Cet article montre en quel sens il y a une sorte de «physicalisation ordinaire» de la géométrie à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, notamment dans l’élaboration des concepts de courbure et de géométrie intrinsèque. Depuis les travaux de Gauss et Riemann, la compréhension des concepts physiques se fait pour ainsi dire à travers leur élaboration mathématique. S’appuyant sur un texte de Jacques Hadamard (Colloque de philosophie, Naples, 1924), Jean-Jacques Szczeciniarz structure son propos selon quatre axes : 1/ le raisonnement de Hadamard; 2/ la question du domaine de réalisation (intégration) des équations différentielles dont traite la physique mathématique; 3/ la question de la réalité des objets de la théorie physique et de leur rapport aux objets mathématiques relativement au problème du temps; 4/ un point épistémologique.