De la science des matériaux à la philosophie des techniques

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Article

    • Pages : 477 à 488
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    • ISBN : 2-7073-1784-5
    • ISSN : 0011-1600
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    • Date de création : 04-01-2011
    • Dernière mise à jour : 18-02-2015

    Résumé

    Français

    Ce texte est un commentaire de l’ouvrage de Bernadette Bensaude-Vincent, Éloge du mixte. Matériaux nouveaux et philosophie ancienne (Paris, Hachette Littératures, 1998, 358 p.). – Dans une première partie introductive, l'A. présente cet ouvrage non académique, au croisement des disciplines, qui fait la « chasse aux récits trop simples » (p. 477), aux « mots passe-partout » (p. 478). Il explique que le volume débute par un examen du fait que l'homme « moderne » est « dressé au changement [...] continu et orienté, par des mises en récits qui représentent le développement technique comme un processus naturel » (p. 479). BBV « entend démanteler ces récits d'allure évolutionniste. Sa stratégie argumentative consiste à multiplier les points de vue sur l'histoire des matériaux [...]. – Ces récits reposent sur deux types de présupposés » qui sont l'objet de la seconde et la troisième partie de l'article : « La critique des conceptions continuistes de l'innovation technique » (pp. 479-482) qui examine le couple nature-artifice dont les produits ne se distinguent ni par leur composition ni par leur procédé de fabrication, et la « Critique des conceptions du moteur de l'innovation technique » (pp. 482-484) qui dénonce le sujet abstrait et la science comme moteur, au profit des besoins circonstanciés, du « contexte socio-historique daté » (p. 483), de la technique, et démontre que les lois « de la demande et des marchés » ne sont pas les seules à l'oeuvre. – Dans la quatrième partie, « De la critique au programme épistémologique et ontologique » (pp. 484-487), l'A. explique que BBV cherche à « organiser le secteur des matériaux selon des principes proprement technologiques » (p. 485), donnant ainsi à la science des matériaux « l'épistémologie qu'elle mérite » (BBV, p. 258). Elle rejoint l'idée de “transduction” de Simondon, celle de “virtuel” de Deleuze et participe de l'émergence d'une autre rationalité scientifique, informée des limites de la méthode démonstrative et de la démarche déductive » (p. 486). – La cinquième partie, « Le mixte : un schème technologique » (pp. 487-488) voit, dans cette idée de mixte, « un authentique concept technologique, un schème de la raison technique » (p. 487) mais peut-être inadapté « à la description des macro-systèmes techniques ». – La dernière courte partie, « En finir avec la modernité? » (p. 488), met en lien cette réflexion sur les matériaux composites avec la question de la modernité.