Les pratiques et les théories de la biologie d’aujourd'hui sont principalement caractérisées par la puissance de « l’approche moléculaire » : ainsi sont créés en même temps de nouveaux chemins (intellectuels) et de nouveaux objets dont les progrès atteignent jusqu’aux fonctions supérieures du système nerveux central. L’ouvrage se veut à la fois comme l’exposé de résultats et le récit de leur genèse, désormais historique. – Trois plans successifs sont distingués qui correspondent grosso modo aux étapes de la chronologie : – I. « Le messager », c’est-à-dire les différentes formes moléculaires assurant le transport de l’information génétique ADN, ARN, protéines. Sont reconstituées les démarches intellectuelles tout spécialement (mais non exclusivement) à l’Institut Pasteur vers les années 1950, autour de Jacques Monod d'une part, André Lwoff et François Jacob d’autre part. À ce stade, la biologie moléculaire est en possession d’une théorie du code et de son expression régulière. Il va falloir « un nouvel effort de pensée » pour éclairer à partir de ces données la structure de l’organisme. – II. « L'allostérie » est née de la rencontre entre Jeffries Wyman et Monod : il s’agit de ces effets de rétro-inhibition dans lesquels la structure chimique de l’inhibition n'est pas analogue à celle du substrat. La biologie rencontre ici la sémiotique : arbitraire du signe, le sens naissant de la place du signe par rapport aux autres dans le réseau des interactions permises. D’où la discussion non encore épuisée sur la « conservation de la symétrie » ou la fécondité d’une certaine dissymétrie. – III. « Médiateurs et récepteurs », il s’agit cette fois de l’élargissement de la perspective «moléculaire» à l’explication du fonctionnement neuronal, avec notamment le rôle de l’acétylcholine dans la dynamique des synapses. Ici sont particulièrement étudiés les apports de John Eccles et de Jean-Pierre Changeux. – Tout au long de cette aventure, théorisation, expérience, milieux de haute technologie, imagination soulèvent tour à tour de nouvelles interrogations d’ordre épistémologiques. – Illustrations d’Eska Kayser. M.-M. V.
Les pratiques et les théories de la biologie d’aujourd'hui sont principalement caractérisées par la puissance de « l’approche moléculaire » : ainsi sont créés en même temps de nouveaux chemins (intellectuels) et de nouveaux objets dont les progrès atteignent jusqu’aux fonctions supérieures du système nerveux central. L’ouvrage se veut à la fois comme l’exposé de résultats et le récit de leur genèse, désormais historique. – Trois plans successifs sont distingués qui correspondent grosso modo aux étapes de la chronologie : – I. « Le messager », c’est-à-dire les différentes formes moléculaires assurant le transport de l’information génétique ADN, ARN, protéines. Sont reconstituées les démarches intellectuelles tout spécialement (mais non exclusivement) à l’Institut Pasteur vers les années 1950, autour de Jacques Monod d'une part, André Lwoff et François Jacob d’autre part. À ce stade, la biologie moléculaire est en possession d’une théorie du code et de son expression régulière. Il va falloir « un nouvel effort de pensée » pour éclairer à partir de ces données la structure de l’organisme. – II. « L'allostérie » est née de la rencontre entre Jeffries Wyman et Monod : il s’agit de ces effets de rétro-inhibition dans lesquels la structure chimique de l’inhibition n'est pas analogue à celle du substrat. La biologie rencontre ici la sémiotique : arbitraire du signe, le sens naissant de la place du signe par rapport aux autres dans le réseau des interactions permises. D’où la discussion non encore épuisée sur la « conservation de la symétrie » ou la fécondité d’une certaine dissymétrie. – III. « Médiateurs et récepteurs », il s’agit cette fois de l’élargissement de la perspective «moléculaire» à l’explication du fonctionnement neuronal, avec notamment le rôle de l’acétylcholine dans la dynamique des synapses. Ici sont particulièrement étudiés les apports de John Eccles et de Jean-Pierre Changeux. – Tout au long de cette aventure, théorisation, expérience, milieux de haute technologie, imagination soulèvent tour à tour de nouvelles interrogations d’ordre épistémologiques. – Illustrations d’Eska Kayser. M.-M. V.