L’évaluation des risques collectifs : la peur du risque justifie-t-elle irrationalité et inéquité ?

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Article

    • Pages : 29 à 46
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    • Support : Document imprimé
    • Langues : Français
    • Édition : Originale
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    • ISBN : 978-2-84867-614-2
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    • Date de création : 05-07-2018
    • Dernière mise à jour : 09-07-2018

    Résumé

    Français

    On peut préserver la rationalité (cohérence) et l’équité (attention particulière portée aux plus défavorisés) dans l’évaluation des situations sociales comportant du risque. S’agissant de la rationalité, il faut incorporer l’équité ex ante (qui concerne la répartition des chances) dans l’évaluation des conséquences finales. C’est possible, mais une méthode pour le faire de façon non arbitraire reste à construire. S’agissant de l’équité, il faut restreindre l’application du principe de Pareto ex ante et ne tenir compte de l’attitude de la population face au risque que dans les situations sans inégalités. Ceci pose la question de la possibilité de respecter les attitudes face au risque dans d’autres cas, et crée une tension entre le degré d’aversion à l’inégalité souhaité et la séparabilité (faculté d’évaluer le futur en ignorant le passé). Au niveau pratique, la conférence souligne l’importance des corrélations entre les niveaux de bien-être des différentes catégories de la population. – Commentaire et questions de Mikaël Cozic, p. 47-49 ; Réponses de Marc Fleurbaey, p. 51-53. Ph. S. Résumé des commentaire et questions de Mikaël Cozic (p. 47-49) 1. Est-il justifié d’introduire des considérations d’équité dans l’évaluation sociale du risque ? 2. Nos intuition redeviennent compatibles avec les principes de rationalité si on inclut dans les conséquences des options la manière dont ces conséquences arrivent, mais ceci menace l’hypothèse généralement faite selon laquelle on peut arbitrairement combiner les conséquences dans des actes ou des loteries. 3. Quels rôles jouent la robustesse de l’unanimité non-spécieuse à l’apprentissage de l’état de la nature, et l’idée qu’un évaluateur impartial n’a pas les mêmes besoins informationnels que les individus (une distribution des utilités lui suffit) ? Quelle est leur traduction formelle ? 4. Quel est le concept d’utilité utilisé visé, et comment justifier les hypothèses qui lui sont imposées ? 5. Quid de généralisations comme autoriser les individus à avoir des croyances probabilistes divergentes, ou non-probabilistes ? L’équivalent de distribution égalitaire reste-t-il alors attractif ? Ph. S. Résumé des réponses de Marc Fleurbaey (p. 51-53) 1. Oui. La question est de savoir comment. 2. Le fait que les conséquences richement décrites ne peuvent être arbitrairement recombinées dans des loteries explique pourquoi le pouvoir des axiomes est affaibli, mais ce n’est une mauvais nouvelle que pour le théoricien, pas pour l’éthicien. 3. La première est utilisée pour sélectionner les cas où le principe de Pareto est acceptable (en particulier l’absence de risque et l’égalité ex post dans chaque état possible), la seconde pour identifier le cas où le principe de Pareto est le plus douteux. On ne peut peut-être pas séparer ces deux idées. 4. On étudie comment combiner des utilités « non Von Neumann-Morgenstern » avec l’évaluation dans le risque, ce qui conduit à des critères qualitativement proches de ceux discutés dans la conférence. 5. L’absence de probabilité conduit à considérer d’autres critères que l’espérance d’utilité. L’extension aux utilités économiques permet d’incorporer des situations d’incertitude non-probabiliste. Ph. S.