«On ne remplace pas le cerveau par une machine» : un débat mal engagé

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    • Pages : 295 à 330
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    • Support : Document imprimé
    • Format : 24 cm.
    • Langues : Français
    • Édition : Original
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    • Institution : Fondation Diderot
    • ISBN : 2-213-01862-5
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    • Date de création : 03-04-2011
    • Dernière mise à jour : 03-04-2011

    Résumé

    Français

    Les interprétations cognitivistes et les controverses sur les «limites» de l'intelligence artificielle sont replacées dans l'histoire des sciences (en particulier le chemin qui a conduit la psychologie du behaviorisme à la psychologie cognitive en passant par Skinner et l'opérationisme) et sont discutées du point de vue philosophique et épistémologique. Deux postulats sur lesquels reposent ces interprétations et controverses sont énoncés : l'un concerne la transparence du langage et l'autre l'individualité de la pensée. L'idée que les «sciences de la cognition», avec l'appui de l'IA et des neurosciences, renouvelleraient fondamentalement le débat épistémologique, est mise en question. Il est montré au contraire qu'à propos du langage et de la mémoire, et à la différence notamment de la psychanalyse, l'interprétation cognitive de l'IA et des neurosciences reprend à son compte les postulats traditionnels de la psychologie concernant la pensée et la connaissance.

    Anglais

    The cognitivist interpretations of AI and the controversies about its limits are situated into the history of sciences (especially the way which has led psychology from behaviorism to cognitive psychology, through Skinner and operationism); their epistemological and philosophical aspects are discussed. Two postulates underlying these interpretations and controversies are stated : the first one concerns the transparency of language and the second one the individuality of the thought processes. The idea according to which «cognitive sciences», with the help of AI and neurosciences, imply a fundamental change in the epistemological debate is challenged. As regard language and memory, it is shown, on the contrary, that, unlike in particular psychoanalysis, the cognitivist interpretation of AI and of neurosciences relies on the traditional epistemological assumptions of psychology.