Aristote décrivant lui-même les fonctions biologiques
vitales (reproduction, nutrition, locomotion) comme une action de l’âme sur le
corps similaire à celle d’un artisan sur son matériau, l’article se propose de
montrer que cette analogie générale avec le mode de production technique permet
de mieux rendre compte du cas particulier de la locomotion animale. La valeur
de l’analogie consiste, pour
Aristote, à établir la possibilité d’un « moteur immobile », jouant
le rôle de cause efficiente et recourant à des réalités telles que la chaleur
ou le pneuma
comme à des instruments pour produire des changements biologiques dans le
corps. Dans le cas spécifique de la locomotion, Aristote ne mobilise
pas directement l’analogie artisanale, et plusieurs objections ont été formulées quant à la possibilité de l’y appliquer, mais les
auteurs entreprennent de montrer, en articulant notamment l’analogie avec le
« syllogisme pratique », que le même modèle explicatiffonctionne pour toutes les
fonctions biologiques.
L. M.