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La Théorie de la relativité d'Einstein. Éléments pour une théorie de la connaissance : Œuvres; XX
Ernst CASSIRERÉditeur : Le Cerf - 2000
L’Espace et le temps chez Newton et chez Kant. Essai d’explication de l’idéalisme kantien à partir de Newton
Abdelkader BACHTAÉditeur : L’Harmattan - 2002
La Philosophie des mathématiques de Kant
Louis COUTURATÉditeur : Manucius - 2004
Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics
Sous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 2009
Realitas : variations kantiennes sur deux thèmes de Vuillemin
Gordon G. BRITTANSous la direction de Roshdi RASHED, Pierre PELLEGRINDans Philosophie des mathématiques et théorie de la connaissance. L’Œuvre de Jules Vuillemin - 2005
Jean Largeault et l’idéalisme : Kant “incrédible”
Paul CLAVIERSous la direction de Miguel ESPINOZADans De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault - 2001
Le statut de l’espace dans la Critique de la raison pure de Kant
Jean-Michel BESNIERSous la direction de Marc LACHIÈZE-REYDans L’Espace physique entre mathématiques et philosophie - 2006
Schlick et le kantisme
Christian BONNETSous la direction de Jean-Jacques ROSAT, Jacques BOUVERESSE, Delphine CHAPUIS-SCHMITZDans L’Empirisme logique à la limite. Schlick, le langage et l’expérience - 2006
Beth, Kant et l’intuition mathématique
Jacques DUBUCSSous la direction de Gerhard HEINZMANNDans Philosophia Scientiae. Travaux d’histoire et de philosophie des sciences - 1999
Kant et les mathématiques
Jean SEIDENGARTSous la direction de Évelyne BARBIN, Maurice CAVEINGDans Les Philosophies et les mathématiques - 1996
Introduction
Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTSous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTDans Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics - 2009
On Kant's Transcendental Account of Newtonian Mechanics
Pierre KERSZBERGSous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTDans Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics - 2009
The Constitution of Objects in Classical Physics and in Quantum Physics
Peter MITTELSTAEDTSous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTDans Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics - 2009
Decoherence and the Constitution of Objectivity
Michel BITBOLSous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTDans Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics - 2009
A Physicist's Approach to Kant
Bernard d’ ESPAGNATSous la direction de Michel BITBOL, Pierre KERSZBERG, Jean PETITOTDans Constituting Objectivity. Transcendental Perspectives on Modern Physics - 2009
L'Espace et le temps chez Newton et chez Kant : essai d'explication de l'idéalisme kantien à partir de Newton
Abdelkader BACHTAÉditeur : Université de Tunis I - 1991
Réduction et neutralisation : de la légitimation de la réduction transcendantale aux conditions de possibilités de la raison
Jean-françois LAVIGNESous la direction de Antoine GRANDJEAN, Laurent PERREAUDans Husserl. La science des phénomènes - 2012
De la logique transcendantale à la logique de l'origine : l'élaboration de l'idéalisme épistémocritique de Hermann Cohen : Thèse de doctorat : Philosophie : Université de Nantes : 2002, sous la direction d'André Stanguennec
Baptiste GRASSET
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Éditeur : - 2002
L’idéalisme dans l’infinitésimal : Weyl et l’espace à l’époque de la relativité
Julien BERNARDÉditeur : Presses Universitaires de Paris Ouest - 2013
Kant’s Transcendental Deduction : An Analysis of Main Themes in His Critical Philosophy
Robert HOWELLÉditeur : Springer Science+Business Media B.V. - 1992
Jakob von Uexküll, explorateur des milieux vivants : Logique de la signification
Hadrien GENSÉditeur : Hermann - 2014
La Force du social : Enquête philosophique sur la sociologie des pratiques de Pierre Bourdieu
Claude GAUTIERÉditeur : Le Cerf - 2012
Cassirer. Du transcendantal au sémiotique
Jean LASSÈGUEÉditeur : Vrin - 2016
Couturat : « Poincaré mon savant collaborateur » (?) : Le débat sur le statut philosophique de l’espace géométrique
Gerhard HEINZMANNSous la direction de Sophie ROUX, Michel FICHANTDans Louis Couturat (1868-1914) - 2017
La critique de Kant par Couturat
Élisabeth SCHWARTZSous la direction de Sophie ROUX, Michel FICHANTDans Louis Couturat (1868-1914) - 2017
On Analogy and its Philosophical Importance
Harald HØFFDING
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Dans - 1905
Après avoir lu de près et annoté le manuscrit de Cassirer sur la théorie de la relativité, Einstein se montra très intéressé et lui adressa cet éloge dans sa lettre du 5 juin 1920 : « C'est avec un très grand intérêt que j'ai étudié de manière approfondie votre ouvrage et j'ai surtout admiré l'assurance avec laquelle votre esprit maîtrise la théorie de la relativité. [...] Je crois que votre ouvrage est tout à fait propre à éclairer les pensées et les connaissances des philosophes sur le problème physique de la relativité ». – En s'inspirant directement de la «méthode» kantienne et des fondements de la philosophie critique, Cassirer s'efforce de nous livrer ici une interprétation transcendantale des acquisitions de la théorie de la relativité d'Einstein. Ainsi, la philosophie de la connaissance n'a ni à déduire «a priori» la réalité physique (certains post-kantiens l'avaient, hélas, oublié), ni à se borner à n'être que la servante des sciences : sa fonction critique consiste essentiellement à dégager de l'histoire effective des théories scientifiques la pensée qui les a produites, et à retrouver en celle-ci leur signification transcendantale déterminée. Tout se passe comme si Cassirer avait mis en mouvement la Critique de la Raison pure en n'hésitant pas à tenter de «comprendre Kant mieux qu'il ne s'est compris lui-même», de la même manière que ce dernier s'était proposé de comprendre Platon. M.-M. V.
L’ouvrage se propose d’étudier le rapport de la philosophie de Kant avec la conception newtonienne de la mathématique du continu, cette dernière ne pouvant se comprendre que dans la relation avec une conception particulière de l’espace et du temps. L’analyse approfondie de l’hétérogénéité des méthodes propres à Kant et à Newton permet de mettre en lumière les positions coordonnées du physicien et du philosophe qui, le premier, a tenté d’introduire en philosophie certains concepts mathématiques, tels le concept de grandeur négative et le concept de l’infiniment petit. – Partie I, «Qu’est-ce que l’idéalisme transcendantal ?» : Questions de méthode; L’idéalisme transcendantal comme théorie de la connaissance des phénomènes; Phénomène et idéalité; Phénomène et synthèse entre le rationalisme et l’empirisme; L’idéalisme transcendantal et les notions d’espace et de temps; Genèse interne de l’idéalisme transcendantal; – Partie II, «L’espace, le temps et la synthèse» : L’engrenage philosophique; Synthèse critique et synthèse précritique, connaissance humaine et connaissance divine; Épicure et Hume, le réveil du sommeil dogmatique; D’autres influences, Maupertuis, Buffon et Lambert; Conclusion; – Partie III, «L’espace, le temps et l’idéalité» : Genèse externe, Berkeley et Leibniz; Genèse interne, le rôle de charnière du Premier fondement de la différence des régions dans l’espace; Le sens épistémologique; La question de fait, Kant pense Newton; La question de droit, l’en-soi de la mécanique; Kant idéalise l’espace et le temps newtoniens, la mathématique du continu; Sens de l’entreprise kantienne; Justification a-newtonienne; Justification newtonienne. – Trois textes de l’A. en Appendices : 1. «Composition, fondements et signification de l’idéalisme transcendantal (Kant et Newton)», 1ère parution dans Cahier de Tunisie, n° 124, 1996; – 2. «La critique kantienne de l’idéalisme cartésien et sa signification épistémologique», 1ère parution dans la Revue Tunisienne des Études philosophiques, n° 20/21, 1998; – 3. «Éclaircissement sur le temps kantien. La dissolution du paradoxe dans la Critique de la raison pure», 1ère parution dans la Revue Tunisienne des Études philosophiques, n° 25/26, 2001. M.-M. V.
Ce texte a paru pour la première fois, sous forme de “mémoire”, dans la Revue de Métaphysique et de Morale, mai 1904, Centenaire de la mort de Kant (1724-1804), pp. pp. 235-308. Il a été repris comme Appendice dans Les Principes des mathématiques. Paris, Félix Alcan, 1905. Réédition : Paris, Albert Blanchard, 1980. – Kant caractérise la méthode mathématique en l’opposant à la méthode de la philosophie : la mathématique seule a des axiomes, c’est-à-dire des principe synthétiques a priori, «parce qu’elle seule peut, en construisant un concept, lier a priori et immédiatement ses prédicats dans l’intuition de son objet», alors que la philosophie ne peut avoir d’axiomes car elle ne peut pas sortir du concept pour le lier à un autre concept; la mathématique seule a des définitions car elle crée ses concepts par une synthèse arbitraire et, par suite, ses définitions sont indiscutables et ne peuvent être erronées, alors qu’en philosophie on ne peut définir stricto sensu ni les objets empiriques ni les concepts a priori, mais seulement les décrire, ce qui n’épuise pas forcément la compréhension d’un concept préalablement donné; enfin, seule la mathématique a des démonstrations proprement dites, car «on ne peut appeler démonstration qu’une preuve apodictique, en tant qu’elle est intuitive», alors que la philosophie ne peut effectuer des démonstrations sur ses concepts car il lui manque «la certitude intuitive». Cet examen consacre donc la séparation absolue de la mathématique, non seulement par rapport à la métaphysique, mais par rapport à la philosophie tout entière, et notamment la logique : en effet, cette dernière repose sur des principes analytiques, qui paraissent se réduire au principe de contradiction, et elle ne permet d’établir que des jugements analytiques. Ce sont ces différentes thèses kantiennes que L. C. examine ici d’un point de vue critique qui souligne les contradictions du système de Kant, sans «respect superstitieux» excessif. – Notes pp. 117-152; – En Annexes, Bibliogr. et Biogr. de L. C. par André Lalande, Revue de Métaphysique et de Morale, T. XXII, N° 5, 1914. M.-M. V.
In recent years, many philosophers of modern physics came to the conclusion that the problem of how objectivity is constituted (rather than merely given) can no longer be avoided, and therefore that a transcendental approach in the spirit of Kant is now philosophically relevant. The usual excuse for skipping this task is that the historical form given by Kant to transcendental epistemology has been challenged by Relativity and Quantum Physics. However, the true challenge is not to force modern physics into a rigidly construed static version of Kant's philosophy, but to provide Kant's method with flexibility and generality. – In this book, the top specialists of the field pin down the methodological core of transcendental epistemology that must be used in order to throw light on the foundations of modern physics. First, the basic tools Kant used for his transcendental reading of Newtonian Mechanics are examined, and then early transcendental approaches of Relativistic and Quantum Physics are revisited. Transcendental procedures are also applied to contemporary physics, and this renewed transcendental interpretation is finally compared with structural realism and constructive empiricism. The book will be of interest to scientists, historians and philosophers who are involved in the foundational problems of modern physics. M.-M. V.
Beth a tenté de réhabiliter la doctrine kantienne de l’intuition mathématique de manière compatible avec les données de la logique contemporaine. Le présent article propose une évaluation critique de cette tentative. La théorie de l’intuition mathématique développée dans la Critique de la Raison Pure possède un double versant : l’intuition des “premiers principes”, telle qu’elle est analysée dans l’Esthétique, et l’intuition à l’œuvre dans les preuves, telle qu’elle est analysée dans la Méthodologie. À l’inverse de la plupart des défenseurs de Kant, qui s’attachent à montrer que l’intuition du premier type reste, en un sens, compatible avec les géométries non-euclidiennes, Beth veut défendre l’intuition du second type, en suggérant qu’elle ne désigne rien d’autre que la méthode d’ “instanciation” bien connue en calcul des prédicats. Je montre que cette stratégie de défense de Kant est intenable.
I. Logique et mathématiques : L’irréductibilité de l’espace et du temps à de pures déterminations logiques ou aux données de l’expérienceLes mathématiques reposent sur des jugements synthétiques a priori. – II. Le fondement des mathématiques n’est ni dans le ciel ni sur la terre : La méthode critique et le dessein de la philosophie théorique; Les formes de l’intuition pure; Le schématisme et la construction des concepts mathématiques. – III. Les principes de la connaissance mathématique : La géométrie; L’arithmétique; L’algèbre.
An appropriate starting point for this introduction consists in providing the reader with a short definition of the adjectives “transcendent” and “transcendental”. All too often, these adjectives are mixed up (especially in the English-speaking philosophical tradition), and this leads to many misunderstandings. In a book entirely devoted to transcendental epistemology and its applications to physics, such misunderstandings could easily blur how each idea is perceived. This is why we must try to avoid them from the outset. “Transcendent” and “transcendental” somehow point towards opposite directions. True, both words share a common component of meaning, which is “exceeding experience”. But “exceeding” can be achieved in two antithetical ways. A transcendent object exceeds experience insofar as it allegedly exists beyond experience, as a remote (and intellectually reconstructed) external cause of experienced phenomena. By contrast, a transcendental structure exceeds experience because it is a background precondition of experience. Since transcendental structures concern the methods of access to experience, they have been thought of as pertaining to the subject of this experience by the classical tradition. But the latter notion of subject has nothing to do with psychology; it can rather be construed as a precursor of the cognitive notion of “access consciousness” in the sense of Ned Block. So, a transcendent object is supposed to wait for us “out there”, and is indifferent to our intervention. By contrast, transcendental preconditions prescribe rules of active definition and selection of phenomena in such a way that one may consider themas if they were appearances of an object. This is the difference between merely believing in the existence of objects, and being aware of the procedure through which we constitute them. This also accounts for the difference between an ordinary and a critical definition of objectivity: objectivity in the first sense refers to that which possesses transcendent being; whereas objectivity in the second sense refers to what can be made valid for any one of us, independently of our situation, but not independently of the fact of being situated.
Kant's account of Newtonian science in terms of a priori structures of the mind has been generally interpreted as too restrictive. If Newtonian science is an instantiation of the system of categories, then, in order to retain any value, they need to be dynamized in accordance with the development of science beyond Newton. This paper suggests that the restriction in best understood as Kant attempt to provide a primary matrix of sense for any possible natural science, inasmuch as it reflects the “first idea” contained in the Copernican Revolution.
In quantum physics as well as in classical physics we are usually concerned with observable quantities and their time dependence, but not with objects as carriers of observable properties. However, for establishing objectivity of our cognition in addition to the observable properties objects must be constituted in classical mechanics as well as in quantum mechanics. This problem can be traced back to the critical philosophy of Kant. Surprisingly, it became obvious only in recent years that the way to introduce objects systematically into the physical theories mentioned is essentially an adoption and realization of Kant's transcendental way of reasoning.
A transcendental interpretation of decoherence theories is presented, as a middle way between the realist and empiricist interpretations. From a transcendental standpoint, the latter interpretations are both biased. The realist one is biased in favor of formal constructs taken as descriptive of a reality more real than phenomena; and the empiricist one is biased in favor of phenomena, thus forgetting that they acquire their meaning from the formalism in which they are embedded. By contrast with these two positions, transcendental epistemology sees decoherence as one step in a stratified process of constitution of objectivity adapted to microphysical phenomena.
Since Kant's time considerable developments in physics greatly modified the set of the conceivable word views that are compatible with what we factually know. And this, in turn, was bound to induce substantial changes as regards the relationship between Kantism and physics and the degree of compatibility of the former with the latter. The main changes are examined. As could be expected, it is found that several significant aspects of Kantism, including both arguments in its favor and consequences derived from it, cannot be kept in their original form. On the other hand it turns out that quantum physics as well as the outcomes of recent physical experiments yield strong support to two of its most essential features, the ideality of space (or space-time as now we would preferably say) and the (correlated) fact that, far from being independently existing out there, phenomena are essentially representations in our mind.
Cet article discute le procédé de méthode – précédent la réduction phénoménologique – au fondement de la thèse de l'idéalisme phénoménologique transcendantal de Husserl. L'ambition de cet idéalisme – en tant que radicalisation du criticisme kantien – étant de fonder, au sein de la vie intentionnelle de la conscience et par la médiation du sens, la possibilité de toute transcendance. – Références bibliographiques, p. 92.
F. F.
Le présent travail livre une analyse détaillée de la genèse et de la structure de la philosophie théorique personnelle de Hermann Cohen. L'auteur s'y affronte à deux préjugés : le premier voudrait que la cohérence de l'interprétation radicalement idéaliste de la méthode transcendantale de Kant que Cohen a menée durant près de cinq décennies ait eu pour contrepartie un passage inavoué à l'idéalisme absolu lors de sa Logique de la connaissance pure de 1902. Afin de mettre hors-circuit ce grief, particulièrement injuste en ce sens qu'on a en fait affaire ici à une philosophie de la finitude des plus conséquentes, l'auteur s'est donc attaché à articuler systématiquement chacune des étapes décisives de la transformation cohénienne de l'idée transcendantale entre 1870 et 1918, puis il a mis ces étapes en regard avec les grands axes de la logique de l'origine des années 1900. L'autre préjugé qui frappe le néokantisme de Cohen tient à l'accusation de positivisme. Cette opinion-là repose sur un fond de vérité : qui pourrait nier, en effet, que la définition étroitement scientifique de l'expérience qu'il s'agit de fonder constitue la constante doctrinale du parcours philosophique de Cohen ? Mais cette constante n'implique pas la réduction de la philosophie à l'état d'ancillaire des sciences, fonction qui s'avérerait incompatible avec un criticisme authentique. C'est ici que la situation historique de Cohen est d'une aide précieuse : son épistémologie prend place en pleine crise des fondements de la physique. Si vraiment la logique de la connaissance entend demeurer une critique de la science, elle se trouve donc dans une position historique idéale pour y parvenir à condition de démontrer l'adaptabilité des structures transcendantales aux évolutions des sciences exactes. Mais le tribunal de la pureté transcendantale peut-il légiférer en dehors de la juridiction de la science newtonienne ? – Bibliographie, pp. 494-502.
[Texte remanié de : Thèse de doctorat, sous la direction d'Alain Michel : Philosophie : 1 vol. : Université Aix Marseille 1 : 2010 : 260 p.]. – Cet ouvrage porte sur les fondements mathématique, physique et philosophique du concept d’espace dans la pensée d’Hermann Weyl. Il s’agit pour l’auteur de contextualiser et de saisir les enjeux du travail épistémologique de Weyl sur le concept d’espace, tel qu’on peut le trouver synthétisé de façon magistrale dans Espace-Temps-Matière (4 éditions différentes du vivant de Weyl : 1918 ; 1919 ; 1921 ; 1923). Dans un premier temps, l’auteur présente le contexte philosophique et scientifique dans lequel est née la pensée de Weyl et sa conception des rapports entre science et philosophie (chapitre 1). Dans un second temps, il présente la notion mathématique d’espace, telle qu’elle est exposée dans la première partie d’Espace-Temps-Matière (chapitre 2). Dans un troisième temps, il présente la notion physique d’espace, telle que Weyl la pense à partir des travaux d’Einstein sur la théorie de la relativité générale (chapitre 3). Un dernier chapitre présente la façon dont Weyl pense les rapports entre ces deux aspects – mathématique et physique – de la spatialité (chapitre 4). – Annexe 1 : « Textes de Weyl sur ses rapports à la philosophie », pp. 93-96 ; Annexe 2 : «Comment caractériser la nature spatiale d’une grandeur ?», pp. 155-161 ; Annexe 3 : « Éléments sur le principe de Mach en relativité générale », pp. 223-226 ; Annexe 4 : « Comment répondrait-on à l’argumentation de la boule d’argile en relativité générale? », pp. 226-229 ; Annexe 5 : « Comment caractériser la nature spatiale d’une grandeur dans un espace de Weyl ? », pp. 323-324. – Cet ouvrage a reçu le Prix Paul Ricœur 2013 de l’université Paris Ouest Nanterre La Défense.
F. F.
The argument of the Transcendental Deduction of the Categories in the Critique of Pure Reason is the deepest and most far-reaching in philosophy. In his new book, Robert Howell interprets main themes of the Deduction using ideas from contemporary philosophy and intensional logic, thereby providing a keener grasp of Kant's many subtleties than has hitherto been available. No other work pursues Kant's argument through every twist and turn with the careful, logically detailed attention maintained here. Surprising new accounts of apperception, the concept of an object, the logical functions of thought, the role of the Metaphysical Deduction, and Kant's relations to his Aristotelian-Cartesian background are developed. Howell makes a precise contribution to the discussion of most of the disputed issues in the history of Deduction interpretation. Controversial in its conclusions, this book demands the attention of all who take seriously the task of understanding Kant's work and evaluating it dispassionately. – Table of contents: Displayed Sentences Referred to Frequently. Preface. One: Kant's Picture of Knowledge. Two: Intuitions and Their Objects. Three: Intuition, the Manifold of Intuition, and Its Synthesis. Four: The Transcendental Deduction: Its Structure, Goals, and Opening Claims. Five: Combination and Intensionality: B-Deduction §15. Six: Apperception: B-Deduction §16. Seven: Transcendental Unity of Apperception and Its Necessity. Eight: The Union of the Manifold of Intuition in the Concept of an Object: B-Deduction §17. Nine: Objective Unity of Apperception and the Logical Forms of Judgment: B-Deduction §18 and §19. Ten: Category Application to the Object of Intuition: B-Deduction §20. – Notes. Bibliography. Index.
L’ouvrage d’Hadrien Gens vient combler un vide qu’il fallait absolument opérer dans la littérature secondaire en langue française : l’absence d’une étude systématique sur la pensée scientifique, épistémologique et philosophique du baron Jakob von Uexküll (1864-1944). On pourrait appliquer à von Uexküll cette réponse qu’Hemingway fit à jour à un journaliste qui lui demandait ce qu’était un classique : «C’est un écrivain dont tout le monde parle et que personne ne lit». Tel est en effet le cas de von Uexküll, dont cette étude permet de comprendre l’importance gigantesque dans la pensée vitaliste du XXe siècle : une lecture attentive de cette monographie conduit à placer son importance pour la pensée philosophico-biologique à côté de celles de Frege et Husserl pour les pensées analytique et phénoménologique. Quel est le coup de maître de von Uexküll ? C’est d’avoir introduit la notion de sujet en biologie pour fonder celle-ci sur le concept de signification. Prolongeant les recherches du Kant de la première Critique par une naturalisation du transcendantal, von Uexküll a ouvert la voie à une pensée de l’espace comme milieu d’action du sujet vivant (Wirkwelt) et à une pensée du temps comme temps perceptif spécifique de ce sujet vivant (Merkwelt) en substituant au concept physique de champ neutre (Milieu) le concept d’Umwelt (qu’on pourrait traduire par milieu polarisé). Le concept d’Umwelt permet en effet d’intégrer un centre de subjectivation qui est orienté par une polarité centrifuge. La relation du sujet au milieu étant réciproque : le milieu déterminant la distribution locale des polarités ; les polarités conditionnant la tendance centrifuge du centre de subjectivation, qui est aussi le point d’irradiation d’un faisceau de comportements organismiques, qui en retour, induisent une détermination du milieu. Bref, cette composition entre organisme et milieu est une relation d’échange, une relation allagmatique aurait dit Simondon, qui est tout autant un débat qu’une négociation, c’est-à-dire un ajustement (Einpassung). Ainsi, à la causalité linéaire de la théorie des tropismes de Loeb et de l’arc réflexe des béhavioristes, Uexküll substitue une surdétermination réciproque de l’organisme et du milieu dans un circuit fonctionnel (Funktionskreis) qui relie la perception et l’action. La structuration du milieu (au sens d’Umwelt) produisant sa découpe comme territoire, c’est-à-dire sa création comme espace vital. La pensée des ajustements, étagée sur trois niveaux, forme ainsi ce qu’il faudrait nommer une organologie biologique articulée en une triple organologie des ajustements (physiologiques, éthologiques et écologiques) et organisée par un triple ordonnancement des plans (plans de constructions, plans de performances et plans de compositions), soit des systèmes de règles constitués par des connexions de facteurs qui permettent de penser une finalité immanente aux organismes, aux milieux et aux écosystèmes. Au concept de cause explicative, von Uexküll substitue celui de motif interprétatif, au concept d’adaptation, celui d’ajustement, ce qui permet de subvertir le modèle sélectionniste d’inspiration darwinienne : en effet c’est le vivant qui sélectionne son milieu et non l’inverse. L’impulsion déclenchant la perception chez le sujet vivant n’est donc pas le signal physique ou chimique, mais la signification mélodique, occasion d’une composition contrapuntique (par exemple entre la fleur et l’abeille) et principe d’actualisation du plan de formation (de l’abeille) comme morphogenèse ajustée dans sa relation allagmatique actuelle (à la fleur). Dès lors, le fondement de la morphogenèse apparaît comme biosémiotique. Or toute la puissance du paradigme biosémiotique lui vient de sa dimension technique ou technologique (von Uexküll parle d’ailleurs de technische Biologie) qui permet d’offrir un modèle plus puissant que celui du langage. En effet, étant non dichotomique, ce paradigme permet de penser sur le même plan le calcul et la signification et donne un fondement épistémologique à une unité de nature plus profonde (unité transductive de composition) que la dualité conventionnelle du langage instituée par la culture. La culture dichotomise arbitrairement le langage en langue artificielle et langue naturelle, conduisant ainsi à l’opposition fictive entre sciences de la nature et sciences de la culture, entre calcul formel et sémiose interprétative. Or l’unité du calcul et de la signification, c’est l’unité vitale, l’unité biosémiotique du signe et du sens, comme unité de base d’une opération allagmatique qui progresse dimensionnellement d’un ordre de grandeur vers un autre, dans une synthèse ouverte qui est ajustement perpétuel et résolution de problème incessante, c’est-à-dire symphonie cosmique. Cet ouvrage nous permet ainsi d’avoir accès aux sources primitives de la pensée vitaliste du XXe siècle et de reconstruire indubitablement la préhistoire souterraine de la pensée française pré-structuraliste, structuraliste et post-structuraliste, en retrouvant les sources austro-allemandes (von Uexküll, Goldstein, Weizsäcker, Lorenz) irriguant les œuvres de ses représentants les plus éminents (Canguilhem, Merleau-Ponty, Simondon, Deleuze et Foucault). – Introduction, pp. 7-14 ; Partie I : « La doctrine du milieu comme doctrine de la vie » ; Partie 2 : « Les excursions » ; Partie 3 : « Les compositions naturelles : du corps à l’habitat » ; Conclusion, pp. 173-174 ; Biographie, pp. 175-176 ; Bibliographie, pp. 177-182 ; Index des noms, pp. 183-185 ; Table des matières, pp. 187-188.
F. F.
La sociologie des pratiques n'est pas directement constituable. Elle suppose une entreprise critique et réflexive sur la démarche sociologique elle-même. Reprendre le projet kantien d'une critique de la raison, mais dans le cadre d'une sociologie des pratiques de connaissance, c'est donc mettre au jour les conditions sociales de possibilité de son usage critique. Une telle sociologie suppose la prise en compte du corps, dans sa dimension sociale et individuelle, comme substrat effectif de la faculté de connaissance positive. La sociologie critique se définit ainsi comme l'entreprise de réflexion qui vise à dégager la genèse empirique de l'instance qui rend possible la connaissance d'objets ainsi que les présupposés qui soutiennent la pratique d'un type social de sujet connaissant : le sujet savant. Dès lors il s'agit d'objectiver un objet bien particulier : le sujet connaissant en tant qu'il est engagé dans un ensemble de pratiques savantes qui déterminent une position sociale spécifique, la position scolastique, et une posture, la mise à distance (épochè). La sociologie première, selon Bourdieu, doit prendre ainsi la forme d'une théorie de la pratique théorique qui décrit la construction de la relation sujet/objet comme instauration d'un point de vue. Elle exhibe les conditions sociales à partir desquelles un point de vue distancié est rendu possible. Une telle entreprise, nous montre Claude Gautier, n'est pas d'abord épistémologique ni méthodologique, mais bien sociologique, car elle montre que les justifications épistémologiques et les critères méthodologiques de l'enquête procèdent de pratiques qui s'inscrivent dans des champs sociaux différenciés faits de rapports de forces et de conflits d'intérêts. Une distance est alors nécessaire non seulement à l'égard des préjugés communs, mais aussi des préjugés savants. L'objectivité de la sociologie première n'est donc possible qu'à la seule condition d'objectiver le modus operandi de la pratique théorique, c'est-à-dire d'objectiver l'objectivation savante elle-même. Dès lors le problème critique, transposé à l'échelle de la sociologie critique, devient celui de savoir quelles sont les conditions sociales qui font que des objets sont connus. Autrement dit le problème est de savoir comment l'épochè, c'est-à-dire la distance instituée comme condition d'observation, est devenue socialement possible et donc théoriquement pensable. La sociologie première, comme théorie des pratiques de connaissance, constitue ainsi le réquisit indispensable à l'élaboration d'une sociologie des pratiques, c'est-à-dire des conduites produites par la mise en relation entre des contraintes sociales (externes) et des dispositions individuelles (internes), puisque l'objectivation de l'objectivation savante qu'elle met en oeuvre rend possible la saisie réellement objective de son objet, car consciemment construit dans une véritable mise à distance. Cet objet est la pratique, lieu de rencontre de l'individuel et du social. Dès lors, saisir la force du social, c'est comprendre les mécanismes qui déterminent l'action agissante, celle-ci étant : 1° située dans l'interstice de l'individuel (dispositions structurées) et du social (dispositif structurant) ; 2° médiatisée par des schèmes d'action et de pensée (procédés opératoires mis en oeuvre par les individus) 3° automatisée dans des habitus (systèmes de dispositions durables intériorisés par les individus). L'habitus est ainsi le concept qui permet de penser la discontinuité entre l'individuel et le social, car il est le lieu de leur mise en relation, c'est-à-dire d'une histoire où se joue une dialectique qui interdit toute représentation univoque d'une liaison causale stricte. Il définit une position intermédiaire qui permet de dépasser l'illusion objectiviste (qui met toute la force de détermination du côté du social) et subjectiviste (qui met cette force entièrement du côté de l'individu). Dès lors saisir la logique de la pratique, c'est se donner pour objectif de comprendre comment des règles devenues communes (sous l'effet d'une généralisation) en viennent à être perçues et suivies comme des principes sociaux d'obligation, c'est-à-dire des normes induisant des conduites obéissantes, agissant donc comme des forces sociales contraignantes, puisqu'elles exercent un pouvoir sur la modalité et le contenu de l'action des agents sociaux. C'est donc l'étude de la relation entre les usages de la règle et les institutions qui la produisent qui doit permettre d'élucider l'exercice de ce pouvoir. La longue et riche enquête philosophique menée par Claude Gautier sur la sociologie des pratiques de Pierre Bourdieu montre que l'ontologie sociale qu'elle présuppose ne conduit pas à un commentaire métaphysique, mais permet de recouvrir de larges pans de l'expérience ordinaire de la vie sociale. Le parti pris ontologique, loin de conduire l'auteur à la divagation spéculative, nous montre la valeur heuristique et descriptive du schème conceptuel bourdieusien face à ce phénomène pourtant inquantifiable qu'est la « force du social ».
F. F.
Ernst Cassirer (1874-1945) est traditionnellement considéré comme l’un des principaux représentants de l’École de Marbourg, qui, à partir des années 1870, entreprit une rénovation de la problématique kantienne des conditions de possibilité de la connaissance en tenant compte des bouleversements scientifiques du XIXe siècle. Pourtant, à y regarder de plus près, le parcours intellectuel de Cassirer témoigne d’une émancipation progressive à l’égard du néo-kantisme de ses maîtres (Hermann Cohen et Paul Natorp) — émancipation qui aboutira à l’édification d’une philosophie originale de la culture et du symbolique, dont l’apport fût longtemps mal cerné en France. Dans ce livre, Jean Lassègue entend remédier à une carence toujours d’actualité en montrant l’intérêt à la fois historique et contemporain de la philosophie cassirérienne à partir de l’étude de son évolution interne. La première partie (« Épistémologie ») s’intéresse au contexte philosophique et scientifique de l’émergence de cette pensée. Initialement épistémologue des sciences exactes, Cassirer est très tôt confronté à la situation inédite de leur bouleversement interne radical. La pluralisation des géométries introduite par Felix Klein et ses conséquences dans l’élaboration de la relativité einsteinienne - entre autres - forcent à reconnaître la possibilité d’une pluralité de modes d’objectivation de la réalité au sein même de la science, et ébranlent du même coup le système philosophique de la Critique de la raison pure fondé sur l’évidence univoque de l’intuition euclidienne de l’espace. Si les sciences de la nature admettent désormais l’égale validité de systèmes radicalement différents voire opposés dans leurs conclusions, il faut accepter que la raison ne puisse plus se définir par son unité. Dès lors, la connaissance scientifique ne peut plus jouer le rôle de modèle absolu de l’objectivité comme elle le faisait dans le kantisme (aussi bien dans sa version originale que dans celle, remaniée, de Marbourg) car elle se révèle inapte à constituer une théorie unitaire. Cassirer, prenant acte de cette inquiétante plurivocité, y voit la nécessité pour la philosophie transcendantale de dépasser son point de vue strictement épistémologique. Tirant les conséquences philosophiques de la révolution scientifique, il généralise donc sa problématique critique aux formes non-scientifiques d’objectivation de la réalité telles que le mythe, la religion, le langage, l’art, ou le droit. Il faut dorénavant, pour comprendre les conditions de leur possibilité et leur logique interne, étudier ces formes pour elles-mêmes, sans les rapporter à un quelconque paradigme du savoir auxquelles elles tendraient toutes en dernière instance. Cassirer opère donc un dépassement de l’épistémologie au nom de l’épistémologie, qui modifie profondément la conception de l’organisation disciplinaire du savoir, en particulier de la coupure apparue au XIXe siècle entre sciences exactes, sciences de la nature et sciences humaines et sociales. Il entreprend cette refonte (ou généralisation) de l’approche transcendantale à partir de deux concepts fondamentaux : la distinction entre substance et fonction, d’une part, et la «forme symbolique», de l’autre. La première se présente encore comme un outil proprement épistémologique permettant de caractériser en particulier l’évolution des sciences de la nature : celles-ci, dans leur origine grecque, ont d’abord considéré leurs objets comme existant réellement dans une nature externe, indépendamment de l’activité cognitive d’un sujet. Or, l’époque moderne met fin à ce réalisme « naïf » en concevant l’objectivité comme un système d’éléments idéaux dont les rapports sont sujets à interprétation (la mise en forme algébrique étant l’une des interprétations possibles). On peut donc lire la rupture scientifique de l’époque moderne comme celle qui marquerait le passage d’un point de vue substantialiste à un point de vue fonctionnel. Le concept de «forme symbolique», objet de la seconde partie de l’ouvrage (« Sémiotique »), dépasse quant à lui le cadre de l’épistémologie. C’est par son intermédiaire que Cassirer parvient à penser l’élément commun (ou plutôt la fonction commune) qui sous-tend la pluralité des manières qu’a l’homme d’objectiver le réel. En effet, toute construction de sens semble bien mettre en oeuvre une fonction symbolique que l’on peut définir comme la synthèse entre une dimension sensible et une dimension intelligible : le donné de l’expérience est toujours appréhendé par la médiation d’un symbole, lequel est un signe sensible concret auquel on adjoint un contenu de signification intelligible intrinsèquement adapté, combinant ainsi un élément empirique et une forme d’imagination créatrice. La redéfinition des pratiques signifiantes en « formes symboliques » nous fait donc parvenir à la notion de culture entendue comme déploiement dynamique de ces formes par l’intermédiaire de symboles. Ceux-ci, en tant que matériaux publics et sujets à interprétation, amènent à déplacer le cadre de l’analyse des conditions de possibilité du savoir du sujet transcendantal aux processus culturels intersubjectifs qui en sont la source, et finalement à redéfinir l’«animal rationale» en « animal symbolicum». C’est donc bien à un mouvement qui part d’une interrogation de type épistémologique sur le statut du transcendantal, s’élargissant progressivement en une réflexion sémiotique sur la culture, que l’on assiste dans l’œuvre de Cassirer. — Introduction, pp. 7-13 ; Partie I : « Épistémologie » (chapitres 1 et 2) ; Partie II : « Sémiotique » (chapitres 3 à 5) ; Conclusion, pp. 225-229 ; Bibliographie, pp. 231-234 ; Index des notions, pp. 235-237 ; Table des matières, pp. 239-242.
F. V.
Cet article examine la position de Couturat vis-à-vis de Poincaré à travers deux controverses : 1° une première qui s’étend de 1891 à 1897 à travers une série de 7 articles (qui ont pour objet la géométrie) ; 2° une seconde qui s’étend de 1897 à 1904 à travers une série de 8 articles (qui ont pour thèmes la logique, l’existence des objets mathématiques et l’arithmétique). – Introduction : thèses défendues et contexte kantien ; 1. Le Poincaré de Couturat sur l’arrière-plan du criticisme de Renouvier (1893-1897) ; 2. Le « conventionnalisme » de Poincaré ; 3. Une opposition de principe contre «l’empirisme » et le « nominalisme» : Russell et Poincaré (1897-1900) ; Bibliographie, p. 107-108.
F. F.
Cet article vise à éclairer les rapports de Couturat à Kant : tout d’abord dans le contexte de la philosophie des mathématiques du temps de sa thèse (1896) puis dans son rapport aux œuvres de Russell et Frege.
F. F.
Cet article
reprend une conférence donnée en 1904 à la Jowett-Society à Oxford. Il comprend
quatre sections.
I. On ne pense
plus aujourd’hui que les premiers principes de la science doivent valoir selon
leur conformité à un ordre des choses absolu, mais seulement par leur capacité
à établir « une connexion entre les phénomènes ». La vérité est
devenue un concept « critique ou dynamique » (p. 199). La
philosophie critique et la science contemporaine (Maxwell, Mach, Hertz) se
rejoignent. Le concept critique ou dynamique de vérité est symbolique :
entre les principes et les phénomènes, il n’y a pas de relation d’identité mais
d’analogie. Trois arguments : nous ne pouvons penser sans image ;
notre pensée est toujours une interprétation ; nous transférons
constamment ce que nous savons d’un domaine d’expérience à un autre (p.
200-201).
II. Plus
largement, il est faux d’opposer concept et analogie : toute formation de
concept procède « par transition d’exemple en exemple en vertu de
l’analogie » (p. 202). Dès qu’elles utilisent des séries numériques pour
ordonner les phénomènes, les sciences opèrent par analogie, par exemple entre
la place des nombres dans la série numérique et la place des événements dans la
série temporelle. Kant en a fait la théorie générale dans les « Analogies
de l’expérience » (p. 204).
III. La pensée
spéculative ou métaphysique, puisqu’elle cherche à saisir la totalité à partir
d’une partie, ne peut valoir qu’à condition de reconnaître sa dimension
analogique. Ce n’est pas le cas de l’idéalisme spéculatif hégélien ; c’est
le cas en revanche de l’idéalisme métaphysique d’un Leibniz ou d’un Lotze, ce
qui lui donne une supériorité sur l’idéalisme absolu (p. 207).
IV. Comme la
métaphysique, la religion symbolise le tout à partir de l’une de ses parties.
Mais la fonction du symbole est affective, sa valeur dépend de sa force
d’entraînement dans la reconnaissance et la production des valeurs
fondamentales de la vie.
M. A.