Nature et cerveau

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Monographie

  • Pages : 153
  • Collection : Philosophia
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  • Support : Document imprimé
  • Format : 23 cm.
  • Langues : Français
  • Édition : Original
  • Ville : Paris
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  • ISBN : 2-252-02747-9
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  • Date de création : 28-11-2015
  • Dernière mise à jour : 29-11-2015

Résumé

Français

Comment s'affranchir du cloisonnement des savoirs pour un meilleur dialogue entre philosophie et science ? Prenant en compte les changements considérables survenus depuis quelques décades dans la paysage scientifique et les progrès capitaux réalisés par la physique quantique, cet ouvrage propose une réflexion sur certaines recherches biologiques et génétiques qui ne s’interrogent pas suffisamment sur leurs présupposés, considérés comme scientifiques, alors qu’il s’agit d’une idéologie empiriste occultée à leur insu. Pour nombre de de biologistes, la vie se réduit à un assemblage de molécules étendues dans l’espace. À cette idéologie spatialisante, selon Michel Lefeuvre, il manque la prise en considération du temps. « Ce n'est plus l'expérience qu'il s'agit de fonder, mais de s'enfoncer dans les secrets de la nature elle-même, en tant que telle ». Méconnu dans la dynamique classique, le temps manifeste sa présence incontournable dans la nature, en faisant de celle-ci un système irréversible, tourné vers l'avenir, et caractérisé par une dissymétrie temporelle irréductible. Le premier chapitre de l'ouvrage (1. « Nature et système ») est fondé sur cette idée essentielle. Le temps, dans sa fusion avec l'espace, est considéré comme consubstantiel à la nature et, avec elle, auto-constructeur d'un monde en devenir. La question se pose alors de l'éventuelle finalité de ce mouvement auto-constructeur du cosmos dont l'ouvrage se propose d'interroger les ressorts (2. « La principe anthropique »). Ainsi l'homme n'est-il peut-être pas apparu par hasard dans l'évolution du cosmos. Un lien étroit, nullement accidentel, unit l'homme au cosmos « dont toute l'infrastructure des lois est faite pour qu'il soit aussi monde, c'est-à-dire totalité organisée donnée à voir ». C'est avec ce « donner à voir » qu'apparaît la cause finale que (contrairement à Kant qui la plaçait hors du temps dans la constitution de l'entendement, dans la faculté de juger réfléchissante) l'auteur ramène sur terre dans l'avènement de l'homme dans le cosmos, comme conscience de soi observante dotée de réflexion. Pour autant, nul ne peut méconnaître la place éminente que tient le hasard dans l'histoire du cosmos. Cet aspect est abordé dans le chapitre suivant (3. « Hasard et finalité ») qui s'interroge sur la nature du hasard cosmique. Le hasard serait le fait du temps, de son irréversibilité, d'un événement inaugurateur mais , en même temps que le foisonnement des espèces auquel il a donné lieu, le hasard serait aussi l'autre face d'une finalité à laquelle le temps est nécessaire pour construire des édifices moléculaires de plus en plus complexes, jusqu'à la formation du cerveau de l'homme. S'exerçant dans le cosmos, des forces à l'œuvre édifient des systèmes, puis font apparaître une géométrie, des formes. Sous leur diversité se donne à voir le véritable plan de la nature qui est de se doubler de conscience. Pour illustrer ces rapports entre « Forces et formes » (chap. 4), l'auteur utilise le concept de simulation, la mémoire individuelle greffée sur celle de l'espèce, intériorisant à sa manière les forces cosmiques spatio-temporelles. Mais décrire l'univers entier en termes de forces est insuffisant. Le monde est intimement présent à la conscience qui ne saurait être sans lui. C'est ce chassé-croisé de la conscience et du monde , leur chiasme, leur passage l'un dans l'autre que se propose d'étudier le cinquième chapitre (5. « Nature, miroir, sens »). l'instance en première personne gagne en autonomie par rapport au monde extérieur. Ce dernier conserve sa réalité physique, mais en se phénoménalisant. La conscience n'est plus la conscience animale, un bourgeonnement de la vie en prise sur l'environnement. Elle double le corps qu'elle informe en se faisant conscience de soi (6. «Phénoménalité et réalité »). En suivant l'aventure de la conscience jusqu'à son point culminant dans le langage et la pensée, c'est la question du terrain sur lequel toute la vie psychologique de l'homme s'élève qu'aborde le dernier chapitre (7. « Rupture humaine ») : le monde comme lieu de rencontre dans l'espace et le temps en tant qu'horizon de vie d'êtres empiriques que la nature a dotés d'un cerveau spécialement façonné à cet effet. – Épilogue, « Deus sive natura ». M.-M. V.