Time is something that passes, that we have or lack, that we measure—and occasionally kill. And yet who in history has offered a definitive answer to the question: “What is time?” It is obvious that time has a very important place in our lives, and yet it doesn’t take a lot of thought to see how strange time really is, and as such it motivated thousands of years of philosophical discourse. In his book, Adrian Bardon examines this discourse. Adrian Bardon’s A Brief History of the Philosophy of Time is about the philosophical assessment of time. It seeks to answer the very broad question “what is time?” by examining various aspects of time such as the notion of change, passage, direction and even time travel. Bardon distinguishes three main categories of temporal philosophers, realists who believe time is a real concept, idealists who believe that time is a purely cognitive concept, and relationists who believe that time describes change which itself is real. In this book, he examines the various aspects of time through these three lenses, favoring somewhat of a relationist approach. Bardon also establishes that the static theory of time (eternalism) is logically and physically preferable to the dynamic theory (presentism), even though the latter is the one we intuitively adhere to. Bardon begins with arguably the most fundamental way that time is measured, change, with some in Antiquity debating whether or not it exists, since it would determine whether time itself exists (“Time and Change”). Some argued that change was real but that time was merely an invention that we use to measure it, but where does this invention come from? (“Idealism and Experience”) Herein lies the conflict between two points of view: empiricism, which holds that we derive time from the experience of change, and idealism, which sees time as innate to our perception. Either way, both positions assume that time is indeed a cognitive concept, but does it have absolutely no reality whatsoever? (“Time and Spacetime”) In the more modern development of physics with Newton, time began to be seen as more of a scientific notion, a real physical thing that exists outside of us. With relativity there came the idea that time and space aren’t distinct but two parts of the same 4-dimensional spacetime. Regardless of the reality of time, there is arguably its most iconic feature, the fact that it passes. (“Does Time Pass?”) This is where Bardon discusses the dynamic and static theories and be it logically due to the failure of the dynamic A-series, or physically with the eternalist block universe, he concedes the static theory seems favorable. But if the dynamic theory fails, why do we still think that time passes? (“The Persistent Projection of Passage”) The most obvious explanation is that we project the flow of time because it is innate not only to our perception but our way of thinking and forming ideas. But what does that tell us of the direction of time? (“The Direction of Time”) Even embracing the static theory, time is a dimension with a direction from earlier to later. This direction is often called time’s arrow and it can be seen in our own psychology, the order of explanation, and even physics with entropy. However, there are reasons to reject temporal asymmetry and see time as a directionless blob, like space. But in that case, couldn’t we move backwards from later to earlier like moving from here to there in space? (“Is Time Travel Possible?”) One might say that time travel is impossible because that would mean we could change the past, but to that Bardon replies that the static theory implies that everything has already happened, so we wouldn’t be changing the past but merely affecting it in a logically consistent way. But if everything has happened, does that mean that the future is set? (“Time and Freedom”) If that is the case, then we may think we are not free as we usually assume, only living out predetermined events. However, compatibilism states that our actions, while logically necessary, are determined by intention. But where did all of this begin? (“The Beginning of Time”) Here, most have agreed that the idea of time having a beginning is paradoxical because time would have had to start “at some time.” Once again, physics offers a somewhat satisfactory solution with Hawking’s no-boundary model, describing the block universe as having a north and a south pole, corresponding to the Big Bang and Big Crunch respectively: it has an earliest point of time but no first moment in time. Ultimately, Bardon's main conclusion is that the very question "what is time?" doesn't really work. Time isn't really a thing that may or may not exist; rather, it is a notion used to explain what we perceive in nature, as well as a means to represent the universe scientifically. As he says, time isn't a question but an answer. As Bardon states, the philosophical study of time demonstrates that philosophy works best when matched with the empirical sciences, as shown by the importance of the physical assessment of time in the philosophical one.
P. B.
Le temps est quelque chose qui passe, que nous possédons ou manquons, que nous mesurons – et que, parfois, nous tuons. Et pourtant, qui dans l’histoire a pu offrir une réponse définitive à la question : « Qu’est-ce que le temps ? » Il est évident que le temps occupe une place très importante dans nos vies, et pourtant il ne faut pas réfléchir bien longtemps pour constater à quel point le temps est étrange, ce qui a motivé des milliers d’années de discours philosophique. Dans son livre, Adrian Bardon examine ce discours. A Brief History of the Philosophy of Time d’Adrian Bardon traite de l’évaluation philosophique du temps. Il cherche à répondre à la vaste question « Qu’est-ce que le temps ? » en examinant divers aspects du temps tels que la notion de changement, de passage, de direction et même de voyage temporel. Bardon distingue trois grandes catégories de philosophes du temps : les réalistes, qui croient que le temps est un concept réel ; les idéalistes, qui pensent que le temps est un concept purement cognitif ; et les relationnistes, qui estiment que le temps décrit un changement, lequel est réel. Dans ce livre, il examine les différents aspects du temps à travers ces trois perspectives, adoptant une approche plutôt relationniste. Bardon établit également que la théorie statique du temps (l’éternalisme) est logiquement et physiquement préférable à la théorie dynamique (le présentisme), même si cette dernière est celle à laquelle nous adhérons intuitivement. Bardon commence par ce qui est sans doute la manière la plus fondamentale de mesurer le temps : le changement, avec certains penseurs de l’Antiquité qui débattaient de son existence même, car elle déterminerait si le temps existe ou non. (« Temps et changement ») Certains soutenaient que le changement était réel mais que le temps n’était qu’une invention utilisée pour le mesurer. Mais d’où vient cette
invention ? (« Idéalisme et expérience ») C’est là que réside le conflit entre deux points de vue : l’empirisme, qui affirme que nous tirons le temps de l’expérience du changement, et l’idéalisme, qui voit le temps comme inhérent à notre perception. Dans les deux cas, ces positions supposent que le temps est un concept cognitif, mais n’a-t-il donc aucune réalité en soi ? (« Temps et espace-temps ») Avec le développement plus moderne de la physique, notamment avec Newton, le temps commence à être vu comme une notion scientifique, une chose physique réelle qui existe indépendamment de nous. Avec la relativité, est apparue l’idée que le temps et l’espace ne sont pas distincts mais deux parties d’un même espace-temps à quatre dimensions. Quelle que soit la réalité du temps, sa caractéristique la plus emblématique est sans doute le fait qu’il passe. (« Le temps passe-t-il ? ») C’est ici que Bardon discute des théories dynamiques et statiques ; que ce soit logiquement, à cause de l’échec de la série A dynamique, ou physiquement, avec l’univers-bloc de l’éternalisme, il concède que la théorie statique semble préférable. Mais si la théorie dynamique échoue, pourquoi continuons-nous à penser que le temps passe ? (« La projection persistante du passage ») L’explication la plus évidente est que nous projetons l’écoulement du temps parce qu’il est inné non seulement à notre perception mais aussi à notre manière de penser et de former des idées. Mais qu’est-ce que cela nous dit sur la direction du temps ? (« La direction du temps ») Même en adoptant la théorie statique, le temps demeure une dimension avec une direction allant du passé vers le futur. Cette direction est souvent appelée la flèche du temps, et elle se manifeste dans notre psychologie, dans l’ordre de l’explication, et même en physique avec l’entropie. Pourtant, certaines raisons poussent à rejeter l’asymétrie temporelle et à voir le temps comme une masse informe, sans direction, comme l’espace. Mais dans ce cas, ne pourrions-nous pas nous déplacer du futur vers le passé comme nous nous déplaçons dans l’espace ? (« Le voyage dans le temps est-il possible ? ») On pourrait dire que le voyage dans le temps est impossible parce qu’il impliquerait que l’on puisse changer le passé. À cela, Bardon répond que la théorie statique implique que tout a déjà eu lieu, donc nous ne changerions pas le passé, mais y aurions simplement un effet d’une manière logiquement cohérente. Mais si tout a déjà eu lieu, cela signifie-t-il que le futur est fixé ? (« Temps et liberté ») Si tel est le cas, alors nous pourrions penser que nous ne sommes pas libres comme nous le supposons généralement, simplement en train de vivre des événements prédéterminés. Toutefois, le compatibilisme soutient que nos actions, bien que logiquement nécessaires, sont déterminées par nos intentions. Mais d’où tout cela a-t-il commencé ? (« Le début du temps ») Sur ce point, la plupart s’accordent à dire que l’idée d’un commencement du temps est paradoxale, car cela impliquerait que le temps ait dû commencer « à un certain moment ». Une fois de plus, la physique offre une solution quelque peu satisfaisante avec le modèle sans bordures de Hawking, qui décrit l’univers-bloc comme ayant un pôle nord et un pôle sud, correspondant respectivement au Big Bang et au Big Crunch : il y a un point le plus ancien du temps, mais pas de premier moment dans le temps. En fin de compte, la principale conclusion de Bardon est que la question même « Qu’est-ce que le temps ? » ne fonctionne pas vraiment. Le temps n’est pas véritablement une chose qui existerait ou non ; c’est plutôt une notion utilisée pour expliquer ce que nous percevons dans la nature, ainsi qu’un moyen de représenter scientifiquement l’univers. Comme il le dit, le temps n’est pas une question mais une réponse. Selon Bardon, l’étude philosophique du temps démontre que la philosophie donne ses meilleurs résultats lorsqu’elle est associée aux sciences empiriques, comme le montre l’importance de l’évaluation physique du temps dans son évaluation philosophique.
P. B.