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Revue des sciences philosophiques et théologiques : L’Homme et la réflexion
Sous la direction de Gilles BERCEVILLEÉditeur : Vrin - 2006
La Nature dans la physique contemporaine
Werner HEISENBERGÉditeur : Gallimard - 1962
Les Grands courants de la pensée mathématique
Sous la direction de François LE LIONNAISÉditeur : Albert Blanchard - 1962
Essai sur la connaissance approchée
Gaston BACHELARDÉditeur : Vrin - 1927
Les Grandes révolutions scientifiques du XXe siècle
Daniel PARROCHIAÉditeur : Presses Universitaires de France - 1997
Le Concept de preuve à la lumière de l'intelligence artificielle
Sous la direction de Jean-Jacques SZCZECINIARZ, Jean SALLANTINÉditeur : Presses Universitaires de France - 1999
Dictionnaire de l'ignorance. Aux frontières de la science
Sous la direction de Michel CAZENAVEÉditeur : Albin Michel - 1998
L'Invention des sciences modernes
Isabelle STENGERSÉditeur : La Découverte - 1993
Les Racines sociales et économiques des Principia de Newton. Une rencontre entre Newton et Marx à Londres en 1931
Boris HESSENÉditeur : Vuibert - 2006
La Vierge et le neutrino. Les scientifiques dans la tourmente
Isabelle STENGERSÉditeur : Les Empêcheurs de penser en rond - 2006
Prodiges et vertiges de l'analogie. De l'abus des belles lettres dans la pensée : À propos de l'affaire Sokal et de ses suites
Jacques BOUVERESSEÉditeur : Raisons d'agir Éditions - 1999
À la découverte des éléments de la matière
Jean BAUDETÉditeur : Vuibert - 2009
Thalès : recueil annuel des travaux de l'Institut d'histoire des sciences et des techniques de l'Université de Paris, 1935-1968 : 1ère année (1934)-t. 12 (1966)
Georges CANGUILHEM, Georges LAPASSADE, Jacques PIQUEMAL, Jacques ULMANNÉditeur : Félix Alcan - 1960
Les rapports entre mathématiques et sciences : une approche du problème de l’unité des connaissances
Dominique LAMBERTSous la direction de Michel CAZENAVEDans De la science à la philosophie : y a-t-il une unité de la connaissance ? - 2005
Le système et la classification des sciences
Jean PIAGETSous la direction de Jean PIAGETDans Logique et connaissance scientifique - 1967
Les naturalisations : matérialisme des matériaux et cohérence des sciences
François ATHANÉ, Édouard MACHERY, Marc SILBERSTEINSous la direction de François ATHANÉ, Édouard MACHERY, Marc SILBERSTEINDans Matière première. Revue d’épistémologie et d’études matérialistes - 2006
Matérialismes et sciences
Mario Augusto BUNGESous la direction de François ATHANÉ, Édouard MACHERY, Marc SILBERSTEINDans Matière première. Revue d’épistémologie et d’études matérialistes - 2006
Sciences, philosophie des sciences et politique, le constat d’une myopie
Dominique PESTRESous la direction de Françoise BALIBAR, Élie DURINGDans Critique. Revue générale des publications françaises et étrangères - 2002
THEORIA. An International Journal for Theory, History and Foundations of Science : Causality and Explanation in the Sciences
Sous la direction de Andoni IBARRAÉditeur : University of the Basque Country - 2012
Les Outils de la réflexion : Épistémologie
François DAGOGNETÉditeur : Les Empêcheurs de penser en rond - 1999
Les sciences humaines en France au milieu du XIXe siècle : Un point de vue « a-disciplinaire »
Nathalie RICHARDDans Méthode et histoire - 2013
La Formation de la pratique scientifique : Le discours de l'expérience en France et en Angleterre (1630-1820)
Christian LICOPPEÉditeur : La Découverte - 1996
La Fabrication de la science
Alan Francis CHALMERSÉditeur : La Découverte - 1991
D'Archimède à Einstein : Les faces cachées de l'invention scientifique
Pierre THUILLIERÉditeur : Fayard - 1988
Ce numéro consacré au thème de «L'homme et la réflexion» propose quatre Conférences (cf. dépouillement) en première partie d'ouvrage (pp. 7-65). – Suivent trois Tables Rondes : – 1. La réflexion dans la philosophie allemande et française aux XIXe et XXe siècles; – 2. Réflexion et philosophie pratique; – 3. Sciences de la nature, sciences de l'Homme et réflexion (pp. 67-96). – Notes, par Alexandre Ganoczy : De l'«homme neuronal» à l'«homme de vérité». À propos de quatre Ouvrages de J.-P. Changeux (pp. 97-126). – Bulletins, pp. 127-224. M.-M. V.
Cette étude met en évidence la nécessité de situer les sciences naturelles sur le plan historique. L’attitude contemporaine à l’égard de la nature est très largement déterminée aujourd’hui par les sciences de la nature et par la technique modernes. Les changements des bases de la science moderne de la nature sont un symptôme de transformations profondes des fondements de notre existence «qui à leur tour provoquent certainement des réactions dans tous les autres domaines de la vie. De ce point de vue, il peut être important pour l’homme qui cherche à pénétrer l’essence de la nature, soit pour créer, soit pour expliquer, de se demander quelles transformations se sont produites dans l’image de la nature fournie par la science au cours des dernières décennies» (p. 10). La physique subit à l’heure actuelle un changement fondamental, dont la principale caractéristique est un retour à son auto-limitation première : c’est à travers une telle prise de conscience de ses limites qu’une science peut sauvegarder son contenu philosophique. – 1. La nature dans la physique contemporaine; – 2. Physique de l’atome et loi de la causalité; – 3. Les rapports entre la culture humaniste, les sciences de la nature et l’Occident; – 4. Sources historiques; – 5. Naissance de la conception mécanique et matérialiste. M.-M. V.
Ce texte, conçu en zone sud, pendant l'Occupation, a connu bien des vicissitudes. Son auteur, arrêté et déporté en Allemagne, ne pourra l'achever qu'après son retour de captivité. Il s'agit d'un recueil de cinquante articles originaux, dus aux meilleurs spécialistes de l'époque. Divisé en trois parties : – I. Le temple mathématique (articles de : Émile Borel; N. Bourbaki; R. Deltheil; A. Lautman; G. Bouligand; M. Frechet; T. Got; P. Dubreil; H. Eyraud; A. Sainte-Lagüe; R. Thiry; G. Valiron; P. Montel; J. Desanti; A. Denjoy; A. Lentin; R. Fortet; P. Servien); – II. L'épopée mathématique (plus spécialement historique : P. Germain; P. Brunet; E. Cartan; M.-L. Dubreil-Jacotin; L. Godeaux; L. Perrin; J. Dieudonné; R. Wavre; A. Weil; R. Godement); – III. Influences (J. Ullmo; R. Dugas; M. Boll; J. Reinhart; P. Mouy; P. Laberenne; R. Queneau; L. de Broglie; M. Janet; T. Kahan; F. Le Lionnais; A. Buhl; A. Speiser; Le Corbusier; H Martin; M. Roy; M. Luntz; J. Chapelon). – Les divers lieux et aspects d'un paysage riche et changeant, mais essentiellement connexe, sont, pour le mathématicien, une métaphore de l'intelligence. Les deux conceptions contradictoires, une sorte de fractal et une belle variété, font qu'il est nécessaire de faire appel à une multiplicité de points de vue pour faire sentir la nature des mathématiques. C'est le choix qui a clairement guidé la structure novatrice des Grands courants de la pensée mathématique. – Par rapport à l’original de 1948, cette nouvelle édition est augmentée de deux articles inédits (donnés ici en Appendice) qui consolident et prolongent deux chapitres de la première partie : – celui de Jean Dieudonné, «Les méthodes axiomatiques modernes et les fondements des mathématiques», éclaire et complète le texte de Nicolas Bourbaki, intitulé «L’architecture des mathématiques»; – celui de Georges Bouligand, «Regards sur la formation mathématique», situé dans le prolongement direct de son article «Cheminements intuitifs vers quelques organes essentiels de la Mathématique», apporte un reflet fidèle des thèses de leur auteur et de son style de pensée. Également donné en Appendice, un texte retrouvé dans les papiers posthumes inédits de Léon Brunschvicg, sur «Le double aspect de la philosophie mathématique» (pp. 523-530). – On trouve, pp. 10-11, le texte d’une lettre inédite de Paul Valéry, datée du 29 février 1932, et communiquée par Pierre Honnorat pour les besoins de cette édition. M.-M. V.
Dans ce premier écrit qu’est sa thèse principale (thèse pour le doctorat, présentée devant la Faculté des lettres de l'Université de Paris, en 1927), Bachelard étudie le processus d’affinement de la connaissance scientifique. Le rôle de la connaissance approchée est défini dans les sciences expérimentales, où le degré de précision, confronté au contingent et à l’indivisible, atteint nécessairement une limite; ainsi que dans les sciences mathématiques qui, soumises à ce même « fractionnement épistémologique et ontologique », se prêtent néanmoins à une approximation illimitée, puisque l’infini mathématique permet de créer toujours de nouveaux êtres irrationnels assurant la continuité de l’indéfini des nombres rationnels. Par conséquent, on n'atteint jamais qu’un fait rectifié et provisoire. La connaissance de la réalité se vérifie progressivement à chacune de ses acquisitions, et cette rectification constitue la véritable réalité épistémologique, car elle exprime la pensée dans son dynamisme profond : «l’approximation, c’est l’objectivation inachevée, mais c’est l’objectivation prudente, féconde, vraiment rationnelle puisqu’elle est à la fois consciente de son insuffisance et de son progrès». En marge des débats du pragmatisme, les concepts de réalité et de vérité sont investis d’un sens nouveau par une philosophie de l’inexact. – Livre I : Connaissance et descrition; La rectification des concepts; Ordre et qualité; – Livre II : Les problèmes de la mesure expérimentale; Les ordres de grandeur : leur réalisme, leur utilité. Ontologie et épistémologie fractionnées; Les formules de dimensions; Les lois approchées et les divers problèmes de la simplification en physique; L’induction, la corrélation et la probabilité dans leur rapport avec la connaissance approchée; Connaissance et technique. La réalisation approchée; – Livre III : Intuition et réalisme en mathématiques; Les corps de nombres et l’explication mathématique; Les problèmes de l’approximation en mathématiques; La notion d’infini et l’approximation; – Livre IV : Objectivité et rectification. Rôle du détail dans l’objectif; Continuité épistémologique et vérification progressive; La vérification approchée; Rectification et réalité. M.-M. V.
Le siècle qui s'achève aura été marqué par des révolutions scientifiques sans précédent dans la forme comme dans les contenus du savoir. Elles ont retenti sur l'image de la nature comme sur celle de l'homme, brisant les portraits désormais obsolètes qu'en avaient brossés la science et la philosophie classiques. Après Einstein, de Broglie ou Schrödinger, comme après Heisenberg, Dirac ou Feynman, on ne pense plus tout à fait comme avant. Et il en va de même après Poincaré, Hadamard ou Kolmogorov. – Trois grandes révolutions physiques seront ici étudiées en détail : la théorie de la relativité (restreinte et générale) ; la mécanique quantique (et ses différentes interprétations) ; la théorie du chaos déterministe (sa préhistoire comme ses applications). Toutes trois contribuent en effet à modifier les réponses que l'on peut apporter aux grandes questions métaphysiques et à esquisser un paysage philosophique nouveau. Dans la tradition de l'épistémologie française, ce livre entend conférer aux faits les plus saillants de la physique du XXe siècle une réelle dignité philosophique : on ne pourra plus désormais oublier la forme quadratique de Lorentz (nouvel absolu), l'équation symétrisée de Dirac (et l'univers d'antimatière qui s'en déduit), la très belle fonction de Lyapounov (et la nouvelle définition de la stabilité qui en résulte) ou encore le célèbre billard de Sinaï (qui, à lui seul, précipite la raison pratique dans un conflit sans fin). De cette immersion dans la physique du XXe siècle, les traditionnelles questions kantiennes sortent gauchies et déplacées. Une nouvelle image du monde surgit que le philosophe se doit de méditer s'il veut aller de l'avant. M.-M. V.
Le propos est ici de montrer comment l'intelligence artificielle permet de « poser différemment le problème de la preuve » : l'IA force d'abord à se demander ce qui, dans la preuve, relève d'une autoréférence ; ensuite, comment une connaissance s'expose et soulève, enfin, la question de l'instrumentalisation des connaissances et des automatismes de pensée. La preuve est à l'œuvre dans toutes les activités théoriques et pratiques. Dans la recherche scientifique, on recourt à la preuve pour faire admettre une découverte à une communauté donnée. Une preuve s'administre dans un conflit. Toute preuve apparaît ainsi comme une conséquence de la tension qui règne entre l'intérieur et l'extérieur de la science. Celle-ci se révèle essentielle à la démarche scientifique en tant que telle. L'un des intérêts majeurs de la recherche en intelligence artificielle tient à ce qu'elle permet de soumettre cette tension même à un examen approfondi. Elle mobilise à cette fin toutes les ressources de l'automatisation et de la formalisation. Ce livre, fruit de plusieurs années de recherche collective et internationale, propose les analyses qui permettent de caractériser l'activité probatoire dans l'unité de son projet et la diversité de ses manifestations. – L'ouvrage se divise en quatre parties. La première est constituée par une réflexion philosophique sur le formalisme et l'activité de preuve; la deuxième est plus particulièrement consacrée à la logique; la troisième pose les problèmes des formes d'automatisation de la preuve et déborde sur la quatrième qui traite des activités probatoires dans les sciences humaines. M.-M. V.
Ces vingt et une contributions sur l'inconnu des sciences relèvent, en fait, de l'exigence à laquelle une réflexion philosophique peut soumettre la science. Il y est question de la réalité (en physique), du temps, de la nature du vide, de l'indétermination, de la nature de l'espace, des débuts de l'univers. Réunissant les expertises de spécialistes (physicien, astrophysicien, généticien, épistémologue, psychiatre...), cet ouvrage fait un état des lieux des sciences. Il tente de déterminer, en regard des limites de notre savoir actuel, les hypothèses, les théories et les constructions scientifiques que les chercheurs de l'avenir auront à définir. – Au fur et à mesure que la science élargit le champ du savoir, nous nous apercevons, d'une façon paradoxale, que l'ignorance s'étend elle aussi. Chaque nouveau problème résolu entraîne souvent l'apparition de nouvelles énigmes, de sorte que le processus de recherches et de découvertes nous apparait constamment. Les frontières de la connaissance semblent ainsi se déplacer sans arrêt, faisant naître des questions jusqu'alors insoupçonnées. Mais ces problèmes nouveaux sont salutaires. Jetant de nouveaux défis à la science, ils l'obligent à avancer dans un mouvement perpétuel sans lequel, peut-être, elle s'éteindrait assez vite. Loin d'introduire un soupçon, quant à la validité de la science, ni d'introduire un quelconque relativisme, cet ouvrage essaie au contraire de déterminer, en regard des limites de notre savoir actuel, les hypothèses, les théories et les constructions scientifiques que les chercheurs de l'avenir auront à définir. Il entend ainsi dessiner en creux ce que sera le visage de la science de demain. M.-M. V.
Depuis qu'elles existent, les sciences dites exactes se prétendent différentes des autres savoirs. Comment comprendre cette prétention ? Faut-il, à la manière des épistémologues anglo-saxons ou de Karl Popper, tenter d'identifier les critères qui la justifient ? Peut-on, suivant le modèle nouveau des études sociales des sciences, y voir une simple croyance ? Ce livre propose un dépassement fructueux de l'opposition, apparemment irréconciliable, entre ces deux approches des sciences. Et si la tension entre objectivité scientifique et croyance était justement constitutive des sciences, enjeu des pratiques inventées et réinventées par les scientifiques ? Réussir à parler des sciences avec humour, sans en faire un objet de vénération, ni de dénonciation, en restant au plus proche de la passion des scientifiques, tel est ici le pari d'Isabelle Stengers. – Mais ce livre ne se limite pas à un discours sur les sciences. Il s'agit bien plutôt de prolonger l'histoire de leur invention. Comment comprendre les liens multiples entre la science et les pouvoirs qui la mobilisent aujourd'hui ? Comment concevoir les rapports entre science, expertise et démocratie ? La nouveauté de L'Invention des sciences modernes est de faire de ces différents problèmes intellectuels, pratiques et politiques les enjeux du processus par où pourrait s'inventer et se renouveler l'identité même des sciences. – Sommaire : – «Explorations» : Les sciences et leurs interprètes; Science et non-science; La force de l'histoire. – «Construction» : Ironie ou humour ? La science sous le signe de l'événement; Faire histoire. – «Propositions» : Un monde disponible ? Le sujet et l'objet; Devenirs. M.-M. V.
Le texte de Boris Hessen ici traduit est celui de la contribution (titre anglais : «The social and economic roots of Newton's Principia») qu’il présenta au deuxième Congrès international d’histoire des sciences qui fut organisé au Science Museum de Londres en 1931, sous le titre : «Science at the Cross-Roads» (Papers presented to the International Congress of the History of Science and Technology, held in London from June 20th to July 3rd, 1931, by the delegates of the U.S.S.R.). Délégué par l’Union soviétique, Hessen est un philosophe et historien des sciences encore inconnu : le titre de sa communication, «Les Racines sociales et économiques des Principia de Newton», apparait néanmoins singulièrement provocateur. Y sont posées, en effet, des questions qui frisent le sacrilège : se peut-il que l’œuvre de Newton ait eu des «racines sociales et économiques» ?; quels rapports peut-on trouver entre la théorie de la gravitation universelle et les besoins de la bourgeoisie anglaise du XVIIe siècle ?; dans son activité scientifique, Newton n’aurait-il donc pas pu s’affranchir des préjugés théologiques et philosophiques de son temps ? Souvent cité, traduit dans de nombreuses langues, ce texte a engendré d’innombrables controverses qui attestent son rôle fondateur en histoire des sciences. – La présente traduction se fonde sur la première édition anglaise (London : Kniga, 1931). – 1. Introduction. La théorie du processus historique de Marx; – 2. L’économie, la physique et la technologie au temps de Newton; – 3. La lutte des classes pendant la révolution anglaise et la perspective philosophique de Newton; – 4. La conception de l’énergie chez Engels et l’absence de la loi de conservation de l’énergie chez Newton; – 5. Les destructeurs de machines à l’époque de Newton et les destructeurs actuels des forces productives. M.-M. V.
Les scientifiques s'opposent à certains sociologues qui relativisent ce qu'ils sont et ce qu'ils font, à l'Etat qui répugne à financer leurs travaux et à ce public particulier qui lutte contre des progrès scientifiques peut-être mal contrôlés et donc potentiellement dangereux. Quels rapports peuvent alors naître entre les scientifiques et le grand public ? – 1. «Les scientifiques dans la tourmente»; – 2. «La force de l’expérimentation»; – 3. «Dissoudre les amalgames»; – 4. «Les sciences dans leurs milieux»; – 5. «Troubles à l’ordre public»; – 6. «Intermède : Création de concepts»; – 7. «Sur le même plan ?»; – 8. «“Nous ne sommes pas seuls au monde”»; – 9. «Écologie des pratiques»; – 10. «L’épreuve cosmopolitique». – En Annexe : «Le premier dispositif expérimental ?». M.-M. V.
Loin de se réduire à la charge pamphlétaire que l'on prétend, Prodiges et vertiges de l'analogie se situe dans le droit fil du travail analytique accompli par l'A. dans Le Philosophe chez les autophages, Rationalité et cynisme (Paris : Éditions de Minuit, 1984. Coll. “Critique”) et Philosophie, mythologie et pseudo-science : Wittgenstein lecteur de Freud (Combas : Éditions de l'Éclat, 1991. Coll. “Tiré à Part”). L'« affaire Sokal » et ses suites ne sont, en effet, pour Bouveresse que l'occasion de poursuivre sa critique des égarements de la philosophie française contemporaine et du rôle des médias dans la dégradation incessante des mœurs intellectuelles. – Schiller pensait qu'il faut imposer des limites à l'arbitraire des belles lettres dans la pensée. Bien qu'ils se plaignent de l'impérialisme des sciences, les littéraires peuvent aussi se rendre coupables d'abus de pouvoir. C'est de ces abus qu'il est question dans ce livre. À propos de l’affaire Sokal et de ses suites, l’auteur dénonce les dérives d’un «littérarisme» qui consiste à croire que ce que dit la science ne devient intéressant et profond qu’une fois retranscrit dans un langage littéraire et utilisé de façon «métaphorique», un terme qui semble autoriser et excuser presque tout. Au lieu d’un «droit à la métaphore», on devrait parler plutôt d’un droit d’exploiter sans précaution ni restriction les analogies les plus douteuses, démarche ici stigmatisée comme l’une des maladies de la culture littéraire et philosophique contemporaine. M.-M. V.
Cet ouvrage traverse 2600 ans de découverte des éléments qui composent le monde, des Grecs pensant à la nature des choses au tableau de Mendeleïev et aux éléments "artificiels", en passant par l'avènement de la science expérimentale, la révolution chimique de Lavoisier et les corps radioactifs. Comment les idées des Anciens Grecs sur la nature des choses se sont-elles transformées en un savoir expérimentalement vérifié, lequel constitue la base solide et féconde de toute la science d’aujourd’hui : chimie, physique, biologie et technologie ? C’est ce que se propose d’exposer l’auteur dans un récit qui est presque un roman, où l’on voit l’esprit humain s’acharner à trouver des indices pour comprendre la structure de la matière, où l’on suit pas à pas les chercheurs inventant des dispositifs pour pénétrer au cœur des substances, où l’on découvre comment la recherche, partie d’hypothèses hasardeuses, aboutit petit à petit à une description extraordinairement détaillée et précise de la centaine d’éléments qui composent le monde. – De Thalès de Milet à Démocrite et à Aristote, de Zosime de Panopolis à Paracelse, de Nicolas Lemery à Lavoisier, de Pierre et Marie Curie à Seaborg et à Ghiorso, le lecteur est entraîné dans une véritable aventure : celle de l’esprit humain, passionnante en elle-même autant que par ses conséquences théoriques et pratiques, qui a duré 2 600 ans, et qui est le soubassement de toutes les sciences, symbolisé par le célèbre tableau de Mendeleïev (ou Système périodique des éléments chimiques). Car de l’astronomie à la zoologie, toutes les disciplines scientifiques doivent tenir compte de ce tableau et tout homme cultivé doit pouvoir évaluer l’importance de ce tableau et connaître l’histoire qui y a mené. – Sommaire : – Les grecs pensent à la nature des choses; – L'héritage grec perdu et retrouvé; – L'avènement de la science expérimentale; – La révolution chimique de Lavoisier; – L'hypothèse de Döbereiner; – Le tableau de Mendeleiev; – L'imbroglio des corps radioactifs; – Tout est clair : noyaux et électrons; – Les éléments "artificiels", ou transuraniens. M.-M. V.
Sur l’ouvrage de Steve Fuller, Thomas Kuhn. A Philosophical for Our Times (Chicago, The University of Chicago Press, 2000, 472 p. + XVII, index). – Ce commentaire se décompose en quatre parties : « Un projet et l'affirmation d'une thèse », « Une lecture des discours sur la science des cent cinquante dernières années », « Enoncés de savoir, simplification et nécessité de regards croisés et multiples », « Kuhn, les études sociales des sciences, le féminisme et le débat démocratique ». – La 1ère partie présente l’opposition de Fuller à Kuhn et expose « l'objet de l'analyse de Fuller » (p. 433) qui voit les discours sur la science comme normatifs et non descriptifs, la « dynamique scientifique » (p. 434) comme profondément liée au politique et au social. – La seconde partie explique que pour Fuller « le second XIXe » est le lieu de « naissance de « la science » comme catégorie évidente [...] qui unifie un ensemble d'activités, qui l'essentialise », elle situe la « professionnalisation de la recherche » (p. 435) qui transforme le savant « intellectuel » en « professionnel ». « Avec la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide [... la] science est massivement financée, encadrée et drainée par les militaires et les industriels » (p. 436) ; pour Fuller, « Kuhn cherche à donner à cette « idéologie » une « légitimité académique », et Barnes, Bloor et Collins sont ses héritiers. – La 3ème partie veut pointer les implications de Fuller formulant d'abord quelques critiques et rappelant quelques règles à tenir (discuter les énoncées pour eux-mêmes, limiter son champ, contextualiser, multiplier les points de vue, faire preuve « d'érudition et de précision » (p. 439). – La 4ème partie entend rendre justice à Kuhn, qui a permis de penser « les sciences comme pratique et travail » (p. 440), et aux divers courants que Fuller laisse dans l'ombre. Mais elle accorde à Fuller que la tendance aux micro-analyses a laissé de côté « la question politique » (p. 441) et qu'on ne peut plus faire l'économie d'une réflexion sur les « modes de production des savoirs » (p. 442), par exemple quant à l' « évolution des politiques de propriété intellectuelle concernant le vivant ». L'A. remarque que de tels enjeux « impliquent des choix de société liés à « des questions industrielles et financières » qui déterminent notre futur.
Cet ouvrage constitue – après Savoir et pouvoir en médecine (Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 1998) – le second volume des écrits de François Dagognet. Véritable boîte à outils, l'ouvrage se divise en quatre compartiments. Qu'est-ce que l'épistémologie ? Telle est la question au centre de la première section de l'ouvrage, dans laquelle l'auteur traite successivement de ses trois figures (1° l'épistémologie comme recherche des conditions de possibilité du savoir, 2° l'épistémologie comme effort de mise au jour des obstacles épistémologiques, 3° l'épistémologie comme travail de dégagement a posteriori d'une méthode de découverte), de deux de ses problèmes majeurs (ceux de la preuve et de la mesure), de la transposition analogique de ses méthodes (l'interdépendance entre les disciplines du savoir) et enfin d'un exemple paradigmatique – l'épistémologie de la biomédecine – dans la mesure où cette dernière a servi à l'auteur de modèle pour dégager ce qu'il appelle « la triade épistémologique », soit les conditions techno-logiques de possibilité du savoir, objet de la seconde section de l'ouvrage. Ces dispositifs techno-logiques intellectuels sont : le graphe, le mot et la classe. La troisième section étudie les rapports entre épistémologie et ontologie, i.e. entre nos catégories de pensée et les architectures matérielles. C'est pourquoi elle rassemble des articles sur la question du corps et des corps, sur l'ontologie matérielle (i.e. la vraie compréhension d'un corps ou d'un être), l'ontologie formelle (i.e. la systématique qui relie ces corps), le schème arborescent (i.e. la forme de cette systématique selon l'auteur), la positivité des supports et des matériaux dans la constitution et la transformation des ontologies. La quatrième et dernière section propose un examen critique de l'image de la science telle qu'elle est vue dans nos sociétés ainsi que les éléments d'une pédagogie pour un partage démocratique de ses découvertes et de ses résultats, la didactique constituant selon l'auteur « l'un des rameaux les plus prometteurs d'une épistémologie soucieuse de transmettre la scientificité ». – Sommaire, pp. 7-8 ; I. Le champ épistémologique ; II. La triade épistémologique ; III. Une épistémologie ontologisante ; IV. Une épistémologie sociologisante.
F. F.
Cet article vise à relire de façon « a-disciplinaire » le projet philosophique d’une science globale de l’homme dans les œuvres d’Alfred Maury (1817-1892), Ernest Renan (1823-1892) et Hippolyte Taine (1828-1893) en mettant au jour les traits qu’elles ont en commun : dimension philosophique, importance accordée à la psychologie et à l’histoire ainsi qu’à l’empathie comme mode d’accès légitime à la connaissance historique.
F. F.
Il est banal de dire que la science contemporaine s'appuie sur la théorie et l'expérience. Mais si les philosophes et les historiens des sciences se sont intéressés à la charge de vérité des théories scientifiques et aux conditions de leur élaboration, ils ont quelque peu délaissé la question de l'expérience et de la manière dont celle-ci peut faire preuve. C'est cette question que cherche à élucider cet ouvrage sous un angle historique : l'auteur y interroge un corpus fort large et peu usité de récits d'expérience depuis le XVIIe siècle, durant lequel émerge la méthode expérimentale, jusqu'aux dernières années du XVIIIe siècle, qui voient se mettre en place la mathématisation de la physique et se répandre la représentation de la science moderne fondée sur les deux piliers jumeaux de la théorie et de l'expérience. – Cet ouvrage montre comment apparaissent alors des formes de preuves expérimentales forts diverses, qui se succèdent et s'enchevêtrent selon un motif historique complexe. Celles-ci, fondées sur la curiosité, l'utilité ou l'exactitude des faits proposés, renvoient aussi bien à des conceptions intellectuelles qu'à des pratiques matérielles, voire à des techniques littéraires, selon les groupes sociaux qu'il s'agit de convaincre. La comparaison entre la France et l'Angleterre, les deux pays qui se dotent les premiers d'institutions scientifiques permanentes, permet d'éclairer les trames qui gouvernent l'élaboration de cette tapisserie expérimentale aux motifs contrastés. En dégageant ainsi des « régimes de preuve » progressivement stratifiés dans la pratique scientifique, cet ouvrage offre une grille originale permettant de réinterroger nos représentations contemporaines de la science. Enfin, en rapprochant fermement l'histoire des sciences des champs plus traditionnellement parcourus par les historiens en général, il ouvre des perspectives fécondes et d'actualité. – Table des matières : Introduction - 1. La genèse d'une pratique expérimentale coopérative en France au milieu du XVII e siècle : de la construction d'une forme-de-vie expérimentale vue à travers la mise en scène de la preuve empirique dans les correspondances et les traités savants; – 2. La stabilisation d'une nouvelle forme narrative dans le récit d'expérience (1660-1690) : savants et patriciens, expérience et témoignage, ou de la preuve expérimentale comme une transaction entre savoir philosophique et pouvoir aristocratique; – 3. Du singulier au régulier ou de la curiosité à l'utilité : une nouvelle articulation de la preuve empirique chez les physiciens français au début du XVIIIe siècle; – 4. L'élaboration et la diffusion d'une nouvelle technologie littéraire pour le compte rendu d'expérience : le cas des physiciens anglais (1700-1730); – 5. L'efficacité persuasive du spectacle expérimental remise en question : la controverse entre l'abbé Nollet, Benjamin Franklin et ses disciplines français à propos de l'interprétation des phénomènes électriques – 6. Dure comme du bois : la preuve utilitaire et la question de la résistance des solides au Siècles des Lumières; – 7. De l'exactitude : l'émergence de la physique expérimentale à la fin du XVIIIe siècle; – 8. Épilogue.
Faisant suite à Qu'est-ce que la science ?, qui soumettait à une critique attentive certaines des formulations classiques de la science et de ses méthodes, sans y proposer pour autant d'alternative élaborée, le présent ouvrage entend aller plus loin dans la présentation de ses arguments et démontrer que la position tenue n'est pas celle d'un scepticisme radical, refusant tout statut distinctif et objectif au savoir scientifique. Si l'auteur persiste à rejeter « les interprétations philosophiques orthodoxes » de ce que l'on appelle la méthode scientifique, il entend montrer comment une certaine défense de la science en tant que savoir objectif reste néanmoins possible. – S'il rejette comme axiomatisation de la connaissance aussi bien le positivisme de Karl Popper que le relativisme de Paul Feyerabend, le premier parce qu'il contredit l'histoire des sciences, le second car il est incapable de démarquer sciences et pseudo-science, Chalmers propose comme alternative de définir les sciences comme description uniforme du monde, et afin de mesurer leur succès, de mesurer comment les sciences atteignent ce but. Il reste lui-même sur le progrès (en accord avec Lakatos), mais sans voir le cercle du point de vue de la théorie marxiste de l'histoire (Popper et Lakatos pensent qu'elle n'est pas scientifique) : le progrès (le développement monotone des forces productives) est le moteur de l'histoire, et la science en est une superstructure. Tout comme chez Popper, l'accent est mis sur les critères de démarcation entre science et pseudo-science. – 1. Les aspects politiques de la philosophie des sciences; – 2. Contre une méthode universelle; – 3. Le but de la science; – 4. Objectivation de l'observation; – 5. L'expérimentation; – 6. Science et sociologie du savoir; – 7. Deux études de cas sociologiques; – 8. La dimension sociale et politique de la science. – Annexe : L'extraordinaire préhistoire de la loi de la réfraction. M.-M. V.
Recueil d’études historiques parues entre 1973 et 1987 principalement dans la revue La recherche: — 1. Une énigme : Archimède et les miroirs ardents ; — 2. La révolution scientifique au XIe siècle ; — 3. Espace et perspective au Quattrocento ; — 4. Léonard de Vinci et la naissance de la science moderne ; — 5. Quelles ont été les vraies raisons du déclin de l’astrologie ; — 6. Les jésuites ont-ils été des pionniers de la science ? — 7. De l'art à la science : la découverte de la trajectoire parabolique ; — 8. Galilée a-t-il expérimenté ? ; — 9. La résistible ascension de la théorie atomique ; — 10. Darwin est-il darwinien ? ; — 11. La science existe-t-elle : le cas Pasteur ; — 12. Du rêve à la science : le serpent de Kérulé ; — 13. Le spiritisme et la science de l’inconscient ; — 14. Science et subjectivité : le cas Einstein ; — 15. Un cosmologiste habile : Edwin Hubble. – L’analyse tourne souvent à la démystification : tant de contingences à chaque pas dans l’invention, tant d’anachronismes dans la façon de réinventer les époques à partir des seules données de la découverte. Dans les pages liminaires d’introduction, l'Auteur s’interroge sur le statut de l’épistémologie latente derrière ses analyses historiques. Il refuse la conclusion « la science n’existe pas » dont il attribue l'intention perverse principalement aux « sociologues ». Mais ne va-t-il pas plus loin encore lorsqu’il avoue que la science n’est qu’un regard « particulier » sur le monde et qu’il existe d’autres « éclairages » capables de nous faire percevoir « les structures du réel » (p. XXVI) ? M.-M. V.