En réexaminant l'oeuvre du probabiliste Émile Borel (1871-1956) et celle de quelques uns de ses prédécesseurs, cette thèse rend compte des déplacements opérés par la probabilisation massive des sciences depuis la physique mathématique du XIXe siècle. Selon l'auteur, il faut y voir une promotion de la précision. L'oeuvre de Borel se présente ainsi comme l'achèvement d'une réforme de la pensée de la mesure. Les notions de proportion, harmonie et excès se voient ainsi transformées, laissant place à une nouvelle conception de la mesure, axiomatiquement épurée et plus efficace.