Genèse de quelques nouvelles sciences : de l'intelligence artificielle aux sciences de la cognition

Envoyer le lien

Article

    • Pages : 15 à 54
    • Consulter le volume original
    •  
    • Support : Document imprimé
    • Format : 24 cm.
    • Langues : Français
    • Édition : Original
    •  
    • ISBN : 2-213-01862-5
    •  
    • Date de création : 23-03-2011
    • Dernière mise à jour : 01-04-2011

    Résumé

    Français

    L'intelligence artificielle apparaît en 1956, après un siècle de maturation : G. Boole (pour la logique) et Ch. Babbage (pour le calcul) préparent le terrain qu'occuperont A. Turing (la théorie de la computation) et C. Shannon (la théorie de la communication), puis N. Wiener (la cybernétique) et J. von Neumann (la théorie des automates). L'ordinateur, cette machine à computer tous les types de symboles, peut alors apparaître : s'il peut automatiser les calculs numériques, ne peut-il aussi, «artificieuse machine», simuler les manifestations de l'intelligence ? Quelle intelligence ? Quelle connaissance de l'intelligence raisonnante ? Ces questions vont dès lors rayonner dans bien des disciplines scientifiques sous l'impulsion de chercheurs originaux, soucieux à la fois d'ouvertures épistémologiques et de réalisations opérationnelles : M. Minsky, J. McCarthy, A. Newell et H.A. Simon ... Les théories de la computation, en devenant des machines à computer des symboles, vont certes se développer pour elles-mêmes, suscitant l'essor contemporain de l'informatique, mais elles vont aussi susciter des interactions sans précédent dans leur rencontre avec les sciences de l'Homme et de la Société, puis avec les sciences de la vie : psychologie cognitive, linguistique computationnelle, logiques normatives, l'intelligence artificielle va susciter dans bien des domaines, en moins d'une génération, une sorte d'ébranlement épistémologique accompagné de l'apparition de nouveaux résultats, qui sont aussi de nouveaux produits : une ingénierie et une technologie de la cognition apparaissent aujourd'hui (systèmes à base de connaissances, systèmes experts, traduction assistée, etc.), mettant en valeur la constitution de nouveaux champs scientifiques que l'on reconnaît par une sorte de fédération de disciplines : les sciences de la cognition ne proposent-elles pas de déployer, à partir des énoncés fondateurs de l'intelligence artificielle, les bases d'un nouvel encyclopédisme ? Un encyclopédisme que symbolise, de façon sans doute un peu caricaturale, l'annonce de la «cinquième génération informatique».

    Anglais

    Artificial intellignce appeared in 1956, after maturing for a century : G. Boole (logic) and Ch. Babbage (calculus) prepared the ground to be exploited subsequently by A. Turing (computation theory) and C. Shannon (theory of communication), followed by N. Wiener (cybernetics) and J. von Neumann (theory of automatons). The machine for computing all types of symbols, or computer, could henceforth make its appearence : since it could automize numerical calculations, could not this «crafty machine» also simulate the various manifestations of intelligence ? But, what intelligence ? And what knowledge of the intelligence which reasons ? These questions would henceforth get pride of place in numerous scientific disciplines under the impulse of original research workers with an eye on epistemological openings and operational achievements : M. Minsky, J. McCarthy, A. Newell et H.A. Simon ... It is true that the computation theories would develop for themselves and become symbol-computing machines, providing impetus to contemporary data-processing. But, they would also give rise to unprecedented interactions on encountering the sciences of Man and Society and, later, the life sciences : cognitive psychology, computational linguistics, normative logic. In different spheres and in less than a generation, artificial intelligence would create somewhat of an epistemological shake-up accompanied by new results, which also happen to be new products : cognitive engineering and technology are making their appearence today (knowledge-based systems, expert systems, assisted translation, etc.), highlighting new scientific fields which are recognizable from an association of disciplines : working on the guide-lines provided by artificial intelligence, cognitive science does, after all, propose to lay the foundations for a new encyclopaedic endeavour. The announcement of the «fifth generation computers» comes as a symbol, somewhat caricatural, of this endeavour.