Alain Desrosières a pour objectif de rendre compte de la réflexion cournotienne sur les implications philosophiques des méthodes quantitatives, de sorte à pouvoir l'utiliser comme un instrument d'analyse critique des divers usages des arguments quantitatifs. La réflexion de Cournot sur ce sujet se fonde sur deux idées centrales : d'une part la distinction entre probabilités objectives et probabilités subjectives ; d'autre part une analyse des coupes, c'est-à-dire des « catégories organisées par les statisticiens selon des conventions d'équivalence, pour ordonner et comparer leurs objets d'étude. » (p. 164) Il s'agit pour l'auteur de mobiliser ces deux idées cournotiennes pour les appliquer comme filtres critiques à trois contextes dans lesquels il est fait usage des arguments quantitatifs : à savoir la maîtrise des risques, les politiques macroéconomiques et l'évaluation des politiques publiques.
F. F.