L’article se propose de reconstituer le rôle de la chaleur
dans la doctrine de la formation des corps vivants dans le De
spiritu pseudo-aristotélicien. En s’appuyant sur le chapitre 9 du
traité, l’auteur montre que c’est au moment où est décrite la fabrication des
parties du corps qu’intervient de manière massive la notion de chaleur — se
substituant à celle de pneuma, qui présidait
pour sa part aux fonctions du corps telles que la digestion, la perception, la
locomotion, etc. Mais Lewis choisit d’accentuer l’unité théorique qui unit ces
deux moments. Ainsi, alors que la série de chapitre 6 à 8 s’achevait sur un
problème fonctionnel irrésolu, le chapitre 9 y apporte une réponse en mettant
en évidence la puissance qualitative de la chaleur, qui ne se contente pas
d’introduire des variations quantitatives dans les mélanges matériels mais
adapte la matière à la « nature » (phusis)
particulière de la partie, de l’individu ou de l’espèce à produire.
L. M.