L’étude de la fonction respiratoire chez
Aristote est ici insérée dans une réflexion plus générale sur la méthode
scientifique du philosophe. L’article montre que la recherche des causes
de la respiration, entreprise dans une perspective téléologique, se trouve
modifiée et enrichie par une recherche empirique (dissection animale), selon un
raisonnement que Lenox appelle « inductive feedback ».
L’analyse détaillée que le philosophe fournit des organes concernés (poumons
mais aussi cœur et réseau sanguin, en tant qu’ils assurent la nutrition) le
conduit en effet à postuler que l’appareil respiratoire correspond à un besoin
de refroidissement du corps, contrebalançant le réchauffement produit par la
nutrition. En substituant la question du refroidissement à celle de la
respiration, Aristote précise la nature du phénomène étudié et se donne par
ailleurs les moyens de produire une analyse comparative de l’anatomie
fonctionnelle, rendant compte par exemple de la finalité refroidissante des
branchies chez des animaux sanguins ne possédant pas de poumons.
L. M.