Hasard et individuation. Penser la rencontre comme invention à la lumière de l'œuvre de Gilbert Simondon

Thèse de doctorat : Philosophie : École normale supérieure de Lyon : 2011, sous la direction de Pierre-François Moreau

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Thèse

  • Année : 2011
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  • Support : Document imprimé
  • Langues : Français
  • Ville : [s.l.]
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  • Institution : École normale supérieure de Lyon
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  • Date de création : 05-10-2012
  • Dernière mise à jour : 02-03-2015

Résumé

Français

L’objet de cette recherche revient à interroger le rôle du hasard dans le processus d’individuation tel qu’il est théorisé par Gilbert Simondon. Dans cette perspective, le hasard, élaboré à partir du concept darwinien de chance, doit être considéré comme opérateur théorique et concept explicatif d’une théorie des processus de genèse de forme individuelle, et non comme un principe métaphysique ou une mesure de l’ignorance. Il qualifie dans l’individuation la modalité de la rencontre entre la singularité, qui donne forme à l’être individuel, et le milieu métastable individuel, susceptible de transformations. Suivant cette perspective, le hasard devient un des opérateurs de l’invention des structures individuelles singulières, plurielles, et novatrices, formes de vie et manières d’exister, qui sont élaborées comme solution à des problèmes par le processus d’individuation. Cette analyse de la pensée simondonienne permet de mettre en place les linéaments d’une théorie de la rencontre individuante, induisant une conception particulière de l’individualité humaine, qui est susceptible d’entrer en dialogue avec les thèses de la sociologie dispositionnelle (P. Bourdieu, B. Lahire). Comme invention, l’opération d’individuation est alors analysable à partir du concept biologique d’exaptation (S. J. Gould), qui explicite dans l’évolution l’invention de couples structuro-fonctionnels nouveaux, à partir d’un jeu entre hasard et invention vitale. B. M.

Anglais

This research aims to question the role of chance in the individuation process as it was theorized by Gilbert Simondon. In this context, chance, which was drawn up based on the Darwinian concept of chance, must be considered as a theoretical operator and as an explanatory concept of the genesis of individual form, and not as a metaphysical principle or as a measure of ignorance. It characterises within the individuation the modality of the encounter between the singularity which shapes the individual being and the individual metastable environment which is capable of being transformed. From this point of view, chance turns out to be one of the invention operators of singular, individual, plural and innovative structures which are ways of existing, created as solutions to problems by the individuation process itself. This analysis of Simondon’s philosophy allows to outline a theory of the individuating encounter leading us to think of human individuality through a specific approach which enters into dialogue with the theses of the dispositional sociology (P. Bourdieu, B. Lahire). From an invention point of view, the individuation operation can thus be analysed using the biological concept of exaptation (S. J. Gould) which makes very explicit the invention of new structure-function couples in evolution based on an articulation between chance and vital invention. B. M.