Cet ouvrage constitue une étude préparatoire longue et patiente, c’est-à-dire méthodologique, à une phénoménologie de la complexité telle que la science l’explore depuis le début du XXe siècle, autrement dit depuis la crise des fondements en mathématiques et l’apparition de la mécanique quantique. Une phénoménologie de la complexité est requise, car cette dernière se manifeste dans les modèles qu’élabore la science depuis plus d’un demi-siècle : complexité du vivant, des modèles économiques, de la cognition, etc. Or le propre des modèles, c’est qu’ils ne présupposent aucune ontologie préalable. Dès lors, interroger les sciences de la complexité, c’est-à-dire s’y ouvrir, nous conduit nécessairement à reconnaître qu’elles viennent mettre en crise la conception de l’unité de la science qui a dominé pendant presque quatre siècles (celle de la Mathesis universalis héritée du XVIIe siècle) et de ses présupposés métaphysiques (ceux de l’onto-théologie). L’ouvrage se divise en quatre grandes parties. Les deux premières développent les arguments en faveur de l’ouverture des théories de la complexité à la philosophie : car seule une telle ouverture peut expliciter le potentiel spéculatif de ces sciences. Les deux secondes développent les arguments en faveur de l’ouverture inverse : celle de la philosophie aux sciences de la complexité, dans la mesure où ces dernières font entrer en crise l’idée traditionnelle du savoir et de l’unité de la science. – Partie I : « Géographie du complexe » ; Partie II : « L’émergence théorique du complexe » ; Partie III : « Phénoménologie » ; Partie IV : « Perspectives métathéoriques » ; Tables et illustrations, p. 551-555 ; Bibliographie, p. 557-574 ; Index des noms propres, p. 575-580 ; Table des matières, p. 581-586.
F. F.