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COLLECTIF

Spinoza et les passions du social

  • Pages : 355
  •  
  • Edition : Originale
  • Ville : Paris
  •  
  • ISBN : 978-2-35480-166-3
  •  
  • Date de création : 18-11-2020
  • Dernière mise à jour : 03-06-2021

Résumé :

Français

Spinoza fait l’objet d’une attention philosophique renouvelée depuis le début des années 2000. Son œuvre est désormais abordée avec le souci d’inscrire sa philosophie dans un dialogue nourri avec les sciences sociales. Il s’agit autant de voir ce qui chez Spinoza peut éclairer ces dernières, que de relire Spinoza à la lumière des concepts et catégories qui se développent dans les travaux récents en ce domaine. Dès lors Spinoza peut être lu à la lumière des avancées en sciences sociales, autant que ces dernières peuvent être relues à la lumière d’un spinozisme dépoussiéré. Dans cette opération de relectures croisées, il convient de mettre en avant premièrement la dimension anthropologique et sociologique de la philosophie spinoziste et, secondement, de faire jouer dans le rapport aux sciences sociales contemporaines cette anthropologie et sociologie spinozistes afin d’en saisir mieux les attendus. Individu, institutions, histoire sont alors ressaisis à partir des concepts clefs du spinozisme : affects, désir, conatus, ingenium, modes finis, relations, multitude. L’ouvrage collectif Spinoza et les sciences socialesentend par là reprendre un programme de recherche ouvert par Alexandre Matheron dans Individu et communauté chez Spinoza (Paris, Minuit, 1988), en prolongeant un questionnaire jusque-là internaliste en lui apportant une dimension plus externaliste : la circulation dans l’œuvre spinozienne se confronte à des enquêtes contemporaines en anthropologie ou sociologie. Les concepts spinozistes viennent étayer les concepts contemporains de l’anthropologie sociale et culturelle et de la sociologie holiste, en particulier des concepts tels ceux de «collectif», de « vulnérabilité », de « déterminisme », d’« obligation », de « conflit » aujourd’hui forgés pour s’opposer à ceux d’individu, d’autonomie, de liberté, de droit, de dialogue que l’on rencontre davantage dans une sociologie arrimée à l’individualisme méthodologique et qui s’articule à une traduction et tradition politiques de type contractualiste. Les concepts alternatifs en sciences sociales développés en réaction à cette approche plus individualiste et atomistique du social pour laquelle ce dernier est expliqué à partir de l’action d’agents individuels rationnels agissant en fonction d’intérêts soumis à un calcul coût/bénéfice, sont mieux saisis à partir du site conceptuel spinoziste. Il apparaît en effet que les principaux ouvrages de Spinoza (Éthique, Traité Politique, Traité théologico-politique) contiennent des développements conséquents pour saisir l’épaisseur sociale de l’individu, permettant de le comprendre non comme un point de départ de l’action individuelle puis collective, donnant lieu à société, mais au contraire comme un point de rencontre de l’ensemble des interactions sociales qui le constituent en un agent passif-actif qui ne saurait être compris indépendamment du milieu dont il est une simple modalité finie. Dès lors sont abordées une série de questions qui touchent à la constitution politique et historique des sociétés, à leur devenir (stable ou instable) et ce à la lumière de réflexions spinozistes : l’individu tout dépendant qu’il soit n’a-t-il pas, ou n’est-il pas, un pouvoir d’agir ? Les institutions constitutives du social signifient-elles la mise en suspens de la vitalité sociale des individus (ou conatus) ou au contraire sont-elles animées par cette dernière ? Le mouvement historique ne peut-il se comprendre comme double point de vue (l’un comprenant toujours l’autre) de l’individuel et de l’institutionnel comme nœud de convergence des passions du social ? Après une introduction qui met en perspective la genèse de cette relecture en sciences sociales du spinozisme, ces questions sont abordées tour à tour. Une première partie est ainsi centrée sur l’individu (« Conatus et individualité moderne ») où se distribuent une réflexion sur le « désir de vivre » (Judith Butler), sur la « vulnérabilité » (Kim Sang Ong-Van-Cung) et une tentative de clarification quant au statut du déterminisme en sciences sociales (Frédéric Lordon). Une deuxième partie se focalise, elle, sur les institutions (« La logique des institutions ») où l’accent est porté, pour comprendre leur constitution, sur le rôle des passions individuelles et l’« imitation des affects » (Eva Devray), sur celui de la conflictualité (Christophe Miqueu) puis de l’obligation (Nicola Marcucci). Une troisième partie (« Les forces de l’histoire ») réarticule les deux entités du social précédemment mises à jour (individus et institutions) pour saisir la dynamique historique qu’elles provoquent. Une dynamique où les collectifs humains inscrits dans et faisant l’histoire sont pensés théoriquement à partir d’un croisement de regard Spinoza-Sartre (Kim Sang Ong-Van-Cung), une dynamique où les « puissances du social » sont rapportées aux « puissances du nombre » (Yves Citton) et où le rapport à l’histoire de Spinoza est questionné à partir de son anthropologie telle que mise en œuvre dans son Traité théologico-politique (Nicolas Israël, Pierre-François Moreau). Cette troisième partie se clôt sur un exercice de relecture spinoziste d’une enquête d’anthropologie historique autour de la question de l’antisémitisme nazi (Pascal Séverac). – Présentation des contributeurs et contributrices, p. i-ii ; Sommaire, p. iii-iv ; Remerciements, p. v.

V. B.

 

Résumé :

Français

Spinoza fait l’objet d’une attention philosophique renouvelée depuis le début des années 2000. Son œuvre est désormais abordée avec le souci d’inscrire sa philosophie dans un dialogue nourri avec les sciences sociales. Il s’agit autant de voir ce qui chez Spinoza peut éclairer ces dernières, que de relire Spinoza à la lumière des concepts et catégories qui se développent dans les travaux récents en ce domaine. Dès lors Spinoza peut être lu à la lumière des avancées en sciences sociales, autant que ces dernières peuvent être relues à la lumière d’un spinozisme dépoussiéré. Dans cette opération de relectures croisées, il convient de mettre en avant premièrement la dimension anthropologique et sociologique de la philosophie spinoziste et, secondement, de faire jouer dans le rapport aux sciences sociales contemporaines cette anthropologie et sociologie spinozistes afin d’en saisir mieux les attendus. Individu, institutions, histoire sont alors ressaisis à partir des concepts clefs du spinozisme : affects, désir, conatus, ingenium, modes finis, relations, multitude. L’ouvrage collectif Spinoza et les sciences socialesentend par là reprendre un programme de recherche ouvert par Alexandre Matheron dans Individu et communauté chez Spinoza (Paris, Minuit, 1988), en prolongeant un questionnaire jusque-là internaliste en lui apportant une dimension plus externaliste : la circulation dans l’œuvre spinozienne se confronte à des enquêtes contemporaines en anthropologie ou sociologie. Les concepts spinozistes viennent étayer les concepts contemporains de l’anthropologie sociale et culturelle et de la sociologie holiste, en particulier des concepts tels ceux de «collectif», de « vulnérabilité », de « déterminisme », d’« obligation », de « conflit » aujourd’hui forgés pour s’opposer à ceux d’individu, d’autonomie, de liberté, de droit, de dialogue que l’on rencontre davantage dans une sociologie arrimée à l’individualisme méthodologique et qui s’articule à une traduction et tradition politiques de type contractualiste. Les concepts alternatifs en sciences sociales développés en réaction à cette approche plus individualiste et atomistique du social pour laquelle ce dernier est expliqué à partir de l’action d’agents individuels rationnels agissant en fonction d’intérêts soumis à un calcul coût/bénéfice, sont mieux saisis à partir du site conceptuel spinoziste. Il apparaît en effet que les principaux ouvrages de Spinoza (Éthique, Traité Politique, Traité théologico-politique) contiennent des développements conséquents pour saisir l’épaisseur sociale de l’individu, permettant de le comprendre non comme un point de départ de l’action individuelle puis collective, donnant lieu à société, mais au contraire comme un point de rencontre de l’ensemble des interactions sociales qui le constituent en un agent passif-actif qui ne saurait être compris indépendamment du milieu dont il est une simple modalité finie. Dès lors sont abordées une série de questions qui touchent à la constitution politique et historique des sociétés, à leur devenir (stable ou instable) et ce à la lumière de réflexions spinozistes : l’individu tout dépendant qu’il soit n’a-t-il pas, ou n’est-il pas, un pouvoir d’agir ? Les institutions constitutives du social signifient-elles la mise en suspens de la vitalité sociale des individus (ou conatus) ou au contraire sont-elles animées par cette dernière ? Le mouvement historique ne peut-il se comprendre comme double point de vue (l’un comprenant toujours l’autre) de l’individuel et de l’institutionnel comme nœud de convergence des passions du social ? Après une introduction qui met en perspective la genèse de cette relecture en sciences sociales du spinozisme, ces questions sont abordées tour à tour. Une première partie est ainsi centrée sur l’individu (« Conatus et individualité moderne ») où se distribuent une réflexion sur le « désir de vivre » (Judith Butler), sur la « vulnérabilité » (Kim Sang Ong-Van-Cung) et une tentative de clarification quant au statut du déterminisme en sciences sociales (Frédéric Lordon). Une deuxième partie se focalise, elle, sur les institutions (« La logique des institutions ») où l’accent est porté, pour comprendre leur constitution, sur le rôle des passions individuelles et l’« imitation des affects » (Eva Devray), sur celui de la conflictualité (Christophe Miqueu) puis de l’obligation (Nicola Marcucci). Une troisième partie (« Les forces de l’histoire ») réarticule les deux entités du social précédemment mises à jour (individus et institutions) pour saisir la dynamique historique qu’elles provoquent. Une dynamique où les collectifs humains inscrits dans et faisant l’histoire sont pensés théoriquement à partir d’un croisement de regard Spinoza-Sartre (Kim Sang Ong-Van-Cung), une dynamique où les « puissances du social » sont rapportées aux « puissances du nombre » (Yves Citton) et où le rapport à l’histoire de Spinoza est questionné à partir de son anthropologie telle que mise en œuvre dans son Traité théologico-politique (Nicolas Israël, Pierre-François Moreau). Cette troisième partie se clôt sur un exercice de relecture spinoziste d’une enquête d’anthropologie historique autour de la question de l’antisémitisme nazi (Pascal Séverac). – Présentation des contributeurs et contributrices, p. i-ii ; Sommaire, p. iii-iv ; Remerciements, p. v.

V. B.

 

Articles :

pages 45 à 73

Le désir de vivre. L’Éthique de Spinoza sous pression

BUTLER Judith

pages 75 à 102

Le désir de vivre et sa vulnérabilité

ONG-VAN-CUNG Kim Sang

pages 103 à 126

La querelle du déterminisme en sciences sociales

LORDON Frédéric

pages 129 à 165

Imitation des affects et production de l’ordre social

DEBRAY Eva

pages 167 à 187

Des luttes sociales en démocratie

MIQUEU Christophe

pages 189 à 228

La nature de l’obligation

MARCUCCI Nicola

pages 231 à 259

L’unité du collectif. L’ontologie historique et critique de Spinoza et de Sartre

ONG-VAN-CUNG Kim Sang

pages 261 à 285

Puissances du social, puissance du nombre

CITTON Yves

pages 287 à 302

Spinoza, histoire et anthropologie

ISRAËL Nicolas

pages 303 à 325

Les passions du social : « personnalité de base » et ingenium

MOREAU Pierre-François

pages 327 à 355

L’affect et le prophète

SÉVERAC Pascal

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