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La Problématique philosophique de l’unité de la science : étude critique
Jacques RUYTINXÉditeur : Les Belles Lettres - 1962
L’Analyse de la matière
Bertrand RUSSELLÉditeur : Payot - 1965
Henri Poincaré : l’œuvre scientifique, l’œuvre philosophique
Sous la direction de Vito VOLTERRA, Jacques HADAMARDÉditeur : Félix Alcan - 1914
Comment poser et résoudre un problème : Mathématiques-Physique-Jeux-Philosophie
George POLYAÉditeur : Dunod - 1962
Revue des sciences philosophiques et théologiques : L’Homme et la réflexion
Sous la direction de Gilles BERCEVILLEÉditeur : Vrin - 2006
Archives de philosophie : Recherches et documentation. 3. Philosophie et Science. Objectivité scientifique et logique transcendantale
Sous la direction de François MARTYÉditeur : Beauchesne - 2001
Écrits philosophiques : Tome troisième : Science - Religion
Léon BRUNSCHVICGSous la direction de A.-R. WEILL-BRUNSCHVICG, Claude LEHECÉditeur : Presses Universitaires de France - 1958
Philosophy and scientific realism
John Jamieson Carswell SMARTÉditeur : Coéd. Routledge and Kegan Paul / Humanities Press - 1963
Autobiographie : Vol. 1, 1872-1914
Bertrand RUSSELLÉditeur : Stock - 1967
Autobiographie : Vol. 2, 1914-1944
Bertrand RUSSELLÉditeur : Stock - 1969
Autobiographie : Vol. 3, 1944-1967
Bertrand RUSSELLÉditeur : Stock - 1970
La Science actuelle et le rationalisme
Robert BLANCHÉÉditeur : Presses Universitaires de France - 1967
Physique et philosophie. La science moderne en révolution
Werner HEISENBERGÉditeur : Albin Michel - 1961
Physique contemporaine et matérialisme dialectique
Eftichios BITSAKISÉditeur : Éditions Sociales - 1973
Essai d'une philosophie du style
Gilles-Gaston GRANGERÉditeur : Armand Colin - 1968
L'Image du monde dans la physique moderne
Max PLANCKÉditeur : Gonthier - 1963
La Nature dans la physique contemporaine
Werner HEISENBERGÉditeur : Gallimard - 1962
Essai sur la connaissance approchée
Gaston BACHELARDÉditeur : Vrin - 1927
Language, Truth and Logic
Alfred Jules AYERÉditeur : Victor Gollancz - 1936
Paraboles et catastrophes. Entretiens sur les mathématiques, la science et la philosophie
René THOMÉditeur : Flammarion - 1983
Le Phénomène humain
Pierre TEILHARD DE CHARDINÉditeur : Seuil - 1956
Physique atomique et connaissance humaine
Niels BOHRÉditeur : Gauthier-Villars - 1961
La Logique et son histoire. D'Aristote à Russell
Robert BLANCHÉÉditeur : Armand Colin - 1970
Methods of logic
Willard Van Orman QUINEÉditeur : Harvard University Press - 1982
An Introduction to Philosophical Logic
Anthony C. GRAYLINGÉditeur : Coéd. The Harvester Press Ltd. / Barnes & Noble Books - 1982
Schrödinger’s philosophy of quantum mechanics
Michel BITBOLÉditeur : Kluwer Academic Publishers - 1996
Les Idéalités mathématiques. Recherches épistémologiques sur le développement de la théorie des fonctions de variables réelles
Jean-Toussaint DESANTIÉditeur : Seuil - 1968
La Philosophie silencieuse ou Critique des philosophies de la science
Jean-Toussaint DESANTIÉditeur : Seuil - 1975
Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance
Paul FEYERABENDÉditeur : Seuil - 1979
Adieu la raison
Paul FEYERABENDÉditeur : Seuil - 1989
L’Europe des sciences : constitution d’un espace scientifique
Sous la direction de Michel BLAY, Efthymios NICOLAÏDISÉditeur : Seuil - 2001
Les Philosophes et la science
Sous la direction de Pierre WAGNERÉditeur : Gallimard - 2002
Copernic et le mouvement de la Terre
Jean-Jacques SZCZECINIARZÉditeur : Flammarion - 1998
Revue philosophique de la France et de l’étranger : Mathématiques
Sous la direction de Yvon BRÈSÉditeur : Presses Universitaires de France - 1990
Revue philosophique de la France et de l’étranger : Réalisme et idéalisme dans les sciences
Sous la direction de Yvon BRÈSÉditeur : Presses Universitaires de France - 1992
Les Grandes révolutions scientifiques du XXe siècle
Daniel PARROCHIAÉditeur : Presses Universitaires de France - 1997
Le Concept de preuve à la lumière de l'intelligence artificielle
Sous la direction de Jean-Jacques SZCZECINIARZ, Jean SALLANTINÉditeur : Presses Universitaires de France - 1999
La Philosophie des sciences
Dominique LECOURTÉditeur : Presses Universitaires de France - 2001
De la science à la philosophie : y a-t-il une unité de la connaissance ?
Sous la direction de Michel CAZENAVEÉditeur : Albin Michel - 2005
Éléments de logique classique. 1. L’art de penser et de juger. 2. L’art de raisonner
François CHENIQUEÉditeur : L’Harmattan - 2006
L’Héritage scientifique de Poincaré
Sous la direction de Éric CHARPENTIER, Étienne GHYS, Annick LESNEÉditeur : Belin - 2006
Œuvres complètes de philosophie des sciences : Suivi de : In Memoriam, par Georges Canguilhem
Jean CAVAILLÈSSous la direction de Bruno HUISMANÉditeur : Hermann - 1994
Post-scriptum à La Logique de la découverte scientifique : III. La théorie quantique et le schisme en physique
Karl Raimund POPPERSous la direction de William Warren BARTLEYÉditeur : Hermann - 1996
Essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée. [Avant-titre : Sozein ta phainomena]
Pierre Maurice Marie DUHEMÉditeur : Vrin - 1990
Les Fondements philosophiques de la mécanique quantique
Grete HERMANNSous la direction de Léna SOLERÉditeur : Vrin - 1996
Les Philosophies et les mathématiques
Sous la direction de Évelyne BARBIN, Maurice CAVEINGÉditeur : Ellipses - 1996
L’Âge de la science. Lectures philosophiques : 4. Philosophie de la logique et philosophie du langage, I
Sous la direction de Jacques BOUVERESSEÉditeur : Odile Jacob - 1991
Philosophie des sciences, philosophies des techniques
Gilbert HOTTOISÉditeur : Odile Jacob - 2004
Philosophies des mathématiques et de la modélisation. Du chercheur à l'ingénieur
Nicolas BOULEAUÉditeur : L’Harmattan - 1999
Philosophie des sciences
Jacques VAUTHIERÉditeur : ESKA - 2004
La Science en mal de culture - Science in Want of Culture
Jean-Marc LÉVY-LEBLONDÉditeur : Futuribles - 2004
La Philosophie des mathématiques de Kant
Louis COUTURATÉditeur : Manucius - 2004
International Congress of Logic, Methodology, and Philosophy of Science (5th : 1975 : University of Western Ontario) : Proceedings of the Fifth International Congress of Logic, Methodology, and Philosophy of Science
Sous la direction de Robert E. BUTTS, Jaakko HINTIKKAÉditeur : D. Reidel - 1977
Mind and Nature. Selected Writings on Philosophy, Mathematics, and Physics
Hermann WEYLSous la direction de Peter PESICÉditeur : Princeton University Press - 2009
Philosophy of Mathematics and Natural Science : With a new introduction by Frank Wilczek
Hermann WEYLÉditeur : Princeton University Press - 2009
An Introductory Philosophy of Medicine. Humanizing Modern Medicine
James A. MARCUMÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2008
Towards Mathematical Philosophy : Papers from the Studia Logica conference Trends in Logic IV
Sous la direction de David MAKINSON, Jacek MALINOWSKI, Heinrich WANSINGÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2009
The Founders of Western Thought. The Presocratics : A Diachronic Parallelism between Presocratic Thought and Philosophy and the Natural Sciences
Constantine J. VAMVACASÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2009
Wittgenstein and the Practice of Philosophy
Michael HYMERSÉditeur : Broadview Press - 2010
Mathesis universalis : l’idée de «mathématique universelle» d’Aristote à Descartes
David RABOUINÉditeur : Presses Universitaires de France - 2009
Candide et le physicien
Bernard d’ ESPAGNAT, Claude SALICETIÉditeur : Fayard - 2008
L’Équivocité vive. Une nouvelle représentation du Vivant
Laurent CHERLONNEIXÉditeur : L’Harmattan - 2008
Cahiers critiques de la philosophie : Philosophie et Mathématiques
Sous la direction de Bruno CANYÉditeur : Hermann - 2007
Entre logique et langage
François RIVENC, Gabriel SANDUÉditeur : Vrin - 2009
Philosophie de la mécanique quantique
Jean BRICMONT, Hervé P. ZWIRNSous la direction de Thierry MARTINÉditeur : Vuibert - 2009
La Nature, entre science et philosophie
Sous la direction de Nicolas LECHOPIER, Gilles MARMASSEÉditeur : Vuibert - 2008
La Théorie de la relativité restreinte
David BOHMÉditeur : Alphée - 2010
Matière à penser. Essais d’histoire et de philosophie de la chimie
Bernadette BENSAUDE-VINCENTÉditeur : Presses Universitaires de Paris Ouest - 2008
Philosophie et logique
Maurice BOUDOTÉditeur : Presses de l’Université Paris-Sorbonne - 2009
Cahiers de philosophie de l’Université de Caen : Réalisme et théories physiques
Sous la direction de Ivahn SMADJAÉditeur : Presses Universitaires de Caen - 2008
Réflexions sur la science contemporaine
Pierre DARRIULATÉditeur : EDP Sciences - 2007
Valeur des sciences
Sous la direction de Gérard CHAZALÉditeur : Éditions Universitaires de Dijon - 2008
Scientific Knowledge and Common Knowledge
Sous la direction de Dariusz LUKASIEWICZ, Roger POUIVETÉditeur : Epigram Publishing House - 2009
Tractatus logico-philosophicus [Logisch-philosophische Abhandlung]
Ludwig WITTGENSTEINÉditeur : Routledge and Kegan Paul - 1922
Philosophy of Logic
Hilary PUTNAMÉditeur : Harper & Row - 1971
Wittgenstein’s lectures on the foundations of mathematics, Cambridge, 1939 : from the notes of R.G. Bosanquet, Norman Malcolm, Rush Rhees and Yorick Smythies / edited by Cora Diamond
Ludwig WITTGENSTEINSous la direction de Cora DIAMONDÉditeur : Harvester Press - 1976
Aristote : le lieu, le quelque part et l’être-dans
Bernard BESNIERSous la direction de Régis MORELON, Ahmad HASNAWIDans De Zénon d’Élée à Poincaré : recueil d’études en hommage à Roshdi Rashed - 2004
Roshdi Rashed, philosophe : Postface
Jean JOLIVETSous la direction de Régis MORELON, Ahmad HASNAWIDans De Zénon d’Élée à Poincaré : recueil d’études en hommage à Roshdi Rashed - 2004
La réception de la philosophie des mathématiques de Wittgenstein et ses aléas : Présentation
Élisabeth RIGALSous la direction de Michel BITBOLDans Wittgenstein et les mathématiques - 2004
Pertinence et actualité de la philosophie des mathématiques de Wittgenstein
Mathieu MARIONSous la direction de Michel BITBOLDans Wittgenstein et les mathématiques - 2004
Book Reviews: Sainsbury, Richard Mark, Departing from Frege. Essays in the Philosophy of Language. Routledge, London/New York, 2002, x + 234 pp, 50 £ (cloth), ISBN: 0415272556
Mark TEXTORSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2005
L’Œuvre philosophique
Pierre BOUTROUXSous la direction de Vito VOLTERRA, Jacques HADAMARDDans Henri Poincaré : l’œuvre scientifique, l’œuvre philosophique - 1914
L’incertitude, d’Eckhart à Prigogine
Jean BÉDARDSous la direction de Ilya PRIGOGINE, Jacques REVELDans L’Homme devant l’incertain - 2001
Modèles et métaphores
Pascal NOUVELSous la direction de Pascal NOUVELDans Enquête sur le concept de modèle - 2002
Difficultés logiques et problèmes philosophiques dans les Principia Mathematica de Russell
Jules VUILLEMINSous la direction de Dominique WOLTONDans Hermès - 1990
Helena Eilstein (ed.), A Collection of Polish Works on Philosophical Problems of Time and Spacetime.
Christian WÜTHRICHSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2004
Actualité de la philosophie de Ferdinand Gonseth
Gilles COHEN-TANNOUDJISous la direction de Éric BRIANDans Revue de Synthèse - 2005
La philosophie dans les sciences (Essai)
Dominique LECOURTSous la direction de Éric BRIANDans Revue de Synthèse - 2005
Histoire des mathématiques et histoire de la philosophie chez Jules Vuillemin
Élisabeth SCHWARTZSous la direction de Roshdi RASHED, Pierre PELLEGRINDans Philosophie des mathématiques et théorie de la connaissance. L’Œuvre de Jules Vuillemin - 2005
Jules Vuillemin’s La Philosophie de l’algèbre : the philosophical uses of mathematics
Emily R. GROSHOLZSous la direction de Roshdi RASHED, Pierre PELLEGRINDans Philosophie des mathématiques et théorie de la connaissance. L’Œuvre de Jules Vuillemin - 2005
Philosophie et géométrie : la montée de la géométrie, ses effets philosophiques
Jean-Jacques SZCZECINIARZSous la direction de Jean-Jacques SZCZECINIARZ, Joseph KOUNEIHER, Dominique FLAMENT, Philippe NABONNANDDans Géométrie au XXe siècle, 1930-2000. Histoire et horizons - 2005
L’œuvre de Jean Largeault
Miguel ESPINOZASous la direction de Miguel ESPINOZADans De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault - 2001
Un regard sur notre temps
Pierre MAGNARDSous la direction de Miguel ESPINOZADans De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault - 2001
Niels Bohr : un malentendu prolongé
François LURÇATSous la direction de Miguel ESPINOZADans De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault - 2001
Jean Largeault et l’intuitionnisme
Hervé BARREAUSous la direction de Miguel ESPINOZADans De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault - 2001
Il y a différentes manières de prendre position
Jean-Pierre GAZEAUSous la direction de Marc LACHIÈZE-REYDans L’Espace physique entre mathématiques et philosophie - 2006
Cournot, philosophe des probabilités
Thierry MARTINSous la direction de Thierry MARTINDans Actualité de Cournot - 2005
La “perruque” : une philosophie de la technicité en acte?
Étienne de BANVILLESous la direction de Jacques ROUXDans Gilbert Simondon. Une pensée opérative - 2002
L’urne et le pot de chambre [Trad. de l’anglais par Ludovic Soutif]
John HYMANSous la direction de Éric BRIANDans Revue de Synthèse - 2006
Le moment 1900 en philosophie : une hypothèse d’ensemble et sa mise en œuvre
Frédéric WORMSSous la direction de Frédéric WORMSDans Le Moment 1900 en philosophie - 2004
Durkheim. Science et philosophie dans la division du travail
Bruno KARSENTISous la direction de Pierre WAGNERDans Les Philosophes et la science - 2002
Formalisme et intuitionnisme en philosophie des mathématiques
Jean LARGEAULTSous la direction de Yvon BRÈSDans Revue philosophique de la France et de l’étranger - 1990
Ravaisson et la philosophie de la médecine
Annie BITBOL-HESPÉRIÈSSous la direction de Michel BITBOL, Jean GAYONDans L’Épistémologie française, 1830-1970 - 2006
“La montée vers l’absolu” : la lecture de Descartes par Albert Lautman. Essai sur les notions de structure et d’existence en mathématiques, Première partie, Chapitre III
Olivia CHEVALIERSous la direction de Bruno CANYDans Cahiers critiques de la philosophie - 2007
Science et philosophie chez les stoïciens
Jacques BRUNSCHWIGSous la direction de Jean GAYON, Richard M. BURIANDans Conceptions de la science : hier, aujourd’hui, demain - 2007
Médecine et politique dans la philosophie de Diderot
Éliane MARTIN-HAAGSous la direction de Franck TINLANDDans Nouvelles sciences. Modèles techniques et pensée politique de Bacon à Condorcet - 1998
Concilier science et philosophie : le concept d’ordre de la nature chez Berkeley
Luc PETERSCHMITTSous la direction de Nicolas LECHOPIER, Gilles MARMASSEDans La Nature, entre science et philosophie - 2008
Hans Jonas et la nouvelle mission de la philosophie
Jean-Christophe MATHIASSous la direction de Nicolas LECHOPIER, Gilles MARMASSEDans La Nature, entre science et philosophie - 2008
Philosophie, physique et fondements de la géométrie
Michael FRIEDMANSous la direction de Pierre WAGNER, Jacques BOUVERESSEDans Mathématiques et expérience. L’empirisme logique à l’épreuve (1918-1940) - 2008
French Philosophy of Technology
Daniel PARROCHIASous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERDans French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France - 2009
Philosophy and 20th Century Physics
Gilles COHEN-TANNOUDJISous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERDans French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France - 2009
Foundations of Physics: The Empirical Blindness
Hervé P. ZWIRNSous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERDans French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France - 2009
Philosophy of Chemistry
Bernadette BENSAUDE-VINCENTSous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERDans French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France - 2009
La mathématique, objet de culture et outil de travail
René DUGASSous la direction de François LE LIONNAISDans Les Grands courants de la pensée mathématique - 1962
Les mathématiques et l’idéalisme philosophique
Paul MOUYSous la direction de François LE LIONNAISDans Les Grands courants de la pensée mathématique - 1962
Raison scientifique et philosophie du langage
Jean-Louis LÉONHARDTSous la direction de Gérard CHAZALDans Valeur des sciences - 2008
Common sense, theory and science
Gerhard HEINZMANNSous la direction de Dariusz LUKASIEWICZ, Roger POUIVETDans Scientific Knowledge and Common Knowledge - 2009
La valeur de la science dans la pensée de Nietzsche, Wittgenstein et Kremer-Marietti
François-Emmanuël BOUCHERSous la direction de Abdelkader BACHTADans Épistémologie et philosophie des sciences - 2010
Comptes rendus de lecture
Anastasios BRENNER, Zeineb BEN SAÏD CHERNI, Thierry SIMONELLISous la direction de Abdelkader BACHTADans Épistémologie et philosophie des sciences - 2010
Épistémologiques, Philosophiques, Anthropologiques
Monique CHARLESSous la direction de Abdelkader BACHTADans Épistémologie et philosophie des sciences - 2010
Introduction
Michel PATYSous la direction de Michel PATY, Danièle GHESQUIER-POURCIN, Muriel GUEDJ, Gabriel GOHAUDans Énergie, science et philosophie au tournant des XIXe et XXe siècles - 2010
Einstein et le concept de masse-énergie. Pensée physique et philosophie de la matière
Michel PATYSous la direction de Michel PATY, Danièle GHESQUIER-POURCIN, Muriel GUEDJ, Gabriel GOHAUDans Énergie, science et philosophie au tournant des XIXe et XXe siècles - 2010
L'Enchantement du virtuel. Mathématique, physique, philosophie
Gilles CHÂTELETÉditeur : Éditions Rue d’Ulm - Presses de l’École Normale Supérieure - 2010
Husserl et Galilée. Sur la crise des sciences européennes
François de GANDTÉditeur : Vrin - 2004
The Philosophical Computer. Exploratory Essays in Philosophical Computer Modeling : With the Group for Logic & Formal Semantics
Patrick GRIM, Gary MAR, Paul ST. DENISÉditeur : The MIT Press - 1998
La Philosophie des mathématiques de Kant
Louis COUTURATÉditeur : Manucius - 1904
Les Étapes de la philosophie mathématique
Léon BRUNSCHVICGÉditeur : Presses Universitaires de France - 1912
The Development of Quine's Philosophy
Murray MURPHEYÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2012
Principles of biological autonomy
Francisco J. VARELAÉditeur : North Holland - 1979
Scientific Essentialism
Brian ELLISÉditeur : Cambridge University Press - 2001
What makes biology unique? Considerations on the autonomy of a scientific discipline
Ernst MAYRÉditeur : Cambridge University Press - 2004
Philosophy of Experimental Biology
Marcel WEBERÉditeur : Cambridge University Press - 2005
From a Biological Point of View. Essays in Evolutionary Philosophy
Elliott SOBERÉditeur : Cambridge University Press - 1994
Darwin, God and the Meaning of Life. How Evolutionary Theory Undermines Everything You Thought You Knew
Steve STEWART-WILLIAMSÉditeur : Cambridge University Press - 2010
Phenomenology, Logic, and the Philosophy of Mathematics
Richard L. TIESZENÉditeur : Cambridge University Press - 2005
Hunting Causes and Using Them. Approaches in Philosophy and Economics
Nancy CARTWRIGHTÉditeur : Cambridge University Press - 2007
Chaos et déterminisme
Sous la direction de Karine CHEMLA, Amy DAHAN-DALMEDICO, Jean-Luc CHABERTÉditeur : Seuil - 1992
The Changing Role of the Embryo in Evolutionary Thought : Roots of Evo-Devo
Ron AMUNDSONÉditeur : Cambridge University Press - 2005
Genetics and Philosophy. An Introduction
Paul GRIFFITHS, Karola STOTZÉditeur : Cambridge University Press - 2013
Philosophy and the Foundations of Dynamics
Lawrence SKLARÉditeur : Cambridge University Press - 2013
La Maîtrise du vivant
François DAGOGNETÉditeur : Hachette - 1988
Biology and the Foundations of Ethics
Sous la direction de Michael RUSE, Jane MAIENSCHEINÉditeur : Cambridge University Press - 1999
Linguistik und natürliche Logik
George LAKOFFÉditeur : Athenäum Verlag - 1971
The Structure of Scientific Revolutions
Thomas Samuel KUHNÉditeur : University of Chicago Press - 1962
The Reign of Relativity : Philosophy in Physics 1915-1925
Thomas RYCKMANÉditeur : Oxford University Press - 2005
Nature et cerveau
Michel LEFEUVREÉditeur : Klincksieck - 1991
Science and its Fabrication
Alan Francis CHALMERSÉditeur : Open University Press - 1990
Introduction to Mathematical Philosophy
Bertrand RUSSELLÉditeur : George Allen & Unwin - 1919
Introduction à la philosophie mathématique
Bertrand RUSSELLÉditeur : Payot - 1991
Mathématiques et existence : Ordres, Fragments, Empiétements
Daniel PARROCHIAÉditeur : Champ Vallon - 1991
Logico-Linguistic Papers
Peter Frederick STRAWSONÉditeur : Methuen & Co Ltd - 1971
La Langue des calculs
Étienne Bonnot de CONDILLACSous la direction de Anne-Marie CHOUILLETÉditeur : Presses Universitaires su Septentrion - 1981
Philosophie moléculaire : Monod, Wyman, Changeux
Claude DEBRUÉditeur : Vrin - 1987
L'Adam unicellulaire
Ronald Harri WETTSTEINÉditeur : Éditions de l'Aire - 1982
Science, philosophie, société : 4e congrès de la Société de Philosophie des Sciences
Sous la direction de Stéphanie RUPHY, Alexandre GUAYÉditeur : Presses Universitaires de Franche-Comté - 2017
La Connaissance de la vie aujourd'hui
Jean GAYON, Victor PETITÉditeur : ISTE Editions - 2018
To Hear Plants Speak
Michael MARDERDans The Language of Plants - 2017
What the Vegetal World Says to Us ?
Luce IRIGARAYDans The Language of Plants - 2017
The Intelligence of Plants and the Problem of Langage : A Wittgensteinian Approach
Nancy E. BAKERDans The Language of Plants - 2017
A Tree by Any Other Name : Language Use and Linguistic Responsability
Karen L. F. HOULEDans The Language of Plants - 2017
The Language of Flowers in Popular Culture and Botany
Isabel KRANZDans The Language of Plants - 2017
Phytographia : Literature As Plant Writing
Patricia VIEIRADans The Language of Plants - 2017
Reversing the Arrow of Time
Bryan W. ROBERTSÉditeur : Cambridge University Press - 2022
Le projet est d’ordre méthodologique plus qu’historique. Centré sur l’étude des structures philosophiques, ce travail trouve à la fois son origine dans le renouvellement contemporain du problème de l’Unité de la Science par l’empirisme logique, et son développement dans l’examen de l’ensemble des procédés philosophiques essentiels auxquels obéit la problématique unitaire, étroitement liée aux crises de la métaphysique, de la théorie de la connaissance, et des sciences particulières comme la logique, les mathématiques, la physique et la psychologie. La Première Partie, portant sur «Le problème unitaire dans la philosophie classique», ne suit pas un ordre chronologique dans la présentation des philosophies étudiées, mais dessine des groupes de problèmes qui trouvent leur place naturelle dans la suite de l’histoire pour en éclairer les aspects les plus importants. À cet égard, les chapitres de la Seconde Partie («Un mouvement unitaire contemporain : l’empirisme logique») constituent la continuation, en même temps que le commentaire, des problèmes déjà débattus dans les précédents chapitres. On peut ainsi discerner par quelles voies l’empirisme logique – dont les premiers écrits témoignent d’un désir profond de s’isoler de la philosophie traditionnelle – vient néanmoins s’intégrer aux structures fondamentales de cette philosophie. M.-M. V.
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Cet ouvrage de «raison appliquée» s’élabore systématiquement en partant de et en aboutissant à une interprétation de la perception sensible. Il y a donc nécessairement un problème d’épistémologie philosophique dans l’incontournable question de savoir dans quel rapport précis se trouvent la physique mathématique et la perception sensible. L’objet est ici de combler le fossé qui sépare la physique théorique des présupposés d’ordre causal de la perception commune. Par son registre et son mode d’élaboration, la physique s’éloigne à certains égards des conditions dans lesquelles s’enferme la perception telle que la postule le sens commun. De ce fait, il faut se demander s’il est possible de rétablir une communication appropriée entre cette visée supérieure d’intelligibilité et notre expérience vécue. – Première partie, «Analyse logique de la physique»; – Deuxième Partie, «La physique et la perception»; – Troisième Partie, «La structure du monde physique». M.-M. V.
Au lendemain de la mort de Henri Poincaré, la Revue du Mois (8e année, n° 83, 10 février 1913) publie quatre études consacrées à l’ensemble de cette œuvre pluriforme, dans sa dimension scientifique comme dans sa dimension philosophique. Ce sont ces études mêmes qui sont ici réunies en volume, pour «répondre ainsi au vœu du monde savant». – Curriculum vitæ (pp. 261-264), établi d’après la Table générale des Acta mathematica (1913). M.-M. V.
Consacré à «l’art de trouver», cet ouvrage contribue à montrer comment l’heuristique moderne essaie de comprendre les opérations mentales typiques de ce processus de découverte. Il s’agit de rechercher des essences, c’est-à-dire de distiller les problèmes les plus divers, pour en dégager ce qu’ils ont à la fois de commun et de fondamental. – La Partie I, «Dans la salle de classe», comprend 20 sections; – la Partie II, «Résoudre», se présente sous forme de dialogue entre professeur et élève; – la Partie III, «Petit Dictionnaire d’Heuristique», comprend 67 articles classés alphabétiquement et servant de référence à toute recherche approfondie sur un point particulier; – la Partie IV, enfin, présente un ensemble de «Problèmes, conseils, solutions», méthodologiquement organisés. M.-M. V.
Ce numéro consacré au thème de «L'homme et la réflexion» propose quatre Conférences (cf. dépouillement) en première partie d'ouvrage (pp. 7-65). – Suivent trois Tables Rondes : – 1. La réflexion dans la philosophie allemande et française aux XIXe et XXe siècles; – 2. Réflexion et philosophie pratique; – 3. Sciences de la nature, sciences de l'Homme et réflexion (pp. 67-96). – Notes, par Alexandre Ganoczy : De l'«homme neuronal» à l'«homme de vérité». À propos de quatre Ouvrages de J.-P. Changeux (pp. 97-126). – Bulletins, pp. 127-224. M.-M. V.
Le dossier de ce numéro spécial des Archives de philosophie est consacré à l’actualité des approches néo-transcendantales en philosophie des sciences. Il esquisse quelques raisons qui peuvent conduire le philosophe des sciences à remettre en chantier dans différents domaines des sciences contemporaines des éléments de logique transcendantale. M.-M. V.
Cet ouvrage constitue le tome III, intitulé Science-Religion, de la suite consacrée aux Écrits philosophiques de Léon Brunschvicg, publiés entre 1951 et 1958 (Tome I : L’Humanisme de l’Occident, Paris, Ibid., 1951. – Tome II : L’Orientation du rationalisme, Paris, Ibid., 1954). – Réunis et annotés par A.-R. Weill-Brunschvicg et Claude Lehec, ces textes sont présentés pour les besoins de l’édition selon une structuration tripartite. Après une Introduction, «Le dur labeur de la vérité» (Les Études philosophiques, juill.-déc. 1949, nouv. sér., 4e année, n°s 3 et 4, pp. [319]-335, on trouve : I. «Sur l’implication et la dissociation des notions», Revue de Métaphysique et de Morale, nov. 1908, t. 16, pp. [751]-760; – «Le rapport de la pensée scientifique à l’idéal de la connaissance», in Gilbert Ryle, Ed., Proceedings of the Seventh International Congress of Philosophy, Oxford (England), September 1-6, 1930. Oxford, Oxford University Press, 1931, pp. [229]-235; – «Physique et métaphysique», communication au Congrès Spinoza (La Haye, septembre 1932), parue dans Septimana Spinozana. Acta Conventus Œcumenici in Memoriam Benedicti de Spinoza diei natalis trecentesimi. Hagae Comitis, Martinus Nijhof, 1933, pp. [43]-54; – «Science et prise de conscience», Scientia, 1er mai 1934, t. XXVIII, pp. [329]-340; – «Entre savants et philosophes», Annales de l’Université de Paris, juillet-août 1930, 5e année, n° 4, pp. [313]-327. – II. «L’idée de la vérité mathématique», Bulletin de la Société française de Philosophie, 13e année, n° 1, janvier 1913, pp. [1]-46; – «L’arithmétique et la théorie de la connaissance», Revue de Métaphysique et de Morale, mars 1916, pp. [331]-342; – «La relation entre le mathématique et le physique», Ibid., 1923, pp. [353]-363; – «Déterminisme et causalité dans la physique contemporaine», Bulletin de la Société française de Philosophie, 1929, pp. [4] et suiv. (pour la communication de Louis de Broglie), et Ibid., 1930, pp. 50-64 (pour l’intervention de Léon Brunschvicg); – «Physique indéterministe et parallélisme psycho-physiologique», Revue de Synthèse, t. II, octobre 1931, pp. [31]-34; – «L’œuvre d’Henri Poincaré. Le philosophe», Revue de Métaphysique et de Morale, numéro spécial Poincaré, septembre 1913, t. XXI, pp. [585]-616; – «La philosophie d’Émile Meyerson», Ibid., janvier-mars 1926, t. 33, pp. [39]-63. Notes bibliographiques (I et II). – III. «La religion et la philosophie de l’esprit», Revue bleue, 51e année, n° 25, 21 juin 1913, pp. [769]-774; – Édouard Le Roy, «Le problème de Dieu et la philosophie», Bulletin de la Société française de Philosophie, 30e année, n° 1, janvier-mars 1930, pp. [1]-44; – «Religion et philosophie», Revue de Métaphysique et de Morale, 42e année, n° 1, janvier 1935, pp. [1]-13; – «Transcendance et immanence», Travaux du IXe Congrès international de Philosophie, Actualités scientifiques et industrielles, n° 537, Paris, Hermann & Cie, 1937, t. VIII : Analyse réflexive et transcendance (1re Partie), pp. [18]-23. Notes bibliographiques (III). – Une importante «Bibliographie des œuvres imprimée de Léon Brunschvicg», par Claude Lehec, est proposée en fin de volume (pp. 253-294). M.-M. V.
To begin with, Smart argues that philosophy ought to be something more than the art of clarifying thought and diagnosing nonsense, and that it should concern itself with the adumbration of a scientifically plausible world view. Early chapters deal with phenomenalism and the reality of theoretical entities, and with the relation between the physical and biological sciences. The question of the secondary qualities, such as colour, is then taken up, and a materialistic theory of consciousness is put forward. A further chapter defends the view of man as a physical mechanism, and is largely concerned with questions about problem solving and about free will. The next chapter discusses some relevant issues about space and time. The final chapter is on the place of man in nature, and whether the world view of the book has any implications for ethics. A major concern of Smart’s is to clear away a concealed anthropocentricity which the author believes to vitiate much philosophical and common sense thought.– I. «The province of philosophy»; – II. «Physical objects and physical theories»; – III. «Physics and biology»; – IV. «The secondary qualities»; – V. «Consciousness»; – VI. «Man as a physical mechanism»; – VII. «The space-time world»; – VIII. «Man and nature». M.-M. V.
Philosophe, mathématicien, homme de science, homme politique, écrivain, Bertrand Russell (1872-1970) a marqué près d’un siècle par ses vues avancées sur bon nombre de questions controversées. C’est ainsi toute une société qui revit dans les pages de cette autobiographie anti-conventionnelle, lui conférant une valeur de témoignage historique irremplaçable. – De l’enfance à l’entrée à Cambridge en 1889, en passant par la genèse des Principia Mathematica entre 1900 et 1902, jusqu’au retour à Cambridge et aux années de l’avant-guerre 1914-18, ce premier volume est traversé par une pléthore de personnages célèbres, tels que Gladstone, Browning, Whitehead le philosophe, Bernard Shaw, Joseph Conrad, T.S. Eliot. M.-M. V.
Titre original : The Autobiography of Bertrand Russell. 2, 1914-1944. Tome 2. London : George Allen and Unwin Ltd, 1968. – Volume 2 de l’Autobiographie de Bertrand Russell. Le lecteur est conduit du commencement de la Première Guerre Mondiale presque jusqu’à le fin de la Seconde. Des bouleversements cette période cruciale de l’histoire du monde, Russell écrit : «Ma vie avant 1914 et ma vie après 1914 ont été aussi nettement différentes que celles de Faust avant et après sa rencontre avec Méphistophélès». On voit dans ce deuxième volet comment la guerre ébranle l’auteur dans ses derniers préjugés, le contraignant à repenser totalement certaines questions fondamentales. L’effet de ce renouvellement peut se constater sur son action publique et sur ses relations personnelles : il perd d’anciens amis et s’en fait de nouveaux; il adopte de nouvelles orientations; il entreprend d’écrire un autre genre de livres; il révise sa conception générale de la nature humaine. Son engagement dans la campagne pour la paix et l’ emprisonnement qui s’ensuivit en 1918, les voyages en Russie et à travers la Chine, ses mariages, des publications célèbres (Principes de reconstruction sociale; Histoire de la philosophie occidentale; Mariage et morale), la chasse aux sorcières dont il est victime aux États-Unis : autant de moments forts qui s’incarnent au travers de nombreuses personnalités, telles que Lytton Strachey, D.H. Lawrence, T.S. Eliot, J.M. Keynes ou Katherine Manfield. M.-M. V.
La science contemporaine a ouvert une crise de la raison : non pas en la prenant comme objet d’une science, mais en l’utilisant comme instrument pour la construction de la science. La logique formelle, la mathématique spéculative, la physique théorique, c’est-à-dire celles des sciences qui sont, par excellence, l’œuvre de la raison, ont été amenées, par des cheminements divers, à contester la validité absolue des principes qu’on avait tenus jusqu’alors pour constitutifs de la raison. On assiste alors à une sorte de dissolution des cadres rationnels classiques : en effet, les progrès scientifiques récents n’ont pas seulement consisté en un accroissement des connaissances, en une poursuite du mouvement en avant, mais aussi en un retour en arrière, «en une remontée en deçà de ce qu’on tenait jusqu’alors pour des principes premiers et absolument nécessaires, les faisant ainsi apparaître comme des conséquences spéciales et contingentes de principes plus dépouillés et plus généraux». La révision ne s’est pas limitée à ces formes de l’intuition sensible que sont l’espace et le temps; elle a gagné les principes proprement intellectuels et, par-delà ceux qui servent à organiser l’expérience, elle a même menacé, au cœur de la raison, les lois logiques. Le présent ouvrage permet de comprendre comment ces crises intérieures de la raison ont pu être jugées comme des crises de la raison elle-même dans sa fonction théorique, et comme des atteintes sérieuses au rationalisme philosophique. M.-M. V.
Le volume original de Physics and Philosophy. The Revolution in Modern Science (New York : Harper & Brothers, 1958) fait partie de la collection «World Perspectives; Vol. 19», dont on trouve ici, traduite en français, une présentation (pp. 245-250) par sa directrice, Ruth Nanda Anshen. L’ouvrage de Werner Heisenberg reproduit le texte des Gifford Lectures, conférences prononcées par l’auteur à l’Université Saint-Andrews (Écosse), durant l’hiver 1955-1956. – Après un chapitre (II) consacré à l’étude du développement historique de la théorie des quanta, l’ouvrage présente les détails de «L’interprétation de Copenhague» (Chap. III), première interprétation cohérente des lois quantiques théoriques en 1927. Chap. IV, «La théorie quantique et les racines de la science atomique»; Chap. V, «Le développement des idées philosophiques depuis Descartes et la nouvelle situation en théorie quantique»; Chap. VI, «Rapports entre la théorie quantique et les autres sciences expérimentales»; Chap. VII, «Théorie de la relativité»; Chap. VIII, «Critiques et contrepropositions à l’interprétation de Copenhague»; Chap. IX, «Théorie quantique et structure de la matière»; Chap. X, «Langage et réalité en physique actuelle»; Chap. XI, «Rôle de la physique moderne dans l’évolution actuelle de la pensée humaine». M.-M. V.
Texte remanié d’une thèse de doctorat de philosophie, soutenue en novembre 1972, à l’Université de Paris VIII. – Si la physique peut être considérée comme la science la plus liée à la philosophie, c’est qu’elle s’occupe – à son niveau et avec ses moyens propres – de problèmes fondamentaux tels que la constitution de la matière, les relations entre la matière et le mouvement, les problèmes de l’espace et du temps, de la causalité et du déterminisme, de l’évolution de l’univers du point de vue astrophysique. Le but de cet ouvrage est d’apporter des arguments pour une certaine conception de la philosophie, non pas au niveau doctrinal abstrait, mais à travers une analyse et une mise en valeur philosophiques d’un nombre de données de la physique contemporaine. C’est par l’intermédiaire des dialectiques concrètes que l’auteur entend se prononcer sur la dialectique en général. Revendiquant un caractère hybride, physique-philosophie, philosophie-physique, l’étude présente ici certains domaines de la physique, et une œuvre philosophique concrète, l’œuvre de Lénine. «Par une confrontation continue, par l’exploration des régions qui appartiennent plus ou moins aux deux disciplines, par la recherche du contenu concret des thèses fondamentales léninistes et de ses prolongations sous la lumière de la physique de nos jours, par l’utilisation de la dialectique pour analyser tel ou tel problème épistémologique contemporain, on a voulu tester la validité du matérialisme dialectique face à une science fondamentale, mettre en relief des aspects concrets de son contenu, esquisser des problèmes d’une dialectique de la nature, et arriver à la fin, par cette voie indirecte, à apporter des arguments concernant le problème fondamental posé» (Préf. pp. – Chap. I. Quelques notes de caractère historique; – II. L’être et la pensée; – III. Sur la dialectique des formes de la matière; – IV. Matière et mouvement; – V. Espace, temps et matière; – VI. Causalité, interdépendance, déterminisme; – VII. De la contradiction dans la nature; – VIII. Sur la catégorie du reflet; – IX. Le problème de la vérité; – X. Sur le matérialisme dialectique. M.-M. V.
Cet ouvrage propose la définition d’un concept généralisé du style, considéré non plus seulement comme catégorie esthétique, mais comme applicable à tout travail humain. L’auteur applique ce concept de style à des exemples d’œuvres mathématiques, puis au cas plus familier des œuvres de langage, avant d’esquisser le projet d’une stylistique des sciences de l’homme, complémentaire d’une histoire des connaissances et d’une épistémologie des structures. – Chapitre I. Contenu, forme et pratique; – Partie I, «Le style dans la construction de l’objet mathématique» (Chap. II. Le style euclidien et la notion de grandeur; III. Style cartésien, style arguésien; IV. Naissance du style «vectoriel»); – Partie II, «Style et structures de langage» (V. Le problème des significations; VI. Syntaxe et sémantique; VII. L’analyse stylistique fonde une esthétique du langage); – Partie III, «Pour une stylistique des sciences de l’homme» (VIII. L’image de l’action dans la construction de l’objet scientifique; IX. Les nouvelles «mathématiques sociales»). – Conclusion. M.-M. V.
[Edition Information : 5. Aufl. der Wege zur physikalischen Erkenntnis. Volksausg. The first four lectures are also included in v. 1 of the author’s Physikalische Rundblicke, Leipzig, 1922. First four editions published under title: Wege zur physikalischen Erkenntnis]. – Les huit textes qui composent le présent ouvrage sont extraits de Vorträge und Erinnerungen (Stuttgart : Hirzel Verlag, 1949). Cette suite d’études sur la connaissance scientifique actuelle expose, à partir de données accessibles, les principes de la mécanique ondulatoire, discute les notions de causalité et de lois statistiques, interroge la structure de la matière. L’auteur y précise la nature du savoir contemporain et dégage ses incidences sur notre conception de nous-mêmes et de l’univers. – À la succession chronologique des exposés qui constituent le présent volume, il a été préféré l’ordre logique qui résulte des thèmes abordés et de la méthode utilisée par Max Planck : – I. L’image du monde dans la physique contemporaine (Conférence prononcée à l’Institut de physique de l’Université de Leyde, 18 février 1929); – II. Déterminisme et indéterminisme (Conférence prononcée à l’École technique supérieure de Munich, 4 décembre 1937); – III. L’univers de la physique et son unité (Conférence prononcée à Leyde, 8 décembre 1908); – IV. Sens et limites des sciences exactes (Conférence prononcée à la Société impériale pour l’Avancement des sciences de Berlin, novembre 1941) ; – V. Qu’est-ce que la lumière ? (Conférence prononcée à l’Assemblée générale de la Société impériale pour l’Avancement des sciences de Berlin, 28 octobre 1919); – VI. Positivisme et monde extérieur réel (Conférence prononcée à la Société impériale pour l’Avancement des sciences de Berlin, 12 novembre 1930); – VII. Science et religion (Conférence tenue en pays balte, mai 1937); – VIII. Faux problèmes de la science (Conférence prononcée à l’Institut de physique de l’Université de Gœttingue, 17 juillet 1946). M.-M. V.
Cette étude met en évidence la nécessité de situer les sciences naturelles sur le plan historique. L’attitude contemporaine à l’égard de la nature est très largement déterminée aujourd’hui par les sciences de la nature et par la technique modernes. Les changements des bases de la science moderne de la nature sont un symptôme de transformations profondes des fondements de notre existence «qui à leur tour provoquent certainement des réactions dans tous les autres domaines de la vie. De ce point de vue, il peut être important pour l’homme qui cherche à pénétrer l’essence de la nature, soit pour créer, soit pour expliquer, de se demander quelles transformations se sont produites dans l’image de la nature fournie par la science au cours des dernières décennies» (p. 10). La physique subit à l’heure actuelle un changement fondamental, dont la principale caractéristique est un retour à son auto-limitation première : c’est à travers une telle prise de conscience de ses limites qu’une science peut sauvegarder son contenu philosophique. – 1. La nature dans la physique contemporaine; – 2. Physique de l’atome et loi de la causalité; – 3. Les rapports entre la culture humaniste, les sciences de la nature et l’Occident; – 4. Sources historiques; – 5. Naissance de la conception mécanique et matérialiste. M.-M. V.
Dans ce premier écrit qu’est sa thèse principale (thèse pour le doctorat, présentée devant la Faculté des lettres de l'Université de Paris, en 1927), Bachelard étudie le processus d’affinement de la connaissance scientifique. Le rôle de la connaissance approchée est défini dans les sciences expérimentales, où le degré de précision, confronté au contingent et à l’indivisible, atteint nécessairement une limite; ainsi que dans les sciences mathématiques qui, soumises à ce même « fractionnement épistémologique et ontologique », se prêtent néanmoins à une approximation illimitée, puisque l’infini mathématique permet de créer toujours de nouveaux êtres irrationnels assurant la continuité de l’indéfini des nombres rationnels. Par conséquent, on n'atteint jamais qu’un fait rectifié et provisoire. La connaissance de la réalité se vérifie progressivement à chacune de ses acquisitions, et cette rectification constitue la véritable réalité épistémologique, car elle exprime la pensée dans son dynamisme profond : «l’approximation, c’est l’objectivation inachevée, mais c’est l’objectivation prudente, féconde, vraiment rationnelle puisqu’elle est à la fois consciente de son insuffisance et de son progrès». En marge des débats du pragmatisme, les concepts de réalité et de vérité sont investis d’un sens nouveau par une philosophie de l’inexact. – Livre I : Connaissance et descrition; La rectification des concepts; Ordre et qualité; – Livre II : Les problèmes de la mesure expérimentale; Les ordres de grandeur : leur réalisme, leur utilité. Ontologie et épistémologie fractionnées; Les formules de dimensions; Les lois approchées et les divers problèmes de la simplification en physique; L’induction, la corrélation et la probabilité dans leur rapport avec la connaissance approchée; Connaissance et technique. La réalisation approchée; – Livre III : Intuition et réalisme en mathématiques; Les corps de nombres et l’explication mathématique; Les problèmes de l’approximation en mathématiques; La notion d’infini et l’approximation; – Livre IV : Objectivité et rectification. Rôle du détail dans l’objectif; Continuité épistémologique et vérification progressive; La vérification approchée; Rectification et réalité. M.-M. V.
Classic introduction to objectives and methods of schools of empiricism and linguistic analysis, especially of the logical positivism derived from the Vienna Circle, Language, Truth, and Logic is a work of philosophy by Alfred Jules Ayer, published in 1936 when Ayer was only 26 (though it was in fact completed by age 24). It was crucial in bringing some of the ideas of the Vienna Circle and the logical empiricists to the attention of the English-speaking world. – This book defines, explains, and argues for the verification principle of logical positivism, sometimes referred to as the "criterion of significance" or "criterion of meaning". It explains how the principle of verifiability may be applied to the problems of philosophy. – Eight chapters: – I. The Elimination of Metaphysics; – II. The Function of Philosophy; – III. The Nature of Philosophical Analysis; – IV. The A Priori; – V. Truth and Probability; – VI. Critique of Ethics and Theology; – VII. The Self and the Common World; – VIII. Solutions of Outstanding Philosophical Disputes. M.-M. V.
René Thorn, qui a reçu en 1958 la plus haute distinction de la communauté mathématique internationale a, dans les années soixante, défié physiciens et biologistes, économistes et linguistes sur leur propre terrain en leur proposant, avec ce qui est désormais connu comme la «théorie des catastrophes» un mode nouveau de regarder toutes les transformations qui adviennent de manière brusque, imprévisible, dramatique. Dans ces entretiens, qui s'étendent de la mathématique à l'embryologie, de la linguistique à l'anthropologie et à l'histoire, René Thom réussit à mettre en lumière le sens profond des analogies («paraboles») qui expliquent quelques-uns des phénomènes les plus énigmatiques et fascinants de discontinuité (ou « catastrophes ») de la différenciation dans le développement de l'embryon jusqu'aux grandes crises politico-sociales. Il répond également point par point aux critiques qu'il a suscitées. – À l'exposition accessible des grandes lignes de la «théorie» (plus que d'une théorie, il s'agit «d'un langage, d'une méthode», peut-être d'une vision du monde), se rattache une évaluation, critique et passionnée, des grands thèmes scientifiques de notre époque, de la physique atomique à la biologie moléculaire. Méfiant à l'égard du trop facile enthousiasme envers le «progrès» scientifique et technologique, observateur attentif des modalités mêmes de la recherche, sensible aux connexions complexes entre la société et la science, Thom en vient à définir une image même de la science, qui s'opposant plus d'une fois avec les croyances les plus affermies du moment, fait revivre, dans le contexte des instruments intellectuels les plus modernes, la conception chère à Héraclite de la genèse des formes à travers la lutte et le conflit. – Table des matières : Introduction. – Chapitre I. Un regard sur les sciences; – Chapitre Il. La théorie des catastrophes; – Chapitre III. Épistémologie et philosophie. – [Version française de Luciana Berini revue et complétée par l'auteur]. M.-M. V.
«Pour être correctement compris, le livre que je présente ici demande à être lu, non pas comme un ouvrage métaphysique, encore moins comme une sorte d’essai théologique, mais uniquement et exclusivement comme un mémoire scientifique. Le choix même du titre l’indique. Rien que le Phénomène. Mais aussi tout le Phénomène [...]. Au cours de tout effort de ce genre pour décrire scientifiquement le Tout, il est naturel que se manifeste, avec un maximum d’ampleur, l’influence de certains présupposés initiaux d’où dépend la structure entière du système en avant. Dans le cas particulier de l’Essai ici présenté, deux options primordiales — je tiens à le faire remarquer — s’ajoutent l’une à l’autre pour supporter et commander tous les développements. La première est le primat accordé au psychique et à la Pensée dans l’Étoffe de l’Univers. Et la seconde est la valeur «biologique» attribuée au Fait Social autour de nous. Prééminente signification de l’Homme dans la Nature, et nature organique de l’Humanité : deux hypothèses qu’on peut essayer de refuser au départ ; mais sans lesquelles je ne vois pas qu’on puisse donner une représentation cohérente et totale du Phénomène Humain» (Avertissement). – Table : – I. La Prévie. Chap. I. L’Étoffe de l’Univers (I. La Matière élémentaire; 2. La Matière totale; 3. L’Évolution de la Matière). Chap. II. Le Dedans des Choses (I. Existence; 2. Lois qualitatives de croissance; 3. L’Énergie spirituelle). Chap. III. La Terre juvénile (I. Le Dehors; 2. Le Dedans). – II. La Vie. Chap. I. L’Apparition de la Vie. Chap. II. L’Expansion de la Vie. Chap. III. La Terre-Mère (Dêmêtêr). – III. La Pensée. Chap. I. La Naissance de la Pensée. Chap. II. Le Déploiement de la Noosphère. Chap. III. La Terre moderne. – IV. La Survie. Chap. I. L’Issue Collective. Chap. II. Au delà du Collectif : l’Hyperpersonnel. Chap. III. Chap. III. La Terre Finale. – Épilogue : Le Phénomène chrétien. – Résumé ou Post-face : L’essence du Phénomène Humain. – Appendice : Quelques remarques sur la place et la part du Mal dans un Monde en Évolution. M.-M. V.
Si Niels Bohr (1885-1962) a introduit en physique des changements aussi profonds que ceux qui avaient accompagné la naissance de la science moderne de la nature au XVIe et au XVIIe siècle, c'est parce que, physicien, il est aussi philosophe. Le rôle fondamental qu'il joue dans la formation de la théorie quantique entre 1913 et 1927 le conduit en effet à proposer, avec la notion de "complémentarité", une interprétation nouvelle des concepts d'objet et de phénomène qui transforme la conception générale de la science et qui anticipe sur de nombreux aspects de l'épistémologie contemporaine. L'œuvre de Bohr s'attache à penser cette révolution dans les principes de la philosophie naturelle tels que Kant les avait définis et tels que la tradition de la physique allemande du XIXe siècle les avait soumis à un débat constant : qu'est-ce qu'une représentation, comment s'assurer de la cohérence d'un énoncé et de la vérité d'une théorie physique, qu'est-ce que la réalité d'un processus ? Dans ces textes capitaux – notamment ceux des discussions avec Einstein –, les difficultés formelles de la physique atomique ne sont pas disjointes des paradoxes qu'elles impliquaient, aux yeux de Bohr, dans les domaines du langage, de la théorie de la connaissance et des sciences humaines. – [This collection of articles forms a sequel to earlier essays edited by the Cambridge University Press, 1934, in a volume titled Atomic theory and the description of nature]. – Sommaire : – Lumière et vie; – Biologie et physique atomique; – Philosophie naturelle et cultures humaines; – Discussion avec Einstein sur des problèmes épistémologiques de la physique atomique; – Unité de la connaissance; – Atomes et connaissance; – La physique et le problème de la vie. M.-M. V.
Le présent ouvrage entend proposer au lecteur non seulement une introduction au développement de la logique, mais aussi une analyse des projets philosophiques sous-tendant l’analyse. L’auteur y expose les théories sous forme de débats : opposition de Platon et d’Aristote sur la dialectique, désaccord entre l’interprétation propositionnelle d’Aristote et l’interprétation interpropositionnelle des Stoïciens, conflit entre la formulation de la question des universaux par Abélard et celle avancée par Guillaume d’Occam, divergences entre les thèses de la logique attributive, celles de la logique transcendantale et celles de la logique relationnelle, puis, à l’intérieur de la logique mathématique, affrontement des conceptions de Boole sur l’algèbre de la logique et celles de Frege sur la logistique. M.-M. V.
» This book undertakes both to convey a precise understanding of the formal concepts of modern logic and to develop convenient techniques of formal reasoning.» (Preface, p. VII). – This edition offers a number of new features. Incorporating updated notations, selective answers to exercises, expanded treatment of natural deduction, and new discussions of predicate-functor logic and the affinities between higher set theory and the elementary logic of terms, – Contents : Introduction. – I. Truth Functions. 1. Negation, Conjunction, and Alternation; 2. Truth Functions; 3. The Conditional; 4. Grouping; 5. Truth-Value Analysis; 6. Consistency and Validity; 7. Implication; 8. Words into Symbols; 9. Equivalence; 10. Alternational Normal Schemata; 11. Simplification; 12. Duality; 13. Axioms. – II. General Terms and Quantifiers; 14. Categorical Statements;15. Venn’s Diagrams; 16. Syllogisms; 17. Limits of These Methods; 18. Boolean Schemata; 19. Tests of Validity; 20. Some Boolean Incidentals; 21. The Bound Variable; 22. Quantification; 23. Rules of Passage. Monadic Schemata; 24. Prenexity and Purity; 25. Validity Again; 26. Substitution. – III. General Theory of Quantification. 27. Schemata Extended; 28. Substitution Extended; 29. Pure Existentials; 30. The Main Method; 31. Application; 32. Completeness; 33. Löwenheim’s Theorem; 34. Decisions and the Undecidable; 35. Functional Normal Forms; 36. Herbrand’s Method; 37. Other Methods for Validity; 38. Deduction; 39. Soundness; 40. Deductive Strategy. – IV. Glimpses Beyond. 41. Singular Terms; 42. Identity; 43. Descriptions; 44. Elimination of Singular Terms; 45. Elimination of Variables; 46. Classes; 47. Number; 48. Axiomatic Set Theory. – Partial Answers to Exercises. – Bibliography – Index. M.-M. V.
This introduction to topics in philosophical logic provides a comprehensive account of the major issues in metaphysics and the philosophy of language as these are dealt with in contemporary philosophy. Each chapter is a self-contained introduction to the subject which it treats, but the book as a whole constitutes a survey of the views of some of the twentieth century’s leading thinkers : Frege, Russell, Wittgenstein, Quine, Strawson, Kripke, Davidson, Dummett, and others. The references constitute an extensive bibliography of the relevant philosophical literature, and throughout the book technical terms and concepts are explained and analysed. – 1. Philosophical logic, the philosophy of logic, philosophy and logic (Notes); – 2. The proposition (Notes); – 3. Necessity, analyticity, and the a priori (Notes); – 4. Existence, presuppositions and descriptions (Notes); – 5. Truth : the pragmatic and coherence theories (Notes); – 6. Truth : the correspondence, Redundancy and semantic theories (Notes); – 7. Meaning, reference, verification and use (Notes); – 8. Truth, meaning, realism and antirealism (Notes); – 9. Some consequences and commitments (Notes). M.-M. V.
Schrödinger's philosophy of quantum mechanics gives a comprehensive account of Erwin Schrödinger's successive interpretations of quantum mechanics, insisting on their final synthesis in the 1950's. The book shows that the widespread view according to which Schrödinger was "conservative" in his approach of quantum mechanics is ill-founded. A rational reconstruction of Schrödinger's innovative interpretation of the quantum theory in the 1950's, including his insistance on field quantization, is undertaken. His apparently conflicting attitudes towards realism (which combine Mach's positivism and realism of theoretical entities) are reconciled in the framework of S. Blackburn's "quasi-realism". Schrödinger's rejection of corpuscles, and his adoption of wave-like entities instead, is shown to be a by-product of his phenomenalist conceptions of material bodies and of his quasi-realist attitude towards theoretical entities. Then, his views on the measurement problem are compared with current no-collapse interpretations (especially Everett's and Van Fraassen's). Finally, Schrödinger's and Bohr's positions are systematically contrasted. The difference between Bohr's combination of holistic and dualistic analysis of the measurement process (contextual phenomena combined with classical-quantum functional cut), and Schrödinger's parallelist conception (sequence of experimental events - unitary evolution of the wave function), is emphasized. – 1- The controversy between Schrödinger and the Göttingen-Copenhagen physicists in the 1950's : 1-1 Schrödinger's successive interpretations of quantum mechanics according to the current views 1; 1-2 Born's and Heisenberg's criticism of Schrödinger's late interpretation of quantum mechanics; 1-3 Historical flaws in the Born-Heisenberg critique of Schrödinger's late interpretation of quantum mechanics; 1-4 Misunderstandings about the concept of particle; 1-5 Misunderstandings about the concept of "reality"; 1-6 Misunderstandings about "causality"; 1-7 Schrödinger's over-revolutionary attitude; 1-8 Modernity and post-modernity; 1-9 The continuity of Schrödinger's attitude towards quantum mechanic(an outline). – 2- Schrödinger's theoretical project : 2-1 Reality and virtuality (1924); 2-2 Holism and wave-packets (1925); 2-3 Holism and the three dimensions of space (1926); 2-4 Wave interpretation versus electrodynamic interpretation: a prehistory of the empirical correspondence rules; 2-5 The lack of pictures; 2-6 The lack of continuity. – 3- The analytical stance : 3-1 The ontological significance of the uncertainty relations; 3-2 The state vector as a catalog of informations. – 4- Towards a new ontology : 4-1 The fading of the concept of particle; 4-2 An ontology of state vectors; 4-3 The "blind spot" of quantum mechanics; 4-4 Neo-Schrödingerian views on the measurement problem. I-Everett's interpretation; 4-5 Neo-Schrödingerian views on the measurement problem. II-Modal and critical interpretations. – 5- The "thing" of everyday life : 5-1 The three features of objects; 5-2 The aspects and the "thing"; 5-3 The "elements" of the construction (Mach, Russell, Schrödinger, Husserl; 5-4 Are the "basic data" really basic?; 5-5 The construction of objects and the unconscious; 5-6 The "thing" and the future; 5-7 Possibilities and infinities; 5-8 The "thing" as theory, and the theory as expectation; 5-9 Realism and morals ; 5-10 Form and individuality; 5-11 Wholeness and individuality. – 6- Complementarity, representation and facts : 6-1 Schrödinger's criticism of Bohr's complementarity; 6-2 Bohr's complementarities; 6-3 Schrödinger's "complementarities"; 6-4 Two parallelisms; 6-5 Being-in-a-body and being-in-the-world; 6-6 The body, the world, and dualism; 6-7 The body, the world, and monism; 6-8 The body, the world, and anomalous parallelism. M.-M. V.
Si la mathématique n’est ni «du Ciel» ni «de la Terre», il importe de chercher le lieu où elle réside. Il devient alors nécessaire de s’installer au cœur des textes mathématiques eux-mêmes, pour mettre en lumière la nature du discours qui les constitue. Ce discours enchaîne des idéalités explicites; mais, par-delà l’explicite, et le soutenant, vit un système de relations non exprimées dont la présence et les connexions entraînent et dirigent les gestes du mathématicien créateur. Apprendre à déchiffrer ces connexions, dégager la structure du domaine où elles s’engendrent, constitue alors une démarche préalable à une épistémologie valide des mathématiques. On s’efforce, à ce moment, d’écouter un autre discours que celui de la mathématique écrite, de tisser un autre espace que celui où s’enchaînent les opérations immédiatement perceptibles. – Consacré à l’analyse du mode d’existence de quelques théories mathématiques, le présent ouvrage utilise un matériau bien connu et déjà ancien constitué par le corps de doctrine désigné sous le nom de «théorie des fonctions de variables réelles», pour exposer les premiers résultats auxquels conduit une telle recherche. – Section I, Préliminaires; – Section II, Noyaux opératoires (Le concept de nombre réel; Le concept d’ensemble de points); – Section III, Statut d’objet et conscience d’objet (Le champ réflexif immanent aux positions d’objet; Structure intentionnelle de l’objet; Objet-théorie et médiations d’horizon); – Conclusions de la Section III. M.-M. V.
Le présent ouvrage est un recueil de textes extraits pour la plupart de diverses revues et publications, et rédigés entre 1965 et 1974. Jean-Toussaint Desanti y poursuit son enquête sur la production et la validation dans les sciences exactes. Les problèmes épistémologiques se situent au lieu de rencontre de la technique, de la sémantique et de l'épistémologie. Le thème de l'épistémologie est circonscrit sur la base de déterminations précises concernant le mode d'être des objets de connaissance et le mode d'opérer de celle-ci. M.-M. V.
Ce plaidoyer pour un savoir libertaire, contre tout carcan méthodologique, se fonde sur une analyse minutieuse des coups de force qui ont fondé l’évolution de la science. Il renouvelle le débat sur la raison en dévoilant les ruses de l’histoire des sciences et en critiquant le dogmatisme caché des épistémologies modernes. – Cet essai est en fait la première partie d’un livre sur le rationalisme, qui devait être écrit initialement avec Imre Lakatos, ce dernier étant chargé de reformuler et de défendre, dans une seconde partie, la position rationaliste attaquée ici par Feyerabend. Prises dans leur ensemble, ces deux parties étaient censées donner un compte-rendu du long débat initié sur ces sujets en 1964 entre les deux philosophes. La mort de Lakatos n’a pas permis la publication de ses réponses à Feyerabend : cette circonstance explique le style épistolaire du présent essai, et le caractère incomplet de son témoignage. M.-M. V.
Les 12 essais réunis dans ce volume traitent de la diversité et du changement culturels. L’objectif est la défense de valeurs humaines essentielles : la multiplicité de la pensée, la pluralité des visions du monde, la diversité des modes de vie, menacées par une uniformisation planétaire largement fondée sur la domination de la technoscience. Sans pour autant mettre en cause la validité des résultats de la science contemporaine, l’auteur questionne l’universalité de la connaissance scientifique, la pertinence de ses applications et la portée de ses implications. – 1. Notes sur le relativisme; – 2. La Raison, Xénophane et les dieux homériques; – 3. La connaissance et le rôle des théories; – 4. Créativité; – 5. Le progrès en philosophie, dans les sciences et dans les arts; – 6. La banalisation du savoir : notes sur les voyages philosophiques de Popper; – 7. La théorie de la recherche de Mach et son rapport à Einstein; – 8. Quelques observations sur la théorie des mathématiques et du continuum d’Aristote; – 9. Galilée et la tyrannie de la vérité (Annexe); – 10. L’incommensurabilité selon Putnam; – 11. Le pluralisme culturel ou le meilleur (et le plus monotone) des mondes ?; – 12. Adieu la Raison. M.-M. V.
Ce volume collectif se propose de «saisir d’une manière globale l’histoire et le développement du savoir scientifique dans son espace d’origine, ainsi que l’influence de ce savoir sur l’homogénéisation des sociétés occupant cet espace» (p. 9), afin de palier l’absence d’ouvrage général traitant l’Europe scientifique comme unité intellectuelle au cours des siècles. L’originalité d’une telle approche se manifeste à trois niveaux : – utilisant la connaissance renouvelée des sources antiques et médiévales, elle donne à comprendre la complexité de la révolution scientifique européenne ; – reposant sur la conception moderne de la science comme activité sociale, elle met l’accent sur le lien entre les connaissances scientifiques et leurs modes de production ; – procédant d’une vision large de l’Europe, elle considère des régions (Russie, péninsule Ibérique, pays scandinaves, Balkans) jusqu’ici négligées. – La première Partie, «La construction de la science européenne», en examine d’abord la genèse depuis l’Antiquité, dans ses lieux et dans ses contenus (Gérard Simon, “La science grecque”), jusqu’à ce que l’ensemble des études et travaux grecs et arabes constitue un champ homogène de savoirs qui s’étendra jusqu’à la fin du Moyen Âge (Michèle Gally et Michel Assimakopoulos, “L’espace européen de la pensée médiévale”). Cette large perspective historique rend alors possible une meilleure compréhension de la spécificité de ce phénomène strictement européen que constitue l’apparition de la nouvelle conception du savoir, la «science classique», développée au cours de la deuxième moitié du XVIe siècle (H. Floris Cohen, “Les raisons de la transformation et la spécificité européenne”). Cette transformation repose en particulier sur une conception renouvelée du cosmos (Jean Seidengart, “La destruction du cosmos aristotélicien de Copernic à Newton”), ainsi que sur une généralisation des procédures expérimentales et de la mathématisation des phénomènes de la nature (Michel Blay, “La mathématisation de la nature”). Dès lors, les grandes disciplines (mécanique, électricité) se constituent (Giorgio Israel, “L’idéologie de la toute-puissance de la science. La constitution des champs disciplinaires”). Corrélativement à cette transformation, on observe une réorganisation des modes de production des savoirs, avec l’apparition d’un nouveau type de savant et de nouvelles formes d’organisation de la science (Marco Beretta, “Institutionnalisation et professionnalisation”), le développement des congrès et de la presse internationale (Hélène Gispert, “Les journaux scientifiques en Europe”). – La Seconde Partie de l’ouvrage est consacrée aux raisons et aux modalités de «L’extension de l’espace scientifique européen», – en Russie (article de Yakov M. Rabkin et Sumitra Rajagopalan), – dans la péninsule Ibérique (Antonio Ten), – les pays scandinaves (Sven Widmalm), – les Balkans (Efthymios Nicolaïdis), – l’Europe centrale, l’exemple de la Hongrie (Gábor Palló). – Bibliogr. Sélectives ; – Index pp. 425-437. M.-M. V.
L’ouvrage interroge les rapports qu’entretiennent les philosophes avec la science, les manières multiples dont ils ont pu se la représenter (– état d’un sujet connaissant ou activité savante, – système d’énoncés ou méthode de recherche, voire ensemble de disciplines constituées) et les problèmes afférents à chacune de ces représentations. Il ne s’agit pas de dresser un inventaire des difficultés philosophiques que soulèvent les sciences ou la science, ni d’évaluer les réponses qui y furent apportées : à l’exhaustivité historique, c’est le questionnement philosophique qui est ici privilégié. – Le volume se déploie selon quatre grandes problématiques : – «La science»? (Platon, Descartes, Newton, Leibniz, L’Encyclopédie, Carnap); – Critiques et limites de la science (empirisme et scepticisme anglais, Kant, Bergson, Brunschvicg, Heidegger, Wittgenstein); – Science et naturalisme (Aristote, Mach, Bolzano, Husserl, Quine); – Science, histoire et société (Comte, Durkheim, l’École de Francfort, Bachelard, Canguilhem, Foucault, logique de la science et révolutions scientifiques). M.-M. V.
Titre de couverture : "Copernic et la révolution copernicienne". – Le titre de couverture est celui de la thèse de cet auteur. – Il est peu de découvertes scientifiques qui aient suscité autant de fascination et de commentaires que celle de Copernic : la Terre n'est pas située au centre de l'univers et elle est en mouvement autour du Soleil. S'interrogeant sur les raisons de cette postérité exceptionnelle qui vit Copernic devenir un paradigme philosophique, Jean-Jacques Szczeciniarz analyse les relations entre ce que l'on appelle la révolution copernicienne et la réalité des résultats acquis par Copernic, et propose un parcours détaillé des textes de l'astronome. On y voit se dessiner un itinéraire jalonné d'hésitations et de contradictions. Hétérogène, l'oeuvre de Copernic hésite entre l'archaïque et le nouveau : au prix d'un gigantesque effort, Copernic a tenté d'adapter ses hypothèses à l'astronomie médiévale et renaissante. Il n'en a pas moins produit une nouvelle conception, véritablement philosophique, de l'apparence. Parce que Copernic invente l'idée d'un observateur en mouvement, pris dans l'objet même qu'il étudie, la philosophie se voit dès lors contrainte de penser sur de nouvelles bases ce qu'il en est de la connaissance. Mieux encore, la révolution copernicienne nous montre que nos grandes conquêtes scientifiques passent par le renoncement aux situations privilégiées que nous croyons légitimement occuper. M.-M. V.
Outre les trois articles dépouillés, ce numéro spécial consacré aux Mathématiques présente une section dévolue aux «Analyses et comptes rendus» d’ouvrages récents, ainsi qu’une rubrique «Revue des revues» internationale. M.-M. V.
Sur le thème du Réalisme et idéalisme dans les sciences, ce numéro propose trois articles [voir dépouillement]. On trouve en outre la traditionnelle section consacrée aux «Analyses et comptes rendus» d’ouvrages récents, ainsi qu’une rubrique «Revue des revues» internationale. M.-M. V.
Le siècle qui s'achève aura été marqué par des révolutions scientifiques sans précédent dans la forme comme dans les contenus du savoir. Elles ont retenti sur l'image de la nature comme sur celle de l'homme, brisant les portraits désormais obsolètes qu'en avaient brossés la science et la philosophie classiques. Après Einstein, de Broglie ou Schrödinger, comme après Heisenberg, Dirac ou Feynman, on ne pense plus tout à fait comme avant. Et il en va de même après Poincaré, Hadamard ou Kolmogorov. – Trois grandes révolutions physiques seront ici étudiées en détail : la théorie de la relativité (restreinte et générale) ; la mécanique quantique (et ses différentes interprétations) ; la théorie du chaos déterministe (sa préhistoire comme ses applications). Toutes trois contribuent en effet à modifier les réponses que l'on peut apporter aux grandes questions métaphysiques et à esquisser un paysage philosophique nouveau. Dans la tradition de l'épistémologie française, ce livre entend conférer aux faits les plus saillants de la physique du XXe siècle une réelle dignité philosophique : on ne pourra plus désormais oublier la forme quadratique de Lorentz (nouvel absolu), l'équation symétrisée de Dirac (et l'univers d'antimatière qui s'en déduit), la très belle fonction de Lyapounov (et la nouvelle définition de la stabilité qui en résulte) ou encore le célèbre billard de Sinaï (qui, à lui seul, précipite la raison pratique dans un conflit sans fin). De cette immersion dans la physique du XXe siècle, les traditionnelles questions kantiennes sortent gauchies et déplacées. Une nouvelle image du monde surgit que le philosophe se doit de méditer s'il veut aller de l'avant. M.-M. V.
Le propos est ici de montrer comment l'intelligence artificielle permet de « poser différemment le problème de la preuve » : l'IA force d'abord à se demander ce qui, dans la preuve, relève d'une autoréférence ; ensuite, comment une connaissance s'expose et soulève, enfin, la question de l'instrumentalisation des connaissances et des automatismes de pensée. La preuve est à l'œuvre dans toutes les activités théoriques et pratiques. Dans la recherche scientifique, on recourt à la preuve pour faire admettre une découverte à une communauté donnée. Une preuve s'administre dans un conflit. Toute preuve apparaît ainsi comme une conséquence de la tension qui règne entre l'intérieur et l'extérieur de la science. Celle-ci se révèle essentielle à la démarche scientifique en tant que telle. L'un des intérêts majeurs de la recherche en intelligence artificielle tient à ce qu'elle permet de soumettre cette tension même à un examen approfondi. Elle mobilise à cette fin toutes les ressources de l'automatisation et de la formalisation. Ce livre, fruit de plusieurs années de recherche collective et internationale, propose les analyses qui permettent de caractériser l'activité probatoire dans l'unité de son projet et la diversité de ses manifestations. – L'ouvrage se divise en quatre parties. La première est constituée par une réflexion philosophique sur le formalisme et l'activité de preuve; la deuxième est plus particulièrement consacrée à la logique; la troisième pose les problèmes des formes d'automatisation de la preuve et déborde sur la quatrième qui traite des activités probatoires dans les sciences humaines. M.-M. V.
«L’expansion de la biologie moléculaire, la révolution des neurosciences, celle de l’Intelligence Artificielle, l’accréditation du scénario du Big bang, les développements de la physique dite du “chaos”», l’épuisement du programme bourbakiste en mathématiques... ont réveillé l’intérêt des chercheurs pour la philosophie. Cette demande nouvelle de philosophie des sciences se manifeste aujourd’hui d’autant plus vivement que les développements technologiques et industriels de plusieurs de ces lignes de recherche posent des questions “éthiques” qui engagent le sens de la vie humaine» (pp. 4-5). – L’A. propose ici un tableau aussi complet que possible de la discipline désignée en France par l’expression “philosophie des sciences”. Délibérément dénuée de toute technicité, cette présentation historique et comparative s’articule en trois temps : 1 / la constitution de la philosophie des sciences comme telle au XIXe siècle; 2 / l’expansion d’une “philosophie de la science” avec le Cercle de Vienne, dont les fondateurs annoncent une transmutation scientifique de la philosophie comme “logique appliquée”; 3 / le déploiement d’une philosophie des sciences qui forge ses catégories au contact de l’histoire effective de la pensée et du travail scientifiques. – Chap. I, Les sciences dans la philosophie; – Chap. II, Les commencements de la philosophie des sciences; – Chap. III, Le mot d’ “épistémologie”; – Chap. IV, Une philosophie conquérante : Auguste Comte; – Chap. V, Une philosophie de crise : Ernst Mach; – Chap. VI, Une philosophie scientifique ?; – Chap. VII, Wittgenstein face au positivisme logique : un malentendu; – Chap. VIII, Vienne en Amérique : de Carnap à Quine; – Chap. IX, La question de l’induction; – Chap. X, De la prédiction à la projection : Goodman; – Chap. XI, Naturaliser l’épistémologie ?; – Chap. XII, De la philosophie de la science à la science de la pensée; – Chap. XIII, Logique ou méthodologie des sciences ?; – Chap. XIV, Méthodologie raffinée : Lakatos; – Chap. XV, La méthodologie en procès : Feyerabend; – Chap. XVI, L’exigence historique : Hanson et Toulmin; – Chap. XVII, Kuhn et la tentation sociologique; – Chap. XVIII, Une tradition française; – Chap. XIX, Une épistémologie génétique : Jean Piaget; – Chap. XX, Philosophie de la biologie et philosophie biologique; – Chap. XXI, Une rencontre désormais possible; – Chap. XXII, La philosophie dans les sciences. M.-M. V.
«Dans une société en mutation accélérée où l’homme d’aujourd’hui a perdu presque tous ses repères, la question de l’unité se pose d’autant plus que l’ultra spécialisation des savoirs d’une part, et la désagrégation des liens sociaux et “politiques” en faveur de néotribalismes de l’autre amènent à une atomisation de la connaissance et de l’identité humaines». Centré sur la question de la connaissance et des conceptions du monde qu’elle véhicule implicitement, cet ouvrage collectif ouvre des pistes de réflexion qui s’organisent selon deux perspectives : – celle de l’unité de l’homme, – celle de l’unité des modes de connaissances. Si le sujet humain est unique dans ses diversités existentielles, il existe au moins un sujet épistémique qui soutient la connaissance. Mais ce sujet épistémique est-il une pure construction ou peut-on penser que lui répond une unité de l’objet de la connaissance ? Toute réponse hypothétique ne peut être ici que métadisciplinaire et d’ordre philosophique. C’est pourquoi est avancée l’idée d’une “unité différentielle”, principe de cohérence et de raison discriminante qui ne pourrait se bâtir qu’à partir de la spécificité reconnue de chacune des disciplines convoquées par rapport à ses objets d’études, à ses méthodologies propres et à son épistémologie particulière, et qui définirait les niveaux et les types de réalité ainsi unifiés. – La volonté de transdisciplinarité de la démarche se traduit dans la structuration de l’ouvrage en quatre sections où interviennent physiciens, psychologues et philosophes. I, «Une unité selon la science ?» : Edgar Gunzig, “De la cosmogenèse et du vide” ; Michel Cassé, “À la lisière de la Création” ; Marc Lachièze-Rey, “La géométrie en physique : unification par la symétrie” ; Jean-Pierre Luminet, “Les polyèdres et la forme de l’espace” ; Simon Diner, “Après la matière et l’énergie, l’information comme concept unificateur de la physique ?” ; Hervé Zwirn, “Les limites de la connaissance scientifique” ; Axel Cleeremans, “L’unité de la conscience”. – II. «Une unité selon la psyché ?» : Michèle Porte, “Séparations et unités” ; Marie-Laure Colonna, “Perspectives de l’Unus Mundus” ; Thierry Melchior, “La connaissance hypnotique”. – III. «Une unité selon le mythe ou la foi ?» : Jacques Goldberg, “Science et éthique : Rapports de la science et de la Loi juive” ; Roland Goetschel, “L’Un et le Multiple dans la Kabbale” ; Dominique Proust, “Astronomie, mathématiques, chimie et musique dans le Timée de Platon” ; Patrick Menneteau, “L’unité de la connaissance selon la vision mystique de William Blake” ; Serge Khorouji, “L’homme comme principe de l’unité dynamique et téléologique de l’être”. – IV. «Une unité selon la philosophie ?» : Lambros Couloubaritsis, “De la pratique de l’Un d’Aristote à la formation de la science moderne” ; Michel Cazenave, “Les mathématiques et l’âme chez Proclus” ; Jean-Michel Counet, “Dialectique et mathématiques chez Nicolas de Cues” ; Michel Bitbol, “L’unité organique des opérateurs de connaissance : la mécanique quantique, Kant et le Madhyamaka” ; Dominique Lambert, “Les rapports entre mathématiques et sciences : une approche du problème de l’unité des connaissances” ; Isabelle Stengers, “Hiérarchie des connaissances et écologie des pratiques de savoir ”. – Chaque communication est suivie de références et de discussions ; – Notes bas de page ; – Liste des participants. M.-M. V.
La première édition de cet ouvrage comportait deux volumes : 1. L’art de penser et de juger; 2. L’art de raisonner (Paris : Dunod, 1975), réunis ici en un seul volume pour les besoins de cette nouvelle édition révisée. – Transmise à l’Occident par Aristote, la logique classique a été pendant plus de vingt siècles l’Organon, l’instrument par excellence de toute science et la propédeutique de tout savoir. À travers l’étude des aspects historiques et philosophiques de la logique, l’ouvrage vise à donner une vue d’ensemble de ce qu’est la logique classique et des services qu’elle peut encore rendre aujourd’hui. – Tome I : Partie I, «Histoire de la logique classique» : Chap. 1, La logique grecque; Chap. 2, La logique hindoue; Chap. 3, La logique du Moyen Âge au XIXe siècle; Chap. 4, Définition et division de la logique. – Partie II, «La simple appréhension» : Chap. 5, Nature de la simple appréhension. Le concept, le terme; Chap. 6, Partition et propriétés du terme universel; Chap. 7, L’explication logique : la définition et la division. – Partie III, «Le jugement et la proposition» : Chap. 8, Nature du jugement et de la proposition; Chap. 9, Division des propositions; Chap. 10, Propriétés des propositions. – Tome II : Partie IV, «Le raisonnement» : Chap. 11, L’inférence, la déduction immédiate et le raisonnement; Chap. 12, Le syllogisme catégorique; Chap. 13, Les syllogismes composés et les syllogismes spéciaux; Chap. 14, Les syllogismes modaux; Chap. 15, Les sophismes; Chap. 16, L’induction; Chap. 17, La démonstration scientifique; Chap. 18, La classification des sciences; Chap. 19, La persuasion oratoire; Chap. 20, L’argumentation ou dispute scolastique. M.-M. V.
Approche pluridisciplinaire de l’œuvre de Poincaré (1854-1912), l’un des derniers savants à avoir fait progresser simultanément les principaux domaines des mathématiques et de la physique théorique. Il crée ainsi plusieurs branches inédites des mathématiques, comme la topologie algébrique et les systèmes dynamiques, ouvrant ainsi la voie à la théorie des fonctions de plusieurs variables complexes et à celle des développements asymptotiques. On lui doit la rénovation de la mécanique céleste et la découverte du chaos déterministe. Considéré comme l’un des pères de la relativité restreinte, il lègue aussi une pensée très féconde en philosophie des sciences. M.-M. V.
Cette édition des Œuvres complètes regroupe en un seul volume les deux ouvrages de Cavaillès publiés de son vivant : I. – Méthode axiomatique et formalisme. Essai sur le problème du fondement des mathématiques (Paris, Hermann, 1938), et II. – Remarques sur la formation de la théorie abstraite des ensembles (Paris, Hermann, 1938). Ce dernier est présenté ici dans la réédition en un seul volume qu’en a donné Hermann en 1962, sous le titre Philosophie mathématique, édition collective préfacée par Raymond Aron, qui comprend en outre la Correspondance Cantor-Dedekind (1937) et l’article posthume Transfini et continu (1947). – III. Le troisième texte est tiré d’un manuscrit rédigé par Cavaillès lors de sa détention à la prison militaire de Montpellier et au camp d’internement de Saint-Paul d’Eyjeaux. L’édition de ce manuscrit fut établie en 1946 par Georges Canguilhem et Charles Ehresmann, qui rappellent dans leur avertissement l’histoire du manuscrit et justifient le titre qu’ils lui ont donné : Sur la logique et la théorie de la science. La première édition parut en 1947 aux Presses Universitaires de France; la seconde édition, chez le même éditeur, en 1960, est précédée d’une préface de Gaston Bachelard. Cet ouvrage fut repris pour sa troisième édition en 1976 par la librairie Vrin. – IV. On trouve ensuite regroupés les articles que Cavaillès a publiés entre 1932 et 1940 (dont trois furent publiés à titre posthume de 1946 à 1949), et qui portent sur la logique, les mathématiques et la philosophie des sciences : – «Sur la deuxième définition des ensembles finis donnée par Dedekind», revue polonaise Fundamenta mathematica, t. XIX, 1932 (article non reproduit dans le présent volume); – «L’École de Vienne au congrès de Prague», Revue de Métaphysique et de Morale, n° 1, janvier 1935; – «Réflexions sur le fondement des mathématiques», Coll. Actualités scientifiques et industrielles, n° 535, Paris, Hermann, 1937; – «Logique mathématique et syllogisme», Revue philosophique, n° 3-4, mars-avril 1937; – «La pensée mathématique» (avec Albert Lautman), Bulletin de la Société française de Philosophie, séance du 4 février 1939, t. XL, 1946; – «Du collectif au pari», Revue de Métaphysique et de Morale, n° 47, 1940; – «La théorie de la science selon Bolzano», Deucalion, n° 1, 1946; – «Mathématique et formalisme», Revue internationale de philosophie, n° 8, avril 1949. – Dans In memoriam, enfin, Georges Canguilhem présente une série d’hommages : – Inauguration de l’amphithéâtre Jean-Cavaillès (9 mai 1967); – Commémoration à l’ORTF (France Culture, 28 octobre 1969); – Commémoration à la Sorbonne (Salle Cavaillès, 19 janvier 1974); – Une vie, une œuvre : 1903-1944, Jean Cavaillès, philosophe et résistant (France Culture, 27 avril 1989). M.-M. V.
Cet ouvrage clôt le célèbre Post-scriptum, œuvre la plus considérable et la dernière de l'épistémologue d'origine viennoise. – L'ouvrage présente une interprétation réaliste et de sens commun de la théorie quantique, qui doit permettre de comprendre la théorie, ce qui va de pair avec l'élimination des mystères et horreurs quantiques et la dénonciation des articles de foi, et de montrer que celle-ci est aussi objective qu'une théorie peut l'être. Cette compréhension a sa motivation propre, qui se confond avec sa fécondité : si on l'adopte, on peut alors résoudre les nombreux paradoxes qu'aura engendrés la mécanique quantique, et réduire les assertions les plus curieuses que l'on rencontre dans les écrits sur cette discipline en ce qui concerne la réalité, l'observateur, la conscience, etc., à ce qu'elles sont – du subjectivisme dont la physique n'a pas besoin. Par la même occasion, on montre que des arguments présentés en faveur de l'idéalisme, dont nombre de physiciens ont pu croire qu'ils allaient de soi, sont erronés et qu'il devient possible d'exorciser les fantômes introduits par la lecture que l'école de Copenhague fit de la théorie quantique. Ce livre s'achève sur un épilogue métaphysique, dont l'objet est l'exposition de la cosmologie des propensions, qui est elle-même une philosophie générale du mouvement et du changement profondément concordante avec la philosophie dynamique de la science ailleurs développée par Popper. Il présente un plaidoyer pour le réalisme en physique. M.-M. V.
L’Essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée, publié chez Hermann en 1908, rassemble cinq articles parus la même année dans les Annales de Philosophie Chrétienne (Paris : [s.n.], 1830-1913). – Cet ouvrage soulève des questions d’un intérêt premier : elles enrichissent un débat qui est loin d’être clos sur l’objet de la physique, les relations qu’elle entretient avec l’explication métaphysique et la valeur des méthodes utilisées pour avancer dans la connaissance.– 1, «La Science hellénique»; 2, «La Philosophie des Arabes et des Juifs»; 3, «La Scolastique chrétienne au Moyen Âge»; 4, «La renaissance avant Copernic»; 5, Copernic et Rhaeticus; 6, «De la préface d’Osiander à la réforme grégorienne du calendrier»; 7, «De la réforme grégorienne du calendrier à la condamnation de Galilée». M.-M. V.
Article original publié dans la revue Die Naturwissenschaften, Volume 23, Issue 42 / octobre 1935, pp. 718-721. Berlin / Heidelberg : Springer. [Naturwissenschaften - The Science of Nature - is Springer’s flagship multidisciplinary science journal covering all aspect of the natural sciences. The journal is dedicated to the fast publication of high-quality research covering the whole range of the biological, chemical, geological, and physical sciences. Particularly welcomed are contributions that bridge between traditionally isolated areas and attempt to increase the conceptual understanding of systems and processes that demand an interdisciplinary approach. However, this does not exclude the publication of high-quality topical articles, which will continue to be the core of the journal]. – Cet article soutient la thèse que les difficultés rencontrées par les partisans de la causalité dans le contexte de la théorie quantique n’ont rien à voir avec le principe de causalité, mais découlent au contraire du postulat selon lequel les phénomènes naturels sont indépendants de l’observateur. M.-M. V.
Cet ouvrage est issu d’un cycle de conférences données à la Commission inter-IREM «Épistémologie et histoire des mathématiques» au cours des années 1990 à 1995. Il offre un panorama de la façon dont les philosophes, parmi ceux qui ont marqué l’histoire de la réflexion, ont pensé les mathématiques. Pour des questions liées à l’économie du volume, la question des liens entre la logique moderne et les mathématiques n’est pas abordée : c’est pourquoi n’y figurent pas les noms de Boole ou de Peirce, de Frege ou de Russell. M.-M. V.
Consacrées à la philosophie de la logique et à la philosophie du langage, les contributions ici réunies n’ont pas l’ambition d’en donner une présentation complète, mais se veulent plutôt une sélection non arbitraire des questions les plus significatives soulevées par des travaux récents publiés dans les deux disciplines philosophiques concernées. – On trouve ainsi, dans la première partie, deux textes de Jacques Dubucs, consacrés respectivement au premier volume des œuvres complètes de Gödel, et à la pensée philosophique de Gödel telle qu’elle apparaît dans l’ouvrage de Hao Wang, Conversations with Kurt Gödel; – un article sur l’Arithmétique prédicative d’Edward Nelson; – sur Jean van Heijenoort et la question de l’universalité de la logique; – sur la sémantique anti-réaliste de Neil Tennant; – sur les ouvrages d’“Introduction à la logique” de P. Gochet et P. Gribomont, F. Rivenc, B. Ruyer et J. Salem. – Les comptes rendus de la seconde partie concernent tour à tour : – l’histoire de la théorie et de la philosophie du langage, dans l’ouvrage de J.-C. Pariente sur L’Analyse du langage à Port-Royal; – un choix de textes de J. Hintikka sur l’intentionnalité; – la théorie des noms propres chez Frege et Kripke; – sur la théorie de la référence directe de N. Salmon pour résoudre le “puzzle de Frege”; – la communication et la cognition selon D. Sperber et D. Wilson; – la morphogenèse du sens chez J. Petitot-Cocordat; – les “effets de sens” pragmatiques selon B. de Cornulier; – le rapport entre la représentation sémantique et le temps grammatical chez F. Nef. M.-M. V.
Leçons données au Collège de France en janvier et février 2003, sous le titre «Techniques-Sciences-Technosciences. Comment articuler les philosophies des sciences aux philosophies des techniques ?». Reproduites ici sans modification de contenu, mais enrichies de nombreuses notes et références. – Quels rapports entretiennent philosophies des sciences et philosophies des techniques ? Si chacun s’accorde aujourd’hui à les reconnaître indissociables, leur paradoxe est néanmoins de s’ignorer mutuellement. L’ouvrage interroge les raisons de cette indifférence et cherche à déterminer ce que recouvre, dès lors, la notion de “science contemporaine”, ou “technoscience”, pour la philosophie des sciences. L’hypothèse est que le courant dominant de la philosophie des sciences a relevé de la philosophie du langage. Une telle assimilation postule une conception de la science comme étant une activité essentiellement langagière et théorétique, donc aveugle à la technique. Il s’agit de scruter ce que la science “dit”, i.e. les énoncés contenus dans ses publications. En ce sens, les philosophies des sciences du XXe siècle ont été des philosophies du langage des sciences. Les philosophes des techniques, quant à eux, s’intéressent à des objets produits par l’activité humaine, à un niveau de réalité où homo faber prend le pas sur homo loquax : aujourd’hui truffés de sciences, ces “êtres techniques” inscrivent leur développement dans la recherche fondamentale et se jugent à leurs performances, indépendamment de tout commentaire verbal ou idéologique. L’A. s’attache ici «à restituer une juste notion de la technoscience, à jeter un pont entre philosophies des sciences et philosophies des techniques, et à repenser l’anthropologie philosophique dans la perspective des responsabilités éthiques et cosmiques que nos technosciences nous confèrent» (p.9). – Leçon 1, «La philosophie des sciences comme philosophie du langage» ; Leçon 2, «De la philosophie des sciences à la philosophie des techniques» ; Leçon 3, «Les limites de la philosophie des techniques et la notion de technoscience» ; Leçon 4, «Essai de philosophie dans une civilisation technoscientifique». – Notes bas de page. M.-M. V.
Comprendre le rôle économique que jouent les mathématiques est essentiel pour situer les enjeux de la formation des jeunes et des futurs ingénieurs. L'informatique a modifié les repères et déplacé l'intérêt. Peut-on pour autant rejeter les mathématiques dans l'abstrait inutile? Ce discours à la mode pourrait être une grave erreur. – Nicolas Bouleau replace les mathématiques contemporaines dans l'histoire des idées et éclaircit leurs liens avec les activités économiques d'aujourd'hui. De ce parcours ressortent deux thèses fortes : – 1) La recherche mathématique consiste à faire le travail inverse d'un ordinateur. Cette intéressante image s'appuie sur les travaux récents des logiciens; – 2) La modélisation, qui est devenue l'activité principale de l'ingénieur, permet d'utiliser les mathématiques directement, sans qu'elles soient la servante des disciplines traditionnelles. – Ce livre apporte une vision des mathématiques différente de celle rabâchée ces dernières décennies : elles apparaissent comme un langage permettant aux acteurs de la vie économique et sociale d'exprimer leurs intérêts et de représenter leur vision des problèmes dans la complexité du monde actuel, en réduisant les fossés sémantiques entre disciplines. – Sommaire : Avant-propos, Une caractérisation philosophique récente des mathématiques et ses conséquences vis à vis de l’informatique et de la modélisation. – Partie I, Fondements des mathématiques et philosophie (Regards sur le développement historique et logique : le rôle des méthodes impures et des excursions; La philosophie et les mathématiques : la lente et difficile reconnaissance de la pluralité des sens; Bilan provisoire); – Partie II, Les mathématiques pures : inventer un sens (La recherche mathématique comme déchiffrement inventif; Polysémies et dictionnaires en mathématiques; Fabrication de réel par des idées simplifiantes); – Partie III, Les mathématiques mixtes : représenter et communiquer dans les langages semi-artificiels (La modélisation, exemples; Qu'est-ce qu'un modèle ? Un récit symbolique; Remarques sur la formation des ingénieurs). – Conclusion, Modernité et post-modernité des mathématiques. M.-M. V.
Cet ouvrage entend répondre à une attente réelle de la part du monde des scientifiques, où chacun cherche des mises au point sur une science qui semble ne pas «penser», selon la formulation de Heidegger. Plutôt que de proposer une nouvelle vulgarisation scientifique «qui a par trop tendance à créer une sorte de mythologie ne cédant en rien à la cosmogonie d’Hésiode», l’A. souhaite ici mettre en perspective les différents domaines de la science – et non pas de la technique – avec un minimum d’outillage philosophique. La dimension historique n’est pas absente de cette réflexion, dans la mesure où la science se construit dans un contexte sociologique. La maturation des idées se fait au travers d’individus impliqués dans des situations précises : il en va ainsi, par exemple, de la lutte pour la vie qui sous-tend le darwinisme et qui ne saurait être dissociée de la révolution industrielle de l’Angleterre du XIXe siècle. Cette approche philosophique des sciences aborde des problématiques comme la distance entre les notions de science et de réalité, car la science est saisie du réel et réclame de la philosophie non seulement une description des mécanismes de cette saisie mais, plus radicalement, la définition du réel décrit. – On trouve : – «La science dans le monde contemporain» ; – «Le monde comme organisme» ; – «Le monde comme mécanisme» ; – «Le monde comme icône de nombres» ; – «D’où vient la science ?» ; – «La mécanique quantique et la théorie de la relativité» ; – «Le Big-Bang« ; – «Kurt Gödel et la modestie en mathématiques» ; – «La métaphysique du nombre» ; – «Le cerveau et l’ordinateur» ; – «Que dit la science de l’évolution ?» ; – «Conclusion : Qu’est-ce que la réalité ?». M.-M. V.
Texte français avec traduction anglaise en regard. – La science souffre d’une forte perte de crédit en France : son soutien politique et économique, tout comme sa réputation intellectuelle et culturelle, connaît une crise profonde dont l’origine est ici interrogée. Il semble , en effet, impossible aujourd’hui de se contenter d’attendre de la science explications et applications, sans prendre en compte ses implications pour la société. La nécessité s’impose alors d’une plus grande maîtrise de l’activité scientifique par les citoyens, ce qui exigerait une meilleure diffusion de la culture scientifique et technique. Mais l’existence même d’une telle culture est douteuse en un temps où les savoir-faire l’emportent sur les savoirs. Il s’agit donc d’abord de (re)mettre la science en culture. – «La culture scientifique : un programme et des problèmes»; «Brève chronique d’un divorce»; «Deux cultures ?»; «Sciences : les dures et les douces ?»; «Une réalité : la culture technique»; «L’isolement de la science»; «Profanes et experts»; «Réintégrer la science dans la culture ?»; «Sciences, arts et lettres»; «Partager le savoir ... ou le pouvoir ?». M.-M. V.
Ce texte a paru pour la première fois, sous forme de “mémoire”, dans la Revue de Métaphysique et de Morale, mai 1904, Centenaire de la mort de Kant (1724-1804), pp. pp. 235-308. Il a été repris comme Appendice dans Les Principes des mathématiques. Paris, Félix Alcan, 1905. Réédition : Paris, Albert Blanchard, 1980. – Kant caractérise la méthode mathématique en l’opposant à la méthode de la philosophie : la mathématique seule a des axiomes, c’est-à-dire des principe synthétiques a priori, «parce qu’elle seule peut, en construisant un concept, lier a priori et immédiatement ses prédicats dans l’intuition de son objet», alors que la philosophie ne peut avoir d’axiomes car elle ne peut pas sortir du concept pour le lier à un autre concept; la mathématique seule a des définitions car elle crée ses concepts par une synthèse arbitraire et, par suite, ses définitions sont indiscutables et ne peuvent être erronées, alors qu’en philosophie on ne peut définir stricto sensu ni les objets empiriques ni les concepts a priori, mais seulement les décrire, ce qui n’épuise pas forcément la compréhension d’un concept préalablement donné; enfin, seule la mathématique a des démonstrations proprement dites, car «on ne peut appeler démonstration qu’une preuve apodictique, en tant qu’elle est intuitive», alors que la philosophie ne peut effectuer des démonstrations sur ses concepts car il lui manque «la certitude intuitive». Cet examen consacre donc la séparation absolue de la mathématique, non seulement par rapport à la métaphysique, mais par rapport à la philosophie tout entière, et notamment la logique : en effet, cette dernière repose sur des principes analytiques, qui paraissent se réduire au principe de contradiction, et elle ne permet d’établir que des jugements analytiques. Ce sont ces différentes thèses kantiennes que L. C. examine ici d’un point de vue critique qui souligne les contradictions du système de Kant, sans «respect superstitieux» excessif. – Notes pp. 117-152; – En Annexes, Bibliogr. et Biogr. de L. C. par André Lalande, Revue de Métaphysique et de Morale, T. XXII, N° 5, 1914. M.-M. V.
The subjects treated are : – Mathematical logic, – Foundations of mathematical theory, – Category theory, – Computability theory, – Philosophy of logic and mathematics, – Foundations of physical sciences, – Interpretation of the quantum mecanics, – Foundations of biology, of psychology, of social sciences, – Justice and social change, – Rationality in social sciences, – Problems in the methodology of science, – Foundations of probability and induction, – Basic problems in linguistics, – Transformational grammar. M.-M. V.
Edited by Peter Pesic, these works show a side of Weyl deeply concerned about the nature of infinity, knowledge, and truth. Hermann Weyl (1885-1955) is one of the twentieth century's most important mathematicians, as well as a seminal figure in the development of quantum physics and general relativity. He was also an eloquent writer with a lifelong interest in the philosophical implications of the startling new scientific developments with which he was so involved. Mind and Nature is a collection of Weyl's most important general writings on philosophy, mathematics, and physics, including pieces that have never before been published in any language or translated into English, or that have long been out of print. Complete with Peter Pesic's introduction, notes, and bibliography, these writings reveal an unjustly neglected dimension of a complex and fascinating thinker. In addition, the book includes more than twenty photographs of Weyl and his family and colleagues, many of which are previously unpublished. – Included here are Weyl's exposition of his important synthesis of electromagnetism and gravitation, which Einstein at first hailed as "a first-class stroke of genius"; two little-known letters by Weyl and Einstein from 1922 that give their contrasting views on the philosophical implications of modern physics; and an essay on time that contains Weyl's argument that the past is never completed and the present is not a point. Also included are two book-length series of lectures, “The Open World” (1932) and “Mind and Nature” (1934), each a masterly exposition of Weyl's views on a range of topics from modern physics and mathematics. Finally, four retrospective essays from Weyl's last decade give his final thoughts on the interrelations among mathematics, philosophy, and physics, intertwined with reflections on the course of his life. – Introduction. – Ch 1. Electricity and Gravitation (1921); – Ch 2. Two Letters by Einstein and Weyl on a Metaphysical Question (1922); – Ch 3. Time Relations in the Cosmos, Proper Time, Lived Time, and Metaphysical Time (1927); – Ch 4. The Open World: Three Lectures on the Metaphysical Implications of Science (1932); – Ch 5. Mind and Nature (1934); – Ch 6. Address at the Princeton Bicentennial Conference (1946); – Ch 7. Man and the Foundations of Science (ca.1949); – Ch 8. The Unity of Knowledge (1954); – Ch 9. Insight and Reflection (1955). M.-M. V.
This is a re-print of a book which scholars of philosophy, mathematics, and natural science consider as one of those "classics" every one in those fields must have read and mastered. It is also of interest to social scientists, like economists, because it delves into fundamental issues with the depth of philosophical thought and the rigor of a mathematician. The book was initially published by the Princeton University Press in 1949 (thus, 60 years ago); then it was, by and large, a translation and an expansion of a previous essay : the article "Philosophie der Mathematik und Naturwissenschaft" published in 1926 as a part of R. Oldenbourg's Handbuch der Philosophie (hence, nearly 80 years ago). As Nobel Prize Frank Wilczek recalls in the Introduction, Weyl was, with Einstein and von Neumann, part of the "trinity of refugee stars" that place Princeton's Institute for Advanced Studies at the forefront of research in many a field as they embodied the grand German literary and pan-European cultural tradition and rocketed into American pragmatism. – The book is divided into two parts, dealing respectively with Mathematics and Natural Science. Even though it includes several theorems and algorithms completely new and original at the time when they were formulated (and both the book and the previous essay published), it is not a technical text written only or mostly for specialists of the two main fields (mathematics and natural science). It is for a much broader readership with its roots in the European (not solely German) literature and thought. Throughout the book , we walk into the concepts of number and continuum, of the infinite, of geometry, of space, of time, of formation of theories, of the physical picture of the world. However, Hermann Weyl reminds us that he is not holding our hands in this voyage through mathematics and science. On the contrary, we and he have as guides Decartes, Leibnitz, Hume, Kant and all the other founding fathers of pan-European culture. Also, the voyage is not toward the discovery of new math and science technicalities : the final chapter deals with law, chance and especially freedom and the last appendix with how to reconcile basic questions on the origin of life and evolution and deep beliefs, like religious beliefs. M.-M. V.
In this book, the author explores the shifting philosophical boundaries of modern medical knowledge and practice occasioned by the crisis of quality-of-care, especially in terms of the various humanistic adjustments to the biomedical model. To that end he examines the metaphysical, epistemological, and ethical boundaries of these medical models. He begins with their metaphysics, analyzing the metaphysical positions and presuppositions and ontological commitments upon which medical knowledge and practice is founded. Next, he considers the epistemological issues that face these medical models, particularly those driven by methodological procedures undertaken by epistemic agents to constitute medical knowledge and practice. Finally, he examines the axiological boundaries and the ethical implications of each model, especially in terms of the physician-patient relationship. In a concluding Epilogue, he discusses how the philosophical analysis of the humanization of modern medicine helps to address the crisis-of-care, as well as the question of “What is medicine?”. – The book’s unique features include a comprehensive coverage of the various topics in the philosophy of medicine that have emerged over the past several decades and a philosophical context for embedding bioethical discussions. – Acknowledgments. Preface.- Introduction : A philosophy of medicine ? - Part I. Metaphysics. 1. Medical worldviews. 2. Medical causation and realism. 3. Patient as body or person. 4. Disease or illness and health or wellbeing. 5. Diagnosis and therapeutics. - Part II. Epistemology. 6. Medical thinking. 7. Clinical judging and decision making. 8. Medical explanations. 9. Diagnostic knowledge. 10. Therapeutic knowledge. - Part III. Ethics. 11. Medical axiology and values. 12. Origins of bioethics and normative ethics. 13. Principlism and the future of bioethics. 14. Emotionally detached concern or empathic care. 15. Patient-physician relationships. - Epilogue : What is medicine? M.-M. V.
This volume contains a collection of articles applying methods of logic or, more generally, of mathematics to solve problems, some of which come from logic itself, others from other sciences. Its range of subjects is far from complete, but broadly representative. – The first group of papers in this volume consists of contributions to pure and applied modal logic. The problems discussed here range from the structure of lattices of normal and other modal propositional logics to modal proof theory and to the semantics of quantified modal logic. – The second group of papers deals with Many-valued logics - an extensive domain of strictly logical investigations rooting in philosophical questions concerning the nature of logical values. Logical investigations in cognitive science have successfully utilized methods and systems of belief revision, non-monotonic logic and dynamic epistemic logic. Towards Mathematical Philosophy deals with focal issues of belief revision. – The volume concludes with contributions which may be seen to belong to the field of formal epistemology, the area applying logical, probabilistic, game-theoretic and other formal methods to problems and issues in epistemology and philosophy of science, such as those concerning anti-realism, skepticism, theory comparison and theory choice, justification, sources of knowledge and learning theories. M.-M. V.
There are two main points within this book: Firstly, to make the founding and evolution of Western thought accessible to the reflective man of our day, since the spirit of the Presocratics – although it is considered to constitute a true intellectual revolution - remains unknown to the broader community and secondly to shed greater light – probably for the first time - on the scientific dimension of the Presocratics’ work, and show its timeless value. – This book is a balanced interdisciplinary philosophic-scientific presentation of the evolution of Western thought through the presocratic tradition, where the synthesis of rationality and intuition – rather than their opposition - is the key to answering all questions of science, as we now understand the them. It is a book that investigates the roots of Western science and philosophy, where probably for the first time a coherent interrelation is shown between presocratics’ thought and classical, as well as modern physical sciences. – It is addressed to the intelligent layperson as well as to the scientist of our time, who is interested in the emergence and evolution of Western thought – both scientific and philosophic. – Preface; – Introduction; – The Juncture; – Introduction to the Presocratics; – Thales; – Anaximander; – Anaximenes; – Pythagoras; – Xenophanes; – Heraclitus; – Permenides; – Empedocles; – Anaxogoras; – Democritus; – Epilogue, – [Original German edition published by Patmos/Artemis & Winkler Verlaag]. M.-M. V.
Wittgenstein and the Practice of Philosophy introduces Wittgenstein's philosophy to senior undergraduates and graduate students. Its pedagogical premise is that the best way to understand Wittgenstein's thought is to take seriously his methodological remarks. Its interpretive premise is that those methodological remarks are the natural result of Wittgenstein's rejection of his early view of the ground of value, including semantic value or meaning, as something that must lie "outside the world." This metaphysical view of meaning is replaced in his transitional writings with a kind of conventionalism, according to which meaning is made possible by the existence of grammatical conventions that are implicit in our linguistic practices. The implicit nature of these conventions makes us vulnerable to a special kind of confusion that results from lacking a clear view of the norms that underlie our linguistic practices. This special confusion is characteristic of philosophical problems, and the task of philosophy is the therapeutic one of alleviating confusion by helping us to see our grammatical norms clearly. This development of this therapeutic view of philosophy is traced from Wittgenstein's early Tractatus Logico-Philosophicus through his transitional writings and lectures to his great masterwork, Philosophical Investigations, and his final reflections on knowledge and scepticism in On Certainty. Wittgenstein's discussions of naming, family resemblances, rule-following and private language in Philosophical Investigations are all examined as instances of this sort of method, as is his discussion of knowledge in On Certainty. The book concludes by considering some objections to the viability of Wittgenstein's method and speculating on how it might be extended to a discussion of moral value to which Wittgenstein never explicitly returns. – Table of Contents: Acknowledgements; Introduction. – Chapter 1. Philosophy and Science: 1. A Foundation for the Sciences; 2. The Queen of the Sciences; 3. Philosophy as an Underlabourer to the Sciences; 4. Locke, the Underlabourer; 5. Philosophy as Logic: Russell; 6. Philosophy as Logic: The Vienna Circle; 7. Quine's Naturalism. – Chapter 2. Philosophy and Science in the Tractatus: 1. The Tractatus; 2. Facts and Propositions; 3. Analysis and Extensionality; 4. Logical Pictures; 5. Silence; 6. The Transcendental; 7. Saying and Showing; 8.Philosophy as an Activity; 9. Russell and Wittgenstein. – Chapter 3. After the Tractatus: 1. Certainty in a Time of Doubt; 2. The Demise of Logical Atomism; 3. Verification for a While; 4. Whistling in the Dark; 5. Implicit Conventions; 6. The Synopsis of Trivialities; 7. Tidying Up; 8. Lost in the City; 9. Against Explanation; 10. Illusion, Weakness, Illness, Therapy; 11. Farewell to Philosophy? – Chapter 4. Language without Essence: 1. Language-games; 2. Learning Names; 3. Analysis and Bearerless Names; 4. Proper Names; 5. Meaning and Use; 6. From Necessary Objects to Contingent Conventions; 7. The Multiplicity of Language-Games; 8. The Problem of Universals; 9. Beyond Realism and Nominalism; 10. The Family of Numbers; 11. The Voices of the Investigations. – Chapter 5. Rules and Private Language: 1. Kripke's Puzzle; 2. Kripke's "Sceptical Solution"; 3. Contra Kripke; 4. Kripke on Private Language; 5. Some Arguments against Private Language; 6. A Refutation of the Possibility of Private Language?; 7. "Robinson Crusoe"; 8. Expressivism; 9. Other Minds. – Chapter 6. Scepticism, Knowledge, and Justification: 1. Moorean Propositions and Sceptical Doubts; 2. Definitive Refutation?; 3. Reminders and Diagnoses; 4. 'I know'; 5. Doubt Requires Certainty; 6. Contextualism; 7. The Riverbed of Thought; 8. The Hard Rock of the Riverbed; 9. Back to the Tractatus? – Chapter 7. Objections and Extrapolations: 1. Farewell to Philosophy?; 2. Ordinary Language Philosophy; 3. Quietism and Pessimism; 4. Conservatism; 5. How General Is Wittgenstein's Method?; 6. Wittgenstein's Silence about Ethics; 7. Ethical Concepts and Family Resemblances; 8. Wittgenstein and Quine. M.-M. V.
Texte remanié de : Thèse de doctorat : Histoire de la philosophie : Paris 4 : 2002. – Fondée sous les auspices du père de notre modernité philosophique, Descartes, puis consolidée par des penseurs aussi importants que Leibniz, Bolzano ou Husserl, la mathesis universalis paraît représenter à elle seule l’ambitieux programme du rationalisme classique. Des philosophes tels que Husserl, Russell, Heidegger ou encore Cassirer ont, par la suite, su s’accorder sur un point : le développement de la science moderne accomplirait ce rêve dogmatique pour mener à son terme le destin de la métaphysique occidentale. En réalité, il apparaît, dans les recherches historiques, que ce concept de mathesis universalis existait bien avant Descartes, que ce dernier ne revendiquait aucune rupture et que sa propre réflexion se situait clairement dans l’héritage des Anciens. Comment alors justifier que les Anciens, avec lesquels le programme des Classiques était censé rompre, aient pu déjà se préoccuper de mathématique universelle ? Plus simplement encore, de quoi se préoccupaient ces philosophes sous ce concept ? Le regain d’intérêt pour la mathesis universalis à la fin du XIXe siècle n’a-t-il pas conduit paradoxalement à la perte du sens du problème posé ? Cette étude a pour but de suivre ces questions, de remonter à leur origine et de montrer son importance pour la philosophie en général. M.-M. V.
Claude Saliceti, médecin et philosophe, interroge ici le physicien Bernard d’Espagnat sur l’état actuel de la physique, dont les avancées considérables n’ont été possibles qu’au prix d’une rupture avec la physique dite «classique». À quels changements cette rupture nous contraint-elle en ce qui concerne des notions essentielles, telles que celles d’espace, de temps, d’objet et d’objectivité ? Quelles en sont les incidences quant à la portée de la connaissance, au rôle de la conscience, aux relations entre science et ontologie ? Sous la forme d’un dialogue articulé autour d’une cinquantaine de questions, l’ouvrage aborde ces thèmes fondamentaux, selon quatre axes principaux : – 1. Les ruptures intervenues entre physique classique et physiques relativiste et quantique (Questions 1 à 3); – 2. Au regard de ces ruptures, qu’advient-il des notions d’objet et d’objectivité (Questions 4 à 12), de celles de déterminisme et d’indéterminisme (Questions 13 à 20), de celles d’espace et de temps (Questions 21 à 25); – 3. Quelles sont les incidences de ces ruptures sur les débats philosophiques concernant la portée de la connaissance (Questions 26 à 39), le rôle qu’y jouent la conscience et la liberté de l’observateur-expérimentateur (Questions 40 à 42), la relation entre science et ontologie (Questions 43 à 45); – 4. Ces ruptures rendent-elles plausible une ontologie mieux accordée que le matérialisme aux valeurs affectives, cognitives, éthiques et esthétiques qui animent l’homme (Questions 46 à 50). – Appendice I, Inégalités de Bell et expériences du «type Aspect»; – Appendice II, Décohérence et réalité objective; – Appendice III, Mise en question expérimentale des rapports entre la causalité et le temps. M.-M. V.
«Épicentre d’un phénomène qui la dépasse, la biologie connaît actuellement une révolution métabiologique qui la propulse aux avant-postes d’une réflexion affectant aussi bien notre conception du Vivant que le sens et les représentations de la Vie humaine. [...] Bref, les temps sont mûrs pour une véritable interdisciplinarité métabiologique, une clarification épistémologique mais aussi une discussion collégiale des sciences humaines et des sciences de la nature et un accomplissement philosophique de la révolution copernicienne qu’il nous est donné de Vivre à partir de son épicentre biologique» (p. 16). – Les recherches contemporaines sur l’auto-effacement cellulaire – sur l’«apoptose» et la Mort cellulaire «programmée» – permettent d’aborder ces questions en détail. Elles supposent, avec l’équivocité des phénomènes Vitaux, une dialectique Vie-Mort dont l’issue n’est nullement acquise d’avance. Elles invitent plutôt à repenser le sens même de la conservation, incorporant y compris en ses forces les plus Vives quelque chose comme l’a-Mort. En définitive, les concepts issus de la recherche en biologie cellulaire et l’interprétation épistémologique et philosophique qu’il est possible d’en donner ne concernent pas exclusivement des processus et des entités cellulaires. Notre Vie déployée dans la connaissance, dans l’art ou dans l’amour de la Vie jusque dans la Mort, répond, elle aussi, d’une telle équivocité. – I. Métabios : La négation vive; Le nouveau monde; La nouvelle définition de la vie; – II. Bios : La dialectique Vie-Mort; – III. Macrobios : Notre Vie; Ma Vie, quatre tableaux mythologiques. M.-M. V.
Cf dépouillement des articles. M.-M. V.
Linguistique et philosophie logique du langage : deux traditions de pensée que bien des choses opposent. La première, plutôt mentaliste, est orientée vers l'étude de la syntaxe ; la seconde, plus préoccupée de sémantique, cherche volontiers le sens dans les conditions de vérité des phrases. Ce portrait n'est pas faux, mais incomplet : entre logique et linguistique, les relations n'ont pas été, ne sont pas, que d'opposition. Cet ouvrage propose une sorte d'histoire conceptuelle des interactions fécondes entre ces deux disciplines au cours du XXe siècle. – La première partie, consacrée à la notion de catégorie sémantique et/ou syntaxique, raconte comment les théories a priori de la signification (Husserl, Frege Russell) ont progressivement donné lieu au programme des grammaires catégorielles, d'inspiration plus descriptive et empirique. – La deuxième partie traite d'un autre épisode, datant des années 50-70, et lié à la naissance des grammaires génératives : celui au cours duquel l'opposition entre l'autonomie de la syntaxe, thèse avancée par Chomsky, et l'idée de la priorité conceptuelle de la sémantique, soutenue par des logicien: comme Montague, vient au premier plan. – Enfin, la troisième partie traite des recherches contemporaines concernant l'étude des expressions indéfinies et des relations anaphoriques qu'elles soutiennent, thème où ses dessinent des convergences nouvelles entre analyse logique et linguistique : la compréhension des rapports entre généralité et référence dans les langages naturels y gagnera certainement en finesse et en adéquation empirique. – Sommaire : – I. Catégories, types, grammaires; – II. Syntaxe et sémantique; – III. Généralité et référence. M.-M. V.
Issu des secondes conférences Pierre Duhem de la Société de Philosophie des Sciences (SPS), ce volume rassemble deux textes originaux consacrés à la mécanique quantique. – S’adressant aux non-spécialistes, la contribution de Jean Bricmont (Chapitre 1, «La mécanique quantique pour non-physiciens») entend expliquer les principaux problèmes de la mécanique quantique, et discuter de façon critique les commentaires qu’elle a suscités, y compris de la part d’éminents physiciens, en utilisant un minimum de formules mathématiques. La discussion sur les fondements de la mécanique quantique n’a pas un caractère purement «philosophique» : des énoncés précis peuvent être avancés et être testés expérimentalement, des théorèmes peuvent être démontrés, et ce sont ces aspects-là de la discussion qui sont envisagés ici. Suit une partie consacrée aux «Questions et réponses» où Soazig Le Bihan, philosophe de la physique, et Jan Lacki, physicien, discutent respectivement la conférence de Jean Bricmont. – L’analyse développée par Hervé Zwirn (Chapitre 2, «Théorie de la décision et formalisme quantique») ne porte pas, quant à elle, sur les fondements de la mécanique quantique, mais propose d’en exporter le formalisme pour l’appliquer au champ de la théorie de la décision. Dans l’hypothèse où les préférences d’un agent sont non seulement incertaines, mais même initialement indéterminées (au sens quantique du terme), l’incertitude sur ses préférences n’est pas due à une information incomplète, elle tient à une indétermination essentielle, ensuite résolue par le processus de décision. Il s’agit alors de construire un modèle mobilisant partiellement le formalisme quantique pour décrire cette situation d’incertitude initiale et les décisions qu’elle rend possibles. Sont interrogées les conséquences épistémologiques auxquelles conduit cette application du formalisme quantique aux postulats de rationalité véhiculés par la théorie de la décision dans sa forme standard. Bernard d’Espagnat (physicien) et Bernard Walliser (économiste) animent à leur tour le débat en questionnant Hervé Zwirn sur le contenu de son exposé. M.-M. V.
Décrite et analysée par les sciences, modelée par les techniques, examinée dans les représentations qu’elle suscite par les philosophie, objet de savoirs populaires et source d’affects et de croyances, la nature apparaît comme une notion malléable et protéiforme, un prisme qui révèle l’hétérogénéité des recherches sur le naturel, ou «l’originaire». Notion «molle» (ainsi que la qualifie François Dagognet), la nature n’est pas pour autant une notion inconsistante. – Réunissant les onze contributions données lors d’une journée d’étude organisée à l’Université Jean-Moulin de Lyon III en 2004, le présent ouvrage met à l’épreuve la consistance de la nature en en faisant le terrain hétérogène mais commun de multiples traditions de recherche : histoire de la philosophie, histoire des techniques, philosophie des sciences et de la connaissance, éthique. M.-M. V.
Proche collègue d'Einstein à l'université de Princeton après la Seconde Guerre mondiale, David Bohm allait lui-même devenir l'un des grands physiciens du XXe siècle. A l'époque du maccarthysme, il fut persécuté pour ses opinions politiques et quitta les Etats-Unis en 1952 pour enseigner d'abord au Brésil, puis en Grande-Bretagne. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages. – Comme le montre David Bohm dans ces conférences visionnaires, la célèbre théorie de la relativité d'Albert Einstein (publiée en 1905) transforma pour toujours notre façon d'envisager le temps et l'espace, rompant définitivement avec les conceptions classiques de Newton. Cependant, pour Bohm, les implications de la théorie avaient une portée et un impact encore plus révolutionnaires. Dans cette étude qui ouvre des perspectives nouvelles, Bohm prend du recul par rapport aux détails scientifiques et théoriques et considère la relativité comme un tout unifié. Faisant appel à un large éventail d'idées, il s'inspire de la philosophie et de la psychologie du développement personnel, pour expliquer comment la notion de relativité touche au coeur de notre conception même de l'univers, que l'on soit physicien, philosophe ou totalement novice. M.-M. V.
Donner un aperçu de la multiplicité des problèmes philosophiques soulevés par la chimie est une première exigence de ce recueil (conférences inédites prononcées au cours des quinze dernières années) qui conduira à traiter non seulement de théories de la matière mais aussi du corps du chimiste, de son statut social. La deuxième exigence est d’envisager la chimie dans la longue durée de son histoire, avec une restriction d’ordre spatial : les éléments d’histoire mobilisés dans ce recueil sont bornés au cas de la France et ne prétendent en rien donner une image globale du développement de la discipline. Une dernière exigence consistera à montrer qu’une réflexion philosophique sur la chimie ne saurait faire abstraction des problèmes actuels de société auxquels sont confrontés quotidiennement les chimistes. – Partie I, Entre science et art : – «Chimique ou naturel ?», conférence donnée devant l’Union des Industries Chimiques, novembre 2004; – «Qu’est-ce que la matière aux yeux des chimistes», conférence donnée en mars 2006 à Louvain-la-Neuve, dans le cycle de conférences «Éléments d’histoire de la chimie», dir. Brigitte Van Tiggelen et Bernard Mahieu pour Memosciences; – «L’énigme du mixte», communication donnée au premier congrès de la Société de philosophie des sciences, Le Tout et les parties dans les systèmes naturels, dir. Thierry Martin, Paris : Vuibert, 2007; – «Le corps refoulé des chimistes», communication donnée à la Maison française d’Oxford, dans le cadre d’un meeting sur la thématique «Corps-Esprit-Machine», 23 mai 1997; – «Stratégie de classification», cours d’agrégation donné à l’ENS Paris en 2005. – Partie II, L’histoire et ses clichés : – «Newton et la chimie française au XVIIIe siècle», traduction actualisée d’une conférence prononcée en septembre 1998 au workshop Newton’s Legacy organisé par la Sloan Foundation à Pines Lodge, Minnesota; – «Lavoisier, disciple de Condillac», inédit; – «Lavoisier par documents et monuments. Deux cents ans de commémorations», intervention donnée au séminaire d’histoire des sciences de Claire Salomon Bayet à l’Université Paris I, en 1995; voir aussi l’article : «Between history and memory : Centennial and bicentennial images of Lavoisier», Isis, n° 87, 1996, p. 487-499; – «“Pur” et “appliqué” : une invention à dépasser», Culture technique, n° 23, «La chimie, ses industries et ses hommes», juin 1991, p. 16-31; – «Une science sous influence positiviste ?», reprise d’un article «Le positivisme fait-il obstacle au progrès scientifique ?», in : Despy-Meyer Andrée et Devriese Didier (dir.), Positivismes, Philosophie, Sociologie, Histoire, Sciences, Turnout : Brepols, 1999, p. 217-246.
Cet ouvrage réunit quinze études dont la dispersion dans des revues ou des annales de congrès rendait jusqu’alors l’accès difficile. Ces études sur la logique sont ici réparties sous trois rubriques. Dans chacune d’elles, l’ordre adopté est l’ordre chronologique. – La première rubrique, «Regards sur la logique» (Partie I), propose quatre textes concernant le développement de cette science, et tout particulièrement de la logique inductive : – 1, «Probabilité et logique de l’argumentation selon Jacques Bernoulli», Les Études philosophiques, Paris : PUF, 1967, n° 3; – 2, «Le problème de l’application de la logique inductive», conférence inédite, Aix-en-Provence, 1972; – 3, «Sur l’ouvrage de L. Aqvist et F. Guenthner : Tense Logic», Les Études philosophiques, Paris : PUF, 1981, n° 3; – 4, «Les doctrines de la vraisemblance sont-elles un substitut viable de la logique inductive ?», in Alberto Pasquinelli dir., L’Eredità di Rudolf Carnap. Epistemologia, Filosofia delle scienze, Filodofia del linguaggio. Bologna : Clueb, 1995. – La rubrique suivante, «Les formalismes logiques et la philosophie» (Partie II), constitue le cœur de l’ouvrage; elle regroupe sept études dont chacune illustre l’aide que la logique moderne peut apporter à la réflexion philosophique : – 5, «Temps, nécessité et prédétermination», Les Études philosophiques, Paris : PUF, 1973, n° 4; – 6, «L’identité des possibles», Revue de Métaphysique et de Morale, Paris : Armand Colin, 1975, n° 3; – 7, «Le nominalisme, aujourd’hui», Cahiers Fundamenta Scientiae, séminaire sur les fondements des sciences, Université Louis Pasteur, Strasbourg, n° 87, 1978; – 8, «L’argument dominateur et le temps cyclique», Les Études philosophiques, Paris : PUF, 1983, n° 3; – 9, «L’individuation, vrai ou faux problème ?», Mérites et limites des méthodes logiques en philosophie, colloque international organisé par la Fondation Singer-Polignac en juin 1984. Paris : Vrin, 1986; – 10, «La sémantique kripkéenne et les doctrines logiques de Leibniz», Cahiers du groupe de recherche sur la philosophie et le langage, n° 10, Université des sciences agricoles de Grenoble, 1989; – 11, «Les critères du progrès scientifique», conférence inédite, Université de Malaga, 1991. – La dernière rubrique, «Études variées» (Partie III), réunit quatre textes dont les trois premiers relèvent plus directement de l’histoire, et qui montrent une égale rigueur dans l’analyse : – 12, «Le rôle de l’histoire des sciences selon Duhem», Les Études philosophiques, Paris : PUF, 1967, n° 4; – 13, «L’espace selon Bergson», Revue de Métaphysique et de Morale, Paris : Armand Colin, 1980, n° 3; – 14, «De l’usurpation géométrique», Revue philosophique, n° 4, 1985; – 15, «Le rationalisme critique en sociologie», Revue européenne des sciences sociales, t. XXXVI, 1998, n° 112, p. 147-164. M.-M. V.
Faisant suite à un colloque international organisé à l’Université de Caen en 2005, qui réunissait historiens, philosophes des sciences et physiciens théoriciens réfléchissant sur l’état de leur art, les textes rassemblés dans ce volume interrogent la transformation de la question même du réalisme : à un réalisme doctrinal, unitaire et hégémonique se substituent désormais des formes de questionnement ouvert visant à cerner les différents aspects d’un réalisme problématique et fragmenté, porté par les théories physiques elles-mêmes. Les diverses contributions cherchent à éclairer ces variétés renouvelées de réalisme et analysent dans une perspective neuve certaines des thèses centrales autour desquelles s’est structuré le débat théorique entre réalisme et antiréalisme. – Les articles se répartissent en trois groupes, qui présentent respectivement : 1/ des propositions philosophiques qui esquissent des pistes possibles pour repenser ou aménager les formes contemporaines du réalisme scientifique; – 2/ des analyses historiques et philosophiques qui approfondissent l’examen de positions fondamentales ayant jalonné l’histoire de la philosophie de la physique; 3/ des textes de réflexion de physiciens théoriciens qui expliquent comment, à la lumière des développements contemporains, la question du réalisme se présente aujourd’hui, et dégagent les principales lignes d’évolution qu’il est possible d’y discerner. M.-M. V.
L’A., physicien, brosse un tableau de la science contemporaine où sont convoqués successivement le réductionnisme, le déterminisme, l’abstraction, les méthodes, les mécanismes de validation, les interactions entre observation et théorie ... La circularité de la science lui interdisant de répondre à des questions essentielles comme «Pourquoi ce monde plutôt que rien ?», c’est vers la philosophie que se tourne l’auteur : comment la métaphysique s’évade-t-elle du cercle ?, quelle connaissance autre que scientifique nous propose-t-elle ? Mais si la circularité condamne la science au silence, elle semble du même coup condamner la métaphysique au verbiage. – «Les frontières de la science» (Les sciences de la nature; Les sciences de la vie; Les sciences humaines; – «La science en marche» (Les frontières intérieures; Observations et théories; Des observations trop indirectes; L’abstraction, les mathématiques; Les tout se passe comme si; Du réductionnisme de la science; Déterminisme et libre arbitre; Une charte tacite; Quelques dysfonctions); – «Les enfants de la plage» (L’artisan; Une communication difficile; Le philistin; L’iconoclaste; L’apprenti sorcier; Science et éthique); – «Comment la science voit le monde» (Une image du monde; La circularité de la connaissance scientifique); – «Voyage chez les philosophes» (Les motifs du voyage; Mises en garde; Comment la philosophie voit la science; Quelle philosophie ?; Comment s’évader de la boucle ?; L’ordinateur, le cerveau et la pensée; Épistémologie et philosophie de la science contemporaine; Impressions de voyage). M.-M. V.
Ce volume reprend les textes d’un séminaire d’histoire et philosophie des sciences qui s’est tenu à l’université de Bourgogne, sous l’égide de la Maison des Sciences de l’Homme, durant l’année 2007. – Le propos est de s’interroger sur la place de la démarche scientifique dans la culture d’aujourd’hui, en écartant aussi bien les enthousiasmes naïfs que les craintes déraisonnées. Ce travail de réflexion indispensable met en jeu une approche nécessairement pluridisciplinaire. Il demande un examen de cas concrets, l’appel à l’approche philosophique aussi bien qu’historique. Il exige aussi sans doute un regard rétrospectif sur la naissance de la science moderne et la définition qu’elle s’est alors donnée de sa mission et de sa finalité. Pour cette raison, est reproduit en fin d’ouvrage un texte de la marquise du Châtelet : l’Avant-propos (intitulé «Présence de l’histoire») aux Institutions de physique, rédigées par Émilie du Châtelet à l’intention de son fils (texte repris de l’édition parue à Paris, chez Prault fils, en 1740). M.-M. V.
The relation between scientific knowledge and common knowledge is a relatively new philosophical problem; it emerged with the rapid development of empirical science based on mathematics and experimental methods. One of by-products of that development is scientific realism claiming that the world is such as science reveals it to us. However if the world is as science presents it, then, what is the value of common knowledge and what role does common knowledge play in human cognitive activity ? Another question is whether common knowledge precedes in any significant sense scientific knowledge, or is it merely a guide to some of our daily activities with no relation to scientific cognition ? Perhaps it is a burden which, if possible, should be discarded as it makes gain knowledge of what the world is really like difficult. Is it possible that the very question about the relation between scientific knowledge and common knowledge is for some reasons ill-formulated and has no sense whatsoever? The aim of the present book is to search for answers to those questions. M.-M. V.
First published : Annalen der Naturphilosophie (Leipzig). Vol. 14, 1921, pp. 185-186 et 199-262.
For several terms at Cambridge in 1939, Ludwig Wittgenstein lectured on the philosophical foundations of mathematics. A lecture class taught by Wittgenstein, however, hardly resembled a lecture. He sat on a chair in the middle of the room, with some of the class sitting in chairs, some on the floor. He never used notes. He paused frequently, sometimes for several minutes, while he puzzled out a problem. He often asked his listeners questions and reacted to their replies. Many meetings were largely conversation. These lectures were attended by, among others, D. A. T. Gasking, J. N. Findlay, Stephen Toulmin, Alan Turing, G. H. von Wright, R. G. Bosanquet, Norman Malcolm, Rush Rhees, and Yorick Smythies. Notes taken by these last four are the basis for the thirty-one lectures in this book. The lectures covered such topics as the nature of mathematics, the distinctions between mathematical and everyday languages, the truth of mathematical propositions, consistency and contradiction in formal systems, the logicism of Frege and Russell, Platonism, identity, negation, and necessary truth. The mathematical examples used are nearly always elementary. M.-M. V.
Without Abstract
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Les progrès les plus récents de la physique contemporaine, en particulier la convergence de la physique des particules et de la cosmologie en une authentique cosmogonie scientifique, avivent les enjeux philosophiques de l’entreprise scientifique, mais les rapports conflictuels entre physique et philosophie ne s’en trouvent pas apaisés; un fossé semble même en train de se creuser entre science et philosophie. L’œuvre du philosophe suisse Ferdinand Gonseth qui s’est attaché à élaborer une philosophie qui soit et qui puisse rester au niveau de la connaissance scientifique peut fournir une aide particulièrement adéquate à ceux qui voudraient contribuer à combler ce fossé.
En 1931, Ludwig Wittgenstein a identifié l’architecte et le critique culturel Adolf Loos comme une des dix personnes qui ont exercé la plus grande influence sur son développement intellectuel. Dans cet article est examinée l’influence de Loos sur Wittgenstein, en particulier son importance dans le projet de Wittgenstein pour la maison de sa sœur, ainsi que celle exercée sur les idées concernant la langue et l’éthique exprimées dans le Tractatus.
L’intervention sociologique dans le champ scientifique se conçoit essentiellement comme une critique des sciences humaines.
La philosophie des mathématiques est à faire, si elle est possible. L’une de ses tâches serait de répondre aux questions suivantes : – existe-t-il des fondements ?; – si oui, en quoi consistent-ils ?; – sont-ils intéressants ?; – que sont les mathématiques ?; – quelle est leur signification ?
– Rappels biographiques; – Ravaisson, une philosophie de la vie : Contexte de la publication de De l’Habitude; Ravaisson et la philosophie de la médecine dans De l’Habitude; – Un animisme, plutôt qu’un vitalisme, tiré de médecins, et qui rayonne sur toute la philosophie de Ravaisson : Ravaisson et le vocabulaire de la médecine; L’animisme de Ravaisson et sa dénonciation claire et constante du mécanisme.
Cet article traite de la transposition d’un outil philosophique vers le champ mathématique, démarche philosophique développée au XVIIe siècle par Descartes, et que l’on retrouve, plus de deux siècles après, à la fin du XIXe siècle, dans le domaine mathématique, au sein du développement de certaines théories algébriques. C’est ce point que traite Lautman dans le chapitre III de la 1ère partie de sa thèse principale pour le Doctorat, Essai sur les notions de structure et d’existence en mathématiques, qui s’intitule «La montée vers l’absolu». – Les idées dialectiques; – La démarche dialectique de la métaphysique cartésienne; – La théorie de Galois; – Conclusion.
Cet article en trois parties examine successivement : 1/ l’analyse stoïcienne du concept central d’epistèmè (la théorie de la connaissance des Stoïciens, ou leur gnoséologie); 2/ leur théorie des rapports entre la philosophie et les disciplines scientifiques spécialisées (leur épistémologie); 3/ le cas particulier de Posidonius qui explique la supériorité de la philosophie sur les mathématiques par le primat de l’éthique.
Cet article est centré sur l’idée de rapprocher le savoir médical et la philosophie politique du XVIIIe siècle. Le propos est restreint ici à la question de savoir pourquoi Diderot fait converger deux domaines du savoir apparemment éloignés l’un de l’autre. Cette convergence ne renvoie, en effet, ni à un simple tranfert de modèle ni à une vague pensée par analogie, mais à un problème commun à la pensée médicale et politique, problème que l’on pourrait énoncer de la manière suivante : «Jusqu’où faut-il laisser la nature à elle-même ?». La médecine, comme la politique, soulève ainsi la question d’un artifice rationnel et de son rapport à l’ordre naturel.
Cet article éclaire la constitution moderne du concept de nature en montrant que la position phénoméniste de Berkeley peut être conciliée avec le mécanisme dans une optique non fondationnaliste et pragmatique : l’«idéalisme» de Berkeley se retrouve finalement du côté des opérations pratiques du sens commun. – La connaissance des lois; – L’ordre de la nature.
A problem in Berkeley’s philosophy is to reconcile his phenomenalism with mechanism, this latter stating that there is more in bodies than what we perceive in them. Berkeley’s account consists in defining bodies as ordered collections of ideas, which supposes that there is an order and that this is known. This knowing is that of common sense, and is attested by a trustworthy experience. The affirmation of the homogeneity between common sense and science allows to consider the latter as a norm for knowledge, and then to secure it pragmatically on common experience, without any metaphysical foundation.
L’auteur insiste ici sur la non réciprocité de la responsabilité humaine vis-à-vis de la nature chez Hans Jonas afin de renverser en quelque sorte le point de vue précédent par l’examen de la dimension potentiellement universelle de la sollicitude : la nature est ainsi finalement posée comme objet d’un souci éthique authentique. – Science et nature : le nouveau pouvoir de l’homme; – Science et philosophie : la finalité; – Nature et philosophie : le sentiment de responsabilité.
Hans Jonas is to be considered as the first «philosopher of responsability». He states that the contemporary mission of philosophy is to reflect on science and technology. Indeed, the state of the art is now to find new answers to the problem of humanity’s impact on nature. As from now, this power characterizes relations between science and nature. Even more, and according to Hans Jonas, all scientific analysis is limited. So we must find what nature really is in itself. The new relation between nature and philosophy is to be found in the responsability imperative.
À propos du rapport entre la philosophie et les sciences, à la lumière de l’examen de l’implication d’Einstein dans la réflexion philosophique du XIXe siècle sur les fondements de la géométrie. Contre la tentation d’adopter un modèle linéaire simplifié (les mathématiques pures développent des structures possibles susceptibles d’être appliquées en physique; la physique passe en revue les structures disponibles développées par les mathématiques pures afin d’en choisir une qui soit appropriée pour représenter l’un ou l’autre des phénomènes physiques; la philosophie prend ensuite ce processus comme objet de réflexion, afin de développer ses propres doctrines en épistémologie scientifique et en philosophie des sciences), l’auteur montre que l’on est plutôt en présence d’un processus de développement essentiellement non linéaire et hautement complexe, dans lequel les mathématiques, la physique et la philosophie interagissent mutuellement, et évoluent ensuite de façon interdépendante, à chaque étape. – [Texte traduit de l’anglais par Delphine Chapuis-Schmitz].
Is there, actually, a French philosophy of technology ? If the answer may be “yes”, we can point out that such a philosophy does not have a clear beginning. Of course we must go back to René Descartes (1596–1650) to find the first formulation of such a thought and the earliest idea that technology and applied sciences are essentially tools to understand and master the world.
The celebration in 2005 of the centennial of the “miraculous year” during which Einstein produced his articles on the energy quanta, on the Brownian motion and on restricted relativity has provided an opportunity to draw up a comprehensive assessment of the contribution of 20th century physics to human knowledge. One must recognize that this contribution is impressive. Contemporary physics has made available what is known as the standard model, namely, a set of effective theories that, with the help of a finite set of adjustable parameters, lead to an acceptable agreement with all experimental or observational data on the microscopic structure of matter and on the evolution of the universe.
Physics has long been taken as the paradigm science. This was particularly the case under the logical empiricists. Physics was the only science that was worth discussing in epistemology. This is no more true and modern philosophy of science has to take all disciplines into account. Yet, it’s true that biologists or sociologists don’t wonder whether the objects they study are real. Their philosophy is a spontaneous realism which, in their mind, is not questionable. Physicists are the rare scientists wondering if scientific theories are about the world or about themselves. Physics remains the only empirical science that brings real new insights into philosophy and that is able to influence our philosophical conception of the world. Thus, the results of physics can’t be ignored when discussing the status of reality or the validity of knowledge that science provides.
The notion of “philosophy of chemistry” challenges the singular in the phrase “philosophy of science”, which is the standard term for the discipline in the English language. This linguistic peculiarity has undoubtedly favored the tacit equation science = physics that has characterized mainstream philosophy of science during the course of the 20th century. The hegemony of physics has had profound consequences that have subsequently become identifiable. One of them is the increasing gap between philosophical reflection and science in action. As Joachim Schummer has pointed out: “Had those philosophers without prejudice gone into the laboratories, then they would have stumbled on chemistry almost everywhere”. For there is a striking contrast between the philosophers’ neglect of chemistry and the quantitative data, which show that chemistry is by far the largest scientific discipline in terms of the number of publications indexed by the major journals of abstracts. Thus, philosophers have virtually ignored the major part of scientific activity choosing instead to focus on theoretical physics, which seemed more appropriate in light of the “linguistic turn”.
Cet article met en évidence deux des aspects fondamentaux des mathématiques : leur contribution à l’humanisme et leur utilité comme instrument de recherche et de travail, éclairant ainsi les rapports des mathématiques et de la philosophie et les relations avec les sciences et les techniques. M.-M. V.
Cet article se place sous le signe de l’idéalisme, sans nier pour autant les liens des mathématiques et du monde réel. M.-M. V.
La philosophie grecque a proposé une première théorie de la science, considérée comme apte à produire un savoir certain ou épistémè. Cette théorie contient un modèle de la raison de l’homme de science (la logique dite formelle) qui permet de reconnaître les raisonnements rationnels. Le principe de contradiction est le pilier central du système. Pour être vraie, une théorie scientifique doit satisfaire les conditions d’universalité, de nécessité (déterminisme) et d’intelligibilité de la cause. – La science classique a renoncé à deux de ces critères : Newton admet qu’il ne connaît pas la cause matérielle de l’attraction de deux corps à distance ; par ailleurs, l’usage des probabilités impose d’abandonner le déterminisme absolu des phénomènes. Et cependant, la science classique garde la signification aristotélicienne de la vérité. – L’invention des géométries non-euclidiennes a bouleversé notre conception de la logique : il est admis que deux axiomes contradictoires peuvent être pensés vrais simultanément. Un autre modèle de la raison émerge (les logiques dites symboliques) qui impose de redéfinir la notion de vérité : la relativité et la physique quantique sont des exemples de cette nouvelle manière de penser le monde.
Greek philosophy proposed a first theory about science, as being able to produce secure knowledge, i.e. épistémè. This theory includes a model of the way of reasoning of a man of science (the so-called formal logic) which permits him to recognize rational reasoning. The contradiction principle is the central pillar on which this system rests. In order to be true, a scientific theory must fill the conditions of universality, necessity (determinism) and intelligibility of the cause. Classical science has forsaken two of these criteria : Newton admits that he does not know the material cause of the attraction between two bodies at a distance ; on the other hand, the use of probabilities brings the scientist to renounce the absolute determinism of phenomenons. However, classical science retains the Aristotelian sense of truth. The invention of non-euclidean geometries has upset our conception of logic : it is admitted that two contradictory axioms can be simultaneously thought true. Another model of reason is emerging (the so-called symbolic logics) which makes it necessary to redefine the notion of truth : relativity and quantic physics are examples of this new way of thinking the world.
As it is common to justify classifications or whole scientific theories in a process of equilibrium in comparison with observations and their agreement with predictions, the attempt now is to justify even abstract cognitive processes in a reflective equilibrium appealing to the linguistic practice. But, contrary to the sciences, philosophy cannot invoke the confirmation of a prediction to guarantee the rationality of its practice. That is why we are again appealing to common sense in order to guarantee the reliability of philosophy. This is the reason for seeing what can be understood by “common sense”.
Comment la science peut-elle être perçue par les philosophes ? Comment a-t-on évalué sa valeur ? Comment la philosophie s’est-elle définie par rapport à la science ? Ce sont précisément les liens entre la science et la philosophie et, plus justement, entre les attributs que l’on accorde traditionnellement à la science en tant que gage et valeur de vérité et les liens qu’elle entretient avec la philosophie, qui sont au centre de cet article.
Notes de lecture autour de l’ouvrage d’Angèle Kremer-Marietti, Philosophie des sciences de la nature (Paris : Presses Universitaires de France, 1999. Coll. “L’Interrogation philosophique”. Rééd. Paris : L’Harmattan, 2007).
Sur l’ouvrage éponyme d’Angèle Kremer-Marietti, Épistémologiques, Philosophiques, Anthropologiques (Paris : L’Harmattan, 2005), cet article (précédemment paru dans les Cahiers Henri Ey, N° 25-26, Avril 2010) examine le concept de «vérité en question» et montre comment cette exigence pour la connaissance impose chez A. Kremer-Marietti une démarche à la méthodologie rigoureuse, valeur éthique de recherche assortie, selon elle, à la valeur de vérité dont elle cherche l’instance véritable.
Présentation de ce dernier ensemble thématique, consacré au couple «Énergie et philosophie». Il se présente en fait dédoublé en deux parties : – la première regroupant les chapitres qui sont davantage centrés sur l’énergétisme, – la seconde, ceux qui portent sur des aspects plus généraux des rapports entre les sciences et la philosophie.
Ce chapitre porte principalement sur un aspect de l’approche einsteinienne lié à la pensée proprement philosophique du savant. Il s’agit, en effet, de sa pensée du rapport entre les sciences, et de questions philosophiques sur la connaissance objective du monde naturel sous ses divers aspects, telles que la nécessité de respecter les domaines de validité de chaque science et leurs approches conceptuelles respectives. S’inscrivant contre tout réductionnisme des autres sciences à la physique, Einstein professe aussi un monisme philosophique radical, placé sous l’invocation de celui de Spinoza.
Pour commémorer le dixième anniversaire de la mort de Gilles Châtelet, les éditions Rue d’Ulm publient un ensemble de textes philosophiques inédits ou devenus introuvables - à la fois pendant, genèse et prolongement du volume Les Enjeux du mobile. Mathématique, physique, philosophie, paru aux éditions du Seuil en 1993. La rencontre de Châtelet avec Gilles Deleuze en 1972 aura eu une influence décisive sur son cheminement philosophique, initiant un geste de pensée dont on retrouve la présence en filigrane dans tous ses textes théoriques. Dernier penseur romantique du XXe siècle, il estimait qu’ «il y a une espèce de bouleversement propre à la philosophie qu’il est important d’avoir jeune [...] il faut avoir un rapport à la fois naïf et professionnel à la philosophie pour apprécier le frisson et l’audace du spéculatif. Novalis disait : “À qui ne plairait pas une philosophie dont le germe est un premier baiser ?”». Il faut reconnaître en Châtelet le penseur de l’individuation et de la magnification des libertés humaines, mais également un théoricien du virtuel et du diagramme. L’ouvrage se fait l’écho de son débat avec des figures contemporaines majeures : Alain Badiou, Gilles Deleuze, Roger Penrose ou René Thom. Il comprend le dernier manuscrit de l’auteur retrouvé sur sa table de travail après son suicide. – L'importante Introduction de Charles Alunni («Des enjeux du mobile à l'enchantement du virtuel – et retour» et la «Documentation et Bibliographie», établies par Catherine Paoletti, encadrent les dix-huit textes de Gilles Châtelet, ici rassemblés selon deux grandes Parties : – I. Enjeux : – 1. «Principes épistémologiques et programme de recherches». Tapuscrit inédit transcrit par Charles Alunni à la demande de Gilles Châtelet et rédigé après son intervention au laboratoire disciplinaire “Pensée des sciences” à l'ENS-Ulm le 29 février 1996; – 2. «Singularité, métaphore, diagramme». Ce texte correspond au dernier manuscrit de Gilles Châtelet; – 3. «Sur une petite phrase de Riemann». Texte initialement paru dans Analytiques (Psychanalyse-Écritures-Politiques), n° 3, mai 1979. Paris, Christian Bourgois, pp. 67-75. Son tapuscrit a été déposé par Raymond Aron à la bibliothèque du Centre Koyré; – 4. «Le potentiel démoniaque. Aspects philosophiques et physiques de la théorie de jauge». Texte initialement publié sous le titre : «Le retour de la monade. Quelques réflexions sur le calcul différentiel et la mécanique quantique», in Fundamenta Scientiae, vol. 6, n° 4, Oxford, Pergamon Press, 1985, pp. 327-345; repris dans le cadre des actes du colloque international de Cerisy-la-Salle («Jubilé» en l'honneur de René Thom, 7-17 septembre 1982), in Jean Petitot (éd.), Logos et théorie des catastrophes (à partir de l'œuvre de René Thom), Genève, Patino, 1988, pp. 199-214; – 5. «La physique mathématique comme projet. Un exemple : la “grande unification des forces». Séminaires interdisciplinaires du Collège de France, sous la dir. d’André Lichnerowicz, François Perroux et Gilbert Gadoffre. Texte publié in André Lichnerowicz, François Perroux et Gilbert Gadoffre (éd.), Projet et programmation. Paris, Maloine, 1986, pp. 21-38 ; – 6. «L’enchantement du virtuel». Exposé du 3 juin 1986 au Collège international de philosophie ; paru dans Chimère (Schizoanalyses), n° 2, été 1987, pp. 64-82 ; – 7. «Quelle philosophie pour la science d’aujourd’hui ?». Propos recueillis par Philippe Chambon et publiés sous le titre : «Quelle philosophie pour la science d’aujourd’hui ? Aux avant-postes de l’obscur», Cahier Euréka, Libération, 5 décembre 1990, p. 26 ; – 8. «La philosophie aux avant-postes de l’obscur». Revue des Deux Mondes, février 1995, pp. 130-136 ; – 9. «Mettre la main à quelle pâte ?». L’Âne, «Enquêtes et entretiens», n° 59, janvier 1995, pp. 20-24 ; – 10. «La mathématique comme geste de pensée». Entretien sur France-Culture, Les Chemins de la connaissance, «Les philosophes et les mathématiques», 3 octobre 1997 ; – 11. «La géométrie romantique comme nouvelle pratique intuitive». Publié dans Le Nombre, une hydre à n visages. Entre nombres complexes et vecteurs. Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1997, pp. 149-162. – Partie II. Figures : – 12. «Alain Badiou : le Nombre et les nombres». L’Annuaire philosophique 1989-1990. Paris, Le Seuil, 1991, pp. 117-132 ; – 13. «Gilbert Simondon (1924-1989)». In Encyclopedia Universalis, 1990, série «Vies et portraits – Les vies», p. 629 ; – 14. «L’univers de Roger Penrose. Un royaume dont le prince est un enfant». Analyse du livre de cet auteur, The Emperor’s New Mind. Concerning Computers, Minds, and the Laws of Physics (Oxford, Oxford University Press, 1989) ; – 15. «René Thom et Gilles Châtelet : dialogue impromptu». Retranscription datée du 23 mars 1995, sans aucune autre indication ; – 16. «À propos du livre de Roger Penrose : Les Ombres de l’esprit». In L’Aventure humaine, avril 1996, pp. 97-106 (version courte) ; – 17. «Autour du vrai-faux rapport d’Éric Alliez ; “De l’impossibilité de la phénoménologie”». Futur antérieur, «Politique du travail», 35-36. Paris, L’Harmattan, 1996/2, pp. 221-231 ; – 18. «Pour Deleuze, penseur du déclic». Libération, rubrique «Rebonds», 6 et 7 avril 1996. Études, tome 384, n° 4 (3844), avril 1996, pp. 493-495.
La science mathématique de la nature est l’héritière de la theoria grecque dont Galilée représente l’aboutissement. Ce glissement s’est opéré, d’après Husserl, en plusieurs étapes : – idéalisation géométrique, – mathématisation indirecte des qualités, – induction savante, – opérations aveugles de calcul. Depuis Galilée, nous croyons en un monde exact, mathématisable sans reste, mais sous lequel un monde d’idées a été glissé par en-dessous, substitué au monde de l’expérience. La confusion, selon Husserl, a commencé avec l’art géométrique, la science mathématique de la nature devenant pure technique de calcul prédictif et se posant comme l’héritière abusive de la theoria grecque, qui a façonné et défini l’Europe comme entité spirituelle. Une enquête historique confirme-t-elle le récit de Husserl ? Comment, à travers ses travaux sur les nombres, sur l'espace, sur l'objectivité, Husserl en est-il arrivé à ce diagnostic ? Comment comprendre la reprise de sens - Besinnung - que propose Husserl ? – Sommaire : – La crise de l'Europe; – Les étapes de la science moderne; – La Krisis et l'histoire des sciences; – Chemins vers la Krisis; – Une autre science ?
Philosophical modeling is as old as philosophy itself; examples range from Plato's Cave and the Divided Line to Rawls's original position. What is new are the astounding computational resources now available for philosophical modeling. Although the computer cannot offer a substitute for philosophical research, it can offer an important new environment for philosophical research. – The authors present a series of exploratory examples of computer modeling, using a range of computational techniques to illuminate a variety of questions in philosophy and philosophical logic. Topics include self-reference and paradox in fuzzy logics, varieties of epistemic chaos, fractal images of formal systems, and cellular automata models in game theory. Examples in the last category include models for the evolution of generosity, possible causes and cures for discrimination, and the formal undecidability of patterns of social and biological interaction. The cross-platform CD-ROM provided with the book contains a variety of working examples, in color and often operating dynamically, embedded in a text that parallels that of the book. Source code of all major programs is included to facilitate further research. – Contents : Preface. Introduction. – 1. Chaos, Fractals, and the Semantics of Paradox; – 2. Notes on Epistemic Dynamics; – 3. Fractal Images of Formal Systems; – 4. The This Evolution of Generosity n a Hobbesian Model; – 5. Real-Valued Game Theory: Real Life, Cooperative Chaos, and Discrimination; – 6. Computation and Undecidability in the Spatialized Prisoners Dilemma. – Appendix A: Competitive Strategies Adequate for a Minsky Register Machine; – Appendix B: An Algebraic Treatment for Competitive Strategies. Afterword. Notes; Index.
This book presents an overview of Quine's entire career and philosophical development. It highlights that Quine belongs in the tradition of the Vienna circle whose doctrines are undergoing a revival of interest at the present time; and it also casts an interesting light on the debate over analyticity and the consequent problems raised in the philosophy of logic and mathematics. – This book covers W. V. Quine's philosophic career from his early radical empiricism and behaviorism through his development of a series of skeptical doctrines regarding meaning, reference, and science. It explains what problems he tried to solve and what his solutions were. Resulting ina series of highly controversial claims that have won him international fame. His work is still a center of controversy and has lead to an enormous literature of commentary. – Contents : Introduction. – Chapter I. Logic and Philosophy; – Chapter II. Semantics and Ontology; – Chapter III. From Word and Object to The Roots of Reference; – Chapter IV. Last Revisions; – Chapter V. Conclusion. – Appendix; Notes.
Scientific Essentialism defends the view that the fundamental laws of nature depend on the essential properties of the things on which they are said to operate, and are therefore not independent of them. These laws are not imposed upon the world by God, the forces of nature or anything else, but rather are immanent in the world. Ellis argues that ours is a dynamic world consisting of more or less transient objects which are constantly interacting with each other, and whose identities depend on their roles in these processes. Natural objects must behave as they do, because to do otherwise would be contrary to their natures. The laws of nature are, therefore, metaphysically necessary, and consequently, there are necessary connections between events. Brian Ellis calls for the rejection of the theory of Humean Supervenience and an implementation of a new kind of realism in philosophical analysis. – Contents : Preface; Introduction; – Part I. Concepts: 1. Concepts of scientific essentialism; – Part II. Ontology: 2. Natural kinds; 3. Powers and dispositions; – Part III. Scientific Explanation: 4. Realism and essentialism in science; 5. Essentialism in the social sciences; – Part IV. Laws of Nature: 6. Theories of laws of nature; 7. Natural necessity; – Part V. The New Essentialism: 8. The essentialist program. – Bibliography; Index.
This book, a collection of essays written by the most eminent evolutionary biologist of the twentieth century, explores biology as an autonomous science, offers insights on the history of evolutionary thought, critiques the contributions of philosophy to the science of biology, and comments on several of the major ongoing issues in evolutionary theory. Notably, Mayr explains that Darwin's theory of evolution is actually five separate theories, each with its own history, trajectory and impact. Natural selection is a separate idea from common descent, and from geographic speciation, and so on. A number of the perennial Darwinian controversies may well have been caused by the confounding of the five separate theories into a single composite. Those interested in evolutionary theory, or the philosophy and history of science will find useful ideas in this book, which should appeal to virtually anyone with a broad curiosity about biology. – Contents : Introduction; – 1. Science and sciences; – 2. The autonomy of biology; – 3. Teleology; – 4. Analysis or reductionism; – 5. Darwin's influence on modern thought; – 6. Darwin's five theories of evolution; – 7. Maturation of Darwinism; – 8. Selection; – 9. Do Thomas Kuhn's scientific revolutions take place?; – 10. Another look at the species problem; – 11. The origin of human; – 12. Are we alone in this vast universe?
Philosophy of Experimental Biology explores some central philosophical issues concerning scientific research in experimental biology, including genetics, biochemistry, molecular biology, developmental biology, neurobiology, and microbiology. It seeks to make sense of the explanatory strategies, concepts, ways of reasoning, approaches to discovery and problem solving, tools, models and experimental systems deployed by scientific life science researchers and also integrates developments in historical scholarship, in particular the New Experimentalism. It concludes that historical explanations of scientific change that are based on local laboratory practice need to be supplemented with an account of the epistemic norms and standards that are operative in science. This book should be of interest to philosophers and historians of science as well as to scientists. – Contents : Preface; Acknowledgements; – 1. Introduction; – 2. Reductionism and the nature of explanations; – 3. Discovery: solving biological problems; – 4. Scientific inference: testing hypotheses; – 5. Experimental systems: a life of their own?; – 6. Model organisms: of flies and elephants; – 7. Reference and conceptual change: out of Mendel's garden?; – 8. Developmental biology and the genetic program: explaining ontogeny; – 9. Scientific realism: in search of the truth. – Notes; Bibliography (p. 321-347); Index.
Elliott Sober is one of the leading philosophers of science and is a former winner of the Lakatos Prize, the major award in the field. This new collection of essays will appeal to a readership that extends well beyond the frontiers of the philosophy of science. Sober shows how ideas in evolutionary biology bear in significant ways on traditional problems in philosophy of mind and language, epistemology, and metaphysics. Amongst the topics addressed are psychological egoism, solipsism, and the interpretation of belief and utterance, empiricism, Ockham's razor, causality, essentialism, and scientific laws. The collection will prove invaluable to a wide range of philosophers, primarily those working in the philosophy of science, the philosophy of mind, and epistemology. – Contents : Introduction; – 1. Did evolution make us psychological egoists?; – 2. Why not solipsism?; – 3. The adaptive advantage of learning and a priori prejudice; – 4. The primacy of truth-telling and the evolution of lying; – 5. Prospects for an evolutionary ethics; – 6. Contrastive empiricism; – 7. Let's razor Ockham's razor; – 8. The principle of the common cause; – 9. Explanatory presupposition; – 10. Apportioning casual responsibility; – 11. Evolution, population thinking, and essentialism; – 12. Temporally oriented laws. – Index.
If you accept evolutionary theory, can you also believe in God? Are human beings superior to other animals, or is this just a human prejudice? Does Darwin have implications for heated issues like euthanasia and animal rights? Does evolution tell us the purpose of life, or does it imply that life has no ultimate purpose? Does evolution tell us what is morally right and wrong, or does it imply that ultimately 'nothing' is right or wrong? In this book, Steve Stewart-Williams addresses these and other fundamental philosophical questions raised by evolutionary theory and the exciting new field of evolutionary psychology. Drawing on biology, psychology and philosophy, he argues that Darwinian science supports a view of a godless universe devoid of ultimate purpose or moral structure, but that we can still live a good life and a happy life within the confines of this view. Steve Stewart-Williams explains how evolutionary thought challenges many deep-seated assumptions about God, morality, and human superiority and raises significant questions about such things as euthanasia, suicide, and the way we treat non-human animals. While it has become commonplace for many to equate Darwin's legacy with the stripping away of the moral and the good and to replace it with unpalatable 'Darwinist' alternatives that advocate amorality, nihilism, and a world where 'might makes right', Stewart-Williams carefully shows that, on the contrary, the world after Darwin remains meaningful, wondrous, and intrinsically moral. – Contents : – 1. Darwin and the big questions; – Part I. Darwin Gets Religion: – 2. Clash of the Titans; – 3. Design after Darwin; – 4. Darwin's God; – 5. God as gap filler; – 6. Darwin and the problem of evil; – 7. Wrapping up religion. – Part II. Life After Darwin: – 8. Human beings and their place in the universe; – 9. The status of human beings among the animals; – 10. Meaning of life, RIP?. – Part III. Morality Stripped of Superstition: – 11. Evolving good; – 12. Remaking morality; – 13. Uprooting the doctrine of human dignity; – 14. Evolution and the death of right and wrong.
Offering a collection of fifteen essays that deal with issues at the intersection of phenomenology, logic, and the philosophy of mathematics, this book is divided into three parts. – Part I contains a general essay on Husserl's conception of science and logic, an essay of mathematics and transcendental phenomenology, and an essay on phenomenology and modern pure geometry. – Part II is focused on Kurt Godel's interest in phenomenology. It explores Godel's ideas and also some work of Quine, Penelope Maddy and Roger Penrose. – Part III deals with elementary, constructive areas of mathematics. These are areas of mathematics that are closer to their origins in simple cognitive activities and in everyday experience. This part of the book contains essays on intuitionism, Hermann Weyl, the notion of constructive proof, Poincaré and Frege. – Contents : – Part I. Reason, Science, and Mathematics: – 1. Science as a triumph of the human spirit and science in crisis: Husserl and the Fortunes of Reason; – 2. Mathematics and transcendental phenomenology. – Part II. Kurt Godel, Phenomenology and the Philosophy of Mathematics: – 3. Kurt Godel and phenomenology; – 4. Godel's philosophical remarks on mathematics and logic; – 5. Godel's path from the incompleteness theorems (1931) to Phenomenology (1961); – 6. Godel and the intuition of concepts; – 7. Godel and Quine on meaning and mathematics; – 8. Maddy on realism in mathematics; – 9. Penrose and the view that minds are not machines. – Part III. Constructivism, Fulfilled Intentions, and Origins: – 10. Intuitionism, meaning theory and cognition; – 11. The philosophical background of Weyl's mathematical constructivism; – 12. What is a proof?; – 13. Phenomenology and mathematical knowledge; – 14. Logicism, impredicativity, formalism; – 15. The philosophy of arithmetic: Frege and Husserl. – Includes bibliographical references (p. 337-348) and index.
Hunting Causes and Using Them argues that causation is not one thing, as commonly assumed, but many. There is a huge variety of causal relations, each with different characterizing features, different methods for discovery and different uses to which it can be put. In this collection of new and previously published essays, Nancy Cartwright provides a critical survey of philosophical and economic literature on causality, with a special focus on the currently fashionable Bayes-nets and invariance methods – and it exposes a huge gap in that literature. Almost every account treats either exclusively how to hunt causes or how to use them. But where is the bridge between? It's no good knowing how to warrant a causal claim if we don't know what we can do with that claim once we have it. This book will interest philosophers, economists and social scientists. – Contents : Introduction. – Part I. Plurality in Causality: – 1. Preamble; – 2. Causation: one word, many things; – 3. Causes: warranting them and using them; – 4. Where is the theory in our 'theories' of causality?. – Part II. Case Studies: Bayes-nets and Invariance Theories: – 5. Preamble; – 6. What is wrong with Bayes-nets?; – 7. Modularity: it can - and generally does - fail; – 8. Against modularity, the causal Markov condition and any link between the two: comments on Hausman and Woodward; – 9. From metaphysics to method: comments on manipulability and the causal Markov condition; – 10. Two theorems on invariance and causality. – Part III. Causal Theories in Economics: – 11. Preamble; – 12. Probabilities and experiments; – 13. How to get causes from probabilities: Cartwright on Simon on causation; – 14. The merger of cause and strategy: Hoover on Simon on causation; – 15. The vanity of rigour in economics: theoretical models and Galilean experiments; – 16. Counterfactuals in economics: a commentary. – Includes bibliographical references (p. 262-267) and index.
Peu de domaines scientifiques ont échappé à la mode du chaos. De la biologie à la physique et à la cosmologie, les exemples sont multiples de systèmes dynamiques régis par des lois simples et déterministes, mais dont le comportement, dans certaines conditions, devient totalement imprédictible. Signalé dès la fin du XIXe siècle par Henri Poincaré, ce paradoxe apparent fixe à la fois des limites au calcul et ouvre la voie à l'analyse du désordre, du hasard et de la complexité. Le présent ouvrage se veut loin des exégèses et des spéculations superficielles : en donnant la parole aux meilleurs spécialistes du domaine, il se propose de remonter aux racines du chaos déterministe. Grâce à une approche physique et mathématique, mais aussi historique et philosophique, il éclaire de manière originale un concept clé de la science contemporaine. M.-M.V.
In this book, Ron Amundson examines 200 years of scientific views on the evolution-development relationship from the perspective of evolutionary developmental biology (evo-devo). This new perspective challenges several popular views about the history of evolutionary thought by claiming that many earlier authors made history come out right for the Evolutionary Synthesis. The book starts with a revised history of nineteenth-century evolutionary thought. It then investigates how development became irrelevant to evolution with the Evolutionary Synthesis. It concludes with an examination of the contrasts that persist between mainstream evolutionary theory and evo-devo. – Table of Contents: 1. Introduction. Part I. Darwin's Century: Beyond the Essentialism Story: 2. Systematics and the birth of the natural system; 3. The origins of morphology, the science of form; 4. Owen and Darwin, the archetype and the ancestor; 5. Evolutionary morphology: the first generation of evolutionists; 6. Interlude. – Part II. Neo-Darwin's Century: Explaining the Absence and the Reappearance of Development in Evolutionary Thought: 7. The invention of heredity; 8. Basics of the evolutionary synthesis; 9. Structuralist reactions to the synthesis; 10. The synthesis matures; 11. Recent debates and the continuing tension.
In the past century, nearly all of the biological sciences have been directly affected by discoveries and developments in genetics, a fast-evolving subject with important theoretical dimensions. In this rich and accessible book, Paul Griffiths and Karola Stotz show how the concept of the gene has evolved and diversified across the many fields that make up modern biology. By examining the molecular biology of the 'environment', they situate genetics in the developmental biology of whole organisms, and reveal how the molecular biosciences have undermined the nature/nurture distinction. Their discussion gives full weight to the revolutionary impacts of molecular biology, while rejecting 'genocentrism' and 'reductionism', and brings the topic right up to date with the philosophical implications of the most recent developments in genetics. Their book will be invaluable for those studying the philosophy of biology, genetics and other life sciences. – Table of contents : – 1. Mendel's gene; – 2. The physical gene; – 3. The behavioural gene; – 4. The reactive genome; – 5. Outside the gene; – 6. The informational gene; – 7. The evolving gene.
Although now replaced by more modern theories, classical mechanics remains a core foundational element of physical theory. From its inception, the theory of dynamics has been riddled with conceptual issues and differing philosophical interpretations and throughout its long historical development, it has shown subtle conceptual refinement. The interpretive program for the theory has also shown deep evolutionary change over time. Lawrence Sklar discusses crucial issues in the central theory from which contemporary foundational theories are derived and shows how some core issues (the nature of force, the place of absolute reference frames) have nevertheless remained deep puzzles despite the increasingly sophisticated understanding of the theory which has been acquired over time. His book will be of great interest to philosophers of science, philosophers in general and physicists concerned with foundational interpretive issues in their field. – Table of contents : Machine generated contents note: 1. Introduction; 2. The prehistory of classical dynamics; 3. The astronomical revolution; 4. Precursors to Newtonian dynamics; 5. The Newtonian synthesis; 6. Philosophical aspects of the Newtonian synthesis; 7. The history of statics; 8. The development of dynamics after Newton; 9. The ’Newtonian’ approach after Newton; 10. From virtual work to Lagrange’s equation; 11. Extremal principles; 12. Some philosophical reflections on explanation and theory; 13. Conservation principles; 14. Hamilton’s equations; 15. Canonical transformations, optical analogies and algebraic structures; 16. The search for new foundations; 17. New directions in the applications of dynamics; 18. Spacetime formulations of Newtonian dynamics; 19. Formalizations: mass and force; 20. Relationist dynamics; 21. Modes of explanation; 22. Retrospective and conclusions.
Après l'atome, le gène. Pour la seconde fois en une génération, l'humanité se croit menacée par ses propres créations. Mais alors qu'hier les scientifiques invitaient les politiques à la retenue, ce sont aujourd'hui les politiques qui demandent de la retenue aux scientifiques. Avec le même résultat, le refoulement de l'interdit : au secret défense risque de s'ajouter le travail scientifique au noir. – Le présent ouvrage s'engage dans les controverses suscitées par les biotechnologies, pour s'adresser à tous ceux que déconcertent ces nouveaux pouvoirs de l'homme sur l'homme, et qui voudraient comprendre avant de juger. Il est ainsi montré comment notre culture, d'Aristote aux écologistes, en sacralisant le naturel opposé à l'artificiel comme le bien au mal, constitue un obstacle dont il convient de se débarrasser pour juger rationnellement les nouvelles techniques biologiques. Un tel jugement doit être fondé sur les principes mêmes de la vie. François Dagognet déduit ces principes d'une analyse des maillons essentiels de la chaîne du vivant (synthèse du sucre par les plantes, structure de l'ADN – sucre porteur du message génétique – et lois de l'hérédité de Mendel). C'est à partir de ces principes, scientifiques et non plus moraux, qu'est séparé le bon grain de l'ivraie biotechnologique. S'ensuit un plaidoyer pour une politique de la vie, exposant les idées directrices d'une biopolitique visant l'intérêt général, que l'A. souhaite voir supplanter la bioéthique de comité où la confrontation des intérêts particuliers n'aboutit qu'à des compromis bancals. – I. L'obstacle naturaliste; – II. La logique de la différence; – III. La machinerie reproductrice, sa nature, ses lois; – IV. L'usine végétale; – V. La procréation artificielle. – Conclusion. M.-M. V.
There has been much attention devoted in recent years to the question of whether our moral principles can be related to our biological nature. This collection of new essays focuses on the connection between biology, in particular evolutionary biology, and foundational questions in ethics. The book asks such questions as whether humans are innately selfish, and whether there are particular facets of human nature that bear directly on social practices. The volume is organised historically beginning with Aristotle and covering such major figures as Hume and Darwin down to the present and the work of Harvard sociobiologist, E. O. Wilson. This is the first book to offer this historical perspective on the relation of biology and ethics, and has been written by some of the leading figures in the history and philosophy of science, whose work stands very much at the cutting edge of these disciplines. M.-M.V.
The Kuhnian image of science has reshaped the understanding of the scientific enterprise and human inquiry in general. The Structure of Scientific Revolutions is no doubt one of the most influential books of the 20th century. Kuhn challenges long-standing linear notions of scientific progress, arguing that transformative ideas don’t arise from the day-to-day, gradual process of experimentation and data accumulation but that the revolutions in science, those breakthrough moments that disrupt accepted thinking and offer unanticipated ideas, occur outside of “normal science,” as he called it. Kuhn describes how paradigms are created and what they contribute to scientific (disciplined) inquiry. Though Kuhn was writing when physics ruled the sciences, his ideas on how scientific revolutions bring order to the anomalies that amass over time in research experiments are still instructive in our biotech age. – Chapter I - Introduction: A Role for History; – Chapter II - The Route to Normal Science; – Chapter III - The Nature of Normal Science; – Chapter IV - Normal Science as Puzzle-solving; – Chapter V - The Priority of Paradigms; – Chapter VI - Anomaly and the Emergence of Scientific Discoveries; – Chapter VII - Crisis and the Emergence of Scientific Theories; – Chapter VIII - The Response to Crisis; – Chapter IX - The Nature and Necessity of Scientific Revolutions; – Chapter X - Revolutions as Changes of World View; – Chapter XI - The Invisibility of Revolutions; – Chapter XII - The Resolution of Revolutions; – Chapter XIII - Progress Through Revolutions. – [2nd edition : Ibid., 1970, with postscript]. M.–M. V.
The general theory of relativity (1915) was also a defining event for 20th century philosophy of science. During the decisive first ten years of the theory's existence, two main tendencies dominated its philosophical reception. It is argued that the path actually taken, which became logical empiricist philosophy of science, greatly contributed to the current impasse over scientific realism. On the other hand, new possibilities are opened in revisiting and reviving the spirit of a more sophisticated tendency, here broadly termed “transcendental idealism”, a cluster of viewpoints principally associated with Ernst Cassirer, Hermann Weyl, and Arthur Eddington. In particular, Weyl's reformulation of gravitational and electromagnetic theory within the framework of a "pure infinitesimal geometry" under the explicit inspiration of Edmund Husserl's transcendental-phenomenological idealism is traced in detail and further articulated. It is further argued that Einstein, though initially paying lip service to the emerging philosophy of logical empiricism, ended up siding de facto with the broad contours of the transcendental idealist tendency, which is also a significant progenitor of the contemporary point of view misleadingly designated "structural realism". M.-M. V.
Comment s'affranchir du cloisonnement des savoirs pour un meilleur dialogue entre philosophie et science ? Prenant en compte les changements considérables survenus depuis quelques décades dans la paysage scientifique et les progrès capitaux réalisés par la physique quantique, cet ouvrage propose une réflexion sur certaines recherches biologiques et génétiques qui ne s’interrogent pas suffisamment sur leurs présupposés, considérés comme scientifiques, alors qu’il s’agit d’une idéologie empiriste occultée à leur insu. Pour nombre de de biologistes, la vie se réduit à un assemblage de molécules étendues dans l’espace. À cette idéologie spatialisante, selon Michel Lefeuvre, il manque la prise en considération du temps. « Ce n'est plus l'expérience qu'il s'agit de fonder, mais de s'enfoncer dans les secrets de la nature elle-même, en tant que telle ». Méconnu dans la dynamique classique, le temps manifeste sa présence incontournable dans la nature, en faisant de celle-ci un système irréversible, tourné vers l'avenir, et caractérisé par une dissymétrie temporelle irréductible. Le premier chapitre de l'ouvrage (1. « Nature et système ») est fondé sur cette idée essentielle. Le temps, dans sa fusion avec l'espace, est considéré comme consubstantiel à la nature et, avec elle, auto-constructeur d'un monde en devenir. La question se pose alors de l'éventuelle finalité de ce mouvement auto-constructeur du cosmos dont l'ouvrage se propose d'interroger les ressorts (2. « La principe anthropique »). Ainsi l'homme n'est-il peut-être pas apparu par hasard dans l'évolution du cosmos. Un lien étroit, nullement accidentel, unit l'homme au cosmos « dont toute l'infrastructure des lois est faite pour qu'il soit aussi monde, c'est-à-dire totalité organisée donnée à voir ». C'est avec ce « donner à voir » qu'apparaît la cause finale que (contrairement à Kant qui la plaçait hors du temps dans la constitution de l'entendement, dans la faculté de juger réfléchissante) l'auteur ramène sur terre dans l'avènement de l'homme dans le cosmos, comme conscience de soi observante dotée de réflexion. Pour autant, nul ne peut méconnaître la place éminente que tient le hasard dans l'histoire du cosmos. Cet aspect est abordé dans le chapitre suivant (3. « Hasard et finalité ») qui s'interroge sur la nature du hasard cosmique. Le hasard serait le fait du temps, de son irréversibilité, d'un événement inaugurateur mais , en même temps que le foisonnement des espèces auquel il a donné lieu, le hasard serait aussi l'autre face d'une finalité à laquelle le temps est nécessaire pour construire des édifices moléculaires de plus en plus complexes, jusqu'à la formation du cerveau de l'homme. S'exerçant dans le cosmos, des forces à l'œuvre édifient des systèmes, puis font apparaître une géométrie, des formes. Sous leur diversité se donne à voir le véritable plan de la nature qui est de se doubler de conscience. Pour illustrer ces rapports entre « Forces et formes » (chap. 4), l'auteur utilise le concept de simulation, la mémoire individuelle greffée sur celle de l'espèce, intériorisant à sa manière les forces cosmiques spatio-temporelles. Mais décrire l'univers entier en termes de forces est insuffisant. Le monde est intimement présent à la conscience qui ne saurait être sans lui. C'est ce chassé-croisé de la conscience et du monde , leur chiasme, leur passage l'un dans l'autre que se propose d'étudier le cinquième chapitre (5. « Nature, miroir, sens »). l'instance en première personne gagne en autonomie par rapport au monde extérieur. Ce dernier conserve sa réalité physique, mais en se phénoménalisant. La conscience n'est plus la conscience animale, un bourgeonnement de la vie en prise sur l'environnement. Elle double le corps qu'elle informe en se faisant conscience de soi (6. «Phénoménalité et réalité »). En suivant l'aventure de la conscience jusqu'à son point culminant dans le langage et la pensée, c'est la question du terrain sur lequel toute la vie psychologique de l'homme s'élève qu'aborde le dernier chapitre (7. « Rupture humaine ») : le monde comme lieu de rencontre dans l'espace et le temps en tant qu'horizon de vie d'êtres empiriques que la nature a dotés d'un cerveau spécialement façonné à cet effet. – Épilogue, « Deus sive natura ». M.-M. V.
Science and its Fabrication is a sequel to the famous What is This Thing Called Science?. Chalmers is concerned to counter those who read his earlier book as supporting relativism, while continuing to argue that there are fatal problems with all attempts to present unique, ahistorical and objective standards for science. He argues that science does have its own internal rules and that it is these that are most appropriate for understanding the normal progress of science and its success in fulfilling its aims. He accepts that sociology has much to tell us about the history of science and that the links between politics and science in the modern world are too important to be ignored, but he doesn't accept what some radical sociologists have argued — that science can be understood as the result of purely external forces. Chalmers' basic position on the nature of science is quite practical, and will be more acceptable to practising scientists than most philosophers. M.-M. V.
« This book is intended for those who have no previous acquaintance with the topics of which it treats, and no more knowledge of mathematics than can be acquired at a primary school or even at Eton. It sets forth in elementary form the logical definition of number, the analysis of the notion of order, the modern doctrine of the infinite, and the theory of descriptions and classes as symbolic fictions. The more controversial and uncertain aspects of the subject are subordinated to those which can by now be regarded as acquired scientific knowledge. These are explained without the use of symbols, but in such a way as to give readers a general understanding of the methods and purposes of mathematical logic, which, it is hoped, will be of interest not only to those who wish to proceed to a more serious study of the subject, but also to that wider circle who feel a desire to know the bearings of this important modern science. » [Russell’s blurb from the original dustcover]. – Contents : – Preface. – Editor’s note. – Chapter i: The series of natural numbers; – Chapter ii: Definition of number; – Chapter iii: Finitude and mathematical induction; – Chapter iv: The definition of order; – Chapter v: Kinds of relations; – Chapter vi: Similarity of relations; – Chapter vii: Rational, real, and complex numbers; – Chapter viii: Infinite cardinal numbers; – Chapter ix: Infinite series and ordinals; – Chapter x: Limits and continuity; – Chapter xi: Limits and continuity of functions; – Chapter xii: Selections and the multiplicative axiom; – Chapter xiii: The axiom of infinity and logical types; – Chapter xiv: Incompatibility and the theory of deduction; – Chapter xv: Propositional functions; – Chapter xvi: Descriptions; – Chapter xvii: classes; – Chapter xviii: Mathematics and logic. – Index. M.-M. V.
Condamné pour ses activités pacifistes à purger une peine de six mois à la prison de Brixton en 1918, Russell y rédige son Introduction to Mathematical Philosophy, qui sera publiée l'année suivante (London : George Allen & Unwin, 1919). Cette nouvelle édition française (la première datant de 1928, traduction de George Moreau) est traduite par François Rivenc, à qui l'on doit également l'Avant-Propos (“À cette époque de pénurie de papier ...”) et un important ensemble de Notes, précédant et éclairant chacun des 18 chapitres composant l'ouvrage. – Sorte d' “état des lieux” en 1919, ce texte donne à voir les grands traits de cette philosophie des mathématiques qu'on appelle le logicisme. Pour Russell, « la logique est à la philosophie ce que la mathématique est à la physique ». Dans La Méthode scientifique en philosophie, il écrit : « Tous les problèmes dont nous avons parlé et traiterons dans la suite (c'est-à-dire ceux concernant notre connaissance du monde extérieur) peuvent se réduire, dans la mesure où ils sont spécifiquement philosophiques, à des problèmes de logique. Et ce n'est pas accidentel, étant donné que tout problème philosophique soumis à une analyse et à une clarification indispensable se trouve ou bien n'être pas philosophique du tout, ou bien être logique, dans le sens où nous employons ce terme... » Ce logicisme, avant de se tempérer sous l'effet de quelque scepticisme, constitue la ligne de départ de la réflexion philosophique russellienne sur les problèmes d'épistémologie et de philosophie des sciences. Il exige de « substituer partout où c'est possible des constructions en termes d'entités connues à des inférences sur des entités inconnues ». Ce retour à l'observable strict s'accompagne d'un usage systématique strict de la construction logique sur le plan théorique. – Chapitre I. La suite des nombres naturels; – II. La notion de nombre; – III. Le fini et l'induction mathématique; – IV. La notion d'ordre; – V. Classification des relations; – VI. La similitude entre relations; – VII. Les nombres rationnels, réels, et complexes; – VIII. Les nombres cardinaux infinis; – IX. Suites infinies et ordinaux; – X. Les notions de limite et de continuité; – XI. Les notions de limite d'une fonction et de fonction continue; – XII. Le problème du choix et l'axiome multiplicatif; – XIII. L'axiome de l'infini et la théorie des types logiques; – XIV. L'incompatibilité et la théorie de la déduction; – XV. Les fonctions propositionnelles; – XVI. Les descriptions; – XVII. Les classes; – XVIII. Logique et mathématique. M.-M. V.
Fil conducteur de cette étude, le projet d'une mathématique de l'existence ne va pas de soi. Généralement conçu plutôt comme une utopie qu'une réalité, il convient dans un :premier temps de rappeler les objections qui lui sont ordinairement opposées. Daniel Parrochia en distingue trois, particulièrement significatives : – 1. contestation par le sens commun d'un projet aliénant qui, lorsqu'il n'est pas réduit à un “jeu”, risque d'évoluer entre l'imposture et la pathologie ; – 2. défense par la littérature de son propre traitement de la vie quotidienne au sein du langage, contre les danger de la formule qui écrase les nuances, réduit la richesse expressive des langues, appauvrit la réalité ; – 3. mise en cause par l'épistémologie et la philosophie (principalement hégélienne) de la possibilité d'une “mathématique philosophique”, dont le caractère est jugé inadéquat (une science fondée sur l'exercice de l'entendement, non sur celui de la Raison) et fondamentalement “extérieur” à l'être. Dès lors, comment les mathématiques, dont le destin est de s'appliquer, peuvent-elles s'appliquer avec succès en philosophie et dans les sciences humaines ? Contre les discours réduisant les mathématiques à un simple moyen de sélection et de contrôle, ou à un simple langage au service de l'interrogation de la nature, l'ouvrage ouvre de nouvelles pistes où les mathématiques expriment leur véritable puissance : leur pouvoir d'exprimer la cohérence du monde, grâce à des modèles qui résument les situations et en révèlent l'essence. – L'ouvrage s'organise en trois parties, dont la première (« Philosophie et mathématiques de l'ordre ») développe l'idée que la métaphysique, analyse qualitative de l'être, a toujours été une sorte de topologie appliquée. L'auteur s'attache à montrer comment la mathématique moderne, dans ses aspects non numériques, a créé des modèles susceptibles de réinterpréter une part non négligeable du projet philosophique initial, tel qu'il s'est exprimé dans la philosophie expressionniste. C'est sur l'idée d'une science générale des situations que débouche l'entreprise résumante et classifiante du philosophe systématique, entreprise qui rejoint, à certains égards, celle du scientifique. La topologie en serait la forme la plus achevée, cette science devenant, avec René Thom, un outil à la fois mathématique et métaphysique d'exploration de la réalité (1. Du quantitatif au qualitatif ; 2. L'expressionnisme et ses modèles mathématiques ; 3. Topologies de l'être et science des situations ; 4. Métaphysique et promenades aléatoires). – Mais cette entreprise classificatrice qu'est la topologie se trouve entravée par des difficultés empiriques dans les sciences, et des limitations d'un caractère encore plus fondamental, à savoir des limitations de principes. La deuxième partie de cet essai (« La difficulté de classer ») est consacrée à l'examen de ces limitations, et interroge dans certains de ses fondements le rationalisme rigide de la systématicité traditionnelle. Que les sciences en général ne puissent se passer d'une étape classificatoire dans leur développement ne suffit pas, en effet, à prouver philosophiquement la légitimité absolue de l'entreprise taxinomique, et moins encore l'extension et la diffusion de la forme hiérarchique dans l'ensemble de la culture (1. Le monde arlequin ; 2. Le demi-échec des logiques du monde sensible ; 3. L'empirisme logique et la difficulté de classer ; 4. Métaclassification et complexité ; 5. Problèmes des taxinomies empiriques). – À la question de savoir s'il existe une classification naturelle des ordinaux récursifs, question taxinomique par excellence, il est impossible de répondre en général. Cette impossibilité met en pleine lumière le problème de la complexité logique et conduit à adopter une attitude pragmatique, solidaire du fait que l'univers, dans son ensemble, ne se laisse pas absolument réduire. Les conséquences de cette situation concernant l'existence seront analysées dans la troisième partie (« Mathématiques et existence »). Le terme même d'existence y est envisagé sous ses trois acceptions, – la non-appartenance ; – la non-coïncidence ou l'empiètement ; – la discontinuité, ou l'altérité radicale (hétérogénéité et fragmentation de la vie). Afin de représenter et de traduire les discontinuités et les désordres solidaires de l'existence, le projet est ici (à la différence des logiques du monde sensible qui s'étaient efforcées de constituer des classes à partir des vécus) de partir non des contenus vécus mais de la forme de leur distribution, c'est-à-dire de la discontinuité et des empiètements événementiels (1. Le projet mathématique et l'existence ; 2. Finitude et empiétements ; 3. La vie précaire ; 4. Le graphe de tous les chemins). M.-M. V.
'The twelve essays which are collected in this volume have all been previously published and are here reprinted with a very few minor alterations ...'--Preface.
Première édition qui restitue, d'après le manuscrit original du tome XXIII des Œuvres Complètes de Condillac (Paris, Imprimerie Ch. Houel, An VI, 1798), l’important texte posthume de La Langue des Calculs, où se fait jour une conjonction interdisciplinaire fondamentale entre les préoccupations tenant à la sémiotique, la logique, la linguistique, l'épistémologie, la philosophie et la pédagogie des mathématiques. La modernité doit à cette grammaire générale la première formulation d’un programme logiciste. L'étude introductive, la notice sur le texte et les notes facilitent une nouvelle lecture d'un des ouvrages les plus controversés mais aussi les plus féconds de la pensée classique. — Bibliog. ; — Variantes ; — Notes ; — Index analytique de La Langue des Calculs. – L'Introduction et les Notes sont propres à l'édition de 1981. M.-M. V.
Les pratiques et les théories de la biologie d’aujourd'hui sont principalement caractérisées par la puissance de « l’approche moléculaire » : ainsi sont créés en même temps de nouveaux chemins (intellectuels) et de nouveaux objets dont les progrès atteignent jusqu’aux fonctions supérieures du système nerveux central. L’ouvrage se veut à la fois comme l’exposé de résultats et le récit de leur genèse, désormais historique. – Trois plans successifs sont distingués qui correspondent grosso modo aux étapes de la chronologie : – I. « Le messager », c’est-à-dire les différentes formes moléculaires assurant le transport de l’information génétique ADN, ARN, protéines. Sont reconstituées les démarches intellectuelles tout spécialement (mais non exclusivement) à l’Institut Pasteur vers les années 1950, autour de Jacques Monod d'une part, André Lwoff et François Jacob d’autre part. À ce stade, la biologie moléculaire est en possession d’une théorie du code et de son expression régulière. Il va falloir « un nouvel effort de pensée » pour éclairer à partir de ces données la structure de l’organisme. – II. « L'allostérie » est née de la rencontre entre Jeffries Wyman et Monod : il s’agit de ces effets de rétro-inhibition dans lesquels la structure chimique de l’inhibition n'est pas analogue à celle du substrat. La biologie rencontre ici la sémiotique : arbitraire du signe, le sens naissant de la place du signe par rapport aux autres dans le réseau des interactions permises. D’où la discussion non encore épuisée sur la « conservation de la symétrie » ou la fécondité d’une certaine dissymétrie. – III. « Médiateurs et récepteurs », il s’agit cette fois de l’élargissement de la perspective «moléculaire» à l’explication du fonctionnement neuronal, avec notamment le rôle de l’acétylcholine dans la dynamique des synapses. Ici sont particulièrement étudiés les apports de John Eccles et de Jean-Pierre Changeux. – Tout au long de cette aventure, théorisation, expérience, milieux de haute technologie, imagination soulèvent tour à tour de nouvelles interrogations d’ordre épistémologiques. – Illustrations d’Eska Kayser. M.-M. V.
Cette plaquette réunit deux études sans lien direct : « Le hasard convergent et le principe de causalité », « Kant et le paradigme newtonien ». Les deux questions sont traitées indépendamment l’une de l’autre, la première prenant son point de départ dans les critiques récentes adressées à J. Monod, spécialement par Hans Kuhn et Wolfgang Stegmiiller, la seconde dans une situation historique mieux délimitée. — La convergence des deux études est plus « problématique », si elle n’est pas « accidentelle ». Elle s’opère en direction d’une critique kantienne des concepts scientifiques, qualifiée de « transcendentale « plutôt que de « subjective », dont l’idée peut être suggérée par la citation suivante : « Dire que la cause a lieu nécessairement signifie que le chercheur pourra découvrir les circonstances précises... formant la cause recherchée. Nous concevons donc une cause ici non pas comme un motif ou une raison, termes purement anthropologiques, mais comme une constellation de données élémentaires. Or, sous cet angle-ci, la cause n’est pas non plus une loi. Car celle-ci n’est que l’instrument humain de prévision, ... plus ou moins précis ... selon l’état avancé des sciences. La cause se voit, par conséquent, formée par les données élémentaires qui occasionnent la possibilité de projeter des lois sur la nature » (p. 87-88). M.-M. V.
Cet ouvrage collectif regroupe des contributions variées qui ont en commun, comme l’indique son titre, d’interroger la conception traditionnelle d’une science largement autonome de la société, et le rôle que la philosophie des sciences peut jouer pour faire le pont entre ces deux notions. Il s’inscrit dans la continuité du mouvement de « recontextualisation » de la science initié par les Science and Technology Studies (STS), qui a mis en évidence une double transformation : du mode de production des connaissances scientifiques d’une part, et des besoins et attentes de la société vis-à-vis des sciences d’autre part.
En ce qui concerne le premier point, l’introduction propose à la philosophie des sciences de critiquer la « rupture d’époque » thématisée dans les STS (du point de vue descriptif), voire (du point de vue normatif) d’étudier dans quelle mesure ces transformations du mode de production des connaissances scientifiques sont souhaitables (par exemple en ce qui concerne la marchandisation ou l’autonomie de la recherche). La perméabilité de la science aux valeurs sociales, politiques et culturelles constitue également un objet d’étude pour la philosophie des sciences. En ce qui concerne le deuxième point, la demande croissante d’expertise scientifique de la part de la société nécessite d’interroger le statut de l’expert et de l’expertise, ainsi que la responsabilité sociale du scientifique, ou encore la participation éventuelle des citoyens dans la gouvernance de la science. Les différents articles de cet ouvrage collectif présentent ainsi des suggestions pour le rôle que peut jouer la philosophie des sciences dans cette nouvelle relation science-société.
J. Kourany aborde le débat sur l’augmentation humaine – l’amélioration ou la transformation de l’humain par la technologie. Elle explique que le philosophe des sciences peut aider à préciser ce débat du point de vue empirique et normatif, en analysant les rapports risques/bénéfices, les valeurs invoquées et leur soubassement empirique, et en évaluant dans quelle mesure la recherche sur l’augmentation humaine est socialement responsable.
J. R. Brown s’intéresse au programme mondial d’éradication de la variole, qui constitue un exemple d’étude des relations entre science moderne et connaissances « traditionnelles ». Il montre que l’épistémologie analytique l’aborde de façon simplificatrice, car elle ne prend pas suffisamment en compte la réalité historique, et les dimensions technologique, politique et sociale de son implémentation en Inde (cas traité en particulier par l’article).
S. Ruphy critique l’idée selon laquelle l’autonomie de la science vis-à-vis de la société garantirait son utilité, épistémique comme pratique, notamment car elle garantirait son bon développement, ainsi que son impartialité. Elle examine quelles formes de limitation de l’autonomie de la science sont épistémologiquement acceptables et socialement souhaitables. Elle critique enfin les formes existantes de limitation, pour conclure en faveur d’un tournant « naturaliste » et « localiste » de la philosophie politique des sciences. S. Turner interroge la notion de « consensus » en science. Il oppose la science académique et la science « post-normale » d’après-guerre, qui n’obéit plus aux normes mertoniennes de la première. Leurs « heuristiques collectives » diffèrent : la première est étrangère à la notion de consensus, tandis que la seconde pose la question de la « compétence sur la compétence » de scientifiques amenés à intervenir au-delà de leur domaine de spécialisation. Les sciences du climat fournissent un exemple de science post-normale, orientée par le politique et visant l’obtention d’un consensus.
É. Giroux défend le maintien de la distinction médicale traditionnelle entre normal et pathologique, brouillée par la notion de (facteur de) risque, qui étend le champ du pathologique de manière indéfinie. Elle se base sur une analyse de la littérature philosophique analytique, sur une analyse historique et épistémologique du normal et du pathologique (en prenant l’exemple de l’hypertension et de l’hypercholestérolémie), et sur une analyse ontologique du concept de risque.
À travers l’exemple des mécanismes de déclenchement du cancer, R. Le Roux s’intéresse à la recherche biomédicale prétendument a-théorique (sans hypothèse), qui ne serait guidée que par le développement technologique. En étudiant les technologies existantes, les controverses entre chercheurs et l’utilisation des instruments, il montre que la technologie ne se développe pas dans un vide théorique ou un empirisme pur, mais se base sur des représentations a priori.
K. A. Peacock soutient que la (haute) technologie, ainsi que l’ingéniosité humaine, sont nécessaires pour réaliser la symbiose mutualiste préconisée par Leopold entre l’Homme et le système terrestre. Selon lui, un mode de vie durable pour l’Homme sur Terre sera forcément symbiotique, et nécessitera une haute technologie. La créativité humaine peut résoudre le problème du taux de retour énergétique et de la qualité de l’énergie nécessaires à une culture technologique non basée sur la seule énergie fossile.
J. Jebeile soutient que les manquements mis en évidence dans le rapport sur l’accident de la centrale de Fukushima sont inévitables dans un système aussi complexe qu’une centrale nucléaire. Elle montre notamment que les erreurs individuelles inévitables, le cloisonnement scientifique des individus et la non-conservation du savoir-faire accumulés dans le temps empêchent un collectif d’atteindre un contrôle épistémique optimal sur une machine nucléaire.
J.-M. Chevalier conteste la conception commune du rapport de Peirce aux sciences sociales. Il montre que Peirce a théorisé les croyances, la vérité et la logique comme intrinsèquement sociales ; qu’il s’est intéressé aux méthodes scientifiques d’analyse de la société ; et que sa théorie de la communauté s’accompagne d’une demande de justice sociale conforme à sa conception anti-utilitariste.
Ph. S.
De l'aveu même de Jean Gayon, ce « livre est de nature kaléidoscopique » (p. 2). Plutôt qu'un livre à thèse, cet ouvrage propose de découvrir la pensée de ce dernier, épistémologue français spécialisé en sciences du vivant, à travers un long entretien guidé par Victor Petit, enseignant vacataire à l'Université de technologie de Compiègne. Dans un discours qui brille par sa clarté, Jean Gayon accepte de revenir sur sa carrière académique, de sa découverte de la philosophie à la rédaction précipitée de sa thèse (pp. 34-35), de ses premiers enseignements à la poursuite de ses études en biologie, mais aussi sur la maladie qu'il dut affronter à la fin de sa vie – un cancer généralisé (pp. 472-481) – qu'il commente avec une courageuse lucidité, sans oublier enfin les personnalités intellectuelles phares du XXe siècle dans le domaine des sciences naturelles et des sciences humaines qu'il aura eu la chance de rencontrer, comme Georges Canguilhem ou encore François Dagognet, pour ne citer qu'eux. En outre, au-delà d'un seul récit autobiographique, cet épais travail (531 p.) permet au lecteur non-initié de se familiariser à la fois avec l’œuvre de ce philosophe, tout en parfaisant ses connaissances sur les grandes étapes de la pensée du vivant. Car en plus de synthétiser l'état de sa recherche, de telle sorte qu'il propose de lire ce livre « comme une préface à l'ensemble de [ses] travaux » (p. 3), la tenue de ce long entretien permet à J. Gayon d'enseigner avec pédagogie – cela est dû au caractère oral de ce livre – les grands noms qui ont amélioré la connaissance que nous avons aujourd’hui de la vie.
Après un avant-propos succinct de J. Gayon et une introduction rédigée par Victor Petit, l'ouvrage débute par un chapitre entièrement biographique, puisqu'il expose les études et le parcours professionnel de J. Gayon (pp. 17-80). C'est un réel plaisir de découvrir la vie que fut la sienne, où la réflexion philosophique et les rencontres intellectuelles auront été centrales, et de profiter du regard rétrospectif que l'auteur pose sur certains moments clés de sa vie.
Le chapitre 2 cherche à produire une « histoire et [une] philosophie des sciences » (pp. 81-113). Citant Auguste Comte, J. Gayon rappelle que la philosophie a pour projet, à l'ère positiviste, de rassembler l'ensemble des discours portant sur les sciences afin de faire apparaître des « modèles de pensée » et d'en retracer la genèse (p. 89). Il n'est pas souhaitable, contrairement à ce que défendait le projet phénoménologique et la philosophie analytique, de séparer l'horizon scientifique de l'horizon philosophique, dans la mesure où les fondements sur lesquels se sont bâties les sciences empiriques n'avaient pas été discutés. Les résultats obtenus par les sciences empiriques relèvent effectivement du champ philosophique, dans la mesure où ils permettent à la philosophie de se repositionner sur le plan de l'existence. Si, au départ, la philosophie doit s'occuper de questions métaphysiques, là où sa rigueur conceptuelle lui permet de travailler efficacement, le philosophe ne doit cependant pas ignorer les avancées que la science peut apporter à ses schémas théoriques (p. 101). Des questions comme celles concernant la nature de l'espace, du temps, de la conscience, de la liberté, etc., sont autant de questions qui furent préalablement traitées dans le champ de la métaphysique en philosophie, mais que la science, dans ses différents domaines d'étude, a ensuite repris pour y apporter une validation ou une contradiction empirique. C'est à partir de ces échanges à la croisée de la philosophie et des sciences que notre connaissance sur ces questions s'est aujourd'hui améliorée. Le travail interdisciplinaire (d'où le nom de la collection dans laquelle ce livre est édité) est de nos jours indispensable étant donné que chaque science, en tant qu'elle s'est spécialisée dans un domaine d'investigation qui lui est propre, dispose d'un regard unique pour étudier un phénomène. Chaque science est en mesure d'apporter des éléments empiriques réductibles à son programme de recherche, et c'est précisément le travail de la philosophie des sciences que celui de reprendre ces données pour ensuite élaborer un système de connaissances cohérent autour de tels ou tels phénomènes.
Dans le chapitre suivant, J. Gayon précise ce qu'est « la philosophie de la biologie » (pp. 115-178). Il explique d'emblée qu'il n'y a pas de lois en biologie, telles que le courant néopositiviste les a définies, à savoir « des énoncés de forme logique universelle et empiriquement vrais » (p. 117). L'interviewé attire notre attention sur le fait que, si l'on suivait à la lettre cette définition, nous devrions fixer au rang de lois toutes ces situations accidentelles qui sont présentes à l'observation, comme par exemple le fait de dire que « toutes les fleurs de mon jardin sont des pissenlits ». C'est pourquoi il faut ajouter, explique-t-il, que l'énoncé de la loi n'est sujet à aucune limitation spatio-temporelle. Ainsi, pour remédier à ce défaut de langue, lequel nous impose un concept inopérant, il propose de parler en terme de « modèles » plutôt que de « lois », et poursuit en affirmant que les études fournies par la biologie ne sauraient être parfaitement comprises sans les intégrer à un contexte socio-culturel réductible à l'époque où elles furent établies. « La biologie est une science massivement historique, au sens où les généralisations qu'elle dégage se révèlent quasiment toutes dépendre d'un cheminement évolutif singulier » (p. 126).
La conversation se poursuit sur le vivant et la définition qu'il convient de lui accorder. Sur ce point, J. Gayon avertit aussitôt son lecteur qu'il évite d'utiliser le concept de « vivant », un concept qui a le tort d'être trop ambigu dans sa signification. D'une manière générale, parler de vivant conduit à penser les interactions entretenues entre celui-ci et son environnement. Aussi, plutôt que de vivant, il s'agirait davantage de parler de biocénose, concept qui exprime l'ensemble des interactions que la diversité des êtres vivants partagent en un même espace écologique (le biotope). A eux deux, biocénose et biotope forment un écosystème, c'est-à-dire l'équilibre dynamique d'un milieu habité.
J. Gayon prolonge sa réflexion en insistant sur la difficulté conceptuelle qu'il y a à parler de « vivant » ou de « vie », remettant en cause l'efficacité opératoire d'une définition de la vie de nos jours. Sachant que la biologie est née au XIXe siècle et que la philosophie n'a pas attendu cette date pour réfléchir sur la vie et les définitions qu'il convenait de lui accorder, il n'existe pas aujourd'hui de représentation unifiée de ce que l'on appelle le « vivant ». Canguilhem avait déjà réalisé ce travail généalogique en dégageant trois concepts fondamentaux pour la pensée de la vie telle que la philosophie l'avait théorisée (p. 130) : Aristote en donna une vision animiste, où le fait d'être animé renvoyait à la notion métaphysique d' « âme » ; Descartes développa un discours mécaniste qui réduisit la connaissance du vivant à la connaissance des machines ; enfin, Kant, bien qu'il n'employa pas ce concept, fut le premier à parler d'organisme pour qualifier le « corps vivant » (p. 131). Dès lors, de quoi parle-t-on lorsque nous parlons de « vivant », d' « être vivant », ou encore de « vie » ? A quelle échelle se situe-t-on ? Quelle amplitude doit-on accorder à ces notions ? Avec l'essor des sciences contemporaines, notamment de la génétique, et les découvertes d'organismes microscopiques, la définition du vivant s'en est trouvée encore un peu plus brouillée.
Le chapitre 4 est entièrement consacré à l'exposition de la pensée darwinienne, de ses influences (Aristote, Newton, Linné, Lamarck, Malthus, Smith, Wallace) et de ses résonances (Spencer, Nietzsche, Bergson, Lewontin, Wilson, Dawkins). Il est habituel, note Jean Gayon, d'associer la théorie de l'évolution au darwinisme. Or Darwin ne parla que de variation et de sélection naturelle (p. 181). C'est uniquement dans la dernière édition de L'Origine des espèces que Darwin adopta la formule de « théorie de l'évolution », et c'est d'ailleurs cette formulation qui est aujourd'hui acceptée par la communauté scientifique. Après avoir passé en revue l'émergence des trois types de sélection élaborées par Darwin (sélection naturelle, sélection sexuelle et sélection artificielle), qui sont chacune des facteurs de l'évolution des organismes vivants, Jean Gayon ouvre sur la synthèse moderne qui a été faite du darwinisme.
C'est avec le développement de la génétique des populations que la synthèse des discours post-darwiniens a pu s'opérer. Cette discipline nouvelle, datant du XXe siècle, a permis de reconnaître le rôle d'autres facteurs évolutifs dans l'évolution des organismes et des populations que la seule sélection naturelle étudiée par Darwin, tels que l'usage ou le non-usage de certains organes, la mutation, la migration, certaines dérives génétiques aléatoires, etc. Reprenant ces facteurs évolutifs sous un angle mathématique, la génétique des populations cherche à observer les changements de fréquences génétiques au sein de populations données (pp. 274-275).
Le chapitre suivant porte sur la génétique, et tente d'en retracer l'histoire ainsi que les difficultés philosophiques auxquelles elle fut confrontée (pp. 299-373). Ainsi J. Gayon commence-t-il en clarifiant l'émergence de la notion d'hérédité dans le discours biologique. D'abord naturalisée et utilisée par le corps médical dès le XVIe siècle afin d'expliquer l'existence ou la non-existence de « maladies héréditaires » (p. 301), elle a ensuite été élargie après la Révolution française au domaine du droit pour parler d' « hérédité de la couronne de France », d' « hérédité des privilèges » (p. 302). Ce n'est qu'au XIXe siècle que le concept d'hérédité, comme explication biologique du vivant, sera fixé, étant entendu que la compréhension de l'hérédité comme transmission de caractères génétiques à l'échelle de populations et non à l'échelle d'individus isolés, fut tributaire des avancées que la génétique accomplit précisément à cette époque (Ibid.). Notre compréhension du vivant s'en trouva bouleversée.
Enfin, concluant ce long entretien, le chapitre 6 met en perspective « biologie et société » (pp. 375-481). La conversation débute sur l'opposition que la langue anglaise effectue entre nature et nurture. Celle-ci renvoie à l'opposition classique en français qui confronte inné et acquis, hérédité et environnement. La notion de nurture, venant du vieux français « nourriture », est assimilable au concept d'acquis et d'environnement, dans la mesure où elle désigne « toutes les influences qui, au cours de la vie d'un individu, le modifient » (p. 385). Parler de nurture revient à prendre en note l'ensemble des déterminants environnementaux que l'individu expérimente après sa naissance. En revanche, le concept de nature désigne « tout ce qui est '' inné '', et plus spécifiquement héréditaire » chez un individu, ce qui, en somme, advient avec sa conception (Ibid.). Il peut alors être renvoyé aux concepts d'inné – qui pêche par manque de précision conceptuelle, selon Jean Gayon – et d'hérédité.
On le voit, cette opposition classique chez l'être vivant entre inné et acquis, entre hérédité et environnement, entre ce qui est antérieur à sa conception, c'est-à-dire son histoire phylogénétique, sa nature, et ce qui arrive après sa naissance, sa nurture, est artificielle et ne représente pas la réalité qu'est son existence. Au contraire, l'individu est tout entier concerné par ces deux catégories, et si J. Gayon ne dit pas qu'il faut les dépasser, du moins explique-t-il qu'il faut réussir à dialoguer « entre » elles, à la lisière du constitué et du constituant pour parler comme Merleau-Ponty.
Cette perspective dialectique du mode d'existence de l'être vivant permet de comprendre que c'est au niveau des interactions qu'il entretient avec son environnement que se situe la réalité de son existence. Cette lecture interactionniste du vivant s'applique également à l'échelle génétique, de sorte qu'il est faux de croire que le gène se trouve être isolé du monde extérieur, hermétique aux influences de son environnement. Les variations génétiques résultent elles aussi des rapports dynamiques passés entre l'individu et son environnement.
Achevant cette discussion autour des liens qui réunissent biologie et société, J. Gayon traite la question de l'eugénisme, de sa genèse à sa réactualisation contemporaine lors de situations limites comme la fécondation in vitro, la procréation médicalement assistée ou encore l'avortement (p. 404). Il s'appuie sur le philosophe Philip Kitcher lorsqu'il explique que l'humanité ne peut plus faire autrement qu'intégrer l'eugénisme aux enjeux sociétaux actuels, dans la mesure où notre connaissance du génome s'est accrue de telle façon que nous sommes devenus capables aujourd'hui de modifier chez des populations futures certains caractères génétiques (p. 412). Dans cette circonstance, l'eugénisme n'est plus une possibilité éthique mais un horizon indépassable dont il faut assumer les enjeux pratiques.
G. H.
L'auteur discute dans ce chapitre la question de la traduction du langage des plantes. Le problème méthodologique pointé ici est le biais anthropocentrique par lequel nous pensons le monde végétal. Qu'il s'agisse de l'intelligence, de la conscience ou encore du langage, l'homme se compare à chaque fois aux autres vivants en prenant pour référence ses propres dimensions. Ce chapitre propose quatre traductions possibles au langage des plantes, comme autant de façon de penser une communication spécifiquement végétale : le « langage des fleurs », et non le « langage des plantes » ; la figure des « arbres parlant », notamment dans la littérature ; la communication biochimique entre plantes ; la participation des plantes au langage des choses. Il faut laisser la place à l’indicible pour saisir le langage des plantes. Or, ces quatre approches laissent la place au silence, entendu qu'elles n'imposent aucun point de vue anthropocentrée sur les plantes.
G. H.
Cherchant à préciser la définition à donner au langage des plantes, Luce Irigaray attire notre attention sur le mode d'existence du végétal et sur sa présence dans notre monde humain. Comme elle l'écrit, le monde des plantes est un « monde sans paroles ». La vie végétale s'adapte continuellement à son environnement sans qu'il lui soit nécessaire de prononcer des mots pour représenter les objets avec lesquels elle est en relation. Aucune séparation entre signifié et signifiant n'a lieu dans le monde végétal, si bien que la plante est toute entière ouverte à son milieu, car il n'y a aucune distance entre elle et les objets environnants. L'auteur conclut en rappelant la signification initiale du langage, à savoir manifester notre individualité aux autres, chose que notre sortie du monde végétal nous a fait oublier.
G. H.
Mobilisant le travail que Wittgenstein a réalisé en linguistique, ce chapitre distingue le langage des plantes, de notre langage à propos des plantes. L'auteur discute la légitimité des concepts psychologiques employés pour décrire le monde végétal, tels que l'intelligence, la conscience ou encore le savoir. A ce titre, Wittgenstein explique que l'usage des concepts dépend toujours du contexte où ils sont utilisés, ce qui rassemble nécessairement le langage et les actions de celui qui parle. L'homme semble donc condamné à ne pouvoir parler que comme un homme, tout discours généralisant sur le monde étant vain. C'est pourquoi Nancy E. Baker essaie de penser une définition du langage des plantes appropriée à notre méconnaissance du monde végétal.
G. H.
Ce chapitre décrit à l'appui d'exemples l'importance du langage dans la définition que nous nous faisons de la justice en général, et en particulier envers les plantes. S'il n'y a qu'un seul mot pour dire la justice, il existe en revanche plusieurs façon de faire la justice. Ignorant la polysémie que recouvre ce concept, nous jugeons habituellement nos rapports avec les autres en terme de « justice distributive ». Ce type de justice est réductible au mode de pensée occidental pour qui le monde est un stock d'objets mis à notre disposition dont nous pourrions user à notre convenance. Si cette justice n'est pas mauvaise en soi, l'auteur en appelle à une autre justice faisant droit à l'existence propre de chaque être vivant.
G. H.
Ce chapitre étudie le fameux « langage des fleurs » qui émergea en France au XVIIe siècle et dont les nombreux symboles cachés associés aux fleurs supposent, pour être traduits, une généalogie à la croisée de la biologie et de la littérature. Refusant d'opposer culture populaire et culture scientifique, Isabel Kranz indique que ces deux champs sont en réalité liés. En basant sa classification végétale sur les fleurs, Linné a accordé à ces dernières un surplus de sens qu'elles ne possédaient pas. De là l'idée que les fleurs seraient en mesure de transmettre une information contenue en puissance dans leurs formes et leurs couleurs.
G. H.
Patricia Vieira développe le concept de phytographia, dont les fondations se retrouve dans la notion de signatura rerum déjà théorisée par le physicien allemand Jakob Böhme, puis dans la thèse du « langage des choses » pensée par Walter Benjamin, et, plus récemment, dans la notion d' « archi-écriture » proposée par Jacques Derrida. L'idée annoncée ici est de penser la vie végétale et son inscription dans le monde comme relevant d'une ontologie graphique. Toute chose dit quelque chose aux autres par sa manière d'être dans le monde en se creusant un milieu propre dans un pli du monde, ce qui explique pourquoi la phytographie doit se situer au carrefour de la littérature sur les plantes (poésie) et de l'écriture des plantes (observation des plantes dans leur milieu).
G. H.
Cet ouvrage — à mi-chemin entre la physique et la philosophie — porte sur la flèche du temps, c’est-à-dire l’idée constatée que le temps a une direction et s’écoule toujours du passé vers le futur. L’auteur porte ici une thèse forte : nous pouvons déterminer les symétries (ou les asymétries) du temps « en lui-même » à partir des symétries (ou asymétries) temporelles des théories physiques. Sa réflexion se construit autour d’une perspective représentationnelle, selon laquelle les seules vraies symétries d’un système donné sont celles qui admettent une représentation (en tant que groupe) dans l’espace décrivant l’ensemble des états possibles de ce dit système. Cette approche permet de donner un sens mathématique précis au concept de renversement du temps, aussi bien dans les théories classiques que quantiques. La perspective représentationnelle offre dès lors une caractérisation claire d’une flèche du temps, qui se traduit par l’absence d’une représentation réversible de l’évolution temporelle dans la théorie considérée. L’auteur en tire, d’abord, une thèse négative, en ceci que la plupart des candidats comme manifestations d’une flèche du temps (la flèche radiative, de la physique statistique, cosmologie ou encore thermodynamique) ne mettent pas en évidence une asymétrie temporelle réellement fondamentale. La thèse positive, qui correspond à la proposition principale de l’ouvrage, développée sur la base de cette réfutation est qu’il y a pourtant bien une flèche du temps : celle dérivée de l’interaction électro-faible (faisant partie du Modèle Standard de la physique des particules), une théorie actuellement pensée comme fondamentale et qui n’est pas symétrique par rapport au renversement du temps. Chap. I, Une brève histoire du reversement du temps (pp. 1-20) ; Chap. II, La signification du reversement du temps (pp. 21-48); Chap. III, Le renversement du temps dans les théories physiques (pp. 50-82) ; Chap. IV, Philosophie de la symétrie (pp. 84-114) ; Chap. V, Les flèches du temps mal décochées (pp. 115-137) ; Chap. VI, L’absence d’une flèche du temps thermodynamique (pp. 139-166) ; Chap. VII, Violation de la symétrie par renversement du temps (pp. 168-191) ; Chap. VIII, Représentation de la symétrie CPT (pp. 192-217). É. L.
This book —at the interface of physics and philosophy— focuses on the arrow of time, the common notion that time has a direction and always flows from the past to the future. The author here defends a strong thesis: the symmetries (or asymmetries) of time 'itself' can be derived from the time symmetries (or asymmetries) of physical theories. His argument is based on a representation view, according to which the proper symmetries of a given system are only those which admit a representation (in the terminology of group theory) in the space describing all possible states of said system. This approach allows us to give a precise mathematical meaning to the notion of time reversal, be it in classical or quantum theory. The representation view thus provides a clear characterisation of a time arrow, which results from the absence of a reversible representation of time evolution in the theory under consideration. From this, the author first derives a negative thesis, in that most candidates for the manifestation of a time arrow (the radiation arrow, the arrow of statistical physics, the cosmological arrow or the thermodynamic arrow) do not provide compelling evidence in favour of a fundamental time asymmetry. The positive thesis derived from this refutation, which is also the main thesis of this book, is that there is nevertheless an arrow of time: that which appears in the electroweak interaction (a part of the Standard Model of particle physics), a theory currently regarded as fundamental, but asymmetric under time reversal. Chap. I, A Brief History of Time Reversal (pp. 1-20); Chap. II, What Time Reversal Means (pp. 21-48); Chap. III, Time Reversal in Physical Theory (pp. 50-82); Chap. IV, Philosophy of Symmetry (pp. 84-114); Chap. V, Arrows That Misfire (pp. 115-137); Chap. VI, There Is No Thermodynamic Arrow (pp. 139-166); Chap. VII, Time Reversal Violation (pp. 168-191); Chap. VIII, Representing CPT (pp. 192-217). É. L.