Les Structures de l'esprit

Lévi-Strauss et les mythes

Monographie

Les Structures de l'esprit

Lévi-Strauss et les mythes


Auteur :
  • Pages : VIII-289
  • Support : Document imprimé
  • Format : 22 cm.
  • Langue : Français
  • ISBN : 978-2-13-059065-1
  • ISSN : 0753-6216
URL :
  • Date de création : 16/04/2013
  • Dernière mise à jour : 18/10/2024

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Résumé 

Français

[Texte remanié de : Thèse de doctorat, sous la direction de Jocelyn Benoist : Philosophie : 2 vol. : Université Paris Panthéon-Sorbonne : 2009 : 671 p.]. – Suivant quel processus de transformation méthodologique est-on passé de la mythologie comparée du XIXe siècle à l’analyse transformationnelle propre à l’anthropologie structurale ? Quelles sont les disciplines dans lesquelles Claude Lévi-Strauss est allé puiser les éléments de sa méthode comparative et les principes de son analyse transformationnelle ? Quel type d’invariants psychologiques a dès lors pu révéler une forme de comparaison qui se donnait pour objectif de rendre intelligible la différence entre les cultures, fondant ainsi une théorie sémiologique de l’esprit ? Autrement dit : comment l’établissement d’un texte – qui est l’objet de la philologie – a-t-il pu devenir un instrument de mise au jour du fonctionnement de l’esprit humain ? Dans un premier temps, l’auteur cherche à comprendre les raisons pour lesquelles la méthode des transformations s’est développée dans l’étude des mythes en se séparant de la mythologie comparée de Max Müller et de l’anthropologie de Edward B. Tylor, tout en montrant l’importance des séries de mutations internes à la mythologie comparée et à l’étude philologique des légendes qui ont rendu possible l’invention d’une telle méthode : plus particulièrement la découverte par Georges Dumézil en 1938 de la structure trifonctionnelle propre à l’idéologie des peuples indo-européens, qui a modifié de façon radicale la manière de lire les mythes. Le mythe devant dès lors être traité comme une institution dans la mesure où il se révèle être un système de représentations sociales particulier. À travers le concept de structure, l’auteur montre : 1) comment Lévi-Strauss intègre les cultures à un ensemble de niveau supérieur qu’il définit comme un groupe de transformations et 2) comment il fait passer la comparaison dans l’ordre de la synchronie en traitant les systèmes symboliques comme des entités relatives et oppositives (Première partie : « La fin de la mythologie »). Dans un second temps, il montre comment le concept de transformation élaboré par Lévi-Strauss doit être compris à partir des opérations de condensation et de déplacement définies par Freud : le mythe n’étant intelligible qu’à partir des relations de transformations inversées qu’il entretient avec un autre texte. À travers le concept de groupe de transformations, l’auteur nous montre comment Lévi-Strauss opère le couplage de la méthode freudienne de recherche des substitutions opérées dans le rêve – dans les séries d’association d’idées via les opérations de condensation et de déplacement – avec le concept de paradigme hérité de Saussure, dans la mesure où les rapports paradigmatiques sont définis comme des rapports associatifs pouvant être fondés aussi bien sur le son que sur le sens (Deuxième partie : « Déplacement, condensation, transformation »). Un mythe est en effet toujours la traduction d’un autre mythe suivant un certain nombre de contraintes culturelles qui lui imposent des transformations : la circulation du mythe implique donc l’apparition de variantes dans des contextes socioculturels différents. Or l’apport de Lévi-Strauss est d’avoir montré que ces variantes ne dérivent pas de mutations aléatoires, mais de transformations systématiques des relations qui les structurent (opposition, inversion). Ces transformations définissent l’appartenance de ces variantes à un même groupe (dit de transformations). Forme et contenu du mythe, personnages et actions de deux variantes, se transforment dans le passage de l’une à l’autre en vertu d’une structure de groupe qui peut être formalisée par un objet mathématique (groupe de Klein). Cette structure abstraite révèle des opérations sous-jacentes identiques, à l’œuvre dans la pensée symbolique (sauvage, inconsciente ou mythique) aussi bien que dans la pensée mathématique (rationnelle et scientifique). Mais contrairement aux groupes de transformations mathématiques, qui eux sont fermés, les groupes de transformations mythiques sont, comme le souligne l’auteur, « ouverts et imprévisibles » (Troisième partie : « Une théorie sémiologique de l’esprit »). – Conclusion, p. 273-285 ; Index des noms propres, p. 287-285.

F. F.

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