Le texte aborde les enjeux des modifications génétiques dans l’élevage, notamment à travers les exemples du développement de bovins sans cornes, ou de l’augmentation de la musculature des saumons. Ces modifications visent à répondre aux défis de l’élevage intensif, où les cornes peuvent provoquer des blessures et ou les gains de croissances rapides permettent d’augmenter la rentabilité. L’écornage soulève des questions éthiques sur le bien-être animal tout comme les modifications génétiques posent la question de savoir si elles sont qualitativement différentes de la sélection artificielle. Si certaines techniques de modification génétique promettent de réduire la souffrance liée à l’écornage, elles sont aussi utilisées pour augmenter la musculature en bloquant la myostatine ou en augmentant la sécrétion d’hormone de croissance chez les saumons. Il s’agit pour l’instant surtout de recherches expérimentales et de petites niches commerciales. Mais des études ont révélé que les animaux génétiquement modifiés peuvent présenter des modifications non intentionnelles avec d’autres maladies apparaissant, ce qui soulève des préoccupations sur leur sécurité et sur les risques de disséminations non contrôlées. L’auteur insiste sur le fait qu’avec les nouvelles technologies de translocation, la législation pourrait ne pas considérer ces animaux comme génétiquement modifiés. Pour renforcer les liens avec les animaux et le sens du métier d’éleveur, il est essentiel de repenser leurs conditions d’élevage plutôt que de se concentrer uniquement sur des solutions génétiques qui favorisent « l’assujettissement et la subordination » (p. 188) à de grandes multinationales. Il est essentiel aussi de repenser la centralisation et l’homogénéisation par « plus d’intuition, d’attention et de connexion » (p. 167) pour établir une relation harmonieuse.
W. A.