Partant du problème ancien selon lequel nous trouvons
d’une part, dans les Purifications d’Empédocle,
une doctrine de la transmigration des âmes après la mort, et d’autre part, dans
son poème De la nature, une ontologie selon
laquelle toute chose est produite par la composition d’éléments matériels,
l’auteur se demande comment l’âme pourrait migrer sans le corps, retrouvant
ainsi une forme particulière de la question générale des rapports de l’âme et
du corps. Alors que certains témoignages font de l’âme empédocléenne un mélange
de feu et d’air (compatible avec sa doctrine de la transmigration), d’autres
mentionnent plutôt le sang(compatible
avec son ontologie matérialiste). S’appuyant sur la biologie du philosophe
ainsi que sur sa théorie de la sensation, Trépanier montre que le sang n’est en
fait que la localisation de l’âme durant la vie (« the
embodied soul »), accueillant temporairement le mélange de feu
et d’air qui, semblable au pneuma stoïcien, est
appelé à se détacher du corps au moment de la mort.
L. M.