Théorie de la connaissance et pratiques chez Durkheim et Garfinkel

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Article

    • Pages : 141 à 183
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    • ISBN : 978-2-7132-2152-1
    • ISSN : 1629-7121
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    • Date de création : 04-01-2011
    • Dernière mise à jour : 21-02-2015

    Résumé

    Français

    Anne Rawls répond, point par point, aux objections que lui ont adressées les contributeurs au présent dossier. Elle revient en particulier sur la question de savoir dans quelle mesure il est légitime de rapprocher les sociologies de Durkheim et de Garfinkel. C’est pour elle l’occasion de dénoncer la vision courante d’un Durkheim «objectiviste», qui aurait érigé l’agrégation de données statistiques en méthode suprême de la sociologie et privilégié la réflexion théorique au détriment de l’étude des pratiques. Avec tout autant de vigueur, elle balaie les erreurs commises symétriquement au sujet de l’œuvre de Garfinkel, souvent décrit comme un auteur «subjectiviste», qui se serait centré sur le détail des pratiques en train de s’accomplir au point d’abandonner toute entreprise théorique et d’évincer de l’analyse la dimension politique de la vie sociale. Réaffirmant la validité du projet durkheimien d’un dépassement émancipateur de la philosophie classique, engoncée dans ses postulats individualistes, par la sociologie, Anne Rawls soutient qu’accorder une place centrale à l’étude des pratiques, loin de signifier que l’on renonce à l’analyse de la réflexivité et de la conscience humaines, est la seule véritable façon de rendre compte de ces phénomènes. C’est dans cette perspective qu’elle est amenée à défendre l’idée qu’il est possible de donner une description objective des intentions d’un auteur – en l’occurrence, celles de Durkheim.

    Anglais

    In her answers to all the contributors’ objections, Anne Rawls pays particular attention to the legitimacy of considering Durkheim and Garfinkel’s sociologies together. She denounces the standard vision of an «objectivist» Durkheim who would have established the use of aggregate statistical data as the supreme method of sociology and privileged theoretical reflexion to the detriment of the study of practices. She forcefully brushes aside the errors simultaneously made on Garfinkel, often described as a «subjectivist» author who supposedly concentrated on the details of practices to the extent of abandoning all theoretical approaches and eliminating the political dimension of social life. Reaffirming the validity of the Durkheimian project of stepping beyond classical philosophy cramped by its individualist postulates, Rawls maintains that giving a central place to the study of practices, far from implying an abandon of the analysis of reflexivity and human consciousness, is the only true way of explaining these phenomena. From this perspective, she defends the idea that it is possible to give an objective description of Durkheim’s intentions.