Dans ce chapitre Kim
Sang Ong-Van-Cung rappelle l’approche sartrienne de l’histoire comme praxis
individuelle et praxis de groupes entremêlées. L’agir du groupe transcende et
révèle à elles-mêmes les individualités par un dépassement de leur tendance à
s’enfermer dans des agencements collectifs pris dans la sérialité. L’autrice
éclaire cette reprise hétérodoxe du marxisme de Sartre par un rapprochement de
sa philosophie avec celle de Spinoza. L’unité du corps politique, à partir d’un
universel singulier à la jonction de l’individu et de la communauté chez
Spinoza, sert ainsi à éclairer la philosophie sartrienne du nous. Cela permet
de comprendre que la philosophie de la conservation (Spinoza) et celle du
mouvement ou de la révolution (Sartre) ont en commun un même regard sur la
liberté collective comme constitutive de l’individu spinoziste ou sujet
sartrien. Prendre soin des institutions qui nous agissent c’est en définitive
concilier l’une et l’autre philosophie.
V. B.