Philosophie de l’histoire et science sociale : la philosophie de Cournot

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Monographie

  • Pages : 306
  • Collection : Œuvres de Gabriel Tarde. Seconde série
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  • Support : Document imprimé
  • Format : 21 cm.
  • Langues : Français
  • Édition : Édition critique originale
  • Ville : Paris
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  • ISBN : 2-84671-013-9
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  • Date de création : 04-01-2011
  • Dernière mise à jour : 27-10-2015

Résumé

Français

Il y a dans ce livre trois niveaux d’intérêt, autour de trois noms. – Le premier, celui dont on parle, c’est Antoine-Augustin Cournot, le grand méconnu de la philosophie française à l’époque de la Restauration, du Romantisme et du Second Empire. Mieux apprécié aujourd’hui, il n’est cependant guère mieux lu. La présente édition a le mérite de donner enfin un exposé d’ensemble de sa pensée à travers l ’analyse suivie de ses trois grands ouvrages : l’Essai sur les fondements de nos connaissances de 1851, le Traité des idées fondamentales de 1861 et les Considérations de 1872. C’est l’occasion de réfléchir aux “idées” auxquelles ce philosophe mathématicien a consacré une attention approfondie (idées de cause et raison, d’ordre, de probabilité, d’origine, de hasard ...) et que le sommaire nous permet de suivre pas à pas. – Le deuxième personnage, celui qui parle, c’est Gabriel (de) Tarde (1843-1904), plus méconnu encore que le précédent, du moins dans sa postérité qui l’a très vite réduit à servir d’antithèse et de faire-valoir à l’école positiviste de Durkheim, et que l’on redécouvre à présent dans l’édition des Œuvres, sous la direction d’Éric Alliez, à laquelle ce volume appartient. Il s’agit d’un cours entièrement rédigé, professé au Collège de France en 1902-1903, dont seuls quelques passages avaient été publiés ici et là (références bibliographiques p. 26). À ce niveau, c’est l’occasion, à travers l’intercession de Cournot, de se familiariser avec un écrivain authentique (cette belle langue des philosophes français au tournant du siècle) dont la carrière scientifique et littéraire fut surtout polarisée par le statut épistémologique des sciences humaines et sociales : angle sous lequel il rejoint Cournot, au point que l’exposé, la discussion critique et la digression personnelle en arrivent à se mêler souvent de façon inextricable sous sa plume. D’où aussi le titre sous lequel paraît cette première édition, alors que le manuscrit autographe utilisé n’en comporte aucun. – Au troisième niveau enfin, présence discrète mais continue, celui qui donne la parole aux deux autres, l’éditeur scientifique lui-même : Thierry Martin. Comme la Préface, «Tarde, lecteur de Cournot» (pp. 9-26), l’apparat critique est d’une sobriété très efficace. L’historien n’a pas besoin de solliciter ses auteurs en direction de leur «actualité» : l’intérêt des notions évoquées suffit à justifier une lecture philosophique. – Index nominum pp. 301-306. M.-M. V.