Après avoir rappelé les arguments avancés par B. Russell justifiant l'abandon de la conception classique de la causalité ainsi que celui du principe de causalité, l'auteur analyse les conceptions actuelles, toutes affranchies du modèle déductif-nomologique, dans la mesure où ce dernier appréhende systématiquement le problème en question à travers un concept de loi pauvre. Premièrement la conception contrefactuelle développée par D. Lewis, qui prend pour point de départ la définition humienne de la causalité comme succession d'objets et implique d'avoir recours à la sémantique des mondes possibles. La richesse d'une telle approche est qu'elle permet d'inclure dans l'analyse de la relation causale les relations indéterministes. Deuxièmement la conception processuelle, qui analyse la causalité en terme de processus local s'étendant entre deux événements séparés dans l'espace-temps. Troisièmement la conception probabiliste, qui recherche dans des situations complexes des lois causales grâce à des corrélations statistiques. Quatrièmement la manipulation contrôlée, qui permet de rechercher les influences causales existant entre des variables observables qui interagissent, grâce à deux outils mathématiques : les équations structurelles et les graphes orientés.
F. F.