Cet article est un témoignage et une description de la difficulté de la pratique de l’histoire des sciences médiévales et renaissantes. Dans un premier temps, l’auteur expose sa méthode de travail pour appréhender les textes scientifiques de cette époque : les différentes étapes de son approche interne du texte (étude du texte dans sa globalité, puis examen de la cohérence des théories qu’il développe, enfin détermination des sources du texte et de l’auteur étudiés) puis le recours à son approche externe (détermination du contexte historique de l’objet étudié). Dans un second temps, l’auteur analyse trois types de problèmes (les différents états d’un même texte, les erreurs de copistes, les abréviations d’un texte) rencontrés dans son travail d’historienne des mathématiques médiévales et renaissantes, à partir de trois exemples : 1° la traduction des Éléments d’Euclide par Robert de Chester (XIIe siècle) ; 2° le commentaire de Blaise de Parme (XIVe et XVe siècles) du traité sur les rapports de Thomas de Bradwardine ; 3° l’Algorismus proportionum de Nicole Oresme (XIVe siècle). F. F.