Probabilités et critique philosophique selon Cournot

Monographie

Probabilités et critique philosophique selon Cournot


Auteur :
  • Année : 1996
  • Maison d'édition : Vrin
  • Édition : Original
  • Collection : Mathesis
  • Numéro dans la collection :
  • Pages : 362
  • Support : Document imprimé
  • Format : 22 cm.
  • Langue : Français
  • ISBN : 2-7116-1291-0
  • ISSN : 1147-4920
  • Date de création : 04/01/2011
  • Dernière mise à jour : 06/11/2024

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Résumé 

Français

[Texte remanié de : Thèse de doctorat, sous la direction d’Ernest Coumet : Philosophie : 1 vol. : EHESS : 1994]. – Comment la raison peut-elle rendre compte du réel sans tomber dans les travers d’un rationalisme dogmatique ni dans les excès d’un scepticisme outré ? Ce livre montre qu’une réponse à cette question se trouve au cœur de la philosophie de Cournot. Elle s’énonce en termes de probabilités et implique la mise en œuvre d’une méthode particulière : la « critique philosophique ». Cette méthode se donne une double tâche : d’une part révéler le fondement de nos connaissances, d’autre part mesurer les pouvoirs de leurs sources. Une telle critique rend dès lors possible deux choses : d’une part la détermination des conditions et des limites de l’appréhension rationnelle de l’ordre du monde réel, d’autre part la mise au jour de l’ordre des idées sur lequel se fonde sa connaissance. Si une telle méthode est essentiellement liée à la probabilité, c’est parce qu’elle procède elle-même par jugements probables. Elle forme ainsi selon la formule de Cournot une « logique supérieure » qui révèle l’ordre par lequel « les choses rendent raison les unes des autres ou s’expliquent les unes par les autres ». Dès lors, c’est le statut de la probabilité qui pose problème. En effet s’applique-t-elle aux événements eux-mêmes ou aux jugements que nous portons sur eux ? En distinguant d’une part probabilités objectives et probabilités subjectives, d’autre part probabilités mathématiques et probabilités philosophiques, Cournot peut non seulement délimiter le champ d’application du calcul des probabilités, mais aussi penser le hasard d’un double point de vue : à la fois comme événement fortuit dont on peut rendre raison subjectivement (le hasard résulte alors de notre ignorance, il est donc en droit réductible) et comme indépendance rationnelle des causes concourantes dont on peut rendre compte objectivement. L’affirmation de la réalité objective du hasard au fondement de la valeur objective de la probabilité est donc bien compatible avec le déterminisme. Tout au long du livre, l’auteur nous montre ainsi que le probabilisme de Cournot est le produit d’un rationalisme critique exigeant où la représentation mathématique des probabilités et la réflexion philosophique sur le statut théorique de nos connaissances se conditionnent réciproquement.

F. F.

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