Langages et épistémologie

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Monographie

Résumé

Français

Il ne s’agit pas de tirer du langage ordinaire une herméneutique (selon l’usage « britannique ») ni de promouvoir le traitement épistémologique d'un problème scientifique par voie de formalisation : ce à quoi se réduit surtout aujourd’hui l’usage philosophique des découvertes linguistiques. L'A. trace une voie neuve qui, à la fois, s’interroge sur le statut épistémologique des démarches mises en œuvre aujourd’hui par les sciences du langage (en ceci, le philosophe se veut à l’écoute de la science) ; et, d'autre part, vise à développer, à partir des faits de symbolisation (linguistiques ou méta-linguistiques), une théorie générale de la science qu’on pourrait nommer une épistémologie « sémiotique », – si le mot n’avait pour le moment en France une autre acception difficilement justifiable à partir du modèle dont se réclame le logicien-philosophe G.-G. G. – Le double intérêt de l’A. pour les systèmes symboliques commande la division de son livre en deux parties complémentaires. C’est la science (comme système symbolique) que vise la première partie : la linguistique est ici « l’outil » (organon), mais privilégié. C’est la notion de système symbolique qui est « l'objet » d’investigation et d'interrogation de la seconde partie. – L'Auteur choisit ici d'orienter son enquête selon le point de vue de la connaissance scientifique. Ainsi se propose-t-il d'abord de définir le rôle que joue le langage dans la constitution de la science. Il est alors conduit à examiner les pseudo-langages que celle-ci se construit, et, en précisant la fonction du symbolisme dans la connaissance objective, il met en lumière, dans ce domaine, le privilège et l'infirmité des langues naturelles. C'est alors cette notion de langue naturelle qui devient le thème de sa réflexion : le linguiste se propose d'en faire l'objet d'une science. Comment détermine-t-il cet objet, par quelles démarches parvient-il à sa connaissance, qu'est-ce enfin qu'une « science du langage » ? Sur cette science, encore aujourd'hui peut-être à l'état naissant, le philosophe ne peut faire de pronostics. Du moins lui appartient-il, en dehors des querelles d'écoles, de tenter de reconnaître jusqu'où l'on s'est avancé dans la voie du savoir. – On notera que cet ouvrage est d’autre part la composition, en partie réécrite, d’analyses partielles parues antérieurement et dont la continuité se trouve ainsi éclairée par leurs apports réciproques, notamment : Revue d'histoire des sciences, 1956 ; – Hommage à Gaston Bachelard, 1957 ; Langages, 1971 et 1974 ; – Hommage à Georges Mounin, 1975 ; – Revue internationale de Philosophie, 1976. M.-M. V.