Le concept de fonction dans le discours psychiatrique contemporain

Envoyer le lien

Article

  • Pages : 29 à 72
  •  
  • Support : Document électronique
  • Langues : Français
  • Édition : Originale
  •  
  • ISSN : 2110-5650
  •  
  • Date de création : 30-05-2013
  • Dernière mise à jour : 30-05-2013

Résumé

Français

Dans « Le concept de fonction dans le discours psychiatrique contemporain », Steeves Demazeux aborde la double question de la fonction en médecine psychiatrique et celle de la pertinence des catégories nosographiques en psychiatrie. La notion de fonction, éminemment problématique, est centrale en biologie, notamment en biologie de l’évolution. En psychiatrie aussi, comme l’auteur le démontre, elle ne va pas sans poser d’énormes problèmes de définition et de délimitation. Il faut d’abord la débarrasser de ses attributs téléologiques pour en faire un outil d’analyse et de compréhension dûment pertinent. Définir la fonction, c’est donc définir la dysfonction, problématiser l’une, c’est problématiser l’autre. Or, les notions de trouble psychiatrique, de fonction mentale normale et donc de maladie mentale sont redevables de ces saisies épistémologiques d’une réalité souvent mouvante, fluctuante, systémique. L’épineux et permanent problème de la démarcation entre normal et pathologique demeure et si les affirmations déjà anciennes de l’antipsychiatrie et des odes à la renonciation à l’objectivation de la maladie mentale sont bel et bien caduques, la psychiatrie, pour être au plus près de l’impératif éthique du meilleur soin et de la nécessité épistémologique de la meilleure science, semble devoir trouver un chemin permettant d’éviter de tomber de Charybde (de la subjectivité absolue de la maladie mentale) en Scylla (de la déshumanisation de la maladie mentale). L’article produit un examen critique des propositions des principaux acteurs de ce débat, et conclut que « peut-être le mieux est-il de renoncer tout bonnement à la perspective de fixer un critère biologique général et définitif du normal et du pathologique valable pour l’ensemble des troubles mentaux ». - Bibliographie, pp. 70-71 ; Notice biographique, p. 72.