Avant demain

Épigenèse et rationalité

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Monographie

  • Pages : XI-340
  • Collection : Hors collection
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  • Support : Document imprimé
  • Format : 20 cm.
  • Langues : Français
  • Édition : Originale
  • Ville : Paris
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  • ISBN : 978-2-13-063045-6
  • URL : Lien externe
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  • Date de création : 17-11-2014
  • Dernière mise à jour : 20-04-2021

Résumé

Français

À quoi renvoie le modèle de l’épigenèse dans l’œuvre de Kant ? À l’engendrement progressif de l’accord entre les catégories de l’entendement et les objets de l’expérience ou à la façon dont le sujet critique s’explique cet accord progressivement ? Au-delà de l’exégèse du corpus kantien, ce modèle peut-il constituer un paradigme consistant de la rationalité au regard des avancées de la neurobiologie et de l’épigénétique contemporaines ? Telle est la thèse défendue au cœur de cet ouvrage d’une grande densité: pour l’étayer, l’auteure procède de façon extrêmement méthodique. Tout d’abord, elle montre que la «genèse» du transcendantal est pensée par Kant suivant le modèle de l’épigenèse : la formation du transcendantal se développe comme un individu vivant et se révèle pour le sujet critique dans une épigenèse. Dans un second temps, elle montre que la genèse du transcendantal, dans la formation du système kantien (i.e. entre la Critique de la raison pure et la Critique de la faculté de juger) procède elle-même par épigenèse. Autrement dit, l’auteur montre que l’épigenèse de la raison se révèle dans le développement de l’entreprise critique comme épigenèse du système kantien lui-même. Pour savoir ce qu’il en est aujourd’hui du statut du transcendantal tel que Kant l’a inauguré et pensé, l’auteure procède alors elle-même épigénétiquement : partant du §27 de la première Critique dans lequel apparaît le thème de l’épigenèse de la raison (chapitres 1 à 3), elle confronte sa lecture à celles d’autres commentateurs (chapitres 4 à 6) pour examiner le statut de l’usage de l’épigenèse dans le corpus kantien (s’agit-il ou non d’un préformationnisme ?). Cela conduit l’auteure à la réactualisation du débat entre préformationnisme et épigenèse dans la biologie contemporaine, c’est-à-dire entre génétique et épigénétique (chapitre 7). Dès lors à la question de savoir comment le modèle de l’épigenèse sert à décrire la production a priori de l’accord entre les catégories de l’entendement et les objets de l’expérience, succède celle consistant à savoir comment ce modèle peut permettre au sujet de se figurer sa propre transformation, c’est-à-dire devenir le modèle d’une herméneutique du sujet (chapitres 8 à 9). La caractérisation du transcendantal comme temporalité originaire (Heidegger) permet-elle d’unifier les diverses lectures exposées précédemment en proposant une compréhension acceptable de l’épigenèse a priori ? Pour l’auteure, ce n’est pas le cas. Elle examine alors les deux grandes tentatives contemporaines d’abandon du transcendantal (celles opérées par Martin Heidegger dans Temps et Être et par Quentin Meillassoux dans Après la finitude), montre les impasses auxquelles elles conduisent, puis les rejette (chapitres 10 à 12). En proposant un paradigme épigénétique de la rationalité, elle esquisse les premiers traits d’une critique de la raison neurobiologique (chapitres 13 à 14) en maintenant la validité du transcendantal au prix d’un certain nombre de transformations (différenciation de la causalité, complexification de la finalité, modification de la nécessité, etc.). – Avertissement, pp. ix-xi ; Conclusion, pp. 321-322 ; Bibliographie, pp. 323-332 ; Table, pp. 333-338 ; Œuvres de l’auteur, pp. 339-340.

F. F.