L’article se propose de faire le point
sur la question de la structure matérielle de l’appareil perceptif chez
Aristote. Deux thèses s’affrontent communément à ce sujet : la liaison entre
les différents organes sensoriels et le centre de la perception (le
cœur) est tantôt expliqué par le pneuma, tantôt
par le sang. Rassemblant les différents passages qui, disséminés dans l’œuvre
biologique d’Aristote, fournissent des indices sur ce point, Roreitner conclut
que ni le sang ni le pneuma ne remplissent le
rôle de substrat pour la transmission du mouvement perceptif à travers le corps
— quoique l’un et l’autre puissent jouer un rôle indirect ou auxiliaire dans le
processus. À défaut de trouver, chez Aristote lui-même, la formulation achevée
de l’alternative à ces thèses, l’auteur propose de la repérer dans le De spiritu pseudo-aristotélicien : ce n’est
finalement pas le contenu (sanguin ou pneumatique) des vaisseaux qui transmet
le mouvement perceptif, mais la chair des vaisseaux eux-mêmes.
L. M.