L'introduction du calcul numérique dans la pratique de la science induit-elle un changement purement quantitatif au sein de celle-ci, ou fait-elle émerger un nouveau type de science qu'il faudrait ainsi qualifier de « computationnelle » ? L'objectif de cet article est d'identifier et d'analyser certains changements introduits par l'usage des ordinateurs dans l'activité de théorisation. Dès lors, il s'agit de montrer que la discontinuité entre la science computationnelle et la science antérieure est de deux ordres : « faible quand la science computationnelle développe des traditions de recherche déjà existantes et que la discontinuité est essentiellement quantitative, et forte quand elle permet d'en créer de nouvelles. » Pour illustrer le changement radical introduit par les méthodes numériques dans l'activité de modélisation, l'article présente des exemples de simulations effectuées à partir d'automates cellulaires.
F. F.