Partant d’un point technique de la théorie
aristotélicienne de la génération spontanée (la difficulté de rendre compte de
la production d’un être sensible dans ce type de génération), Wilson s’efforce
de restituer la cohérence de cette théorie à la fois en elle-même, en
rassemblant les différents textes biologiques et météorologiques qui
l’abordent, et plus largement en démêlant les brouillages que les organismes
spontanés font apparaître entre les différents niveaux de la Scala
naturæ. Le rôle fondamental de la chaleur dans le processus de
la génération spontanée fournit un point de comparaison avec la génération
végétale : l’une et l’autre externalisent la fonction de coction des nutriments
nécessaires à leur formation (l’environnement aquatique ou terrestre jouant ce
rôle à leur place). Une étude de la différence sexuelle et des modes de
reproduction des deux types d’organismes permet finalement de raffiner
l’échelle des êtres et de réintroduire de la hiérarchie entre eux.
L. M.