Cet ouvrage constitue – après Savoir et pouvoir en médecine (Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 1998) – le second volume des écrits de François Dagognet. Véritable boîte à outils, l’ouvrage se divise en quatre compartiments. Qu’est-ce que l'épistémologie ? Telle est la question au centre de la première section de l’ouvrage, dans laquelle l’auteur traite successivement de ses trois figures : 1) l’épistémologie comme recherche des conditions de possibilité du savoir, 2) l’épistémologie comme effort de mise au jour des obstacles épistémologiques, 3) l’épistémologie comme travail de dégagement a posteriori d’une méthode de découverte), de deux de ses problèmes majeurs (ceux de la preuve et de la mesure), de la transposition analogique de ses méthodes (l’interdépendance entre les disciplines du savoir) et enfin d’un exemple paradigmatique – l’épistémologie de la biomédecine – dans la mesure où cette dernière a servi à l’auteur de modèle pour dégager ce qu’il appelle « la triade épistémologique », soit les conditions techno-logiques de possibilité du savoir, objet de la seconde section de l’ouvrage. Ces dispositifs technologiques intellectuels sont : le graphe, le mot et la classe. La troisième section étudie les rapports entre épistémologie et ontologie, i.e. entre nos catégories de pensée et les architectures matérielles. C’est pourquoi elle rassemble des articles sur la question du corps et des corps, sur l’ontologie matérielle (i.e. la vraie compréhension d’un corps ou d’un être), l’ontologie formelle (i.e. la systématique qui relie ces corps), le schème arborescent (i.e. la forme de cette systématique selon l’auteur), la positivité des supports et des matériaux dans la constitution et la transformation des ontologies. La quatrième et dernière section propose un examen critique de l’image de la science telle qu’elle est vue dans nos sociétés ainsi que les éléments d’une pédagogie pour un partage démocratique de ses découvertes et de ses résultats, la didactique constituant selon l’auteur « l’un des rameaux les plus prometteurs d’une épistémologie soucieuse de transmettre la scientificité ». – Sommaire, p. 7-8 ; I. Le champ épistémologique ; II. La triade épistémologique ; III. Une épistémologie ontologisante ; IV. Une épistémologie sociologisante.
F. F.