L’article d’Anne Blondeau Da Silva débute l’ouvrage en explicitant le concept de race d’abord au niveau génétique, mais aussi au niveau historique. De la sélection, « il en résulte un ensemble de traits phénotypiques héréditaires et caractéristiques de la communauté génétique » (p. 22). C’est l’élevage qui crée la race et notamment ses pratiques comme le pastoralisme. Ainsi, avant la réduction opérée par la modernité, les espèces ont co-évolué avec les éleveurs pour former des races distinctes et adaptées aux environnements et aux méthodes d’élevages. Après cette prémisse, l’article change pour décrire l’observation par l’autrice grâce à une méthode génétique dite des « signatures de sélection » de l’appauvrissement et de la dilution génétique par suite de la perte des savoir-faire traditionnels. Elle démontre grâce à l’exemple précis des élevages du Maghreb des races ovines et dans une moindre mesure celui des races caprines comment la standardisation et les objectifs de rendements ont détruit ce patrimoine génétique.
W. A.