La Problématique de Schumpeter

De la nouveauté à la théorie générale du capitalisme

Envoyer le lien

Monographie

  • Année : 2022
  • Pages : 531
  •  
  • Édition : Originale
  • Ville : Paris
  •  
  • ISBN : 978-2-406-13769-6
  •  
  • Date de création : 07-09-2023
  • Dernière mise à jour : 18-09-2023

Résumé

Français

Cet ouvrage propose de lire l’ensemble de l’œuvre de Schumpeter comme l’exécution d’un projet unique et cohérent, celui de construire une théorie générale du capitalisme dont la problématique centrale serait l’explication de la nouveauté. Cette dernière est définie comme
« une modalité du changement et de la transformation d’une situation donnée en une autre situation du fait de l’apparition d’une modification du matériau » (p. 32), c’est-à-dire comme principe du passage d’une norme d’un système économique à une autre. Pour ce faire, l’auteur entend procéder à la fois à une lecture internaliste, visant à restituer le cadre théorique schumpétérien dans sa cohérence, et à une identification des sources philosophiques auxquelles l’économiste puise sa pensée de la nouveauté. L’ouvrage se compose de trois parties. Dans la première (« De la statique à la dynamique »), il s’agit de comprendre la séparation de la discipline économique en deux branches : la statique d’une part (« Chapitre 1, La Fondation statique de la théorie générale »), qui représente, en tant que pure étude du circuit, l’élément universel et intemporel de son objet, la dynamique d’autre part (« Chapitre 2, Le Cadre dynamique, l’évolution et le capitalisme »), qui a trait à la forme historique qui recouvre chaque fois la relation d’échange. C’est à la seconde qu’appartient la théorie du capitalisme à proprement parler, étudiée justement dans une deuxième partie (« Reconstruire la théorie générale du capitalisme »). Afin d’y démontrer que le capitalisme est bien la forme économique de la nouveauté, l’auteur s’attache dans un troisième chapitre (« Chapitre 3, Le Capitalisme comme forme économique et comme ordre institutionnel ») à le définir d’une part à partir du rôle central qu’y jouent l’entrepreneur et ses innovations – dimension proprement économique – et d’autre part à partir de l’ordre institutionnel qu’il présuppose : propriété privée des moyens de production, initiative privée et monnaie de crédit. Un quatrième chapitre (« Chapitre 4, Le capitalisme comme civilisation ») s’intéresse à la troisième dimension du capitalisme : celle des valeurs, des croyances et des attitudes. Cette deuxième partie se conclut par l’énonciation d’une aporie au cœur de la théorie schumpétérienne, qui accorde un rôle central à l’entrepreneur, à l’innovation et au crédit, mais postule, bien plus qu’elle n’explique, leur émergence. Pour remédier à cette incomplétude, une troisième partie (« Enquête sur les substrats philosophiques ») tente de trouver dans la réception schumpétérienne de Nietzsche et de Darwin les fondements de cette théorie de la nouveauté. Ainsi, le cinquième chapitre (« Chapitre 5, Une Philosophie de la vie d’inspiration nietzschéenne ») cherche chez Nietzsche le substrat de la dynamique : la philosophie de la vie permet de penser l’apparition de la nouveauté et la figure du surhomme fournit le modèle de celle de l’entrepreneur. Parallèlement, la théorie darwinienne de l’évolution joue un rôle décisif lorsqu’il s’agit d’envisager la concurrence et l’adaptation comme les modes de diffusion de l’innovation du cadre dynamique vers la statique (« Chapitre 6, Une Philosophie de l’adaptation d’inspiration darwiniste »). Enfin, un dernier chapitre (« Chapitre 7, Vers une théorie générale de la nouveauté ? ») clôt l’étude en proposant de retrouver chez Schumpeter les grandes lignes d’une théorie générale de la nouveauté sous toutes ses formes, théorie proprement philosophique qui s’étendrait bien au-delà de l’économie.

A. G.