted as the basis of a transcendental argument to support the necessity of supposing that the world consists of causal powers. The subject of causal powers attributions can not be the world but the world indissolubly linked to apparatus.
Cosmology deals with a unique object which comprises everything and yet is self-contained and singular. To describe this object in the language of physics, certain conditions must be in place. The increased role of such conditions finds its manifestation in distinct argument patterns. One popular case in point has to do with the anthropic arguments, some of which can be looked upon as varieties of transcendental reasoning, broadly construed. After reviewing this aspect of anthropic arguments, this paper shows that the scope of transcendental inference at work in twentieth-century cosmology has been more extensive. Indeed, one important thread of such inference – the claim that, in order to be mathematically tractable, the Universe as a whole has to be a certain way–can be traced back to the first relativistic cosmological model proposed by Einstein in 1917. A somewhat different strategy of the same broad sort played a major role in shaping the steady-state theory, the main rival of big-bang cosmology in 1948–1965. Finally, the famous “no-boundary” condition for quantum cosmology would (if it could bear the weight of far-reaching interpretations put on it) be another example of grounding the mere possibility of the physical description of the Universe in its global properties.
The celebration in 2005 of the centennial of the “miraculous year” during which Einstein produced his articles on the energy quanta, on the Brownian motion and on restricted relativity has provided an opportunity to draw up a comprehensive assessment of the contribution of 20th century physics to human knowledge. One must recognize that this contribution is impressive. Contemporary physics has made available what is known as the standard model, namely, a set of effective theories that, with the help of a finite set of adjustable parameters, lead to an acceptable agreement with all experimental or observational data on the microscopic structure of matter and on the evolution of the universe.
Physics has long been taken as the paradigm science. This was particularly the case under the logical empiricists. Physics was the only science that was worth discussing in epistemology. This is no more true and modern philosophy of science has to take all disciplines into account. Yet, it’s true that biologists or sociologists don’t wonder whether the objects they study are real. Their philosophy is a spontaneous realism which, in their mind, is not questionable. Physicists are the rare scientists wondering if scientific theories are about the world or about themselves. Physics remains the only empirical science that brings real new insights into philosophy and that is able to influence our philosophical conception of the world. Thus, the results of physics can’t be ignored when discussing the status of reality or the validity of knowledge that science provides.
Cet article traite des trois niveaux épistémologiques de la physique dans son état actuel : – 1. Le niveau concret, ou semi-empirique; – 2. le niveau formel et expérimental, et la mécanique quantique; – 3. le niveau purement formel, et l’épistémologie formelle.
La cosmologie comme étude de l’Univers est ici interrogée historiquement, l’auteur suggérant que la véritable notion d’Univers ne remonte qu’au XVIIe siècle, avec Newton, et que c’est elle qui justifie en premier lieu la cosmologie scientifique, et même la physique en tant que discipline scientifique.
Sur l’idée d’énantiomorphie, qui se présente à l’analyse comme une union étroite de symétrie et de dissymétrie, condition nécessaire du phénomène physique en général. M.-M. V.
Sur la nouvelle conception probabiliste de la physique et la mise en question du principe même du déterminisme. M.-M. V.
The first document that provides insight into Hilbert’s concern with Einstein’s general theory of relativity and with a unified field theory of the foundations of physics is perhaps also his best known. It is his “First Communication” on the “Foundations of Physics” (Hilbert 1915). This note was submitted to the Göttingen Academy of Science for publication in its Proceedings on 20 November 1915. It was followed by a “Second Communication” that was submitted to the Academy a year later on 23 December 1916 (Hilbert 1917). In 1924, Hilbert combined both papers into a single article and made some revisions before it was reprinted in the Mathematische Annalen (Hilbert 1924). Today, Hilbert’s work in general relativity and unified field theory is known primarily through this 1924 paper, which was reprinted again with a few, but very minor changes, in the third volume of his Gesammelte Abhandlungen (Hilbert 1935, pp. 258–289).
The lecture course on radiation theory discusses the theory of blackbody radiation in thermal equilibrium leading to Kirchhoff’s law and to Planck’s radiation law. The course, held in summer 1912, is one in a series of related physics courses. For the summer term 1912 and for the winter term 1912/13, Hilbert announced courses on the “mathematical foundations of physics” in the university catalog. The Ausarbeitungen of these two lectures are entitled more specifically “Radiation Theory” and “Molecular Theory”. The title of “mathematical foundations of physics” served as an umbrella term for Hilbert’s interest both in foundational work and physics research. It indicated the expansion of his activities towards physics at this time.
Centré sur La Déduction relativiste (Paris : Payot, 1925), cet article aborde l’interprétation que donne Meyerson de la théorie de la relativité, en insistant sur ceux de ses aspects qui l’ont rendue riche de sens aux yeux de Meyerson, à savoir : – le réalisme, – la causalité, – la géométrisation de la physique. [Article traduit par Yves Guttel].
Cet article a pour point de départ l’ouvrage de G.-G. Granger sur La pensée de l’espace, dont Michel Paty rappelle d’abord les idées directrices, avant de montrer que les conceptions qui accompagnent le développement des constructions mathématiques (par exemple les diverses sortes de géométries) peuvent être vues comme un élargissement des formes de la rationalité, élargissement correspondant à une restructuration dynamique des éléments de rationalité qui permet des synthèses constructives ultérieures. Il en va de même avec les constructions de la physique, pour l’espace (et le temps), comme pour les grandeurs physiques en général par lesquelles on exprime les propriétés des objets et des phénomènes physiques.
Cet article s’attache à décrire la vie et la pensée du physico-chimiste allemand Wilhelm Ostwald, qui devint le principal héraut de l’énergétisme comme doctrine totalisante d’application universelle, comme philosophie et comme engagement idéologique, en la plaçant sous le signe du «monisme», le monisme énergétique, dans une acception particulière du terme.
Cet article analyse la conception duhémienne de la physique dans la perspective énergétiste qui lui est propre, en la situant dans ses relations avec les différents courants qui la constituent. Il montre d’abord comment la pensée duhémienne du concept d’énergie est éclairée par la critique du mécanisme. Dans le contexte de l’énergétisme d’Ostwald, sont alors développées les conceptions méthodologiques et épistémologiques de l’énergétique propre à Duhem, que l’auteur définit alors succinctement avant de la mettre en perspective. Cette analyse du mécanisme et de la thermodynamique vise à présenter Duhem comme philosophe de la physique plutôt que comme physicien.
Ce chapitre porte principalement sur un aspect de l’approche einsteinienne lié à la pensée proprement philosophique du savant. Il s’agit, en effet, de sa pensée du rapport entre les sciences, et de questions philosophiques sur la connaissance objective du monde naturel sous ses divers aspects, telles que la nécessité de respecter les domaines de validité de chaque science et leurs approches conceptuelles respectives. S’inscrivant contre tout réductionnisme des autres sciences à la physique, Einstein professe aussi un monisme philosophique radical, placé sous l’invocation de celui de Spinoza.
Pour commémorer le dixième anniversaire de la mort de Gilles Châtelet, les éditions Rue d’Ulm publient un ensemble de textes philosophiques inédits ou devenus introuvables - à la fois pendant, genèse et prolongement du volume Les Enjeux du mobile. Mathématique, physique, philosophie, paru aux éditions du Seuil en 1993. La rencontre de Châtelet avec Gilles Deleuze en 1972 aura eu une influence décisive sur son cheminement philosophique, initiant un geste de pensée dont on retrouve la présence en filigrane dans tous ses textes théoriques. Dernier penseur romantique du XXe siècle, il estimait qu’ «il y a une espèce de bouleversement propre à la philosophie qu’il est important d’avoir jeune [...] il faut avoir un rapport à la fois naïf et professionnel à la philosophie pour apprécier le frisson et l’audace du spéculatif. Novalis disait : “À qui ne plairait pas une philosophie dont le germe est un premier baiser ?”». Il faut reconnaître en Châtelet le penseur de l’individuation et de la magnification des libertés humaines, mais également un théoricien du virtuel et du diagramme. L’ouvrage se fait l’écho de son débat avec des figures contemporaines majeures : Alain Badiou, Gilles Deleuze, Roger Penrose ou René Thom. Il comprend le dernier manuscrit de l’auteur retrouvé sur sa table de travail après son suicide. – L'importante Introduction de Charles Alunni («Des enjeux du mobile à l'enchantement du virtuel – et retour» et la «Documentation et Bibliographie», établies par Catherine Paoletti, encadrent les dix-huit textes de Gilles Châtelet, ici rassemblés selon deux grandes Parties : – I. Enjeux : – 1. «Principes épistémologiques et programme de recherches». Tapuscrit inédit transcrit par Charles Alunni à la demande de Gilles Châtelet et rédigé après son intervention au laboratoire disciplinaire “Pensée des sciences” à l'ENS-Ulm le 29 février 1996; – 2. «Singularité, métaphore, diagramme». Ce texte correspond au dernier manuscrit de Gilles Châtelet; – 3. «Sur une petite phrase de Riemann». Texte initialement paru dans Analytiques (Psychanalyse-Écritures-Politiques), n° 3, mai 1979. Paris, Christian Bourgois, pp. 67-75. Son tapuscrit a été déposé par Raymond Aron à la bibliothèque du Centre Koyré; – 4. «Le potentiel démoniaque. Aspects philosophiques et physiques de la théorie de jauge». Texte initialement publié sous le titre : «Le retour de la monade. Quelques réflexions sur le calcul différentiel et la mécanique quantique», in Fundamenta Scientiae, vol. 6, n° 4, Oxford, Pergamon Press, 1985, pp. 327-345; repris dans le cadre des actes du colloque international de Cerisy-la-Salle («Jubilé» en l'honneur de René Thom, 7-17 septembre 1982), in Jean Petitot (éd.), Logos et théorie des catastrophes (à partir de l'œuvre de René Thom), Genève, Patino, 1988, pp. 199-214; – 5. «La physique mathématique comme projet. Un exemple : la “grande unification des forces». Séminaires interdisciplinaires du Collège de France, sous la dir. d’André Lichnerowicz, François Perroux et Gilbert Gadoffre. Texte publié in André Lichnerowicz, François Perroux et Gilbert Gadoffre (éd.), Projet et programmation. Paris, Maloine, 1986, pp. 21-38 ; – 6. «L’enchantement du virtuel». Exposé du 3 juin 1986 au Collège international de philosophie ; paru dans Chimère (Schizoanalyses), n° 2, été 1987, pp. 64-82 ; – 7. «Quelle philosophie pour la science d’aujourd’hui ?». Propos recueillis par Philippe Chambon et publiés sous le titre : «Quelle philosophie pour la science d’aujourd’hui ? Aux avant-postes de l’obscur», Cahier Euréka, Libération, 5 décembre 1990, p. 26 ; – 8. «La philosophie aux avant-postes de l’obscur». Revue des Deux Mondes, février 1995, pp. 130-136 ; – 9. «Mettre la main à quelle pâte ?». L’Âne, «Enquêtes et entretiens», n° 59, janvier 1995, pp. 20-24 ; – 10. «La mathématique comme geste de pensée». Entretien sur France-Culture, Les Chemins de la connaissance, «Les philosophes et les mathématiques», 3 octobre 1997 ; – 11. «La géométrie romantique comme nouvelle pratique intuitive». Publié dans Le Nombre, une hydre à n visages. Entre nombres complexes et vecteurs. Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1997, pp. 149-162. – Partie II. Figures : – 12. «Alain Badiou : le Nombre et les nombres». L’Annuaire philosophique 1989-1990. Paris, Le Seuil, 1991, pp. 117-132 ; – 13. «Gilbert Simondon (1924-1989)». In Encyclopedia Universalis, 1990, série «Vies et portraits – Les vies», p. 629 ; – 14. «L’univers de Roger Penrose. Un royaume dont le prince est un enfant». Analyse du livre de cet auteur, The Emperor’s New Mind. Concerning Computers, Minds, and the Laws of Physics (Oxford, Oxford University Press, 1989) ; – 15. «René Thom et Gilles Châtelet : dialogue impromptu». Retranscription datée du 23 mars 1995, sans aucune autre indication ; – 16. «À propos du livre de Roger Penrose : Les Ombres de l’esprit». In L’Aventure humaine, avril 1996, pp. 97-106 (version courte) ; – 17. «Autour du vrai-faux rapport d’Éric Alliez ; “De l’impossibilité de la phénoménologie”». Futur antérieur, «Politique du travail», 35-36. Paris, L’Harmattan, 1996/2, pp. 221-231 ; – 18. «Pour Deleuze, penseur du déclic». Libération, rubrique «Rebonds», 6 et 7 avril 1996. Études, tome 384, n° 4 (3844), avril 1996, pp. 493-495.
Axé sur le problème de la rationalité et de ses fondements, l'ouvrage part de la physique d'Einstein pour affirmer que la rationalité est structurée par un questionnement radical des concepts et des théories. – Alors que le concept de raison est plus restreint aux aspects logico-mathématiques et expérimentaux du discours, le concept de rationalité réserve un espace épistémologique qui embrasse les aspects de la cognition, la théorie de la connaissance et le cadre historique du savoir et caractérise ses discontinuités. Partie de ce choix, cette recherche espère être une contribution épistémologique à deux questions : La première est : quels sont les concepts fondamentaux, que nous appelons le noyau irréductible de la rationalité, qui ont été déterminants dans le processus de formation et la structuration de la pensée scientifique d'Albert Einstein ? La deuxième question : quel rôle ont joué les « influences épistémologiques » de Spinoza, de Kant, de Mach, et d'autres penseurs, dans l'apparence énigmatique du discours d'Albert Einstein, écrit de sa propre plume ? La réponse à ces deux questions se fait à partir et dans le cadre du concept de rationalité, qui est une catégorie dotée d'un spectre heuristique et opératoire plus large et plus riche pour l'étude des fondements des théories scientifiques que le concept de raison. Et cela par rapport aux recherches, de Max Planck, de Heinrich Hertz, de Lorenz, de Poincaré, de Ludwig Boltzmann, et relativement au grand débat entre les énergétistes et les atomistes. Ce livre montre, dans les péripéties du texte einsteinien, en vertu de quels principes d'assimilation et de dépassement la pensée d'Albert Einstein est réaliste et rationaliste, critique et créatrice, analytique et synthétique, courageuse et conservatrice.
Professor Sir Roger Penrose's work, spanning fifty years of science, with over five thousand pages and more than three hundred papers, has been collected together for the first time and arranged chronologically over six volumes, each with an introduction from the author. Where relevant, individual papers also come with specific introductions or notes. – Developing ideas sketched in the first volume, twistor theory is now applied to genuine issues of physics, and there are the beginnings of twistor diagram theory (an analogue of Feynman Diagrams). This collection includes joint papers with Stephen Hawking, and uncovers certain properties of black holes. The idea of cosmic censorship is also first proposed. Along completely different lines, the first methods of aperiodic tiling for the Euclidean plane that come to be known as Penrose tiles are described. This volume also contains Penrose's three prize-winning essays for the Gravity Foundation (two second places with both Ezra Newman and Steven Hawking, and a solo first place for 'The Non-linear graviton').
This book exhibits deep philosophical quandaries and intricacies of the historical development of science lying behind a simple and fundamental item of common sense in modern science, namely the composition of water as H2O. Three main phases of development are critically re-examined, covering the historical period from the 1760s to the 1860s: the Chemical Revolution (through which water first became recognized as a compound, not an element), early electrochemistry (by which water’s compound nature was confirmed), and early atomic chemistry (in which water started out as HO and became H2O). In each case, the author concludes that the empirical evidence available at the time was not decisive in settling the central debates, and therefore the consensus that was reached was unjustified, or at least premature. This leads to a significant re-examination of the realism question in the philosophy of science, and a unique new advocacy for pluralism in science. Each chapter contains three layers, allowing readers to follow various parts of the book at their chosen level of depth and detail. The second major study in "complementary science", this book offers a rare combination of philosophy, history and science in a bid to improve scientific knowledge through history and philosophy of science. – Contents : 1. Water and the Chemical Revolution; 2. Piles of Confusion: the Mixed Blessing of Electrolysis; 3. HO or H2O?; 4. Evidence in Action (or, The Contextuality of Evidence); 5. Pluralism in Practice: 6. Realism in a Free Society. – Epilogue: Complementary Science Continued.
L'objectif de l'ouvrage de Sophie Roux est de recontextualiser les idées d'un savant ordinaire – celles de l'abbé Edme Mariotte, le père de la méthode expérimentale en France – en menant l'analyse archéologique (au sens de Foucault) d'un essai publié anonymement en 1678 : l'Essai de logique (Essai). Cette analyse est archéologique car elle n'est ni réductible à un travail purement historique, ni à une analyse purement épistémologique. Elle ne porte ni sur des documents ni sur des institutions, mais sur des énoncés, c'est-à-dire sur un ensemble hétérogène de choses effectivement dites et écrites, mais non rapportées à des unités discursives préalables (tradition, oeuvre, auteur, etc.) que l'auteure aurait a priori identifiées à leurs foyers génétiques. Dans un premier temps, il s'agit de déterminer « l'horizon d'attente » de l'Essai. Cet horizon correspond selon l'auteure à la formulation d'une méthode expérimentale, dont L'Essai est une tentative. L'auteure se fait archéologue parce qu'elle cherche à travers cet ouvrage les conditions historiques qui ont rendu possible l'émergence d'un discours sur la méthode scientifique expérimentale au XVIIe siècle ; discours dont elle montre dans le texte de l'Essai qu'il s'efforce de proposer une naturalisation de la méthode scientifique, c'est-à-dire une physique des opérations de l'esprit (Chapitre 1 : « Une naturalisation de la méthode ? »). Dès lors, il s'agit de proposer une analyse de l'Essai : d'une part à travers l'examen systématique des principes et des propositions fondamentales des sciences exposés dans la première partie (Chapitre 2 : « Les fondements des connaissances ») ; d'autre part à travers l'analyse de la notion centrale de la seconde partie – celle d'induction – puisque c'est elle qui conduit Mariotte à formuler les principes d'expérience vraisemblables au fondement de sa physique (Chapitre 3 : « La physique de Mariotte »). Le dernier chapitre a pour objectif de déterminer la position de l'abbé par rapport à ses contemporains dans le champ philosophique de son époque, de sorte à pouvoir établir une contextualisation métaphysique de son Essai (Chapitre 4 : « Mariotte et la métaphysique »). Dans la conclusion générale, l'auteure esquisse une biographie intellectuelle fictive de Mariotte, grâce aux acquis de l'analyse archéologique des idées de ce « savant ordinaire » menée tout au long de l'ouvrage. – Appendices I et II, pp. 231-246 ; Bibliographie, pp. 247-255 ; Index nominum, pp. 257-259.
F. F.
L'objectif de cet article est de proposer une reconstruction rationnelle des éléments qui apparaissent nécessaires, a posteriori, à l'édification de la théorie de la relativité générale. Il s'agit pour l'A. de montrer qu'Einstein a suivi un parcours logique, simple et univoque, au sens où il n'existait pour lui quasiment aucune liberté de choix ; cela en vue d'affirmer une thèse relative à l'épistémologie einsteinienne de la maturité : à savoir qu'elle est « le résultat du succès de sa méthode » développée dans le cadre de la construction de sa théorie – à savoir « donner une forme mathématique à un principe physique » (p. 53) – , théorie qui nous contraint à reconnaître que la nature obéit dans une certaine mesure à des règles mathématiques. – Liste des références bibliographiques, p. 59. F. F.
Quelle philosophie de la chimie Berkeley a-t-il proposé dans sa Siris, ouvrage dont une éminente spécialiste a pu dire qu'il représentait aux yeux du philosophe irlandais le « couronnement » de son oeuvre ? (Cf. G. Brykman, Berkeley, philosophie et apologétique, Paris, Vrin, 1984 ; citée p. 11) Dans un premier temps, l'auteur cherche à déterminer le statut du discours de Berkeley dans son dernier ouvrage, dont les considérations sur la chimie (sections 36 à 47) ont pour but de présenter l'usage et les vertus de l'eau de goudron, qu'il estime être une panacée. L'auteur distingue ainsi deux usages de la chimie dans le discours de Berkeley. D'une part un usage « à titre de raison probable pour donner des raisons en faveur de l'eau de goudron » (p. 49) – usage présent dans les sections 36 à 47 de la Siris –, cela grâce à des principes chimiques qu'il ne découvre pas dans une pratique expérimentale de laboratoire, mais dans un corpus de textes de chimistes du début du XVIIIe siècle (Homberg, Boerhaave, Newton), donc à partir de doctrines et d'observations qu'il n'a pas faites lui-même. D'autre part un usage – présent dans les sections 120 à 130 de la Siris – consistant à se référer à certains systèmes de pensées antiques (Héraclite, Plotin) à la lumière des concepts de la chimie qui lui est contemporaine, de sorte à pouvoir élaborer un discours à portée cosmologique qui ne relève pas de la science, mais de la philosophie chimique, et dont la thèse centrale est de soutenir que le feu peut être « considéré comme l'esprit animal de ce monde visible. » (Berkeley dans la première lettre à Prior, cité p. 48) On comprend le recours à ce double usage dès lors que l'on sait que « la visée de la Siris est essentiellement apologétique » (p. 50) : « le but de la partie chimique de la Siris est de montrer que la considération adéquate de la chimie conduit effectivement à Dieu, c'est-à-dire qu'elle doit nous conduire à nous détourner de la chimie elle-même.» (p. 55) C'est donc la science chimique, et non la mécanique, qui pour Berkeley sert à prouver la Providence de Dieu. Or les objets de la chimie étant des corps, le problème posé par sa philosophie de la chimie consiste à savoir comment cette science peut être compatible avec son ontologie immatérialiste. Peut-on concilier une ontologie qui n'admet que des corps passifs (Berkeley) et une théorie chimique qui admet l'activité de certains corps (Newton) ? La solution proposée par Berkeley consiste d'une part « à récuser la causalité au nom de la légalité et à concevoir l'explication comme subsomption sous une règle. » (p. 105) ; d'autre part à récuser toute réduction des lois chimiques à des lois mécaniques, dans la mesure où le degré de généralité des secondes est beaucoup plus grand que celui des premières. En effet la mécanique a affaire aux lois générales du mouvement, tandis que la chimie s'occupe de mouvements particuliers ; la première postule un principe unique d'explication – l'attraction universelle –, tandis que la seconde étudie des corps soumis à une diversité d'attractions et de répulsions : « Dire que les lois sont diverses doit s'entendre de manière radicale : chaque classe ou type d'objet est soumis à des lois qui lui sont propres. (…) il faut bien trouver une manière de nommer les divers mouvements, afin de ne pas (…) croire illusoirement qu'il y a des lois générales. La chimie que promeut Berkeley est donc une chimie des mouvements. » (p. 117) Par conséquent, les lois que donne à connaître la chimie sont selon lui des lois particulières, ce qui signifie que la chimie a pour véritable objet le singulier. – Partie 1 : « Berkeley et la philosophie chimique » ; Partie 2 : « La théorie chimique selon Berkeley : chimie et apologétique » ; Conclusion générale, pp. 273-282 ; Bibliographie, pp. 283-294 ; Index des noms, pp. 295-296 ; Index des notions, pp. 297-299.
F. F.
Classical mechanics and quantum mechanics are two of the most successful scientific theories ever discovered, and yet how they can describe the same world is far from clear: one theory is deterministic, the other indeterministic; one theory describes a world in which chaos is pervasive, the other a world in which chaos is absent. Focusing on the exciting field of “quantum chaos”, this book reveals that there is a subtle and complex relation between classical and quantum mechanics. It challenges the received view that classical and quantum mechanics are incommensurable, and revives another, largely forgotten tradition due to Niels Bohr and Paul Dirac. By artfully weaving together considerations from the history of science, philosophy of science, and contemporary physics, this book offers a new way of thinking about intertheory relations and scientific explanation. It will be of particular interest to historians and philosophers of science, philosophically-inclined physicists, and interested non-specialists. – Contents : – 1. Intertheoretic relations: are imperialism and isolationism our only options?; – 2. Heisenberg's closed theories and pluralistic realism; – 3. Dirac's open theories and the reciprocal correspondence principle; – 4. Bohr's generalization of classical mechanics; – 5. Semiclassical mechanics: putting quantum flesh on classical bones; – 6. Can classical structures explain quantum phenomena?; – 7. A structural approach to intertheoretic relations. – References; Index.
Presenting the history of space-time physics, from Newton to Einstein, as a philosophical development, DiSalle reflects our increasing understanding of the connections between ideas of space and time and our physical knowledge. He suggests that philosophy's greatest impact on physics has come about, less by the influence of philosophical hypotheses, than by the philosophical analysis of concepts of space, time and motion, and the roles they play in our assumptions about physical objects and physical measurements. This way of thinking leads to interpretations of the work of Newton and Einstein and the connections between them. It also offers ways of looking at old questions about a priori knowledge, the physical interpretation of mathematics, and the nature of conceptual change. Understanding Space-Time will interest readers in philosophy, history and philosophy of science, and physics, as well as readers interested in the relations between physics and philosophy. – Contents : – 1. Introduction; – 2. Absolute motion and the emergence of classical mechanics (Newton and the history of the philosophy of science; The revisionist view; The scientific and philosophical context of Newton’s theory; The definition of absolute time; Absolute space and motion; Newton’s De Gravitatione et aequipondio fluidorum; The Newtonian program; “To exhibit the system of the world”; Newton’s accomplishment); – 3. Empiricism and apriorism from Kant to Poincaré (A new approach to the metaphysics of nature; Kant’s turn from Leibniz to Newton; Kant, Leibniz, and the conceptual foundations of science; Kant on absolute space; Helmholtz and the empiricist critique of Kant; The conventionalist critique of Helmholtz’s empiricism; The limits of Poincaré’s conventionalism; The nineteenth-century achievement); – 4. The origins of significance of relativity theory (The philosophical background to special relativity; Einstein’s analysis of simultaneity; From special relativity to the “postulate of the absolute world”; The philosophical motivations for general relativity; The construction of curved space-time; General relativity and “world-structure”; The philosophical significance of general relativity); – 5. Conclusion (Space and time in the history of physics; On physical theory and interpretation).
The Evidence for the Top Quark offers both a historical and philosophical perspective on an important recent discovery in particle physics: evidence for the elementary particle known as the top quark. Drawing on published reports, oral histories, and internal documents from the large collaboration that performed the experiment, Kent Staley explores in detail the controversies and politics that surrounded this major scientific result. At the same time the book seeks to defend an objective theory of scientific evidence based on error probabilities. Such a theory provides an illuminating explication of the points of contention in the debate over the evidence for the top quark. Philosophers wishing to defend the objectivity of the results of scientific research must face unflinchingly the realities of scientific practice, and this book attempts to do precisely that. – Contents : – Introduction. – 1. Origins of the third generation of matter; – 2. Building a detector and a collaboration to run it; – 3. Doing physics: CDF closes in on the top; – 4. Writing up the evidence: The evolution of a result; – 5. Run Ib: 'Observation' of the top quark, and second thoughts and 'evidence'; – 6. A model of the experiment: Error statistical evidence and the top quark; – 7. Bias, uncertainty, and evidence. – Epilogue. – Includes bibliographical references (p. 317-333) and index.
La physique de Mach n'est pas exposée aux mêmes controverses que sa pensée philosophique. Le Cercle de Vienne (Schlick, Neurath et Carnap) le considère comme un épistémologue; certains détectent une influence de Kant; d'autres encore voient en lui un positiviste héritier de Berkeley. Le présent ouvrage souligne le lien de la physique à la psychologie pour fonder une théorie de l'unité de la science à partir d'une conception moniste de la nature. La pensée de Mach, qui regarde le physique et le mental comme deux aspects possibles d'une même nature, peut être envisagée comme une philosophie naturelle, et l'importance reconnue à la langue mathématique dans la description de la nature permet de la qualifier de philosophie symbolique. – L'auteur montre d'abord comment la physique, qui n'était dans la vision cartésienne de la science qu'une science dérivée, devient une «science fondamentale» (Partie I) : elle inclut à la fois les lois de l'esprit et les lois des corps. La psychologie n'est plus une science purement rationnelle mais une science naturelle. La psychophysique montre que l'esprit ne peut être étudié indépendamment du corps, et rend ainsi impossible toute théorie de l'absolu fondée sur le pouvoir réflexif de l'esprit à partir du cogito. Ce que Xavier Verley appelle «naturalisation de l'esprit» implique la neutralisation de la subjectivité et une nouvelle conception des rapports de l'esprit à la nature (Partie II). Mais cette physique fondamentale, qui étudie à la fois l'esprit et la nature, la qualité et la quantité, reste bien une science, différente de la métaphysique qu'elle remplace. Elle repose sur une conception de la vérité qui refuse d'opposer l'apparence à la réalité, la sensation à la science. C'est dire qu'avec de telles prémisses la science ne peut atteindre la vérité que par la recherche de l'unité du savoir (Partie III). La dernière partie de l'ouvrage examine les objections de fragilité d'une telle science reposant sur la sensation, et montre que ces arguments tendent à réduire la pensée de Mach à une forme d'idéalisme. Loin d'être un simple plagiat de celle de Berkeley, la pensée de Mach serait mieux désignée par les termes d'immatérialisme et de pensée symbolique (Partie IV).
In this important book, Ellery Eells explores and refines philosophical conceptions of probabilistic causality. In a probabilistic theory of causation, causes increase the probability of their effects rather than necessitate their effects in the ways traditional deterministic theories have specified. Philosophical interest in this subject arises from attempts to understand population sciences as well as indeterminism in physics. Taking into account issues involving spurious correlation, probabilistic causal interaction, disjunctive causal factors, and temporal ideas, Professor Eells advances the analysis of what it is for one factor to be a positive causal factor for another. A salient feature of the book is a theory of token level probabilistic causation in which the evolution of the probability of a later event from an earlier event is central. This will be a book of crucial significance to philosophers of science and metaphysicians; it will also prove stimulating to many economists, psychologists, and physicists. – Contents : Preface; Introduction. – 1. Populations and probability; – 2. Spurious correlation and probability increase; – 3. Causal interaction and probability increase; – 4. Causal intermediaries and transitivity; – 5. Temporal priority, asymmetry, and some comparisons; – 6. Token-level probabilistic causation. – Appendix 1 : Logic; – Appendix 2: Probability. – Includes bibliographical references (p. 403-410) and index.
Foundational issues in statistical mechanics and the more general question of how probability is to be understood in the context of physical theories are both areas that have been neglected by philosophers of physics. This book fills an important gap in the literature by providing a most systematic study of how to interpret probabilistic assertions in the context of statistical mechanics. The book explores both subjectivist and objectivist accounts of probability, and takes full measure of work in the foundations of probability theory, in statistical mechanics, and in mathematical theory. It will be of particular interest to philosophers of science, physicists and mathematicians interested in foundational issues, and also to historians of science. – Contents : Introduction. – Chapter 1. The Neo-Laplacian approach to statistical mechanics; – Chapter 2. Subjectivism and the Ergodic approach; – Chapter 3. The Haar measure; – Chapter 4. Measure and topology in statistical mechanics; – Chapter 5. Three solutions. – Appendix I: Mathematical preliminaries; – Appendix II: On the foundations of probability; – Appendix III: Probability in non-equilibrium statistical mechanics. – Author index; – Subject index. – Includes bibliographical references.
This is a clear account of causation based firmly in contemporary science. Dowe discusses in a systematic way, a positive account of causation: the conserved quantities account of causal processes which he has been developing over the last ten years. The book describes causal processes and interactions in terms of conserved quantities: a causal process is the worldline of an object which possesses a conserved quantity, and a causal interaction involves the exchange of conserved quantities. Further, things that are properly called cause and effect are appropriately connected by a set of causal processes and interactions. The distinction between cause and effect is explained in terms of a version of the fork theory: the direction of a certain kind of ordered pattern of events in the world. This particular version has the virtue that it allows for the possibility of backwards causation, and therefore time travel. – Contents : Acknowledgements. – 1. Horses for courses: causation and the task of philosophy; – 2. Hume's legacy: regularity, counterfactual and probabilistic theories of causation; – 3. Transference theories of causation; – 4. Process theories of causation; – 5. The conserved quantity theory; – 6. Prevention and omission; – 7. Connecting causes and effects; – 8. The direction of causation and backwards-in-time causation. – Includes bibliographical references (p. 211-219) and index.
[Texte remanié de : Thèse de doctorat, sous la direction de Pierre-François Moreau : Philosophie : 2 vol. : ENS Lyon : 2008 : 463 p.]. – Comment concilier une perspective génétique en théorie de la connaissance et l'exigence épistémologique d'une théorie unifiée des sciences ? Cet ouvrage d'histoire des sciences, alliant analyse structurale des oeuvres, micro-analyse des textes et théorie générale de la réception, montre que le concept de sensation ne repose pas sur un naturalisme physique, mais un naturalisme chimique. Les deux premiers chapitres portent sur la physiologie des sens élaborée à la fin de la Renaissance et au début de l'âge classique, soit de Fernel à l'école de Padoue (Gabrielle Fallopia, Bartolomeo Eustachio) en passant par Kepler. Le chapitre 3 rend compte du modèle météorologique, première tentative d'unification de la psychologie et de la physique où il est fait usage du concept de sensation (sensatio). Les quatrième et cinquième chapitres remontent à la source de la physiologie mécaniste et examinent le modèle cartésien d'unification pour montrer qu'il aboutit à une théorie du sensible qui exclut le concept de sensation. Dès lors dans le chapitre 6, l'auteur compare le modèle de Gassendi (chimique) à celui de Hobbes (physique) avant de remonter aux sources du modèle chimique de la Royal Society (chapitre 7) pour montrer que ce dernier est le seul à avoir élaboré un concept cohérent de sensation. – Conclusion, pp. 411-418 ; Annexe : notices sur le vocabulaire du sensus/sens dans les lexiques par ordre chronologique, pp. 419-444 ; Bibliographie, pp. 445-481 ; Index des noms propres, pp. 483-487 ; Table des matières, pp. 489-490.
F. F.
Le présent ouvrage est la première traduction française de la thèse de doctorat en philosophie de Robert Musil (1880-1942), soutenue le 27 février 1908 à l'Université de Berlin sous la direction de Carl Stumpf. L'objet de cette thèse est d'étudier la position singulière qu'occupe Mach dans la philosophie et la science de son époque : un positivisme ne procédant pas d'une attitude philosophique, mais d'une pratique effective des sciences de la nature purgée de toute gangue métaphysique. Après avoir dégagé les principes de base au fondement de la doctrine de Mach, Musil procède, grâce à une analyse systématique des écrits du physicien allemand, à une critique immanente de son positivisme, dont il récuse l'importance. Cette édition critique, établie par Paul-Laurent Assoun, contient une étude-préface et une étude-postface qui permettent d'une part de situer la thèse de Musil dans le contexte scientifique, philosophique et culturel de son époque ; d'autre part de saisir le sens que celle-ci prend dans son oeuvre à la lumière de L'Homme sans qualités. – Étude-préface : « Robert Musil lecteur d'Ernst Mach », pp. 5-48 ; Annexe : « Documents relatifs au doctorat », pp. 171-175 ; Étude-postface : « De Mach à la philosophie-sans-qualités », pp. 177-194 ; Index physico-philosophique de la thèse de Robert Musil sur l'évaluation des doctrines de Mach, pp. 195-208 ; Index général des noms cités, pp. 209-210 ; Table des matières, pp. 211-212.
F. F.
[Philipp Frank : « Was bedeuten die gegenwärtigen physikalischen Theorien für die allgemeine Erkenntnislehre ? », Die Naturwissenschaften, 17, fasc. 50, daté du 13 décembre 1929, pp. 971-977, et fasc. 51, daté du 20 décembre 1929, pp. 987-994. Repris dans Erkenntnis, 1, 1930, pp. 126-157]. – Ce texte traduit de l'allemand et présenté par Pierre Wagner est issu d'un exposé présenté par Philipp Frank devant des hommes de science lors du premier congrès de Théorie de la connaissance des sciences exactes tenu à Prague du 15 au 17 septembre 1929, soit le cinquième congrès des physiciens allemands. Dedans il y développe une critique de la philosophie scolaire, sa conception de la science et du rapport entre science et philosophie, sa conception de ce qu'est une théorie scientifique ainsi qu'une généalogie historique de la conception scientifique du monde menant au célèbre Manifeste du Cercle de Vienne rédigé par Carnap et Neurath, et publié la même année.
F. F.
Ce livre, issu d'un colloque de la Société Française de Physique tenu au Ministère de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur le 8 décembre 1993, rassemble les communications de scientifiques et de philosophes autour du thème du temps : d'abord sur l'histoire du temps dans la physique moderne et contemporaine (chapitre 1), ensuite sur son devenir-plastique dans la théorisation contemporaine (chapitre 2), sur ses dimensions cosmique (chapitre 3), quantique (chapitres 4 et 5), macroscopique (chapitre 6), biologique (chapitre 7), conscientielle et ontologique (chapitre 8) ; enfin sur la diversité de ses théorisations en physique (chapitre 9). - 1re édition Flammarion : 1996. F. F.
Cet article est une mise en perspective critique de la pratique de la science, et plus particulièrement de la science physique, sur cet objet d'étude qu'est le temps : l'auteur réaffirme la nécessité de pratiquer la science dans un espace critique de discussion, où la divergence des interprétations et l'animation des controverses forment la richesse de son entreprise et le moteur de son développement ; il réaffirme l'importance du contexte social dans la formation des théories scientifiques, ainsi que l'importance de l'instrumentation, de la signification conceptuelle de celle-ci dans l'élaboration des théories. F. F.
String theory has played a highly influential role in theoretical physics for nearly three decades and has substantially altered our view of the elementary building principles of the Universe. However, the theory remains empirically unconfirmed, and is expected to remain so for the foreseeable future. So why do string theorists have such a strong belief in their theory ? This book explores this question, offering a novel insight into the nature of theory assessment itself. Dawid approaches the topic from a unique position, having extensive experience in both philosophy and high-energy physics. He argues that string theory is just the most conspicuous example of a number of theories in high-energy physics where non-empirical theory assessment has an important part to play. Aimed at physicists and philosophers of science, the book does not use mathematical formalism and explains most technical terms. – Contents : Introduction. – Part I. Delimiting the Unconceived: 1. String theory; 2. The conceptual framework; 3. The assessment of scientific underdetermination in string theory. – Part II. A Wider Perspective: 4. The dynamics of high energy physics; 5. Scientific underdetermination in physics and beyond. – Part III. Physics and Truth: 6. Final theory claims; 7. An altered perspective on scientific realism. – References; Index.
Peu de domaines scientifiques ont échappé à la mode du chaos. De la biologie à la physique et à la cosmologie, les exemples sont multiples de systèmes dynamiques régis par des lois simples et déterministes, mais dont le comportement, dans certaines conditions, devient totalement imprédictible. Signalé dès la fin du XIXe siècle par Henri Poincaré, ce paradoxe apparent fixe à la fois des limites au calcul et ouvre la voie à l'analyse du désordre, du hasard et de la complexité. Le présent ouvrage se veut loin des exégèses et des spéculations superficielles : en donnant la parole aux meilleurs spécialistes du domaine, il se propose de remonter aux racines du chaos déterministe. Grâce à une approche physique et mathématique, mais aussi historique et philosophique, il éclaire de manière originale un concept clé de la science contemporaine. M.-M.V.
Laplace exposait hier une conception de la science que l'on a associée au “dogme” du déterminisme. Après en avoir précisé la teneur, Amy Dahan-Dalmedico reprend les divers résultats du livre et montre les aménagements qu'il convient d'apporter à l'idée de déterminisme, qui conserve une place prééminente parmi les principes moteurs de la science.
Se concentrant sur les différences entre la constitution de l’objectivité dans la mécanique classique et dans la mécanique quantique, cet ouvrage explore les interprétations transcendantales de la théorie quantique standard. Patricia Kauark-Leite y examine les changements épistémologiques apportés par la physique quantique pour vérifier si la philosophie transcendantale est toujours valide. Elle dresse un bilan des différentes approches transcendantales, montrant les modulations des principes a priori pour expliquer le problème de l’objectivation en mécanique quantique. En conclusion, elle défend et adopte une interprétation pragmatique transcendantale, dont la tâche principale est de donner une justification philosophique à la dimension nécessairement intersubjective de l’objectivité quantique. – Table analytique : – I. Une introduction au problème -- Pourquoi encore Kant ? -- La pertinence du point de vue transcendantal dans l'analyse de la théorie quantique -- Le problème de la constitution de la matière du point de vue de Kant -- Mécanique quantique et limites du kantisme -- Les conditions de limitation de notre connaissance dans l'interprétation complémentaire de Bohr -- De la pluralité d'interprétations en mécanique quantique -- La notion de limitation dans le contexte transcendantal -- Les nouvelles conditions de limitation imposées par la théorie quantique standard -- La première condition de limitation : le postulat quantique -- La deuxième condition de limitation : le principe de correspondance -- La troisième condition de limitation : la règle de Born et l'interprétation probabiliste de la fonction d'onde -- La quatrième condition de limitation : les relations d'incertitude -- La cinquième condition de limitation : le principe de complémentarité -- Quelques remarques sur les divergences parmi les interprètes de Copenhague -- Ce qui reste de Kant dans l'approche bohrienne -- Le principe transcendantal de causalité face à l'indéterminisme quantique -- Grete Hermann et la loi de causalité prise à rebours -- La défense du projet kantien -- La séparation entre causalité et déterminisme -- Le critère de-prédiction de la causalité médiate rétrodictive -- La causalité rétrodictive et le rôle des images intuitives -- L'approche relationnelle de la théorie quantique -- La dissymétrie entre explication et prédiction -- Les controverses sur la complétude et la nécessité de l'explication causale -- Causalité et principe de raison suffisante -- Le rôle des analogies -- La disjonction entre analogie de l'expérience et anticipation de la perception -- Philosophie critique et interprétation complémentaire -- Cassirer et le problème de la causalité en théorie quantique -- Le déplacement proposé par Cassirer -- La révision de la solution de Grete Hermann -- Le tournant helmholtzien vers la causalité comme idéal régulateur -- Causalité empirique et causalité transcendantale -- Causalité transcendantale et mécanique quantique -- L'objectivation en mécanique quantique en tant que problème transcendantal -- Les approches transcendantales de Peter Mittelstaedt au problème de la mesure en théorie quantique -- Le problème de l'objectivation dans le cas de mesures bien définies -- Le clivage propriétés objectives/propriétés non-objectives -- Quelques remarques sur l'emploi du terme propriété -- La question de l'objectivité et de la non-objectivité des propriétés -- La validité limitée du principe de la permanence de la substance -- La validité limitée du principe de causalité -- Objectivité transcendantale et incomplétude -- Le problème de l'objectivation dans le cas de mesures imprécises -- Relativité ontologique et objectivité transcendantale -- Le programme de relativisation des a priori -- Les insuffisances du programme de limitation des a priori -- Relativisant l'a priori -- L'a priori fonctionnel -- Von Weizsâcker : relativisation de l'a priori et unité de la nature -- Historicité des a priori -- L'a priori relationnel -- Le renoncement à l'objectivation -- – II. La critique du relativisme historique -- La symétrie comme principe unificateur de la science de la nature -- L'unité de la nature -- L'approche transcendantale de Jean Petitot -- La dimension prescriptive normative des principes transcendantaux -- La régionalisation de l'Esthétique transcendantale -- La nouvelle construction des catégories -- Le rôle constitutif de la symétrie en physique -- L'objectivité quantique -- Vers une approche pragmatiste transcendantale en mécanique quantique -- Le problème du langage ordinaire en mécanique quantique -- La sémantique analytique en mécanique quantique -- La dichotomie entre le langage observationnel et le langage théorique -- Explication et prédiction dans le cadre du sémantisme de Carnap et Hempel -- Les limites du sémantisme analytique -- Le tournant pragmatico-linguistique dans la philosophie contemporaine -- L'a priori pragmatico-analytique de C.-I. Lewis -- Le pragmatisme transcendantal -- L'interprétation de Bohr dans l'optique pragmatico-transcendantale -- M. Bitbol et la justification pragmatico-transcendantale de la mécanique quantique.
Dans cet ouvrage, Olivier Darrigol propose un panorama des approches rationalistes de la physique, de la naissance de la mécanique classique au XVIIe siècle jusqu’aux développements récents de la mécanique quantique. L’auteur s’intéresse ainsi à la possibilité de déterminer les lois de la physique au moyen de la seule raison. Il s’agit d’interroger la nécessité des lois de la physique en analysant différents arguments et constructions rationnelles qui ont été proposés au cours de l’histoire de la physique. L’auteur s’attache ainsi à montrer «la fertilité et la beauté d’un rationalisme modéré » (p. xii) en physique. Pour cela, l’auteur aborde différents domaines tels que la mécanique classique, la théorie de la relativité, ou encore la mécanique quantique. Ce livre est divisé en neuf chapitres qui suivent l’ordre chronologique des arguments rationalistes avancés au cours de l’histoire. Le chapitre 1 est consacré à la naissance de la mécanique classique. L’auteur examine différentes approches rationalistes proposées par exemples par Descartes, Huygens, Leibniz, ou encore D’Alembert. L’auteur aborde notamment la question de la nécessité des lois de conservation et celles de l’équilibre. Dans le chapitre 2, qui porte aussi sur la mécanique classique, l’auteur examine la nécessité de certaines lois de cette science en reformulant de manière contemporaine certains arguments historiques qui n’ont pas été jugés suffisamment convaincants. Il s’intéresse successivement aux lois de la mécanique pour des systèmes de solides connectés, aux lois de la mécanique moléculaire, à celles de la mécanique des milieux continus ainsi qu’aux lois des collisions. Le chapitre 3 est consacré à la question de la réduction mécanique, c’est-à-dire à la thèse selon laquelle les phénomènes physiques sont réductibles à des processus mécaniques. Pour cela, l’auteur s’intéresse en particulier aux principes de la conservation et de la conversion de l’énergie, ainsi qu’au principe de moindre action, avant d’examiner les cas de la thermodynamique et de la mécanique statistique. Le chapitre 4 porte sur la géométrie, dont la nécessité des lois est une question qui se pose non seulement en philosophie des mathématiques, mais aussi en philosophie de la physique dans la mesure où elle est une théorie de l’espace et du déplacement des objets. Dans ce chapitre, l’auteur s’intéresse à la question des fondements de la géométrie et, en particulier, à la conception développée par Helmholtz. Dans le chapitre 5, l’auteur prolonge cette analyse en examinant le concept d’espace-temps. L’auteur analyse principalement les arguments rationalistes dans le cadre de la théorie de la relativité et examine, notamment, les conceptions de l’espace-temps de Weyl et Eddington, avant d’étudier une approche fondée sur les idées de Helmholtz. Le chapitre 6 est consacré à la question de l’applicabilité des mathématiques dans les sciences physiques. L’auteur examine ici la question de la nécessaire mathématisation de la physique du point de vue de l’histoire des sciences, en examinant différentes approches du XVIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle. Il s’intéresse principalement aux concepts de nombre et de grandeur chez des auteurs tels que Kant, Helmholtz ou Poincaré. Le chapitre 7 traite ensuite des théories classiques des champs et, en particulier, de la théorie électromagnétique. Le but principal de ce chapitre est de mettre en évidence les contraintes imposées par un principe, qui apparaît implicitement chez Faraday, sur le choix des théories des champs dans un cadre relativiste. Le chapitre 8 est consacré à la mécanique quantique. Dans ce long chapitre, il s’agit d’examiner si les lois de la mécanique quantique obéissent à d’autres formes de nécessité par rapport à celles examinées précédemment dans le cadre des théories physiques classiques, qu’elles soient relativistes ou pas. L’auteur analyse, par exemple, les différents formalismes et formulations de la mécanique quantique, ou encore la logique quantique. Dans le neuvième et dernier chapitre, l’auteur défend une conception des théories physiques qui permet d’éviter certaines objections que l’on peut adresser aux arguments de nécessité examinés jusqu’ici. Cette conception repose principalement sur les concepts de schèmes interprétatifs et de modules, qui sont introduits dans le but de rendre compte de l’articulation entre les lois théoriques et leur application. – Preface, pp. v-xii ; Contents, pp. xiii-xiv ; Conventions and Notations, p. xv ; Chap. 1 : “Rationalism in the history of mechanics” ; Chap. 2 : “The necessity of classical mechanics” ; Chap. 3 : “From mechanical reduction to general principles” ; Chap. 4 : “Geometry” ; Chap. 5 : “Spacetime” ; Chap. 6 : “Numbers and math” ; Chap. 7 : “Classical field theories” ; Chap. 8 : “Quantum mechanics” ; Chap. 9 : “Necessity, theories, and modules” ; Abbreviations, p. 369 ; Bibliography, pp. 371-390 ; Index, pp. 391-400.
V. A.
In this book, Oliver Darrigol investigates the rationalist approaches of physics since the rise of classical mechanics in the 17th century to the recent developments of quantum mechanics. He tackles the possibility to derive the laws of physics by reasoning only, and discusses the question of the necessity of the laws of physics. Therefore, the author sheds light on “the beauty and the fertility of a moderate rationalism”(p. xii) in physics. For this purpose, he examines several physical theories like classical mechanics, general relativity, and quantum mechanics. This book is divided into nine chapters that correspond to the chronology of necessity arguments in the history of physics. Chapter 1 deals with the history of classical mechanics. The author discusses several rationalist approaches with authors like Descartes, Huygens, Leibniz or d’Alembert. He focuses particularly on the question of the necessity of the laws of conservation and the laws of equilibrium. Chapter 2, which is again about classical mechanics, provides new derivations of the laws of equilibrium and motion for some mechanical systems. Such proofs may thus overcome some objections that are addressed against several historical derivations. Chapter 3 deals with mechanical reductionism. The author focuses on the principle of energy conservation and the principle of least action, before investigating the cases of thermodynamics and statistical mechanics. Chapter 4 is devoted to the foundations of geometry and the question of the necessity of physical geometry. In particular, the author focuses particularly on Helmholtz’s conception of geometry based on measurement with rigid bodies. In Chapter 5, the author extends this discussion in examining the concept of spacetime and the rationalist arguments within general relativity. In particular, he discusses Weyl’s and Eddington’s approaches of spacetime before studying an approach based on Helmoltz’s ideas. Chapter 6 tackles the question of the applicability of mathematics in physics. The author investigates the mathematization of physics from an historical point of view. He examines the conceptions of number and magnitude during the 17th, 18th and 19th centuries with authors like Kant, Helmholtz or Poincaré. Chapter 7 pertains to classical field theories and, in particular, to electromagnetic theory. The author investigates mainly the consequences of a principle developed by Faraday on the choice of relativistic field theories. Chapter 8 is a long chapter devoted to quantum mechanics, in which the author focuses on the necessity at stake in quantum mechanics. For this purpose, he examines different formulations of quantum mechanics as well as quantum logic. In the last chapter, the author defends a new conception of physical theories that avoids some objections against necessity arguments. This approach is based on the concepts of interpretive schemes and modules, which are introduced in order to link the theoretical laws with their applications. – Preface, pp. v-xii ; Contents, pp. xiii-xiv ; Conventions and Notations, p. xv ; Chap. 1 : “Rationalism in the history of mechanics” ; Chap. 2 : “The necessity of classical mechanics” ; Chap. 3 : “From mechanical reduction to general principles” ; Chap. 4 : “Geometry” ; Chap. 5 : “Spacetime” ; Chap. 6 : “Numbers and math” ; Chap. 7 : “Classical field theories” ; Chap. 8 : “Quantum mechanics” ; Chap. 9 : “Necessity, theories, and modules” ; Abbreviations, 369 ; Bibliography, 371-390 ; Index, 391-400.
V. A.
The general theory of relativity (1915) was also a defining event for 20th century philosophy of science. During the decisive first ten years of the theory's existence, two main tendencies dominated its philosophical reception. It is argued that the path actually taken, which became logical empiricist philosophy of science, greatly contributed to the current impasse over scientific realism. On the other hand, new possibilities are opened in revisiting and reviving the spirit of a more sophisticated tendency, here broadly termed “transcendental idealism”, a cluster of viewpoints principally associated with Ernst Cassirer, Hermann Weyl, and Arthur Eddington. In particular, Weyl's reformulation of gravitational and electromagnetic theory within the framework of a "pure infinitesimal geometry" under the explicit inspiration of Edmund Husserl's transcendental-phenomenological idealism is traced in detail and further articulated. It is further argued that Einstein, though initially paying lip service to the emerging philosophy of logical empiricism, ended up siding de facto with the broad contours of the transcendental idealist tendency, which is also a significant progenitor of the contemporary point of view misleadingly designated "structural realism". M.-M. V.
First edition translated from a german manuscript by George Rosen. Edited and revised by Suichi Kusaka. – Acknowledgments, vi ; Contents, vii-xi ; Illustrations, xi ; Index, pp. 299-310. F. F.
L’Autore di questo volume, Philipp Frank, è il fisico, matematico e filosofo che succederà ad Einstein - dal 1912 - all’Università di Praga, dove resterà fino al 1938. Consacrato ad Einstein, di cui Frank è collega e amico, questo libro, che è la traduzione italiana dell’edizione inglese Einstein: The Life and Times, si sofferma sulla biografia e sulle idee filosofiche del grande scienziato, sulla teoria della relatività, su questioni di genesi, di metodo e di verifica sperimentale, sulla relazione con il contesto storico della fisica del Novecento. «Alla fine del 1912 mi resi conto per la prima volta - scrive Frank - che la teoria di Einstein della relatività del tempo stava per sconvolgere il mondo». L’Autore segue passo passo i momenti di una vicenda importante. Scienziato e umanista, egli è un rappresentante illustre di quel Circolo di Vienna che negli anni ’20 del XX secolo elabora una concezione scientifica del mondo (Wissenschaftliche Weltauffassung) e al quale è stato spesso rimproverato di non tener conto della dimensione storica della scienza. Questo volume, ripercorrendo la vicenda umana e intellettuale di un Grande della scienza, invece mostra l’impegno di un Circolista di primaria importanza che ha saputo sintetizzare la dimensione storica e, utilizzando il linguaggio tecnico, la dimensione teorica della scienza, senza trascurare le posizioni einsteineane sulla politica e la religione. – I. La giovinezza di Einstein e la sua educazione. II. Concezione del mondo fisico prima di Einstein. III. Principio di una nuova era in fisica. IV. Einstein a Praga. V. Einstein a Berlino. VI. La teoria generale della relatività. VII. Einstein come figura pubblica. VIII. Viaggi in Europa, America e Asia. IX. Sviluppo della fisica atomica. X. Disordini politici in Germania. XI. Le teorie di Einstein come armi e bersagli politici. XII. Einstein negli Stati Uniti.
M. F.
Ce chapitre vise à montrer que la naissance de la génomique a permis de contrecarrer le dogme génique, déterministe et unidirectionnel, et de comprendre le génome comme une entité dynamique et plastique en perpétuel dialogue avec l’environnement. – Cet article, traduit en français par Thierry Hoquet, a d’abord paru dans un numéro du Journal of Physiology en 2014.
F. F.