L'objet de ce chapitre est d'expliciter les conditions épistémologiques à partir desquelles il est possible de construire une métaphysique des sciences, c'est-à-dire une conception cohérente et complète de la nature qui ne soit pas une théorie spéculative, mais une théorie englobante fondée sur les connaissances que nous apportent les théories scientifiques actuelles : une métaphysique fondée sur un réalisme scientifique. C'est pourquoi l'auteur commence par analyser les deux objections principales auxquelles est confronté un tel projet : 1° celle de la sous-détermination de la théorie par l'expérience ; 2° celle de l'incommensurabilité des concepts entre théories non unifiées. Si les théories physiques fondamentales fournissent la base d'un tel projet, c'est dans la mesure où elles sont universelles, à la différence des théories propres aux sciences spéciales, qui ne s'appliquent qu'à des catégories particulières d'êtres ou à des domaines restreints de la réalité. Dès lors, le chapitre se focalise sur une double distinction : 1° la distinction entre propriétés intrinsèques et relations ; 2° celle entre propriétés catégoriques et propriétés causales, afin de montrer que les théories physiques fondamentales contemporaines (comme la mécanique quantique par exemple) fondent la métaphysique des sciences sur un réalisme structural, c'est-à-dire sur une position qui fixe la limite de la connaissance scientifique au niveau des relations entre les objets sans statuer sur l'existence de propriétés intrinsèques.
F. F.