Saussure au futur

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Monographie

  • Pages : 268
  • Collection : Encre marine
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  • Support : Document imprimé
  • Format : 17 cm.
  • Langues : Français
  • Édition : Originale
  • Ville : Paris
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  • Institution : EA Costech - Université de Technologie de Compiègne
  • ISBN : 978-2-35088-092-1
  • URL : Lien externe
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  • Date de création : 01-10-2015
  • Dernière mise à jour : 19-04-2021

Résumé

Français

En 1996, un manuscrit d’ouvrage inachevé de Ferdinand de Saussure (1857-1913) a été découvert, et publié en 2002 sous le titre De l’essence du langage. On y trouve formulé le programme d’une linguistique générale bien plus ample que celui développé dans le Cours de linguistique générale, ainsi que des normes de scientificité pour une refondation des sciences de la culture. De l’essence du langage lance selon François Rastier un triple défi : philologique, herméneutique et épistémologique (chapitre 1). Il constitue en outre le « chaînon manquant » permettant de relier le Mémoire sur le système primitif des voyelles indo-européennes (1878), premier travail de Saussure, et le Cours de linguistique générale (1916), ensemble de notes compilées par Charles Bally et Albert Sechehaye trois ans après la mort du linguiste genevois (chapitre 2). En proposant une critique de la problématique logico-grammaticale grâce à la fécondité de la problématique rhétorico-herméneutique, en promouvant une linguistique de l’interprétation qui réhabilite les notions de discours, texte et document, c’est bien à la valorisation d’une herméneutique matérielle solidaire d’un modèle textuel du signe que l’auteur du présent ouvrage s’exerce (chapitre 3). L’ontologie référentialiste à contenu véritatif que présuppose le paradigme logico-grammatical se trouve ainsi dissoute par une sémiotique interprétative, où le parcours interprétatif est premier (comme passage individuant). Ce parcours sémiotique s’inscrit en effet dans une chaîne opératoire, où le signe textuel est la retombée d’une opération dont il est à la fois le résultat et la trace, donc la condition de réactivation (et simultanément de potentiel oubli, par l’effet de recouvrement qu’il produit comme dépôt). Aux dualismes hérités de la métaphysique classique, la pensée de Saussure substitue des dualités à comprendre comme les points de vue complémentaires d’une même réalité (comme par exemple le signifiant et le signifié, faces complémentaires de la réalité du signe) (chapitre 4). À une ontologie de la substance et des substantifs, il faut donc substituer une « dé-ontologie » (Rastier) sceptique, relationniste et praxéologique : « dé-ontologie » qu’il faut donc comprendre comme une éthique de la recherche pour les sciences de la culture (chapitres 5 et 6). Dès lors, l’auteur explicite les enjeux d’une refondation sémiotique de la linguistique historique et comparée (chapitre 7) et montre en quoi le renouveau du saussurisme peut contribuer à l’affermissement du programme des sciences de la culture (chapitre 8). On trouvera en annexe les objections fortes d’un linguiste réflexif et critique face à l’inanité de la philosophie du langage d’inspiration anglo-saxonne. – Annexe: « Sémiotique et philosophie du langage », pp. 221-257 ; Bibliographie, pp. 259-268.

F. F.