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Tractatus logico-philosophicus
Ludwig WITTGENSTEINÉditeur : Gallimard - 1972
Language, Truth and Logic
Alfred Jules AYERÉditeur : Victor Gollancz - 1936
An Introduction to Philosophical Logic
Anthony C. GRAYLINGÉditeur : Coéd. The Harvester Press Ltd. / Barnes & Noble Books - 1982
Remarques philosophiques
Ludwig WITTGENSTEINSous la direction de Rush RHEESÉditeur : Gallimard - 1996
L’Empirisme logique à la limite. Schlick, le langage et l’expérience
Sous la direction de Jean-Jacques ROSAT, Jacques BOUVERESSE, Delphine CHAPUIS-SCHMITZÉditeur : CNRS Éditions - 2006
Les Sciences et leurs langages
Sous la direction de Henri VÉRINEÉditeur : Éditions du CTHS - 2000
L’Âge de la science. Lectures philosophiques : 4. Philosophie de la logique et philosophie du langage, I
Sous la direction de Jacques BOUVERESSEÉditeur : Odile Jacob - 1991
Philosophies des mathématiques et de la modélisation. Du chercheur à l'ingénieur
Nicolas BOULEAUÉditeur : L’Harmattan - 1999
Méthodes logiques pour les sciences cognitives
Sous la direction de Jacques DUBUCS, François LEPAGEÉditeur : Hermès Science Publications - 1995
Épistémologie et cognition : Colloque de Cerisy
Sous la direction de Daniel ANDLER, Pierre JACOB, Joëlle PROUST, François RÉCANATI, Dan SPERBERÉditeur : Mardaga - 1992
Cours sur les fondements des mathématiques : Cambridge, 1939
Ludwig WITTGENSTEINSous la direction de Cora DIAMONDÉditeur : Trans-Europ-Repress - 1995
Plato's Ghost. The Modernist Transformation of Mathematics
Jeremy John GRAYÉditeur : Princeton University Press - 2008
Wittgenstein and the Practice of Philosophy
Michael HYMERSÉditeur : Broadview Press - 2010
Entre logique et langage
François RIVENC, Gabriel SANDUÉditeur : Vrin - 2009
Tractatus logico-philosophicus [Logisch-philosophische Abhandlung]
Ludwig WITTGENSTEINÉditeur : Routledge and Kegan Paul - 1922
Word and Object
Willard Van Orman QUINEÉditeur : Massachusetts Institute of Technology Press - 1960
Astronomie et géographie grecques, un vocabulaire toujours actuel
Germaine AUJACSous la direction de Henri VÉRINEDans Les Sciences et leurs langages - 2000
Le vocabulaire des sciences de la vie : langage et concepts en endocrinologie
Renée BANGESous la direction de Henri VÉRINEDans Les Sciences et leurs langages - 2000
L’interdisciplinarité des sciences par le langage dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert
Martine GROULTSous la direction de Henri VÉRINEDans Les Sciences et leurs langages - 2000
Book Reviews: Sainsbury, Richard Mark, Departing from Frege. Essays in the Philosophy of Language. Routledge, London/New York, 2002, x + 234 pp, 50 £ (cloth), ISBN: 0415272556
Mark TEXTORSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2005
Le structuralisme logique en question : Schlick vs Carnap
Delphine CHAPUIS-SCHMITZSous la direction de Jean-Jacques ROSAT, Jacques BOUVERESSE, Delphine CHAPUIS-SCHMITZDans L’Empirisme logique à la limite. Schlick, le langage et l’expérience - 2006
Frege, Russell, Whitehead, l’indétermination du langage
Ali BENMAKHLOUFSous la direction de Frédéric WORMSDans Le Moment 1900 en philosophie - 2004
On the Nature of Reverse Compositionality
Kent JOHNSONSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2006
Wittgenstein et la science : au-delà des mythologies
Sandra LAUGIERSous la direction de Pierre WAGNERDans Les Philosophes et la science - 2002
Le problème de la démarcation de la métaphysique et de la science dans le débat de Popper avec Carnap : la “clarté critique” face à la précision dans les mots
Antonia SOULEZSous la direction de Renée BOUVERESSE-QUILLIOTDans Karl Popper et la science d’aujourd’hui - 1989
Les origines de la formule e = hv, ou comment l’analogie est vecteur de nouveauté
Léna SOLERSous la direction de Gerhard HEINZMANNDans Philosophia Scientiae. Travaux d’histoire et de philosophie des sciences - 2001
Une “logique de la physique” ? Sur les propriétés formelles de l’énoncé d’une mesure quantique
Jacques CROIZERSous la direction de Bruno CANYDans Cahiers critiques de la philosophie - 2007
Changements minimaux constructifs
Luis FARINAS DEL CERRO, Andreas HERZIGSous la direction de Jacques DUBUCS, François LEPAGEDans Méthodes logiques pour les sciences cognitives - 1995
Règles, déduction, grammaire et langage
Ryszard ZUBERSous la direction de Jean-Jacques SZCZECINIARZ, Jean SALLANTINDans Le Concept de preuve à la lumière de l'intelligence artificielle - 1999
Les mathématiques à l’épreuve de la représentation
David RABOUINSous la direction de Françoise BALIBAR, Élie DURINGDans Critique. Revue générale des publications françaises et étrangères - 2002
À propos de Henri Bergson, être et ne pas être un animal
Alain PROCHIANTZSous la direction de Françoise BALIBAR, Élie DURINGDans Critique. Revue générale des publications françaises et étrangères - 2002
Approches empiriques du langage de la pensée
Martin D. S. BRAINESous la direction de Daniel ANDLER, Pierre JACOB, Joëlle PROUST, François RÉCANATI, Dan SPERBERDans Épistémologie et cognition - 1992
Concepts et normes : Wittgenstein contre Chomsky ?
Samuel D. GUTTENPLANSous la direction de Daniel ANDLER, Pierre JACOB, Joëlle PROUST, François RÉCANATI, Dan SPERBERDans Épistémologie et cognition - 1992
Le raisonnement stratégique décentralisé est-il possible ?
Francis KRAMARZSous la direction de Jean-Pierre DUPUY, Pierre LIVETDans Les Limites de la rationalité - 1997
Raison scientifique et philosophie du langage
Jean-Louis LÉONHARDTSous la direction de Gérard CHAZALDans Valeur des sciences - 2008
Early Modern Empiricism and the Discourse of the Senses
Alan SALTERSous la direction de Charles T. WOLFE, Ofer GALDans The Body as Object and Instrument of Knowledge. Embodied Empiricism in Early Modern Science - 2010
Éléments pour une morphogenèse des unités du langage
Jean-Luc SCHWARTZSous la direction de Gérard WEISBUCH, Hervé P. ZWIRNDans Qu’appelle-t-on aujourd’hui les sciences de la complexité ? Langages, réseaux, marchés, territoires - 2010
Les systèmes sonores des langues comme systèmes complexes
Christophe COUPÉ, Egidio MARSICO, François PELLEGRINOSous la direction de Gérard WEISBUCH, Hervé P. ZWIRNDans Qu’appelle-t-on aujourd’hui les sciences de la complexité ? Langages, réseaux, marchés, territoires - 2010
La valeur de la science dans la pensée de Nietzsche, Wittgenstein et Kremer-Marietti
François-Emmanuël BOUCHERSous la direction de Abdelkader BACHTADans Épistémologie et philosophie des sciences - 2010
Expressivité et dénotation dans le langage philosophique
Constantin SALAVASTRUSous la direction de Abdelkader BACHTADans Épistémologie et philosophie des sciences - 2010
La Symbolicité chez Angèle Kremer-Marietti
Rhida AZOUZSous la direction de Abdelkader BACHTADans Épistémologie et philosophie des sciences - 2010
Le lien de la pensée formelle à la science
Antoine RUSCIOSous la direction de Antonia SOULEZ, Arley R. MORENODans La Pensée de Gilles-Gaston Granger - 2010
Régulation langagière et application des formes
Joëlle PROUSTSous la direction de Antonia SOULEZ, Arley R. MORENODans La Pensée de Gilles-Gaston Granger - 2010
Style et contenus formels chez Gilles-Gaston Granger
Hourya SINACEURSous la direction de Antonia SOULEZ, Arley R. MORENODans La Pensée de Gilles-Gaston Granger - 2010
Quelques questions inhérentes à la compréhension du langage
Evelyne ANDREEWSKYSous la direction de Jean-Louis LE MOIGNEDans Intelligence des mécanismes, mécanismes de l'intelligence - 1986
«On ne remplace pas le cerveau par une machine» : un débat mal engagé
Paul HENRYSous la direction de Jean-Louis LE MOIGNEDans Intelligence des mécanismes, mécanismes de l'intelligence - 1986
Philosophie des sciences cognitives
Daniel ANDLERSous la direction de Anouk BARBEROUSSE, Denis BONNAY, Mikaël COZICDans Précis de philosophie des sciences - 2011
Philosophie de la linguistique
Paul ÉGRÉSous la direction de Anouk BARBEROUSSE, Denis BONNAY, Mikaël COZICDans Précis de philosophie des sciences - 2011
Forme et contenu : Une introduction à la pensée philosophique
Moritz SCHLICKSous la direction de Jean-Jacques ROSAT, Delphine CHAPUIS-SCHMITZÉditeur : Agone - 2003
Anthropologie de l'homme mondialisé : Histoire et concepts
Christoph WULFÉditeur : CNRS Éditions - 2013
Science formelle et science du réel
Rudolf CARNAPSous la direction de Pierre WAGNER, Christian BONNETDans L'Âge d'or de l'empirisme logique - 2006
Lev Vygotski : médiation, apprentissage et développement : Une lecture philosophique et épistémologique
Janette FRIEDRICHÉditeur : Université de Genève - 2012
Socialité, langage et développement chez G. H. Mead
Cristian BOTASous la direction de Janette FRIEDRICH, Rita HOFSTETTER, Bernard SCHNEUWLYDans Une science du développement humain est-elle possible ? - 2013
Le sujet et le public : Une conception ordinaire de l'esprit
Sandra LAUGIERSous la direction de Christiane CHAUVIRÉ, Bruno AMBROISESous la direction de Christiane CHAUVIRÉ, Bruno AMBROISEDans Le mental et le social - 2013
Aux sources de la parole : Auto-organisation et évolution
Pierre-Yves OUDEYERÉditeur : Odile Jacob - 2013
The Practice of Theory. Rhetoric, Knowledge, and Pedagogy in the Academy
Michael F. BERNARD-DONALSÉditeur : Cambridge University Press - 1998
Linguistique et logique naturelle
George LAKOFFÉditeur : Klincksieck - 1976
Linguistik und natürliche Logik
George LAKOFFÉditeur : Athenäum Verlag - 1971
L’œil, la main et la voix : Une théorie communicative de l’expérience humaine
Alberto GUALANDIÉditeur : Hermann - 2014
Quine
Michel OLIVIERÉditeur : Les Belles Lettres - 2015
Logico-Linguistic Papers
Peter Frederick STRAWSONÉditeur : Methuen & Co Ltd - 1971
Première traduction anglaise : New York; London : Harcourt, Brace & company; Kegan Paul, Trench, Trubner and Co., 1922, avec une introduction de Bertrand Russell, collection «International library of psychology, philosophy and scientific method». Texte et traduction en regard. Ces textes avaient déjà été publiés dans les Annalen der Naturphilosophie en 1921. La première édition française propose conjointement la traduction du Tractatus et celle des Investigations philosophiques : Paris, Gallimard, 1961, Coll. «Bibliothèque des idées». La présente édition, au format de poche, reprend le seul Tractatus. – Écrit sur des carnets de campagne pendant la Première Guerre mondiale, le Tractatus «mérite certainement, par son ampleur, son étendue et sa profondeur, d’être considéré comme un événement important dans le monde philosophique. Débutant à partir des principes du symbolisme et des rapports qui sont nécessaires entre les mots et les choses dans tout langage, il applique le résultat de ses recherches aux différents domaines de la philosophie traditionnelle, montrant dans chaque cas comment la philosophie traditionnelle et les solutions traditionnelles naissent de l’ignorance des principes du symbolisme et du mauvais usage de la langue» (B. Russell, Introd.). – La structure logique des propositions et la nature de l’inférence logique sont d’abord traitées. Puis sont successivement analysées les questions relatives à la théorie de la Connaissance, aux principes de la Physique, à l’Éthique et enfin à la Mystique. M.-M. V.
Classic introduction to objectives and methods of schools of empiricism and linguistic analysis, especially of the logical positivism derived from the Vienna Circle, Language, Truth, and Logic is a work of philosophy by Alfred Jules Ayer, published in 1936 when Ayer was only 26 (though it was in fact completed by age 24). It was crucial in bringing some of the ideas of the Vienna Circle and the logical empiricists to the attention of the English-speaking world. – This book defines, explains, and argues for the verification principle of logical positivism, sometimes referred to as the "criterion of significance" or "criterion of meaning". It explains how the principle of verifiability may be applied to the problems of philosophy. – Eight chapters: – I. The Elimination of Metaphysics; – II. The Function of Philosophy; – III. The Nature of Philosophical Analysis; – IV. The A Priori; – V. Truth and Probability; – VI. Critique of Ethics and Theology; – VII. The Self and the Common World; – VIII. Solutions of Outstanding Philosophical Disputes. M.-M. V.
This introduction to topics in philosophical logic provides a comprehensive account of the major issues in metaphysics and the philosophy of language as these are dealt with in contemporary philosophy. Each chapter is a self-contained introduction to the subject which it treats, but the book as a whole constitutes a survey of the views of some of the twentieth century’s leading thinkers : Frege, Russell, Wittgenstein, Quine, Strawson, Kripke, Davidson, Dummett, and others. The references constitute an extensive bibliography of the relevant philosophical literature, and throughout the book technical terms and concepts are explained and analysed. – 1. Philosophical logic, the philosophy of logic, philosophy and logic (Notes); – 2. The proposition (Notes); – 3. Necessity, analyticity, and the a priori (Notes); – 4. Existence, presuppositions and descriptions (Notes); – 5. Truth : the pragmatic and coherence theories (Notes); – 6. Truth : the correspondence, Redundancy and semantic theories (Notes); – 7. Meaning, reference, verification and use (Notes); – 8. Truth, meaning, realism and antirealism (Notes); – 9. Some consequences and commitments (Notes). M.-M. V.
Édition posthume due aux soins de Rush Rhees. Le manuscrit dactylographié, détenu par George Edouard Moore, date de 1930, mais ne fut remis à l’éditeur qu’après la mort de Wittgenstein, vingt ans plus tard. On trouve ici la page de titre et l’épigraphe qui appartenaient déjà à ce manuscrit, alors que la Préface n’y figurait pas : elle a été extraite d’un carnet de notes de 1930 pour figurer dans l’édition de référence. Sont également édités en Appendices quelques fragments postérieurs écrits par W., ainsi que quelques notes sténographiques que F. Waismann a établies à partir de remarques de Wittgenstein.– Cette réimpression au format de poche reprend à l’identique le texte de la première édition française (Paris : Gallimard, 1975, Coll. Bibliothèque des Idées). – Ce livre constitue un commentaire critique au Tractatus, commentaire à travers lequel se dégagent les thèmes de la seconde manière de Wittgenstein dont les Investigations philosophiques sont considérées comme l’expression la plus achevée. [Mention : Printed in Germany]. M.-M. V.
Issu d’un Colloque organisé en mars 2004 au Collège de France, cet ouvrage est le premier consacré à Moritz Schlick en français. Fondateur du Cercle de Vienne, Moritz Schlick défend une version extrême de l’idée, soutenue par le structuralisme logique, que le langage décrit la forme de notre expérience, mais que le contenu de celle-ci reste inexprimable : niant que les intuitions entrent dans la connaissance, il rejette le kantisme et met en péril les bases de son propre empirisme. – L’analyse se développe selon trois niveaux, correspondant aux trois parties de l’ouvrage, – l’examen des rapports entre la pensée de Schlick et la tradition kantienne (Kant, le néo-kantisme et le “kantisme analytique” de Sellars); – la confrontation de cette pensée à l’empirisme classique et à une autre variante de l’empirisme logique (Carnap); – le débat sur la thèse de l’inexprimabilité du contenu, au travers notamment d’une confrontation avec les idées de Wittgenstein, qui fut longtemps l’un des interlocuteurs privilégiés de Schlick. M.-M. V.
Actes des deux Congrès nationaux des Sociétés historiques et scientifiques, tenus respectivement à Amiens en 1994 (pour le 119e), et à Aix-en-Provence en 1995 (pour le 120e), avec pour thème commun «Les sciences et leurs langages». – L’exploration méthodique du monde nécessite une multitude de termes pour désigner les espèces et les objets rencontrés, mais aussi les fonctions et les mécanismes découverts. Or ces mots, qui devraient avoir une portée universelle pour assurer une large diffusion de la connaissance scientifique, subissent parfois des changements pouvant altérer radicalement leur sens initial. L’enrichissement des connaissances, la constitution de puissantes banques de données, la demande légitime d’une large diffusion de l’information exigent la mise en place de terminologies et de nomenclatures rigoureuses dans les sciences. – Après une Introduction de Marcel V. Locquin sur le glissement métaphorique “Du concept scientifique à la notion triviale”, les communications sont regroupées selon leur discipline en trois Parties : – I. «Sciences de la matière et mathématiques» : Germaine Aujac, “Astronomie et géographie grecques, un vocabulaire toujours actuel” ; André Le Bœuffle, “Cicéron, traducteur du vocabulaire astronomique grec” ; Simone Dumont, “Évolution de la nomenclature du système solaire …” ; Monique Gros, “Des nébuleuses à la nébuleuse du Crabe” ; Catherine Turon, “Rôle de nomenclature dans la préparation de la mission spatiale Hipparcos” ; Jean Bass, “Quelques remarques sur le vocabulaire mathématique” ; “Suzanne Débarbat, “La nomenclature du système métrique …” ; Daniel Pajaud et Jacqueline Lorenz, “Terminologie et nomenclature en géologie …” ; Georges Deicha, “Découvertes individuelles et terminologies spécialisées”. – II. «Sciences de la vie» : Bruno de Foucault et Renée Claisse, “La nomenclature des objets de la botanique et des sciences associées : approche structurale” ; Pierre Garnier, “Les noms populaires des plantes : diversité d’inspiration selon les langues” ; Jean-Loup D’Hondt, “Aux sources de l’invention taxinomique …” ; Remi Coutin, “Le vocabulaire des entomologistes” ; Renée Bange et Christian Bange, “Le vocabulaire des sciences de la vie …” ; Renée Bange et Christian Bange, “Élaboration des concepts et évolution du vocabulaire de la physiologie animale” ; Vincent Delmas, Robert Barone et Roger Saban, “De la terminologie anatomique à la nomenclature anatomique française” ; Jean-Christophe Abramovici, “La science face à l’obscène : dire le sexe sous les Lumières” ; Bertha M. Gutiérrez Rodilla, “Les nomenclatures médicales en Espagne”. – III. «Sciences humaines» : Joëlle Gardes-Tamine, “La terminologie en grammaire …” ; Marion Debout, “La terminologie, clé et témoin des échanges de savoirs scientifiques …” ; Martine Groult, “L’interdisciplinarité des sciences par le langage dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert” ; Ad Hermans et Caroline de Schaetzen, “Évolution du lexique des langues spécialisées” ; Frédéric Tachot, “Naissance et sens d’un jargon …” ; Michel Tanase, “Dérive ou débandade terminologique en sciences humaines” ; Philippe Thoiron, “La traduction des termes scientifiques …” ; Maria Grazia Vacchina, “Langage scientifique : traduire, sans trahir, les auteurs latins et grecs” ; Henri Vérine, “Les expressions scientifiques à nom propre”. – Liste des AA. ; – Bibliogr. et résumés en fin d’articles. M.-M. V.
Consacrées à la philosophie de la logique et à la philosophie du langage, les contributions ici réunies n’ont pas l’ambition d’en donner une présentation complète, mais se veulent plutôt une sélection non arbitraire des questions les plus significatives soulevées par des travaux récents publiés dans les deux disciplines philosophiques concernées. – On trouve ainsi, dans la première partie, deux textes de Jacques Dubucs, consacrés respectivement au premier volume des œuvres complètes de Gödel, et à la pensée philosophique de Gödel telle qu’elle apparaît dans l’ouvrage de Hao Wang, Conversations with Kurt Gödel; – un article sur l’Arithmétique prédicative d’Edward Nelson; – sur Jean van Heijenoort et la question de l’universalité de la logique; – sur la sémantique anti-réaliste de Neil Tennant; – sur les ouvrages d’“Introduction à la logique” de P. Gochet et P. Gribomont, F. Rivenc, B. Ruyer et J. Salem. – Les comptes rendus de la seconde partie concernent tour à tour : – l’histoire de la théorie et de la philosophie du langage, dans l’ouvrage de J.-C. Pariente sur L’Analyse du langage à Port-Royal; – un choix de textes de J. Hintikka sur l’intentionnalité; – la théorie des noms propres chez Frege et Kripke; – sur la théorie de la référence directe de N. Salmon pour résoudre le “puzzle de Frege”; – la communication et la cognition selon D. Sperber et D. Wilson; – la morphogenèse du sens chez J. Petitot-Cocordat; – les “effets de sens” pragmatiques selon B. de Cornulier; – le rapport entre la représentation sémantique et le temps grammatical chez F. Nef. M.-M. V.
Comprendre le rôle économique que jouent les mathématiques est essentiel pour situer les enjeux de la formation des jeunes et des futurs ingénieurs. L'informatique a modifié les repères et déplacé l'intérêt. Peut-on pour autant rejeter les mathématiques dans l'abstrait inutile? Ce discours à la mode pourrait être une grave erreur. – Nicolas Bouleau replace les mathématiques contemporaines dans l'histoire des idées et éclaircit leurs liens avec les activités économiques d'aujourd'hui. De ce parcours ressortent deux thèses fortes : – 1) La recherche mathématique consiste à faire le travail inverse d'un ordinateur. Cette intéressante image s'appuie sur les travaux récents des logiciens; – 2) La modélisation, qui est devenue l'activité principale de l'ingénieur, permet d'utiliser les mathématiques directement, sans qu'elles soient la servante des disciplines traditionnelles. – Ce livre apporte une vision des mathématiques différente de celle rabâchée ces dernières décennies : elles apparaissent comme un langage permettant aux acteurs de la vie économique et sociale d'exprimer leurs intérêts et de représenter leur vision des problèmes dans la complexité du monde actuel, en réduisant les fossés sémantiques entre disciplines. – Sommaire : Avant-propos, Une caractérisation philosophique récente des mathématiques et ses conséquences vis à vis de l’informatique et de la modélisation. – Partie I, Fondements des mathématiques et philosophie (Regards sur le développement historique et logique : le rôle des méthodes impures et des excursions; La philosophie et les mathématiques : la lente et difficile reconnaissance de la pluralité des sens; Bilan provisoire); – Partie II, Les mathématiques pures : inventer un sens (La recherche mathématique comme déchiffrement inventif; Polysémies et dictionnaires en mathématiques; Fabrication de réel par des idées simplifiantes); – Partie III, Les mathématiques mixtes : représenter et communiquer dans les langages semi-artificiels (La modélisation, exemples; Qu'est-ce qu'un modèle ? Un récit symbolique; Remarques sur la formation des ingénieurs). – Conclusion, Modernité et post-modernité des mathématiques. M.-M. V.
Cet ouvrage présente un état de l’art dans le domaine des méthodes logiques pour les sciences cognitives. Destiné aux linguistes, informaticiens et spécialistes d’intelligence artificielle, mais aussi aux philosophes, psychologues et chercheurs en sciences sociales, il se construit autour d’un triple objectif : – 1, être complet : loin de se cantonner aux problèmes traditionnels de l’intelligence artificielle, il aborde l’étude du raisonnement taxinomique, la description formelle des systèmes de croyances dans une société d’agents, et la théorie des actes du langage; – 2, être actuel : plusieurs chapitres constituent la première exposition systématique en langue française de méthodes qui n’ont pas dix ans d’âge, comme la théorie des structures de connaissance, ou encore la planification déductive; – 3, «mettre les idées aux commandes» : une large place est donnée non seulement à la justification informelle des méthodes présentées, mais aussi à une réflexion critique et philosophique sur les problèmes posés et la manière traditionnelle de les aborder. – Partie I, «Logique et raisonnement» (chapitres 1 à 6); – Partie II, «Logique et représentation» (chapitres 7 à 11); – Partie III, «Logique et langage» (chapitres 12 à 16). [Voir détails dans le dépouillement des Articles]. M.-M. V.
Cet ouvrage rassemble quelques-uns des travaux présentés au colloque tenu au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, en juin 1990, sous le titre La Philosophie, les sciences humaines et l’étude de la cognition. – Les sciences cognitives sont constituées d’un ensemble de disciplines – psychologie, linguistique, intelligence artificielle, neurosciences, anthropologie – qui s’intéressent aux capacités propres aux organismes supérieurs de traiter et d’intégrer divers types d’information, de former et de manipuler des représentations mentales. Se pose alors la question de savoir si la philosophie est partie prenante de ce nouveau projet scientifique. Deux raisons au moins permettent de répondre par l’affirmative : – d’une part, parce que nombre de questions traditionnelles de la philosophie sont aujourd’hui reprises dans un contexte théorique nouveau et «naturalisées» (ainsi la question des rapports entre l’esprit et le corps, de la caractérisation de la pensée rationnelle, de l’existence et de la nature d’une logique mentale ...); – d’autre part, parce que les sciences cognitives, tant par leur objet que par leur méthode, ouvrent à la philosophie des questions nouvelles ou plus spécifiques : est-il possible de reconnaître un statut d’objet théorique aux états mentaux et à leurs contenus ?; peut-on rendre justice à la distinction analytique / synthétique dans le cadre d’une théorie cognitive du langage ? M.-M. V.
Texte anglais avec la traduction française en regard [pp. 1-310 en double pagination]. – Entre 1929 et 1944, Wittgenstein écrit quantité de choses sur les fondements des mathématiques et traite des problèmes fondationnels d’ordre philosophique dans plusieurs des séries de cours qu’il donne à Cambridge pendant cette période. C’est à la dernière de ces séries qu’appartiennent les cours publiés ici, et qui furent donnés pendant les trimestres d’hiver et de printemps de 1939. – Dans sa «Note sur l’établissement du texte», Cora Diamond souligne l’hétérogénéité des quatre jeux de notes qui lui ont permis d’établir le présent texte, notes manuscrites prises pendant les cours par des étudiants, et plus précisément les notes de R.G. Bosanquet, Norman Malcolm, Rush Rhees et Yorick Smythies. L’objectif de l’editor a donc été «de tirer de ces quatre versions un seul texte lisible et aussi fidèle que possible, compte tenu des difficultés»[...] en comparant les différentes versions disponibles». – Cet ensemble des 31 cours constitue un exemple de l’art du questionnement mené avec la rigueur et la radicalité propres au style wittgensteinien. Les cours de 1939 explicitent le grammaticalisme en le mettant à l’épreuve dans le cadre d’une analyse des propositions mathématiques et logiques. Ils introduisent la distinction “appareil du langage” / “application du langage” – sive “construction de concepts” / “description d’objets” – pour montrer que si les systèmes formels sont autonomes en ce sens qu’ils ne reflètent aucune réalité qui leur préexisterait dans on ne sait trop quel ciel euclidien, ils ne sauraient cependant fonctionner en autarcie. Ainsi Wittgenstein affirme-t-il que la géométrie euclidienne donne des “règles d’application des mots ‘longueur‘, ‘égalité de longueur‘, etc.”, mais qu’elle ne les donne pas toutes, “parce que certaines dépendent de la façon dont on mesure et compare les longueurs”. Dès lors qu’il s’agit de fondements, c’est donc en dernier ressort la pratique qui a le dernier mot. M.-M. V.
Plato's Ghost is the first book to examine the development of mathematics from 1880 to 1920 as a modernist transformation similar to those in art, literature, and music. Jeremy Gray traces the growth of mathematical modernism from its roots in problem solving and theory to its interactions with physics, philosophy, theology, psychology, and ideas about real and artificial languages. He shows how mathematics was popularized, and explains how mathematical modernism not only gave expression to the work of mathematicians and the professional image they sought to create for themselves, but how modernism also introduced deeper and ultimately unanswerable questions. – Plato's Ghost evokes Yeats's lament that any claim to worldly perfection inevitably is proven wrong by the philosopher's ghost; Gray demonstrates how modernist mathematicians believed they had advanced further than anyone before them, only to make more profound mistakes. He tells for the first time the story of these ambitious and brilliant mathematicians, including Richard Dedekind, Henri Lebesgue, Henri Poincaré, and many others. He describes the lively debates surrounding novel objects, definitions, and proofs in mathematics arising from the use of naïve set theory and the revived axiomatic method, debates that spilled over into contemporary arguments in philosophy and the sciences and drove an upsurge of popular writing on mathematics. And he looks at mathematics after World War I, including the foundational crisis and mathematical Platonism. – Introduction (Opening Remarks; Some Mathematical Concepts); – Chapter 1: Modernism and Mathematics (Modernism in Branches of Mathematics; Changes in Philosophy; The Modernization of Mathematics); – Ch. 2: Before Modernism (Geometry; Analysis; Algebra ; Philosophy; British Algebra and Logic; The Consensus in 1880); – Ch. 3: Mathematical Modernism Arrives (Modern Geometry: Piecemeal Abstraction; Modern Analysis; Algebra; Modern Logic and Set Theory; The View from Paris and St. Louis); – Ch. 4: Modernism Avowed (Geometry; Philosophy and Mathematics in Germany; Algebra; Modern Analysis; Modernist Objects; American Philosophers and Logicians; The Paradoxes of Set Theory; Anxiety; Coming to Terms with Kant); – Ch. 5: Faces of Mathematics (Introduction; Mathematics and Physics; Measurement; Popularizing Mathematics around 1900; Writing the History of Mathematics); – Ch. 6: Mathematics, Language, and Psychology (Languages Natural and Artificial; Mathematical Modernism and Psychology); – Ch. 7: After the War (The Foundations of Mathematics; Mathematics and the Mechanization of Thought; The Rise of Mathematical Platonism; Did Modernism'"Win"?; The Work Is Done). M.-M. V.
Wittgenstein and the Practice of Philosophy introduces Wittgenstein's philosophy to senior undergraduates and graduate students. Its pedagogical premise is that the best way to understand Wittgenstein's thought is to take seriously his methodological remarks. Its interpretive premise is that those methodological remarks are the natural result of Wittgenstein's rejection of his early view of the ground of value, including semantic value or meaning, as something that must lie "outside the world." This metaphysical view of meaning is replaced in his transitional writings with a kind of conventionalism, according to which meaning is made possible by the existence of grammatical conventions that are implicit in our linguistic practices. The implicit nature of these conventions makes us vulnerable to a special kind of confusion that results from lacking a clear view of the norms that underlie our linguistic practices. This special confusion is characteristic of philosophical problems, and the task of philosophy is the therapeutic one of alleviating confusion by helping us to see our grammatical norms clearly. This development of this therapeutic view of philosophy is traced from Wittgenstein's early Tractatus Logico-Philosophicus through his transitional writings and lectures to his great masterwork, Philosophical Investigations, and his final reflections on knowledge and scepticism in On Certainty. Wittgenstein's discussions of naming, family resemblances, rule-following and private language in Philosophical Investigations are all examined as instances of this sort of method, as is his discussion of knowledge in On Certainty. The book concludes by considering some objections to the viability of Wittgenstein's method and speculating on how it might be extended to a discussion of moral value to which Wittgenstein never explicitly returns. – Table of Contents: Acknowledgements; Introduction. – Chapter 1. Philosophy and Science: 1. A Foundation for the Sciences; 2. The Queen of the Sciences; 3. Philosophy as an Underlabourer to the Sciences; 4. Locke, the Underlabourer; 5. Philosophy as Logic: Russell; 6. Philosophy as Logic: The Vienna Circle; 7. Quine's Naturalism. – Chapter 2. Philosophy and Science in the Tractatus: 1. The Tractatus; 2. Facts and Propositions; 3. Analysis and Extensionality; 4. Logical Pictures; 5. Silence; 6. The Transcendental; 7. Saying and Showing; 8.Philosophy as an Activity; 9. Russell and Wittgenstein. – Chapter 3. After the Tractatus: 1. Certainty in a Time of Doubt; 2. The Demise of Logical Atomism; 3. Verification for a While; 4. Whistling in the Dark; 5. Implicit Conventions; 6. The Synopsis of Trivialities; 7. Tidying Up; 8. Lost in the City; 9. Against Explanation; 10. Illusion, Weakness, Illness, Therapy; 11. Farewell to Philosophy? – Chapter 4. Language without Essence: 1. Language-games; 2. Learning Names; 3. Analysis and Bearerless Names; 4. Proper Names; 5. Meaning and Use; 6. From Necessary Objects to Contingent Conventions; 7. The Multiplicity of Language-Games; 8. The Problem of Universals; 9. Beyond Realism and Nominalism; 10. The Family of Numbers; 11. The Voices of the Investigations. – Chapter 5. Rules and Private Language: 1. Kripke's Puzzle; 2. Kripke's "Sceptical Solution"; 3. Contra Kripke; 4. Kripke on Private Language; 5. Some Arguments against Private Language; 6. A Refutation of the Possibility of Private Language?; 7. "Robinson Crusoe"; 8. Expressivism; 9. Other Minds. – Chapter 6. Scepticism, Knowledge, and Justification: 1. Moorean Propositions and Sceptical Doubts; 2. Definitive Refutation?; 3. Reminders and Diagnoses; 4. 'I know'; 5. Doubt Requires Certainty; 6. Contextualism; 7. The Riverbed of Thought; 8. The Hard Rock of the Riverbed; 9. Back to the Tractatus? – Chapter 7. Objections and Extrapolations: 1. Farewell to Philosophy?; 2. Ordinary Language Philosophy; 3. Quietism and Pessimism; 4. Conservatism; 5. How General Is Wittgenstein's Method?; 6. Wittgenstein's Silence about Ethics; 7. Ethical Concepts and Family Resemblances; 8. Wittgenstein and Quine. M.-M. V.
Linguistique et philosophie logique du langage : deux traditions de pensée que bien des choses opposent. La première, plutôt mentaliste, est orientée vers l'étude de la syntaxe ; la seconde, plus préoccupée de sémantique, cherche volontiers le sens dans les conditions de vérité des phrases. Ce portrait n'est pas faux, mais incomplet : entre logique et linguistique, les relations n'ont pas été, ne sont pas, que d'opposition. Cet ouvrage propose une sorte d'histoire conceptuelle des interactions fécondes entre ces deux disciplines au cours du XXe siècle. – La première partie, consacrée à la notion de catégorie sémantique et/ou syntaxique, raconte comment les théories a priori de la signification (Husserl, Frege Russell) ont progressivement donné lieu au programme des grammaires catégorielles, d'inspiration plus descriptive et empirique. – La deuxième partie traite d'un autre épisode, datant des années 50-70, et lié à la naissance des grammaires génératives : celui au cours duquel l'opposition entre l'autonomie de la syntaxe, thèse avancée par Chomsky, et l'idée de la priorité conceptuelle de la sémantique, soutenue par des logicien: comme Montague, vient au premier plan. – Enfin, la troisième partie traite des recherches contemporaines concernant l'étude des expressions indéfinies et des relations anaphoriques qu'elles soutiennent, thème où ses dessinent des convergences nouvelles entre analyse logique et linguistique : la compréhension des rapports entre généralité et référence dans les langages naturels y gagnera certainement en finesse et en adéquation empirique. – Sommaire : – I. Catégories, types, grammaires; – II. Syntaxe et sémantique; – III. Généralité et référence. M.-M. V.
First published : Annalen der Naturphilosophie (Leipzig). Vol. 14, 1921, pp. 185-186 et 199-262.
Without Abstract
Reverse Compositionality (RC) is the thesis that one understands a complex expression only if one understands its parts. I argue that this thesis is false for natural languages. I then argue that the phenomenon that motivates the thesis is more likely to be a fact about human sentence-processing than linguistic understanding per se. Finally, I argue that RC is not useful in the debates about prototype-style theories of concepts in which it figures heavily.
I. Le langage, la science et la métaphysique : Sinn; Le non-sens et le vouloir-dire; Proposition, pensée et vérification; La métaphysique et le transcendantal; II. Les hypothèses : expérience, scepticisme et réalisme; Hypothèses et propositions; Phénomène, expérience et scepticisme; III. Les règles, le transcendantal et le naturalisme : Du transcendantal à la seconde philosophie; Kripgenstein; Accord et donné; IV. La psychologie, la science, la philosophie.
La question de la démarcation chez Popper et Carnap est traitée sous l’angle de leur conception respective du langage, afin de cerner l’enjeu de la critique poppérienne du verdict positiviste à l’endroit des pseudo-énoncés métaphysique. – I. La significabilité pour Popper et Carnap; II. Les étapes de la libéralisation du critère carnapien de signification; III. Popper face à l’illusion d’un découpage non ambigu des concepts.
Le présent article s’interroge tout d’abord sur la nature du raisonnement par analogie et sur le fameux ‘pouvoir heuristique‘ dont il est traditionnellement crédité, puis examine la nature des rapports logiques et historiques qui existent entre raisonnement par analogie et apparition de nouveauté radicale en physique. L’exemple de l’introduction, par Planck en 1900, de de la fameuse formule e = hv – aujourd’hui érigée en symbole de la naissance de la physique quantique et obtenue en 1900 par Planck en prenant pour modèle une démonstration antérieure de Boltzmann – est pris comme base de la réflexion. L’on s’emploie notamment à montrer que l’analogie doit son pouvoir heuristique à des contraintes d’un certain type, des contraintes ‘systémiques’ qui tiennent à la nature du langage dans lequel est exprimée toute théorie physique.
Niels Bohr définit un instrument de mesure non pas en référence à sa structure matérielle, mais à l’usage qui en est fait. Il est alors présumé renvoyer à une collectivité d’êtres humains. L’analyse proposée ici est qu’il renvoie à leur langage, et au-delà aux contraintes de tout langage, ce qui est très différent. Il s’agit bien de manières de parler de la même chose, autrement.
1, Introduction; 2, Langage et sémantique; 3, Axiomatique; 4, Mise en forme normale; 5, Correction et complétude; 6, Déduction automatique dans ASSUME; 7, La représentation du changement dans ASSUME; 8, Discussion.
Cet article porte sur la participation de la langue à la preuve logique : la langue agit pour formuler les énoncés et l’agencement des énoncés d’une preuve. – Introduction; – i. Règle, déduction et preuve; – Propriétés des systèmes déductifs; – 3. Langage, règles et déduction grammaticale.
Sur l’ouvrage de Lucien Vinciguerra, Langage, Visibilité, Différence. Histoire du discours mathématique de l’âge classique au XIXe siècle. – L'article, qui est divisé en trois parties, débute en présentant « l'audace et la force » (p. 520) de l'ouvrage qui ne considère pas le langage comme transparent et prend en compte « la part irréductible de contingence [due à toute chose inscrite] dans l'histoire » (p. 517). L.V. procède à « une sorte “d'archéologie des mathématiques” », cherchant l'impossible « coïncidence du visible et du dicible » (p. 519). Sa méthode consiste à analyser les textes et de leurs articulations amenant à une « série de chantiers, en archipels [...] où les mathématiques semblent toujours perdre et retrouver autrement leur propre raison et leur propre unité » (p. 521-522 ; p. 19). – La seconde partie explique que L.V. apporte une réponse intéressante au « dilemme : comment faire une philosophie des mathématiques sans la mouler dans une philosophie déjà constituée et sans nier par ailleurs son histoire » (p. 524) en s'appuyant sur une union conflictuelle des thèses de Foucault et de Wittgenstein. – Dans la troisième partie, l'A. porte un regard critique sur l'efficacité de cette alliance où l'aspect wittgensteinien semble prendre le dessus et met en relation la méthode de LV avec la mathesis universalis ainsi qu'une théorie de l'ordre.
Sur l'ouvrage de Henri Bergson, L’Évolution créatrice (1ère éd. 1907, Paris, PUF, coll. “Quadrige”, 2001, 372 p.) – Ce texte se présente comme une invitation à redécouvrir le vitalisme bergsonien, qui, au-delà d'une simple prise en compte de l' « esprit de géométrie » (p. 533) comme marque de l'Homo faber, reconnait « l'importance de l'intuition » en tant qu'elle « est un outil de la connaissance, un outil mental qui doit accompagner le travail de la logique, l'épreuve de l'expérience. » (p. 534). L'A. montre que philosophiquement ce vitalisme, opposé à tout finalisme, est non seulement tenable et mais intéressant pour expliquer le vivant « dans le temps » (p. 535), « l'indétermination dans la matière ». Il explique ensuite que les positions de Bergson, pour partie inspirées de Claude Bernard, sont proches « d'une théorie scientifique pertinente en biologie » (p. 539). Pour finir, il présente la spécificité de l'homme dans le règne animal, « le rôle de la conscience et du langage » (p. 540) et termine par « cette contradiction qu'il y a à revendiquer notre animalité évolutive et, d'un même mouvement, à déclarer notre séparation définitive d'avec un destin de bêtes. » (p. 541).
Depuis que Fodor l’a défendue en 1975, l’hypothèse d’un «langage de la pensée» a été discutée et souvent critiquée parmi les philosophes, alors qu’en psychologie l’existence d’un système de représentations conceptuelles internes est assez généralement admise. L’auteur s’interroge ici en psychologue sur la portée empirique de l’hypothèse et montre comment l’étude expérimentale du raisonnement permet de formuler des hypothèses précises sur la «syntaxe logique» du langage de la pensée.
Sur la compatibilité entre l’approche cognitiviste du langage représentée par Chomsky et l’analyse critique de l’usage du mot «règle» que propose Wittgenstein. Samuel Guttenplan suggère une interprétation «non sceptique» du § 201 des Investigations philosophiques qui lui permet de soutenir que les deux auteurs ont des projets distincts : — Wittgenstein s’intéresse à la question constitutive : qu’est-ce que posséder un concept, et montre qu’aucune réduction à quelque chose d’autre (en termes neurophysiologiques, psychologiques, etc.) ne constitue une réponse acceptable; – Chomsky, de son côté, cherche non pas à réduire la possession de concepts à quelque chose d’autre, mais à explorer le réseau des concepts autour duquel s’organise la compétence linguistique. – [Trad. de l’anglais par Joëlle Proust].
Cet article se veut à la fois commentaire et démonstration des thèses développées précédemment par J.-P. Ponssard. Il s’attache à examiner le raisonnement de joueurs en situation d’incertitude stratégique, incertitude liée à la multiplicité d’équilibres, et propose des outils permettant de traiter de telles situations. Ces outils sont regroupés sous le vocable de langage. Un langage se décompose en un principe de calcul d’une part, et un principe lexicographique d’autre part. Le premier spécifie la manière de calculer les équilibres. Le second indique comment sélectionner un ou plusieurs équilibres parmi ceux obtenus à la première étape.
La philosophie grecque a proposé une première théorie de la science, considérée comme apte à produire un savoir certain ou épistémè. Cette théorie contient un modèle de la raison de l’homme de science (la logique dite formelle) qui permet de reconnaître les raisonnements rationnels. Le principe de contradiction est le pilier central du système. Pour être vraie, une théorie scientifique doit satisfaire les conditions d’universalité, de nécessité (déterminisme) et d’intelligibilité de la cause. – La science classique a renoncé à deux de ces critères : Newton admet qu’il ne connaît pas la cause matérielle de l’attraction de deux corps à distance ; par ailleurs, l’usage des probabilités impose d’abandonner le déterminisme absolu des phénomènes. Et cependant, la science classique garde la signification aristotélicienne de la vérité. – L’invention des géométries non-euclidiennes a bouleversé notre conception de la logique : il est admis que deux axiomes contradictoires peuvent être pensés vrais simultanément. Un autre modèle de la raison émerge (les logiques dites symboliques) qui impose de redéfinir la notion de vérité : la relativité et la physique quantique sont des exemples de cette nouvelle manière de penser le monde.
Greek philosophy proposed a first theory about science, as being able to produce secure knowledge, i.e. épistémè. This theory includes a model of the way of reasoning of a man of science (the so-called formal logic) which permits him to recognize rational reasoning. The contradiction principle is the central pillar on which this system rests. In order to be true, a scientific theory must fill the conditions of universality, necessity (determinism) and intelligibility of the cause. Classical science has forsaken two of these criteria : Newton admits that he does not know the material cause of the attraction between two bodies at a distance ; on the other hand, the use of probabilities brings the scientist to renounce the absolute determinism of phenomenons. However, classical science retains the Aristotelian sense of truth. The invention of non-euclidean geometries has upset our conception of logic : it is admitted that two contradictory axioms can be simultaneously thought true. Another model of reason is emerging (the so-called symbolic logics) which makes it necessary to redefine the notion of truth : relativity and quantic physics are examples of this new way of thinking the world.
The relationship between science and literary texts in the early seventeenth century has only rarely been examined by scholars yet it is of immense importance in explaining the achievement of scientists in the period. The emergence of a language of empiricism and its usage in genres as eclectic as cosmography and drama shaped the practice of science by providing expressions and concepts that could be applied by investigators to their inquiries. But it was not just the language that took effect. Empiricism and the senses became topics in their own right and the works they appeared in displayed energy and intensity and an excitement at the possibilities of using new narrative ideas to explain the world. Without this discourse of the senses the empirical practices that enabled the physiologist William Harvey to discover the circulation of the blood and the generation of the animal could possibly not have been devised.
Traitant de l’émergence du langage, cet article s’appuie sur le concept clé d’attracteur de la dynamique pour expliquer la morphogenèse des unités du langage. – 1. Le Contexte; – 2. Les Principes; – 3. Des principes aux prédictions : morphogenèse de quelques unités du langage; – 4. Le passage à l’acte de la robotique cognitive de la parole; – 5. Conclusion.
La classification opérée par un système perceptif, par exemple la reconnaissance des phonèmes à partir d’une infinité de variantes au niveau des locuteurs, peut s’intrerpréter en termes d’attracteurs. – 1. Étudier les inventaires phonologiques comme des systèmes complexes; – 2. Une approche de la structure des inventaires phonologiques par la théorie des graphes; – 3. Des molécules aux phonèmes : calculs de cohésion et de stabilité pour les inventaires phonologiques; – 4. Conclusions et perspectives.
Comment la science peut-elle être perçue par les philosophes ? Comment a-t-on évalué sa valeur ? Comment la philosophie s’est-elle définie par rapport à la science ? Ce sont précisément les liens entre la science et la philosophie et, plus justement, entre les attributs que l’on accorde traditionnellement à la science en tant que gage et valeur de vérité et les liens qu’elle entretient avec la philosophie, qui sont au centre de cet article.
Le problème central qui se pose ici tient à une réponse à la question suivante : y a-t-il un langage philosophique distinct que l’on pourrait identifier par certaines particularités, de façon à le faire reconnaître comme tel au moins par les initiés ?
Cet article entend montrer que la réflexion d’Angèle Kremer-Marietti est une réflexion sur la raison à travers l’analyse du rapport du langage avec le «symbolique» (qui s’apparente à la loi et s’enracine dans l’action) et la «symbolicité» (qui exprime la volonté créatrice de l’homme).
Bien que la notion de pensée formelle soit centrale dans la pensée de G.-G. Granger, on ne trouve, dans son œuvre publiée, aucun texte qui soit explicitement consacré à son analyse. Cet article entend présenter trois des aspects parmi les plus importants de cette notion. Le premier aspect pourrait être résumé ainsi : il n’y a pas de «forme» de la pensée formelle, qui configurerait en droit chacune de ses réalisations. Le deuxième aspect concerne les rapports sui generis que la pensée formelle entretient avec le symbolisme (en particulier avec un symbolisme dit «formel»). Le troisième aspect porte sur les modalités de mise en œuvre «concrète» du travail de la pensée formelle : il s’agit ici des conditions de ce que Granger appelle la «dialectique de la pensée formelle».
Dans un article intitulé «La langue comme système régulé», G.-G. Granger propose une analyse détaillée du concept de régulation, et l’applique à la linguistique. Le présent chapitre montre que l’application du concept de régulation par Granger dans ce texte est difficilement réconciliable avec l’analyse qu’il en donne. Cette tension est l’indice d’une difficulté sous-jacente dans la manière dont Granger cherche à résoudre le problème de l’application des formes. Joëlle Proust propose une solution formelle à ce problème : la théorie mathématique de la viabilité permet de surmonter l’opposition entre abstrait et concret, dans laquelle le raisonnement de Granger reste dans ce texte enfermé.
En soumettant les œuvres scientifiques à une analyse stylistique, G.-G. Granger a ouvert pour l’épistémologie des sciences un champ neuf, où les historiens ont puisé à leur tour l’inspiration d’un nouveau regard sur l’histoire des sciences. Cet article fait la généalogie de la naissance de cette approche stylistique et tente de répondre à la question de la préservation possible de l’unité sémantique de la notion de style, quel que soit le champ et la pratique auxquels on l’applique comme outil de caractérisation.
L'étude de la compréhension du langage est abordée à partir de quelques repères présentés en se fondant aussi bien sur des observations linguistiques très courantes que sur certains phénomènes marginaux. Sur le plan méthodologique, la détermination de ces repères met en œuvre, conjointement, intelligence artificielle et psychologie. Par exemple, pour la lecture, on a recours à l'intelligence artificielle pour mettre en relief, avec la «synthèse de la parole» (lecture par ordinateur), de nombreux problèmes inhérents à la compréhension de l'écrit. L'interprétation de ces phénomènes, ainsi que celle d'un certain nombre d'expériences psycholinguistiques et neurolinguistiques, est difficile avec les théories traditionnelles qui se fondent sur «l'accès» aux significations des mots; elle implique un cadre théorique fondé sur la notion d'émergence de la compréhension. On définit, dans ce cadre, en interaction avec des concepts développés en intelligence artificielle, la notion de pré-compréhension qui permet de rationaliser les phénomènes présentés.
An approach of the study of language comprehension based on the assessment of theoretical relevance of certain frequent or relatively unfrequent cognitive phenomena is outlined. From a methodological viewpoint, this assessment requires recourse conjointly to artificial intelligence and psychology. For example, with respect to reading, recourse is made to artificial intelligence to highlight, with «speech synthesis» (computer reading), a number of problems inherent in the comprhension of written material. The interpretation of these phenomena as well as of diverse psycholinguistic and neurolinguistic experiments is incompatible with traditional theories of language comprehension based on «access» to word meaning and favors, instead, a theoretical framework based on the notion of the emergence of comprehension. In this framework and in interaction with concepts developed in artificial intelligence, the notion of pre-understanding is defined which permits the taking into account of the phenomena presented.
Les interprétations cognitivistes et les controverses sur les «limites» de l'intelligence artificielle sont replacées dans l'histoire des sciences (en particulier le chemin qui a conduit la psychologie du behaviorisme à la psychologie cognitive en passant par Skinner et l'opérationisme) et sont discutées du point de vue philosophique et épistémologique. Deux postulats sur lesquels reposent ces interprétations et controverses sont énoncés : l'un concerne la transparence du langage et l'autre l'individualité de la pensée. L'idée que les «sciences de la cognition», avec l'appui de l'IA et des neurosciences, renouvelleraient fondamentalement le débat épistémologique, est mise en question. Il est montré au contraire qu'à propos du langage et de la mémoire, et à la différence notamment de la psychanalyse, l'interprétation cognitive de l'IA et des neurosciences reprend à son compte les postulats traditionnels de la psychologie concernant la pensée et la connaissance.
The cognitivist interpretations of AI and the controversies about its limits are situated into the history of sciences (especially the way which has led psychology from behaviorism to cognitive psychology, through Skinner and operationism); their epistemological and philosophical aspects are discussed. Two postulates underlying these interpretations and controversies are stated : the first one concerns the transparency of language and the second one the individuality of the thought processes. The idea according to which «cognitive sciences», with the help of AI and neurosciences, imply a fundamental change in the epistemological debate is challenged. As regard language and memory, it is shown, on the contrary, that, unlike in particular psychoanalysis, the cognitivist interpretation of AI and of neurosciences relies on the traditional epistemological assumptions of psychology.
L'auteur part de la problématique de Gall, qui formula pour la première fois un programme de recherche dans lequel s'inscrivent encore une grande partie des sciences cognitives contemporaines. Elle lui permet dans une première grande partie de présenter la « version » contemporaine d'une théorie des facultés de l'esprit : la conception modulariste de l'architecture fonctionnelle de l'esprit théorisée par J. Fodor, une théorie qui propose un certain nombre de réponses aux questions posées par la théorie de Gall. Dès lors, sont successivement abordés l'opposition au projet de l'intelligence artificielle (IA) et les arguments avancés par Fodor contre le modèle de la machine de Turing hérités des fondateurs de la conception moderne du développement cognitif (réflexion sur l'innéité), l'idée de « bases neurales », l'hypothèse de la modularité massive, et enfin la perspective évolutionniste en sciences cognitives. La seconde partie affronte le problème philosophique du fondement des sciences cognitives dans le contexte théorique au sein duquel elles ont pris naissance : le fonctionnalisme, « une forme de structuralisme appliqué aux entités mentales » (p. 544) qui vise à mettre au jour les lois de la pensée. Succède une présentation de la théorie computationnelle de l'esprit, puis de la diversité des modèles élaborés dans la recherche de fondements propres aux sciences cognitives (modèles classiques, connexionnistes, dynamiques).
F. F.
Après avoir rappelé dans une première partie introductive un certain nombre de distinctions conceptuelles destinées à délimiter l'objet général de la linguistique et les sous-disciplines qui la constituent (phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique, pragmatique), l'auteur présente un aperçu historique de son évolution au XXe siècle, de la méthodologie structurale (Saussure) à l'approche générative (Chomsky). La troisième partie, méthodologique, est consacrée à « la discussion épistémologique des aspects relatifs à la description, à l'explication et à la prédiction en linguistique. » (p. 601) Elle conduit l'auteur à s'interroger sur le statut de la notion de grammaire universelle et à poser la question de l'existence d'un universel linguistique, c'est-à-dire de catégories invariantes structurant les langues par-delà leur diversité.
F. F.
Forme et contenu est issu d'un cycle de trois conférences prononcées à Londres en 1932 par le chef de file du Cercle de Vienne. Proposer une méthode philosophique nouvelle ayant pris acte des bouleversements de la science moderne (la logique de Frege et Russell, les mathématiques de Hilbert, la physique d'Einstein, la mécanique quantique), c'est développer un empirisme approprié à celle-ci en répondant à la question de la nature du rapport des théories scientifiques aux données de l'expérience, autrement dit au problème de l'articulation entre la forme et le contenu. Si les mathématiques sont entièrement réductibles à la logique, les principes qui rendent possible toute connaissance scientifique sont des lois logiques. La connaissance est donc toujours réductible à des structures : elle est engendrée suivant un mouvement hypothético-déductif ; elle est produite par la congruence entre le système des hypothèses scientifiques et l'enchaînement des faits que celles-ci prédisent à titre de conséquences déductives. Pour Schlick, toute connaissance concerne donc exclusivement la forme, et non le contenu. Or, sous l'influence du Tractatus de Wittgenstein, Schlick a été conduit à faire du problème de la connaissance (qui était l'objet de sa Théorie générale de la connaissance) un cas particulier d'un problème plus général : celui de l'expression à travers le langage. Le caractère formel de la connaissance découle donc de la nature du langage. C'est pourquoi Forme et contenu traite successivement de la nature de l'expression (première conférence), de la nature de la connaissance (deuxième conférence) et de sa validité (troisième conférence). – Notes, pp. 175-178 ; Index des noms propres, p. 179 ; Table des matières, pp. 181-182.
F. F.
Cet ouvrage porte sur l'anthropologie historique et culturelle, un programme de recherche transdisciplinaire visant à appliquer l'historicité et la culturalité de ses concepts et méthodes à son objet : l'homme. Après avoir présenté dans les quatre premiers chapitres les différents paradigmes anthropologiques (évolutif, philosophique, historique, culturel) l'auteur définit la tâche de l'anthropologie historique et culturelle : dégager le caractère historique et culturel de son objet dans une recherche pluraliste, c'est-à-dire à la fois transdisciplinaire et transnationale (chapitre 5). L'étude du corps humain, dans sa dimension pragmatique, représente selon cette approche un instrument permettant de saisir les particularités et les différences entre les cultures. En se focalisant sur le corps, l'anthropologie historique et culturelle permet de comprendre comment gestes, rituels, mais aussi actes de langage et de l'imagination participent à la production, à la transmission et à la transformation des cultures humaines (chapitres 6 à 12). Cet ouvrage constitue à la fois une histoire des paradigmes de la discipline et l'esquisse d'un programme de recherche en vue de construire une anthropologie à l'ère de la mondialisation. – Notes, pp. 301-318 ; Bibliographie sélective, pp. 319-339 ; Liste des illustrations, p. 341.
F. F.
[Rudolf Carnap : « Formalwissenschaft und Realwissenschaft », Erkenntnis, 5, n°1, 1935, pp. 30-37]. – Ce texte présenté et traduit de l'allemand par Pierre Wagner, publié avec l'autorisation de Carus Publishing, est issu d'un exposé présenté par Carnap lors de la conférence de Prague, tenue du 31 août au 2 septembre 1934. Comment la méthode syntaxique – i.e. l'expulsion de la signification des termes d'une langue au profit de la forme et de l'ordre des signes qui la composent – permet-elle de justifier la thèse soutenue par Carnap selon laquelle la science formelle est un système de propositions vides de contenu ? Contrairement à « La langue de la physique comme langue universelle de la science » (cf. chapitre 6) le présent texte ne porte pas sur les sciences empiriques (que Carnap appelle « sciences du réel »), mais sur les sciences formelles. Dedans, il y présente sa conception des propositions mathématiques et montre pourquoi la distinction entre science formelle et « science du réel » ne contredit pas selon lui la thèse de l'unité de la science. – Tableau, p. 454 ; Références bibliographiques, p. 459.
F. F.
Cet opuscule présente l’œuvre de Lev Sémionovitch Vygotski (1896-1934) à travers une lecture philosophique et épistémologique de ses principaux textes : La signification historique de la crise en psychologie (1927), « La méthode instrumentale en psychologie » (1930), L’histoire du développement des fonctions psychiques supérieures (1931) et enfin Pensée et langage (1934), chef-d’œuvre du psychologue russe. Les deux premiers chapitres proposent une lecture de La signification historique de la crise en psychologie, prolégomènes à une psychologie scientifique dans lesquels Vygotski dresse d’une part un diagnostic de la crise de la psychologie dans les années 1920 et un tableau des tensions entre les trois courants qui la divisent (psychologie introspective, psychologie comportementale, psychologie de l’inconscient) ; d’autre part sa conception épistémologique des conditions de production d’une connaissance psychologique scientifique à travers le projet 1° d’une psychologie générale (qui nécessite selon lui un travail sur le contenu réel des concepts mobilisés en psychologie) et 2° d'une nouvelle méthodologie (à savoir l’élaboration de méthodes indirectes d’investigations). Le concept fondamental de la psychologie est en effet pour Vygotski celui de psychisme. Le psychisme est un instrument de sélection, dont les critères ne peuvent être mis au jour que par l’usage de méthodes indirectes, seules aptes à déterminer ce qui a été négligé ou volontairement rejeté par ce crible. La tâche d’une véritable psychologie scientifique apparaît ainsi clairement: «connaître ce qui n’apparaît ni dans l’action réalisée ni dans la perception de la réalité par le sujet mais qui fait justement qu’elles existent sous la forme attestée.» (p. 52) L’idée de médiation devient centrale : elle est développée à travers le concept d’instrument psychologique, artefact (symbole, schéma, diagramme, carte, plan, etc.) permettant de constituer des phénomènes psychiques médiatisés, eux-mêmes permettant le développement des fonctions psychiques supérieures (attention volontaire, mémoire logique, etc.) et l’apprentissage ; autrement dit des individuations psychiques par l’intermédiaire de psychotechniques. Le propre de l’instrument psychologique, c’est qu’il transforme le sujet qui l’utilise, car en l’utilisant, le sujet devient l’objet qu’il façonne par la médiation de l’instrument lui-même : il devient le sujet (actif) et l’objet (passif) d’une activité médiatisante (chapitre 3). Si les fonctions psychiques supérieures sont médiatisées par les instruments psychologiques, alors il est possible – sur cette base méthodologique – de mettre à l’épreuve des hypothèses relatives à l’apprentissage et au développement (psychogenèse). Dans un premier temps, l’auteur présente l’expérience de Sakharov et Vygotski pour étudier la formation des concepts chez l’enfant (chapitre 4), puis la psychopédagogie qui doit naturellement en découler : celle mise en œuvre par l’école, dont la fonction est de produire un enseignement et une transmission progressive des concepts scientifiques, et dont l’objectif est de conduire les individus psychiques au développement de la pensée autonome, c’est-à-dire à penser par eux-mêmes (chapitre 5). – Table des matières, pp. 3-4 ; chap. 1 : « La psychologie est-elle possible comme science ? » ; chap. 2 : « Le thermomètre de la psychologie » ; chap.3: «L’idée d’instrument psychologique» ; chap. 4 : « La formation des concepts chez l’enfant » ; chap.5 : « L’apport spécifique de l’école » ; Références bibliographiques, pp. 133-137. 1re édition : 2010.
F. F.
Cet article vise à mettre au jour les apports de Mead à l’analyse du développement à travers : 1° l’étude de la catégorie des objets sociaux (individus, œuvres matérielles, entités verbales, finalités des conduites) et 2° l’étude du problème de l’émergence. – Références bibliographiques, pp. 152-154.
F. F.
Le but de l'article est de repenser l'esprit à partir de la voix humaine, en y repérant un lieu d'articulation de l'esprit et du public - au moyen de Wittgenstein, d'Austin et de la philosophie du langage ordinaire. Dans un premier temps, ce qui est en jeu, c'est le rapport du locuteur individuel à la communauté et à la socialité du langage: concevoir l'esprit comme quelque chose d'intérieur et de privé, c'est en réalité refuser les formes publiques d'expression, censées trahir l'individu. Dans un deuxième temps, l'auteur revient sur la question adressée par Stanley Cavell à l'encontre de ceux qui rappelent les formes publiques d'expression, "ce que nous disons": qui sont-ils pour dire ce que nous disons? Qu'est-ce qui fonde ce "nous" qui permet à chacun de s'exprimer? Enfin, dans un dernier temps, la dimension politique de ce problème est mise en évidence, notamment dans l'analyse de la revendication à parler pour les autres. P. F.
[Texte remanié de : Thèse de doctorat, sous la direction de Luc Steels et Jean-Pierre Briot : Université Pierre et Marie Curie (Paris 6) : 2003 : X-224 p.]. Grâce à la mise en œuvre de méthodes de recherche expérimentales absolument novatrices, cet ouvrage vise à cerner le rôle de l’auto-organisation dans les processus évolutionnaires en général, et plus particulièrement dans la morphogenèse de la parole. Un changement de paradigme a en effet eu lieu au cours du XXe siècle avec l’avènement des sciences de la complexité. Les explications systémiques (donc non réductionnistes) dont elles sont porteuses, centrées sur le concept d’auto-organisation, permettent de comprendre autrement les structures physiques et biologiques, et en ce début de XXIe siècle, l’homme lui-même : car nous sommes actuellement en train de commencer à comprendre la culture et le langage d’une façon naturalisée. Le premier chapitre propose ainsi une brève histoire des différentes approches (linguistique, neuroscientifique et aujourd’hui mécatronique) du phénomène de la parole et de la faculté de parler du XIXe siècle à nos jours ; ainsi que les modèles actuels (mathématique, informatique et robotique) ayant conduit à l’émergence d’une nouvelle discipline scientifique – la robotique développementale – qui étudie par analogie fonctionnelle la dynamique des rapports entre le cerveau, le corps humain et son environnement, grâce à l’étude de l’évolution de systèmes mécatroniques (i.e. intégrant mécanique, électronique et informatique) in situ. Dans un second chapitre l’auteur présente les structures de la parole : ses codes (formes sonores ou gestuelles), son appareil anatomique (conduit vocal et oreille), ses systèmes constricteurs (i.e. les positions des différents organes impliqués dans sa production) et enfin l’organisation de ses structures elles-mêmes (digitalité et combinatorialité). Le troisième chapitre présente les phénomènes de l’auto-organisation (à travers deux exemples de systèmes physiques non vivants auto-organisés) et de l’épigenèse, dans la mesure où tous les deux sont créateurs de formes et présentent des structures analogues (complexité, forte non-linéarité, non-déterminisme). Le rapprochement entre auto-organisation et épigenèse se révèle être un moyen stratégique pour penser l’articulation entre le concept d’auto-organisation, la théorie de l’évolution et le mécanisme de la sélection naturelle. Dès lors l’auteur dresse un tableau des différentes théories (innéiste, fonctionnaliste, computationnelle et robotique) proposées pour répondre à la question centrale de l’ouvrage (celle de l’origine de la parole) et exhibe les fondements épistémologiques des approches computationnelle et robotique – appelées « méthodes de l’artificiel » – qui consistent à construire des systèmes mécatroniques pour étudier, dans le cadre du présent travail, les mécanismes de la parole (chapitres 4 et 5). Les chapitres 6, 7 et 8 présentent des modèles d’auto-organisation déjà publiés dans la première édition anglaise de l’ouvrage : un modèle d’auto-organisation de systèmes de vocalisation (chapitre 6) dans lequel un robot retrouve la configuration articulatoire d’un stimulus sonore à partir de sa perception ; un modèle d’apprentissage de correspondances perceptuo-motrices (chapitre 7) fondé sur l’interconnexion de deux réseaux de neurones (un réseau perceptuel connecté à un modèle de l’oreille et un réseau moteur connecté à un modèle du conduit vocal) ; enfin, un modèle de génération de syntaxes de sons en fonction de contraintes articulatoire et énergétique (chapitre 8). Dès lors l’auteur montre l’intérêt de ces modèles dans le cadre de scenarios évolutionnaires, comment ils permettent d’éclairer le problème de l’origine de la parole, et soutient la thèse selon laquelle les codes et structures de la parole sont des exaptations, c’est-à-dire des résultats de l’auto-organisation de structures originellement non associées à la fonction du langage. Un court chapitre conclusif (chapitre 10) dresse un bilan de la fécondité de l’approche systémique adoptée par l’auteur et revient sur les enjeux théoriques et méthodologiques des modèles informatique et robotique dans la compréhension des processus morphologiques et évolutionnaires. – Bibliographie, pp. 209-220 ; Index, pp. 221-225 ; Table des matières, pp. 227-229.
F. F.
Though theory has become a common language in the humanities in recent years, the relation between theoretical speculation and its practical application has yet to be fully addressed. In The Practice of Theory, Michael Bernard-Donals examines the connection between theory and pedagogy at the level of practice. He asks how such a practice works not only to change the way we read and speak with one another, but also the conditions in which these activities become possible. Bernard-Donals argues that the most sophisticated practice linking pedagogy to theory is rhetoric, but the version of this tradition in thinkers like Rorty and Fish is never broad enough. The conception of rhetoric he proposes instead is linked to other human and natural sciences. The practice of theory investigates the degree to which a materialistic rhetoric can reinvigorate the link between theory, teaching and practice, and offers a sustained reflection on the production of knowledge across a broad range of contemporary disciplines. – Table of contents : – 1. Gorgias, Phaedrus, and the rhetorical formulation of the extra-discursive; – 2. Aristotle on rhetoric, phronesis, and practical knowledge; – 3. A rhetorical reading of the human sciences: towards antifoundationalism; – 4. Rorty and the mirror of nature: hermeneutics and the possibility of social change; – 5. Louise Phelps and theory: towards a human science disciplined by practical wisdom; – 6. Liberatory pedagogy, conceptual knowledge: towards a practical wisdom disciplined by scientific observation; – 7. Toward a materialistic rhetoric: writing the conditions of the incommensurable.
Le travail de G. L. a été publié sous le titre « Linguistics and Natural Logic », dans Synthèse, 1970, XXII-1/2 ; il a été repris par D. Davidson et G. Harman pour leur recueil Semantics of Natural Language, Dordrecht, Reidel, 1972. Le propos est résumé par l’A. : « On va démontrer que le rôle d'une grammaire générative d’une langue naturelle n’est pas seulement d’engendrer les phrases grammaticales de cette langue, mais aussi de les relier à leur forme logique. La notion de forme logique est à comprendre dans le cadre d’une logique naturelle, une logique pour le langage naturel, dont les buts sont d’exprimer tous les concepts susceptibles d'être exprimés dans le langage naturel, de caractériser toutes les inférences valides qui peuvent être faites en langage naturel, et de s'accorder avec les descriptions linguistiques adéquates de toutes les langues naturelles ». Ce propos s’éclaire dans la « Présentation » de J. M., par opposition aux positions de Chomsky, et par rapport à la propre position (intermédiaire) de Lakoff lui-même dans son essai antérieur « On Generative Semantics », 1971 (Langages, 1972, n° 27). « Il ne s'agit pas d'adapter une logique existante à la langue, tout en déplorant l’inadéquation de la logique aux faits empiriques... : bien au contraire, une grammaire nouvelle est proposée, mais aussi une logique nouvelle, et Lakoff insiste sur le caractère double de l'instrument à élaborer » (XVI). — La bibliographie de l'article original est reproduite. On trouve quelques références françaises dans les pages de la « Présentation ». M.-M. V.
En réactualisant une méthodologie interdisciplinaire de circulation encyclopédique au sein des corpus philosophique et scientifique (philosophie transcendantale, esthésiologie et psychiatrie phénoménologiques, biologie évolutive du développement, paléoanthropologie, neurobiologie, audiophonologie, psychologie écologique de la perception, neurolinguistique, théorie cognitive de la métaphore, etc.), cet ouvrage, foisonnant de ressources documentaires, de concepts philosophiques et de théories scientifiques, mais parfois tortueux dans sa progression (peut-être en raison du fait que les chapitres qui le constituent sont des articles refondus en un seul ouvrage), met au jour la profondeur et la justesse de certaines intuitions de l’un des grands représentants de l’anthropologie philosophique, Arnold Gehlen (1904-1976), figure intellectuelle peu connue en France, ou plutôt, comme le notait Stanislas Deprez dans sa recension des Essais d’anthropologie philosophique (voir Revue Philosophique de la France et de l’Étranger, tome 137, n° 2, 2012, p. 251), maintenue dans le silence. Chaque chapitre est le développement d’une ou plusieurs thèses, qui s’enchaînent les unes aux autres au fil de l’argumentation de l’auteur. Le chapitre I montre qu’un principe, celui d’exonération (Entlastung), et un concept, celui de néoténie (désignant le retardement du développement humain par le maintien de caractères juvéniles à l’âge adulte), tous deux présents dans l’anthropobiologie d’A. Gehlen, trouvent un contenu positif affiné et nettement précisé grâce aux réinterprétations récentes d’observations effectuées à partir de la théorie du développement et de l’évolution proposée par Stephen Jay Gould (avec le concept d’hétérochronie néoténique) et aux résultats obtenus par l’évo-dévo (avec le concept d’exaptation). En somme, il s’agit de montrer en quoi la néoténie est une source d’exaptations indéfinies (i.e. d’activités de bricolage du vivant qui re-fonctionnalise des structures morphologiques ou cognitives originellement non pré-adaptées aux buts qui sont réassignés à ces structures). Le chapitre II développe la thèse du caractère communicatif de l’expérience humaine, son lien avec la néoténie et le mécanisme de l’exaptation, pour exhiber les éléments d’explication que cette thèse apporte à la compréhension de syndromes neuropsychologiques tels que l’autisme et la schizophrénie. Le chapitre III soutient quant à lui que les structures sensorimotrices du corps constituent l’a priori matériel de notre rapport au milieu naturel (il s’agit de la thèse centrale définitoire de l’esthésiologie). Le chapitre IV soutient que le circuit phono-auditif est la matrice du langage et le fondement esthésiologique de l’expérience humaine, et l’action phonique, le modèle de toute action. Le chapitre V cherche à montrer comment la théorie des pré-représentations de Jean-Pierre Changeux (cf. L’homme de vérité, Paris, Odile Jacob, 2002) s’applique au problème de la communication langagière, puis comment l’imagination constitue le lieu où s’élaborent des métaphores et où se formalisent petit à petit des analogies jouant le rôle de schèmes transcendantaux entre les structures corporelles de la sensibilité et les contenus expérientiels du vécu et du sentir, schèmes qui se sédimentent et se stabilisent à terme, à un niveau ultime, dans la pensée mathématique, sous forme d’invariants inférentiels. Enfin, le chapitre VI vise à mettre en évidence le lien entre la philosophie de l’histoire et des institutions de Gehlen et sa doctrine anthropobiologique à partir d’une lecture de Urmensch und Spätkultur (1956). Ainsi, l’objectif de l’ouvrage d’Alberto Gualandi est de montrer quelles sont les retombées paléoanthropologiques de la conception néoténique de l’anthropogenèse à travers une relecture de l’œuvre anthropobiologique d’Arnold Gehlen à la lumière des avancées de la science contemporaine, à l’ère de la post-histoire, sous régime technoscientifique. – Avertissement, p. 4 ; Illustrations, pp. 5-6 ; Introduction, pp. 7-20 ; Conclusions, pp. 377-384 ; Bibliographie, pp. 385-401 ; Table des matières, pp. 403-405 ; Remerciements, p. 407.
F. F.
Cet ouvrage vise à présenter dans toutes ses ramifications la question au centre de l’œuvre de Willard Von Orman Quine (1908-2000) et sa méthode de traitement, à savoir : celle de la possibilité de la science et de sa compréhension, suivant une approche empiriste et réaliste. La signification est-elle réductible à la référence ? À partir des quatre grandes conceptions de la signification proposées dans les philosophies de traditions anglo-américaine et analytique (logiciste, mentaliste, pragmatiste, empiriste logique), l’auteur expose dans un premier chapitre la conception originale de Quine, holiste, dont le propos est de montrer que la signification ne correspond pas à une entité extra-langagière ; thèse qui le conduit d’une part à rejeter la distinction classique entre énoncés analytiques et énoncés synthétiques, d’autre part à redécouvrir le cercle herméneutique, dont est porteuse la notion de signification. En découlent les deux conséquences suivantes : la signification et la synonymie sont inassignables, et les données d’observation laissent indéterminée la référence. Dès lors, les chapitres II et III explorent les liens logiques entre les trois thèses de sous-détermination (de la traduction, des théories scientifiques, de la référence) mises au jour par Quine : soit le constat que deux langages, deux théories scientifiques ou encore deux comportements verbaux pourtant incompatibles entre eux peuvent cependant être compatibles avec les mêmes données observables, les mêmes données empiriques ou les mêmes situations contextuelles. Le chapitre IV présente la conception quinienne de la logique (dans la mesure où la logique est ce qui permet d’articuler les énoncés théoriques de la science au réel) en accord avec sa vision naturaliste et empiriste. Le chapitre V nous permet alors de comprendre en quoi la position holiste de Quine le conduit à proposer une épistémologie naturalisée, soutenue par une normativité anthropologique au centre de laquelle opère un schème conceptuel, fond de croyances relatif à une culture, et à partir duquel se construisent les rapports de la science à l’expérience du monde. Le dernier chapitre étudie quant à lui la postérité et les usages contemporains de la philosophie de Quine dans la philosophie analytique de la seconde moitié du XXe siècle (chez Davidson, Rorty, Putnam), ainsi que sa réception critique chez deux philosophes français post-structuralistes (Lyotard et Descombes). – Repères chronologiques, pp. 13-16 ; Conclusion, pp. 317-321 ; Glossaire, pp. 323-336 ; Notices biographiques, pp. 337-351 ; Bibliographie, pp. 353-360 ; Index nominum, pp. 361-362 ; Index rerum, pp. 363-367 ; Table des matières, pp. 369-371.
F. F.
'The twelve essays which are collected in this volume have all been previously published and are here reprinted with a very few minor alterations ...'--Preface.