À la recherche de Stephen Hawking

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Monographie

  • Pages : 165
  • Collection : Sciences
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  • Support : Document imprimé
  • Format : 22 cm.
  • Langues : Français
  • Édition : 1re édition française
  • Ville : Paris
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  • ISBN : 978-2-7381-3064-8
  • URL : Lien externe
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  • Date de création : 18-09-2014
  • Dernière mise à jour : 30-04-2021

Résumé

Français

Quels sont les rapports de l’individu au collectif dans la production du savoir ? Que fait véritablement Stephen Hawking (1942-), ce savant distribué dans un collectif composé d’humains et de machines ? Dans cette étude ethnographique qui tire parti du cas unique de l’astrophysicien anglais Stephen Hawking – immobilisé dans une chaise roulante par une maladie dégénérative – l’auteure éclaire sous un nouveau jour ce que l’on nomme le « génie scientifique », en montrant l’inséparabilité de l’individu et du collectif dans la pratique de la recherche scientifique et dans la production du savoir, aussi originale soit-elle. Dans un premier temps, elle décrit le travail d’incorporation et de distribution des compétences de Hawking dans le réseau de machines qui l’entoure (ordinateur, synthétiseur, assistante personnelle, assistant doctorant personnel, infirmières, etc.) : on est ainsi conduit à comprendre comment ce réseau opère tout un travail de sélection, de traduction et d’effectuation des tâches de la vie quotidienne du professeur. Il s’agit d’une description du réseau technico et médico-social qui organise la vie personnelle du savant. L’enjeu de ce premier chapitre consiste à mettre en évidence le processus de création d’une identité. Dans un second temps, l’auteure décrit la seconde couche du système réticulé dans lequel s’insère Hawking : ses étudiants et ses collègues. Il s’agit d’une description du réseau technico-scientifique qui organise la vie scientifique du savant. L’enjeu de ce second chapitre est de reconstruire le réseau de compétences permettant à Hawking de faire de la physique théorique, alors qu’il ne peut ni marcher, ni parler, ni écrire. Dès lors, Hélène Mialet peut présenter les technologies intellectuelles au fondement de l’activité scientifique d’un homme qui ne peut ni écrire (pour faire des calculs algébriques) ni parler (pour verbaliser ses idées) : les diagrammes dits de « Carter-Penrose », permettant de compactifier des dizaines de lignes de calcul dans un espace synoptique. Le troisième chapitre nous permet de rentrer dans le laboratoire théorique de Hawking. Le chapitre 4 analyse quant à lui le rôle des médias dans la transformation de ce corps collectif (à la fois technico-médico-social et scientifique) en un «cerveau désincorporé» (Mialet). Il montre tout comme le chapitre 5 (qui est le récit de la rencontre de l’auteure avec le savant anglais) que l’identité de Hawking n’apparaît pas lorsqu’on le voit en personne, mais dans la multiplicité de ses représentations médiatiques. L’auteure laisse ainsi apparaître ce qu’elle nomme « les trois corps de Hawking » : un corps humain collectivisé (cf. chapitre 1), un corps collectif naturalisé (cf. chapitre 2) et un corps sacré (celui du titulaire de la chaire lucasienne de mathématiques à l’Université de Cambridge). Le chapitre 6 est une présentation de la troisième couche du « réseau Hawking » : celui des archivistes chargés de mettre Hawking en mémoire au sein de la bibliothèque Moore à l’Université de Cambridge. Enfin, le chapitre 7 porte sur la statue de Hawking, qui prendra place à l’entrée du département de mathématiques appliquées et de physique théorique de l’Université de Cambridge. À la suite de cette enquête, on comprend que l’individu est un collectif : Hawking est l’incarnation de « l’acteur-réseau » (Latour) et du «cyborg» (Haraway). Il forme ainsi ce que l’auteure nomme un « sujet distribué-centré ». – Notes, pp. 145-153 ; Bibliographie, pp. 155-162 ; Remerciements, p. 163 ; Table des matières, p. 165.

F. F.