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La Méthode expérimentale et la philosophie de la physique : Textes choisis et présentés par Robert Blanché
Robert BLANCHÉÉditeur : Armand Colin - 1969
Pour une critique de l'épistémologie (Bachelard, Canguilhem, Foucault)
Dominique LECOURTÉditeur : François Maspero - 1972
Adieu la raison
Paul FEYERABENDÉditeur : Seuil - 1989
La Vitesse de l’ombre. Aux limites de la science
Jean-Marc LÉVY-LEBLONDÉditeur : Seuil - 2006
Bergson ou Les deux sens de la vie : étude inédite
Frédéric WORMSÉditeur : Presses Universitaires de France - 2004
Post-scriptum à La Logique de la découverte scientifique : I. Le Réalisme et la science
Karl Raimund POPPERSous la direction de William Warren BARTLEYÉditeur : Hermann - 1990
Le Calcul et la raison : essais sur la formalisation du discours savant
Jean-Claude GARDINÉditeur : Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) - 1991
Prodiges et vertiges de l'analogie. De l'abus des belles lettres dans la pensée : À propos de l'affaire Sokal et de ses suites
Jacques BOUVERESSEÉditeur : Raisons d'agir Éditions - 1999
Valeur des sciences
Sous la direction de Gérard CHAZALÉditeur : Éditions Universitaires de Dijon - 2008
Gödel et les mathématiques selon Wittgenstein
Juliet FLOYDSous la direction de Michel BITBOLDans Wittgenstein et les mathématiques - 2004
À quoi sert la casuistique
Albert R. JONSENSous la direction de Jean-Claude PASSERON, Jacques REVELDans Penser par cas - 2005
Greco on Scepticism – A Critical Discussion
Duncan PRITCHARD, Cornelis VAN PUTTENSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2005
Externalism, the environment, and thought-tokens
Amir HOROWITZSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2005
Louise M. Antony and Norbert Hornstein (eds.), Chomsky and his Critics.
John COLLINSSous la direction de Hans ROTTDans Erkenntnis - 2004
La causalité selon E. Meyerson
Jean PIAGETSous la direction de Jean PIAGET, Mario Augusto BUNGEDans Les Théories de la causalité - 1971
Éloge de la politique (Essai)
Charles KLEIBERSous la direction de Éric BRIANDans Revue de Synthèse - 2005
Autour de l’hypothèse de Poincaré
Valentin POÉNARUSous la direction de Jean-Jacques SZCZECINIARZ, Joseph KOUNEIHER, Dominique FLAMENT, Philippe NABONNANDDans Géométrie au XXe siècle, 1930-2000. Histoire et horizons - 2005
Critique du réductionnisme
Dominique DUBARLESous la direction de Jean PIAGETDans Logique et connaissance scientifique - 1967
Halte aux espoirs, silence aux accusations
Stefan AMSTERDAMSKISous la direction de Krzysztof POMIANDans La Querelle du déterminisme. Philosophie de la science d’aujourd’hui - 1990
La naturalisation de l’intentionnalité : approche et critique de la théorie de Fred Dretske
Marie-Claude LORNESous la direction de François ATHANÉ, Édouard MACHERY, Marc SILBERSTEINDans Matière première. Revue d’épistémologie et d’études matérialistes - 2006
Épistémologie critique de la notion de gène
Pierre-Emmanuel TENDÉROSous la direction de François ATHANÉ, Édouard MACHERY, Marc SILBERSTEINDans Matière première. Revue d’épistémologie et d’études matérialistes - 2006
Espace(s) intuitif(s) et espace physique. Schlick et les néokantiens face au problème de l’Esthétique transcendantale
Ronan DE CALANSous la direction de Jean-Jacques ROSAT, Jacques BOUVERESSE, Delphine CHAPUIS-SCHMITZDans L’Empirisme logique à la limite. Schlick, le langage et l’expérience - 2006
Mach et Duhem : épistémologie et histoire des sciences
Jan SEBESTIKSous la direction de Gerhard HEINZMANNDans Philosophia Scientiae. Travaux d’histoire et de philosophie des sciences - 1999
Entre critique et métaphysique : la science chez Bergson et Brunschvicg
Frédéric WORMSSous la direction de Pierre WAGNERDans Les Philosophes et la science - 2002
Ernst Mach : l’épistémologie comme histoire naturelle de la science
Guillaume GARRETASous la direction de Pierre WAGNERDans Les Philosophes et la science - 2002
De la logique de la science aux révolutions scientifiques
Sandra LAUGIERSous la direction de Pierre WAGNERDans Les Philosophes et la science - 2002
L’indéterminisme remet la science en question
Tom SETTLESous la direction de Renée BOUVERESSE-QUILLIOTDans Karl Popper et la science d’aujourd’hui - 1989
À propos du livre de K. Popper : The Self and its Brain
Michel MORANGESous la direction de Renée BOUVERESSE-QUILLIOTDans Karl Popper et la science d’aujourd’hui - 1989
Popper et la psychologie : les problèmes et la résolution des problèmes
Arne Friemuth PETERSENSous la direction de Renée BOUVERESSE-QUILLIOTDans Karl Popper et la science d’aujourd’hui - 1989
Les fondements philosophiques d’une critique du marxisme
Christian DELACAMPAGNESous la direction de Renée BOUVERESSE-QUILLIOTDans Karl Popper et la science d’aujourd’hui - 1989
Ravaisson et la philosophie de la médecine
Annie BITBOL-HESPÉRIÈSSous la direction de Michel BITBOL, Jean GAYONDans L’Épistémologie française, 1830-1970 - 2006
À propos des Étincelles de hasard vues par André Green
Henri ATLANSous la direction de Paul BOURGINE, David CHAVALARIAS, Claude COHEN-BOULAKIADans Déterminismes et complexités : du physique à l’éthique. Autour d’Henri Atlan - 2008
Un réexamen de “Two Evolutionary Theories” de Marjorie Grene
Michael RUSESous la direction de Jean GAYON, Richard M. BURIANDans Conceptions de la science : hier, aujourd’hui, demain - 2007
Les ordinateurs et l’intelligence
Alan Mathison TURINGSous la direction de Alan Ross ANDERSONDans Pensée et machine - 1983
Le professeur Zipp et les robots
John Jamieson Carswell SMARTSous la direction de Alan Ross ANDERSONDans Pensée et machine - 1983
Les sciences de la vie, alliées naturelles du naturalisme ? De la diversité des articulations possibles entre biologie et sciences sociales
Dominique GUILLOSous la direction de Michel de FORNEL, Cyril LEMIEUXDans Naturalisme versus constructivisme - 2008
La vulgarisation des sciences, espace de critique du scientisme
Daniel RAICHVARGSous la direction de Gérard CHAZALDans Valeur des sciences - 2008
La critique poppérienne d’Angèle Kremer-Marietti
Jean-Aimé SAFOUSous la direction de Abdelkader BACHTADans Épistémologie et philosophie des sciences - 2010
Husserl et Galilée. Sur la crise des sciences européennes
François de GANDTÉditeur : Vrin - 2004
The Metaphysical foundations of modern physical science. A historical and critical essay
Edwin Arthur BURTTÉditeur : Routledge and Kegan Paul - 1925
La Tyrannie de la science
Paul FEYERABENDSous la direction de Eric OBERHEIMÉditeur : Seuil - 2014
Matérialisme dialectique et logique
Pierre RAYMONDÉditeur : François Maspero - 1977
On Analogy and its Philosophical Importance
Harald HØFFDING
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Dans - 1905
«La promotion de la physique au rang de science, au sens où nous entendons aujourd’hui ce mot, est liée à une transformation profonde dans la manière de regarder et d’interroger la nature». Mais la nouveauté de la méthode expérimentale ne consiste pas à s’en remettre simplement à l’expérience sensible. Cette nouvelle méthode se caractérise par trois traits spécifiques, dont l’union intime fera l’originalité de la méthode expérimentale en physique : – l’usage du raisonnement hypothético-déductif, – le traitement mathématique de l’expérience, – l’appel à l’expérimentation. – Le Livre premier («L’instauration de la méthode expérimentale») présente trois chapitres : – Chap. 1, L’annonce de la nouvelle méthode : Bacon (1. «Contre les anticipations hâtives»; 2. «Contre l’induction par simple énumération»; 3. «L’expérience cruciale»). Chap 2, La science nouvelle contre l’ancienne («Kepler et l’ellipticité des orbites planétaires»; «Galilée et la chute des graves»; «Pascal et les expériences du vide»). Chap. 3, Le courant cartésien («Descartes : de la déduction catégorique à la déduction hypothétique», 1. Le recours à l’expérience, 2. La présentation hypothético-déductive, 3. La triple justification des principes; «Malebranche : corriger la théorie par l’expérience»; «Chr. Huygens : le raisonnement hypothético-déductif et la recherche des causes». – Livre II («Le siècle de Newton») : Chap. 1, La science de Newton (1. «Le problème de la philosophie naturelle»; 2. «L’espace, le temps et le mouvement absolus»; 3. «La méthode newtonienne»; 4. «Sur les hypothèses et la recherche des causes»). Chap. 2, Défenseurs et opposants («Un disciple : Roger Cotes»; «Un opposant au nom de la raison : Leibniz»; «Une conception phénoméniste de la physique : Berkeley»; «Un effort de jugement impartial : Fontenelle»). Chap. 3, Le règne de la mécanique («D’Alembert : physique expérimentale et mécanique rationnelle»; «Laplace : le déterminisme universel»). – Livre III («L’esprit de rigueur et l’esprit d’aventure dans la science classique») : Chap. 1, La prudence positiviste : Auguste Comte (1. «L’esprit positif»; 2. «L’usage des hypothèses»; 3. «Contre la chimère de l’unification»); Chap. 2, Le culte de l’hypothèse («Fresnel et l’hypothèse ondulatoire»; «Whewell et sa philosophie de la découverte»); Chap. 3, Le mécanisme et l’énergétique («Le point de vue du mécanisme : Helmholtz»; «L’énergétique selon Rankine»; «La physique phénoméniste : Mach»; Chap. 4, Le sens de la théorie physique («Repli sur les théories abstraites : Henri Poincaré, Pierre Duhem»; «Défense des théories explicatives : Émile Meyerson, Max Planck». – Livre IV («La critique du dogmatisme scientifique») : Chap. 1, L’assouplissement de la mécanique («Hertz : la relativité des principes»; «Mach : pour une mécanique strictement expérimentale»); Chap. 2, La critique des sciences en France («Le nominalisme d’Ed. Le Roy»; «L’élément conventionnel dans la science selon H. Poincaré»; «La critique de l’expérience cruciale par P. Duhem»). – Livre V («Les révolutions scientifiques du XXe siècle») : Chap. 1, La révolution relativiste («Einstein : la théorie et l’expérience»; «Bridgman et l’opérationisme»; «Reichenbach et la dissolution de la synthèse a priori»); Chap. 2, La révolution quantique («Bohr et la complémentarité des concepts»; «Schrödinger : de l’ancien atomisme aux discontinuités quantiques»; «L. de Broglie : l’indéterminisme quantique et sa mise en question»; «Heisenberg : défense de l’interprétation probabiliste»). – Livre VI («Réflexion sur le fondement du raisonnement expérimental») : Chap. 1, Le problème de Hume et la réponse de Kant («Hume : doutes sur le fondement du raisonnement expérimental»; «Kant : l’entendement législateur et les principes synthétiques a priori»); Chap. 2, Le probabilisme de Cournot; Chap. 3, Théories contemporaines sur la probabilité des inductions («Reichenbach : le pari inductif»; «R. von Mises : la probabilité comme limite de la fréquence»; «Carnap : les deux concepts de probabilité et le problème de la logique inductive»). – Conclusion : Les conditions de l’esprit scientifique selon G. Bachelard («La levée des obstacles épistémologiques»; «Le dialogue de la raison et de l’expérience»). M.-M. V.
Les quatre textes qui composent cet ouvrage doivent être envisagés dans le contexte d’une histoire, «suspendue à une rencontre – celle du marxisme et de l’épistémologie – qui peut apparaître elle-même comme le fruit d’un double “accident” historique». Le premier accident tient à l’histoire propre de l’épistémologie en France, où s’est constituée une «tradition» originale illustrée par les noms que l’on retrouve ici : Gaston Bachelard, Georges Canguilhem, Michel Foucault. Or, il serait inexact de parler, à propos de ces auteurs, d’une «école» épistémologique, tant leurs œuvres sont dissemblables quant à leurs objets, leurs visées, leurs échos respectifs. Ce qui autorise cependant à parler à leur sujet d’une «tradition épistémologique» est, selon Dominique Lecourt, l’existence d’un trait commun qui tient à leur position commune en philosophie : leur «non-positivisme» radical et délibéré. Pour ce qui est du second accident, il tient, lui, à l’histoire du marxisme en France. En effet, la suite des travaux d’Althusser fait reparaître un personnage resté jusque là absent de la scène théorique : la politique. Définissant la philosophie comme «intervention politique auprès des sciences», Althusser indique deux tâches nouvelles, impensables dans l’ancien édifice du matérialisme dialectique, – celle d’élaborer une théorie non philosophique de la philosophie, – celle d’élaborer une théorie matérialiste de l’histoire des sciences, dans l’espace où doivent être construits leurs concepts spécifiques, celui du matérialisme historique lui-même. – 1. «De Bachelard au matérialisme historique», paru dans L’Arc, n° 42; cet article reprend la substance et rectifie certains points de L’Épistémologie historique de Gaston Bachelard (Paris : J. Vrin, 1969, «Bibliothèque d'histoire de la philosophie», 112 p.); – 2. «Épistémologie et poétique (Étude sur la réduction des métaphores chez G. Bachelard)», ce texte reproduit, légèrement remanié, un exposé fait au séminaire de Jacques Derrida en 1970; – 3. «L’histoire épistémologique de Georges Canguilhem», décembre 1970; – 4. «Sur l’archéologie et le savoir (à propos de Michel Foucault)», texte repris, légèrement remanié, d’un article paru dans La Pensée, n° 152. M.-M. V.
Les 12 essais réunis dans ce volume traitent de la diversité et du changement culturels. L’objectif est la défense de valeurs humaines essentielles : la multiplicité de la pensée, la pluralité des visions du monde, la diversité des modes de vie, menacées par une uniformisation planétaire largement fondée sur la domination de la technoscience. Sans pour autant mettre en cause la validité des résultats de la science contemporaine, l’auteur questionne l’universalité de la connaissance scientifique, la pertinence de ses applications et la portée de ses implications. – 1. Notes sur le relativisme; – 2. La Raison, Xénophane et les dieux homériques; – 3. La connaissance et le rôle des théories; – 4. Créativité; – 5. Le progrès en philosophie, dans les sciences et dans les arts; – 6. La banalisation du savoir : notes sur les voyages philosophiques de Popper; – 7. La théorie de la recherche de Mach et son rapport à Einstein; – 8. Quelques observations sur la théorie des mathématiques et du continuum d’Aristote; – 9. Galilée et la tyrannie de la vérité (Annexe); – 10. L’incommensurabilité selon Putnam; – 11. Le pluralisme culturel ou le meilleur (et le plus monotone) des mondes ?; – 12. Adieu la Raison. M.-M. V.
Recueil de textes (révisés et souvent augmentés) parus dans diverses revues, des ouvrages collectifs ou des actes de colloques. – Ces essais esquissent une «critique de science». Non pas une critique de la science où elle serait d’emblée mise en accusation, mais plutôt un question- nement sur ses tenants et aboutissants, qui aide à en comprendre, sans les séparer, les contenus, la nature et les enjeux. La question vers laquelle convergent les textes de ce livre concernera donc surtout la crise du projet des Lumières et «la sombre perspective d’une technoscience qui ne délivrerait plus que d’obscures clartés». Mieux comprendre l’activité scientifique, c’est d’abord en explorer les limites : quelles sont les lignes de démarcation entre science et idéologie, entre connaissance et croyance, entre raison et mythe, entre progrès et régression ? – «Les Lumières et les ombres de la science. Entre obscurantisme et aveuglement», Le Bottin des Lumières, Nancy, 2005; – «À toutes vitesses. Des vitesses de la lumière à celles de l’ombre», Le Nouvel Observateur, n° HS «Génération vitesse», mars-avril 2001, p. 86-87, et Ciel & Espace, n° 430, mars 2006, p. 53-54; – «Les x couleurs de l’arc-en-ciel ou Le mystère de l’indigo», Cahiers Art-Sciences, n° 4, 1997, p. 13-27; – «La nature prise à la lettre suivi de Lois de la nature», Alliage, n° 37-38, hiver 1998-printemps 1999, p. 71-82; – «La science de l’Enfer et l’envers de la science. De Galilée au prix IgNobel», Colloque «La science et ses représentations», Bruxelles, mai 2003; – «La légende dorée de la physique moderne. Un folklore révélateur», Colloque «Science, Imaginaire, Éthique», Univ. du Québec à Montréal, nov. 2003; – «Rhapsodie einsteinienne. Deux ou trois choses que je sais d’Albert», Inédit, excepté quelques sections parues comme chroniques dans La Recherche, 2005; – «La méprise et le mépris. Impostures intellectuelles ou inculture scientifique ?», Alliage, n° 35-36, 1998, p. 27-42; – «Des limites de la physique. L’univers du savoir est-il encore en expansion ?», Le Monde, 15 août 2000; – «Le partage de l’ignorance. Production et transmission de la connaissance», Quaderni, n° 46, 2001-2002, p. 95-103, et contribution inédite aux Premières Journées Hubert Curien, Nancy, nov. 2005; – «De la connaissance comme une. Prendre la science dans le bon sens ?», Sciences et Avenir, HS n° 132, «Le bon sens et la science», oct.-nov. 2002, p. 58-63; – «La science est-elle universelle ? Une diversité sans relativité», Alliage, n° 55-56, 2005, p. 104-114; – «La nouvelle Méduse ou La science en son miroir», TLE, n° 15, 1997, p. 7-22; – «Les Muses de la science. Un oracle utopique», La Revue du Musée national des techniques, n° 32, 2001. M.-M. V.
Texte remanié d'une thèse d'habilitation à diriger des recherches présenté à l'Université de Clermont-Ferrand 2, en septembre 2002 [0291-0489]. – L’A. offre une étude des quatre principaux livres de Bergson (Essai sur les données immédiates de la conscience, Matière et mémoire, L’Évolution créatrice, Les Deux sources de la morale et de la religion) et sur le mouvement commun qui les relie. Cette tension transversale aux œuvres de Bergson est celle existant entre la connaissance et la vie portée par la distinction originelle et centrale qu’opère Bergson entre la durée et le temps spatialisé. L’A. propose l’hypothèse d’une compréhension de cette distinction comme une différence entre “deux sens de la vie” et questionne cette dualité : “cette distinction renvoie-t-elle [...] à une différence réelle et ultime dans l’être, ou dans la vie, ou bien au contraire à une unité plus profonde?” (p. 9). - Chap. I : Une distinction dans notre vie? La distinction entre la durée et l’espace et leur portée métaphysique respective, dans l’Essai sur les données immédiates de la conscience ; Chap. II : L’unité par la durée ? Métaphysique de la durée et critique de l’espace dans Matière et mémoire : fécondité et difficultés ; Chap. III : Les deux sens de la vie. Genèse et dépassement de l’intelligence dans L’Évolution créatrice, entre biologie, théorie de la connaissance et métaphysique ; Chap. IV : Les deux sens de la vie pour l’homme. Le clos et l’ouvert dans Les Deux sources de la morale et de la religion et au-delà. M.-M. V.
Le Réalisme et la science, premier volume du Post-scriptum à La Logique de la découverte scientifique, a été en grande partie écrit pendant les années 1951-1956. Il contient un développement nouveau et étendu des idées de Popper concernant l’induction, la démarcation, la corroboration, et présente sa théorie propensionniste des probabilités. Analysant la justification et la rationalité, il réfute, dans une première partie, la thèse subjectiviste et sceptique concernant les limites de la critique, et par- là même les limites de la rationalité. Cet ouvrage comprend également une prise en compte minutieuse des critiques et des nombreuses objections qui ont été soulevées contre les thèses de Popper depuis la première édition de La Logique de la découverte scientifique, et leur offre des réponses. Dans le cadre d’une épistémologie objectiviste et réaliste, Le Réalisme et la science attaque l’«inductivisme», que Popper considère comme la principale source du subjectivisme et de l’idéalisme. Il le traite sous quatre aspects, – logique, – méthodologique, – épistémologique, – métaphysique. Il y développe sa théorie de la falsifiabilité, et met en relief la manière dont elle effectue la démarcation entre des points de vue scientifiques, non scientifiques et pseudo-scientifiques. La théorie de la corroboration permet l’expression d’une préférence rationnelle pour une théorie plutôt que pour une autre, sans pour autant appeler à la rescousse les «certitudes» subjectives et les «justifications» objectives des philosophies traditionnelles. – Dans la seconde partie, Popper combat l’interprétation subjectiviste du calcul des probabilités, interprétation qui est enracinée dans l’idée que la probabilité serait la mesure d’un état subjectif de connaissance insuffisante. Il met en cause l’interprétation fréquentiste, montrant que si elle forme bien un tout indépendant (self-contained), elle échoue cependant parce qu’elle n’est pas suffisamment générale. Il propose en remplacement son interprétation par la propension, laquelle a su trouver maints défenseurs au cours des vingt dernière années. – I. «L’approche critique» : Chap. I, L’induction; Chap. II, La démarcation; Chap. III, La métaphysique : sens ou non-sens ?; Chap. IV, La corroboration. – II. «L’interprétation propensionniste de la probabilité» : Chap. I, Probabilités objectives et probabilités subjectives; Chap. II, Critique de l’induction probabiliste; Chap. III, Remarques sur les théories objectivistes des probabilités. – Appendice (1983) : Une démonstration de l’impossibilité de la probabilité inductive (par K.R. Popper et D. Miller). M.-M. V.
Cet ouvrage réunit des études relatives à la place de la formalisation dans les constructions de sciences humaines. Les problèmes théoriques se retrouvent amplifiés dans l’usage des technologies de l’information, dont on attend qu’elles aident à raisonner et non plus seulement à compiler. L’étude des textes scientifiques, – le discours savant –, prend dès lors une dimension épistémologique étrangère aux recherches conduites ailleurs sur le même thème au titre de la linguistique ou de la sociologie : cette «troisième voie de connaissance», qui n’est ni celle de l’homme de science ni celle de l’homme de lettres, est ici explorée. – La Partie I, «Historique» (chap. 2 et 3), fait le point sur les questions d’épistémologie pratique dans les perspectives de l’intelligence artificielle; – la Partie II, «Critique» (chap. 4 et 5), analyse l’évolution des sciences du discours au discours de la science; – la Partie III, «Intellectique» (chap. 6 à 8), a pour dénominateur commun une confrontation entre la nature des opérations intellectuelles qui ponctuent nos argumentations et la forme que ces opérations revêtent dans toute espèce de programmes voués à l’élucidation du sens; – la Partie IV, «Retour au discours savant» (chap. 9 à 12), envisage les fondements possibles de la sémiologie à travers la question de l’interprétation dans les «humanités». – Des « Arrière-pensées » (chap. 13) clôturent cette réflexion sur les dynamiques des processus cognitifs. M.-M. V.
Loin de se réduire à la charge pamphlétaire que l'on prétend, Prodiges et vertiges de l'analogie se situe dans le droit fil du travail analytique accompli par l'A. dans Le Philosophe chez les autophages, Rationalité et cynisme (Paris : Éditions de Minuit, 1984. Coll. “Critique”) et Philosophie, mythologie et pseudo-science : Wittgenstein lecteur de Freud (Combas : Éditions de l'Éclat, 1991. Coll. “Tiré à Part”). L'« affaire Sokal » et ses suites ne sont, en effet, pour Bouveresse que l'occasion de poursuivre sa critique des égarements de la philosophie française contemporaine et du rôle des médias dans la dégradation incessante des mœurs intellectuelles. – Schiller pensait qu'il faut imposer des limites à l'arbitraire des belles lettres dans la pensée. Bien qu'ils se plaignent de l'impérialisme des sciences, les littéraires peuvent aussi se rendre coupables d'abus de pouvoir. C'est de ces abus qu'il est question dans ce livre. À propos de l’affaire Sokal et de ses suites, l’auteur dénonce les dérives d’un «littérarisme» qui consiste à croire que ce que dit la science ne devient intéressant et profond qu’une fois retranscrit dans un langage littéraire et utilisé de façon «métaphorique», un terme qui semble autoriser et excuser presque tout. Au lieu d’un «droit à la métaphore», on devrait parler plutôt d’un droit d’exploiter sans précaution ni restriction les analogies les plus douteuses, démarche ici stigmatisée comme l’une des maladies de la culture littéraire et philosophique contemporaine. M.-M. V.
Ce volume reprend les textes d’un séminaire d’histoire et philosophie des sciences qui s’est tenu à l’université de Bourgogne, sous l’égide de la Maison des Sciences de l’Homme, durant l’année 2007. – Le propos est de s’interroger sur la place de la démarche scientifique dans la culture d’aujourd’hui, en écartant aussi bien les enthousiasmes naïfs que les craintes déraisonnées. Ce travail de réflexion indispensable met en jeu une approche nécessairement pluridisciplinaire. Il demande un examen de cas concrets, l’appel à l’approche philosophique aussi bien qu’historique. Il exige aussi sans doute un regard rétrospectif sur la naissance de la science moderne et la définition qu’elle s’est alors donnée de sa mission et de sa finalité. Pour cette raison, est reproduit en fin d’ouvrage un texte de la marquise du Châtelet : l’Avant-propos (intitulé «Présence de l’histoire») aux Institutions de physique, rédigées par Émilie du Châtelet à l’intention de son fils (texte repris de l’édition parue à Paris, chez Prault fils, en 1740). M.-M. V.
Without Abstract
In “Contents just are in the head” (Erkenntnis 54, pp. 321–4.) I have presented two arguments against the thesis of semantic externalism. In “Contents just aren’t in the head” Anthony Brueckner has argued that my arguments are unsuccessful, since they rest upon some misconceptions regarding the nature of this thesis. (Erkenntnis 58, pp. 1–6.) In the present paper I will attempt to clarify and strengthen the case against semantic externalism, and show that Brueckner misses the point of my arguments.
Without Abstract
La comparaison entre Mach et Duhem révèle bon nombre de thèses communes. Les deux confinent la physique aux phénomènes; les deux la séparent rigoureusement de la métaphysique; les deux refusent de faire appel aux atomes et autres entités inobservables et rejettent la “mythologie mécaniste”; l’un et l’autre insistent enfin sur la nécessité des études historiques pour atteindre une connaissance complète des notions et des lois physiques et pour ébranler le dogmatisme aprioriste et métaphysique. De plus, Duhem a fait sienne l’idée de la science comme économie de pensée. Cependant, si Mach rejette toute métaphysique, Duhem admet sa légitimité.
I. La science : une coupure dans notre vie qui rejoint le monde ? : fonction, structure et objet de la science selon Bergson; Analyse, critique et histoire de la science selon Brunschvicg; II. Obstacles, enjeux, postérités : Métaphysique de la durée et philosophie de l’esprit; La science entre deux morales; Entre science et philosophie.
Les travaux de Mach, comme philosophe-savant, reconstruisent une théorie de la connaissance sur la base de laquelle réunifier la science. Cet “empirisme critique” est fondé sur le concept de sensation et sur la volonté de ne pas aller au-delà des phénomènes. S’y ajoute une réflexion historique de fond sur l’évolution de la science (physique en particulier), qui opère une critique historique et philosophique de ses principaux concepts : masse, force, temps, espace, atome, chaleur, principe ... L’histoire des sciences soutient une théorie de la connaissance permettant de repenser l’unité et le fonctionnement de la science.
Une nouvelle image de la science ?; Des critiques à la crise; Théorie et expérience : l’influence française; Historicité, paradigmes et incommensurabilité; Science et rationalité.
I. Le mythe du déterminisme; II. Le mythe du matérialisme; III. Le mythe de l’exclusivité de l’explication; IV. La mise à mort du monstre. [Texte traduit de l’anglais par Renée Bouveresse].
I. La nécessité d’une approche interactionniste selon Popper; II. Les bases neurophysiologiques du modèle interactionniste; III. Un dialogue de sourds; IV. Les réactions à l’ouvrage de K. Popper et J. Eccles; V. Réponse aux critiques.
I. Le problème de l’individu; II. Une réinterprétation de Kant; III. Le rationalisme critique de Popper; IV. Le rationalisme et la recherche de régularités; V. La vie est-elle résolution de problèmes ?; VI. La résolution de problèmes et la logique de la situation; VII. Contraintes psychologiques sur la résolution de problèmes; VIII. Courage et critique. [Texte traduit de l’anglais par Renée Bouveresse].
– Rappels biographiques; – Ravaisson, une philosophie de la vie : Contexte de la publication de De l’Habitude; Ravaisson et la philosophie de la médecine dans De l’Habitude; – Un animisme, plutôt qu’un vitalisme, tiré de médecins, et qui rayonne sur toute la philosophie de Ravaisson : Ravaisson et le vocabulaire de la médecine; L’animisme de Ravaisson et sa dénonciation claire et constante du mécanisme.
Court texte critique en réponse à l’interprétation «non seulement tendancieuse mais trompeuse» que le psychanalyste André Green donne de l’ouvrage d’Henri Atlan, Les Étincelles de hasard.
Il s’agit ici d’examiner d’un point de vue philosophique l’article de Marjorie Grene, «Two Evolutionary Theories». Publié en 1958, ce texte suscita d’abord de fortes réactions de désaccord chez les évolutionnistes professionnels. Ce réexamen entend aujourd’hui contribuer à sa réhabilitation.
Sur les questions «Les machines peuvent-elles penser ?», «Qu’arrive-t-il si une machine prend la place de A dans le jeu ?». – 1. Le jeu de l’imitation; – 2. Critique du nouveau problème; – 3. Les machines pouvant prendre part à ce jeu; – 4. Les ordinateurs digitaux; – 5. Universalité des ordinateurs digitaux; – 6. Vues contradictoires sur la question principale (L’objection théologique; L’objection de l’autruche; L’objection mathématique; L’argument issu de la conscience; Les arguments provenant de diverses incapacités; L’objection de Lady Lovelace; L’argument de la continuité dans le système nerveux; L’argument de l’informalité du comportement; L’argument de la perception extra-sensorielle); – 7. Les machines qui apprennent. [Original : «Computing Machinery and Intelligence», Mind, Vol. LIX, N° 236, 1950].
«Le professeur Ziff et les robots», Analysis, Vol. XIX, N° 5, 1959.
Les théories qui, depuis deux siècles, se réfèrent à la biologie en sciences de l’homme sont parfois regardées comme un bloc homogène, unifié par un noyau idéologique commun. Une telle interprétation doit sans doute beaucoup à la prévalence, sur ce thème, d’un mode de critique essentiellement externe. Si cette perspective externe a incontestablement enrichi la connaissance des conditions socio-historiques de l’émergence des discours naturalistes, elle a toutefois conduit à une assez large surestimation de leur unité : ces théories diffèrent très sensiblement les unes des autres, tant par leur contenu théorique que par leur solidité. Par ailleurs, la diffusion de ce mode de critique s’est accompagnée d’une forme de désengagement relatif, de la part des sciences sociales, d’un champ d’investigation, assez largement abandonné aujourd’hui aux théories naturalistes : celui de l’articulation du biologique et du social. Or on peut attendre au moins deux bénéfices d’un intérêt accru pour l’étude de ce champ, qui doit être nettement distingué des théories naturalistes : tout d’abord, des arguments solides – en particulier des arguments internes – pour critiquer le naturalisme sommaire et ses dérives idéologiques sur le terrain même où il prospère; ensuite, la possibilité de procéder à une évaluation critique de la biologie implicite qui s’est développée dans certains pans des sciences sociales – en particulier dans certaines formes sommaires de culturalisme et de constructivisme – sans être soumise à l’expertise empirique, faute de contact et de dialogue réels avec les sciences de la vie.
Social theories, which have used biology since the beginning of the nineteenth century, are often considered in the social sciences as elements of a homogeneous whole, which share a same ideological structure. Such an interpretation is the consequence of a dominating kind of critique, which is external to this subject. This external point of view has obviously increased the knowledge of the social and historical conditions of the production of naturalistic theories; but it leads to overrating their unity. Indeed, these theories are built with very different concepts and do not have the same degree of scientific value. Besides, this kind of critique was accompanied by a disengagement of the social sciences from the field of research on the relations between biological and sociological phenomena. But a study of this field, which must be clearly distinguished from the naturalistic theories, is important for two reasons : first, il could propose strong arguments – internal arguments – against the simplistic and caricatured forms of naturalism, and their sometimes tragic, ideological drifts; secondly, it could lead to the possibility of a critical evaluation of implicit biology which has spread in some parts of the social sciences – especially in some extreme forms of culturalism or constructionism – without being subjected to any empirical test, because of the lack of a real dialogue between the social sciences and biology.
Il s’agit ici d’envisager le concept de vulgarisation des sciences en le faisant varier dans son extension et sa compréhension, par deux approches : – une approche par le théorique-pratique proposée par des textes de réflexion émis à l’occasion d’actions de vulgarisation; – une approche par les objets définis comme «populaires-médiatiques». La première approche conduit à une vulgarisation conçue comme pensée critique du scientisme. La seconde approche conduit à une vulgarisation conçue comme pratique critique du scientisme.
Partant du constat que, pour les théoriciens de la connaissance et les épistémologues critiques, les thèses poppériennes et leur interprétation ne font pas l’unanimité, l’article interroge précisément d’où viennent ces divergences, et quels sont réellement les points de la philosophie des sciences poppérienne qui fondent les critiques des philosophes et hommes de sciences et, en particulier, la critique d’Angèle Kremer-Marietti.
La science mathématique de la nature est l’héritière de la theoria grecque dont Galilée représente l’aboutissement. Ce glissement s’est opéré, d’après Husserl, en plusieurs étapes : – idéalisation géométrique, – mathématisation indirecte des qualités, – induction savante, – opérations aveugles de calcul. Depuis Galilée, nous croyons en un monde exact, mathématisable sans reste, mais sous lequel un monde d’idées a été glissé par en-dessous, substitué au monde de l’expérience. La confusion, selon Husserl, a commencé avec l’art géométrique, la science mathématique de la nature devenant pure technique de calcul prédictif et se posant comme l’héritière abusive de la theoria grecque, qui a façonné et défini l’Europe comme entité spirituelle. Une enquête historique confirme-t-elle le récit de Husserl ? Comment, à travers ses travaux sur les nombres, sur l'espace, sur l'objectivité, Husserl en est-il arrivé à ce diagnostic ? Comment comprendre la reprise de sens - Besinnung - que propose Husserl ? – Sommaire : – La crise de l'Europe; – Les étapes de la science moderne; – La Krisis et l'histoire des sciences; – Chemins vers la Krisis; – Une autre science ?
Les quatre conférences réunies dans le présent volume furent présentées par Feyerabend du 4 au 8 mai 1992 à l'Université de Trente en Italie. Les bandes vidéo furent transcrites et revues ensuite par Feyerabend en juillet 1993. Le titre initial était Conflit et harmonie. Les titres de chapitres, les notes et les références ont été rajoutés par l'éditeur anglais. L'appareil critique est dû à Eric Oberheim (2011). – La science offre-t-elle une vision unitaire du monde ? La critique de Feyerabend porte sur cette idée d'une science monolithique, qui constituerait la mesure ultime de la connaissance, et qui relève en fait d'une conception impérialiste du savoir. L'auteur dénonce l'arbitraire des arguments en faveur d'une connaissance unitaire en remontant à son origine, depuis les philosophes grecs (Platon, Parménide, Xénophane ...). – 1. Conflit et harmonie. Discussion avec les auditeurs; – 2. La désunion de la science. Discussion; – 3. L'abondance de la nature. Discussion; – 4. La déshumanisation des humains. Discussion. [Titre original anglais : The Tyranny of Science. Cambridge, UK ; Malden, MA : Polity Press, 2011. ISBN : 0745651895 (hb) et 9780745651897 (hb)]. M.–M. V.
Sous forme d'une contre-attaque marxiste et althussérienne dirigée contre l'idéologie logicienne contemporaine, dite "philosophie analytique", Pierre Raymond s’avance pas à pas en un terrain « miné » d’abord par plusieurs siècles d’épistémologie « idéaliste », mais mal reconnu aujourd’hui encore à travers l’héritage « classique » des matérialistes. — La logique se pose d’emblée comme anhistorique ; et c’est cette discipline « étrangère à toute dialectique » qui prétend « régenter ce qu’il y a de scientifique dans les sciences » (p. 17). Mais aussi bien fallait-il en déplacer la critique pour pouvoir saisir ce qu’il y a de « dialectique » et de « matérialiste » dans la logique du matérialisme dialectique lui-même. La vieille relation empiriste « concept-réalité » fait place alors à une question neuve : « l’histoire des liens expérimentaux entre les maniements symboliques et la réalité » (p. 18). Or, « il est frappant que l'échec d’Engels à sortir d'une problématique empiriste... a été gros de conséquences : l’incapacité du matérialisme à aider les tentatives de Frege et de Russell, ... à les empêcher d’être les origines avortées d’une nouvelle discipline, l’étude des symbolismes théoriques : cet avortement a pris la forme précise d’une invasion de l’empirisme philosophique,... d’une retombée de cette discipline dans les voies dispersées de la logique, de la linguistique et des philosophies de la rigueur » (ibid.). — C’est ce programme qu'illustrent les études critiques de cet ouvrage, consacrées successivement à : Hegel et Marx, Bolzano, Boole, Marx et Engels, Frege et Russell, Wittgenstein et Camap. M.-M. V.
Cet article
reprend une conférence donnée en 1904 à la Jowett-Society à Oxford. Il comprend
quatre sections.
I. On ne pense
plus aujourd’hui que les premiers principes de la science doivent valoir selon
leur conformité à un ordre des choses absolu, mais seulement par leur capacité
à établir « une connexion entre les phénomènes ». La vérité est
devenue un concept « critique ou dynamique » (p. 199). La
philosophie critique et la science contemporaine (Maxwell, Mach, Hertz) se
rejoignent. Le concept critique ou dynamique de vérité est symbolique :
entre les principes et les phénomènes, il n’y a pas de relation d’identité mais
d’analogie. Trois arguments : nous ne pouvons penser sans image ;
notre pensée est toujours une interprétation ; nous transférons
constamment ce que nous savons d’un domaine d’expérience à un autre (p.
200-201).
II. Plus
largement, il est faux d’opposer concept et analogie : toute formation de
concept procède « par transition d’exemple en exemple en vertu de
l’analogie » (p. 202). Dès qu’elles utilisent des séries numériques pour
ordonner les phénomènes, les sciences opèrent par analogie, par exemple entre
la place des nombres dans la série numérique et la place des événements dans la
série temporelle. Kant en a fait la théorie générale dans les « Analogies
de l’expérience » (p. 204).
III. La pensée
spéculative ou métaphysique, puisqu’elle cherche à saisir la totalité à partir
d’une partie, ne peut valoir qu’à condition de reconnaître sa dimension
analogique. Ce n’est pas le cas de l’idéalisme spéculatif hégélien ; c’est
le cas en revanche de l’idéalisme métaphysique d’un Leibniz ou d’un Lotze, ce
qui lui donne une supériorité sur l’idéalisme absolu (p. 207).
IV. Comme la
métaphysique, la religion symbolise le tout à partir de l’une de ses parties.
Mais la fonction du symbole est affective, sa valeur dépend de sa force
d’entraînement dans la reconnaissance et la production des valeurs
fondamentales de la vie.
M. A.