Comment peut-on passer de l’observation objective de l’activité neuronale à la saisie de la subjectivité et de la vie mentale ? Comprendre un tel passage est le problème au cœur de cet ouvrage. C’est pourquoi dans un premier temps, l’auteur pose son hypothèse « néodualiste interactionniste », qui étudie les relations de causalité neural-mental et mental-neural en postulant l’existence d’opérateurs spécifiques de traduction du domaine neural au domaine mental et réciproquement (chapitre 1). L’introduction des grandes problématiques liées à la conscience – celles de la vigilance, de la perception, de l’observation de l’activité neuronale, de l’activité de liage (chapitre 2) lui permet ensuite de présenter la pluralité des niveaux de conscience chez l’animal et l’homme : conscience primaire, consciences réflexives, conscience phénoménale et conscience opératoire d’accès (chapitre 3). Dès lors il examine l’autre face cachée de notre activité cognitive : celle de l’inconscient cognitif-affectif dans ses différentes dimensions (perception implicite, mémoire implicite, intuition implicite) et quelques pathologies neuropsychologiques (vision aveugle, atopognosie, agnosie visuelle, héminégligence) révélatrices des interactions entre l’explicite et l’implicite, entre les activités conscientes et le travail de l’inconscient cognitif (chapitre 4). L’examen de deux classes d’états modifiés de conscience (l’état hypnotique et l’état méditatif) lui permet de montrer que la « posture somatique » est un facteur de modulation des mécanismes cérébraux faisant varier les états de conscience (chapitre 5). L’ouvrage s’achève par l’exposition des grands modèles de la conscience issus des travaux en neurosciences : ceux de Llinás, Singer, Dehaene et Tononi (chapitre 6). Tout au long de l’ouvrage, l’auteur combine l’analyse scientifique, l’analyse philosophique et la mise en perspective historique des problèmes et théories sur l’esprit et le mental, offrant ainsi une excellente introduction à la neurophilosophie de l’esprit. – Annexe, p. 197-200 ; Bibliographie, p. 201-213 ; Remerciements, p. 215 ; Table des matières, p. 217-220.
F. F.