Sous forme d'une contre-attaque marxiste et althussérienne dirigée contre l'idéologie logicienne contemporaine, dite "philosophie analytique", Pierre Raymond s’avance pas à pas en un terrain « miné » d’abord par plusieurs siècles d’épistémologie « idéaliste », mais mal reconnu aujourd’hui encore à travers l’héritage « classique » des matérialistes. — La logique se pose d’emblée comme anhistorique ; et c’est cette discipline « étrangère à toute dialectique » qui prétend « régenter ce qu’il y a de scientifique dans les sciences » (p. 17). Mais aussi bien fallait-il en déplacer la critique pour pouvoir saisir ce qu’il y a de « dialectique » et de « matérialiste » dans la logique du matérialisme dialectique lui-même. La vieille relation empiriste « concept-réalité » fait place alors à une question neuve : « l’histoire des liens expérimentaux entre les maniements symboliques et la réalité » (p. 18). Or, « il est frappant que l'échec d’Engels à sortir d'une problématique empiriste... a été gros de conséquences : l’incapacité du matérialisme à aider les tentatives de Frege et de Russell, ... à les empêcher d’être les origines avortées d’une nouvelle discipline, l’étude des symbolismes théoriques : cet avortement a pris la forme précise d’une invasion de l’empirisme philosophique,... d’une retombée de cette discipline dans les voies dispersées de la logique, de la linguistique et des philosophies de la rigueur » (ibid.). — C’est ce programme qu'illustrent les études critiques de cet ouvrage, consacrées successivement à : Hegel et Marx, Bolzano, Boole, Marx et Engels, Frege et Russell, Wittgenstein et Camap. M.-M. V.
Sous forme d'une contre-attaque marxiste et althussérienne dirigée contre l'idéologie logicienne contemporaine, dite "philosophie analytique", Pierre Raymond s’avance pas à pas en un terrain « miné » d’abord par plusieurs siècles d’épistémologie « idéaliste », mais mal reconnu aujourd’hui encore à travers l’héritage « classique » des matérialistes. — La logique se pose d’emblée comme anhistorique ; et c’est cette discipline « étrangère à toute dialectique » qui prétend « régenter ce qu’il y a de scientifique dans les sciences » (p. 17). Mais aussi bien fallait-il en déplacer la critique pour pouvoir saisir ce qu’il y a de « dialectique » et de « matérialiste » dans la logique du matérialisme dialectique lui-même. La vieille relation empiriste « concept-réalité » fait place alors à une question neuve : « l’histoire des liens expérimentaux entre les maniements symboliques et la réalité » (p. 18). Or, « il est frappant que l'échec d’Engels à sortir d'une problématique empiriste... a été gros de conséquences : l’incapacité du matérialisme à aider les tentatives de Frege et de Russell, ... à les empêcher d’être les origines avortées d’une nouvelle discipline, l’étude des symbolismes théoriques : cet avortement a pris la forme précise d’une invasion de l’empirisme philosophique,... d’une retombée de cette discipline dans les voies dispersées de la logique, de la linguistique et des philosophies de la rigueur » (ibid.). — C’est ce programme qu'illustrent les études critiques de cet ouvrage, consacrées successivement à : Hegel et Marx, Bolzano, Boole, Marx et Engels, Frege et Russell, Wittgenstein et Camap. M.-M. V.