Works of Silence

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Article

  • Pages : 369 à 394
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  • Date de création : 12-01-2024
  • Dernière mise à jour : 12-01-2024

Résumé

Français

L’auteur étudie l’évolution de la perception du silence entre l’Antiquité grecque classique et l’époque impériale romaine. Alors que, dans la première, la parole et le logos sont loués – quoique rigoureusement encadrés –, notamment du fait des valeurs démocratiques, et le silence jugé inadapté pour les hommes libres, dans la seconde, on assiste à une inversion normative : Bell relève des exemples chez Épictète, Plutarque ou encore Diogène Laërce, qui montrent que la parole fait l’objet d’une suspicion accrue et que le silence témoigne au contraire d’une grande valeur morale. L’auteur souligne que ces tendances générales concernent différemment les hommes et les femmes : à l’époque classique, la vertu oratoire des premiers est contrebalancée par la vertu du silence des secondes, qui les exclut de la sphère politique et des récits mémoriels. Enfin, l’article examine le rôle du silence dans la philosophie romaine, montrant qu’il est utilisé comme un outil de transformation de soi.

L. M.

Anglais

The author examines the changing perception of silence between classical Greek antiquity and the Roman imperial era. Whereas in the former, speech and logos were praised — albeit in a strictly controlled context — partly because of democratic values, and silence was deemed unsuitable for free men, in the latter there was a normative inversion: Bell finds examples in Epictetus, Plutarch and Diogenes Laertius, who show that speech is the subject of increased suspicion and that silence, on the contrary, is a sign of great moral value. The author points out that these general trends affect men and women differently: in the classical period, the oratory virtue of the former is counterbalanced by the virtue of silence of the latter, which excludes them from the political sphere and from memorial narratives. Finally, the article examines the role of silence in Roman philosophy, showing that it is used as a tool for self-transformation.

L. M.