Essais de cosmopolitique

Envoyer le lien

Article

    • Pages : 465 à 476
    •  
    •  
    • ISBN : 2-7073-1784-5
    • ISSN : 0011-1600
    •  
    • Date de création : 04-01-2011
    • Dernière mise à jour : 19-10-2015

    Résumé

    Français

    L'A. se demande en quoi L'Espoir de Pandore. Pour une version réaliste de l'activité scientifique (Paris, La Découverte, 2001, 347 p.) et Politiques de la nature. Comment faire entrer les sciences en démocratie (Paris, La Découverte, 1999, 383 p.) sont vraiment une « suite » de cet autre ouvrage de Bruno Latour, Nous n'avons jamais été modernes : essais d'anthropologie symétrique (Paris, La Découverte, 1991, rééd. 1997, 207 p.). – Il indique que dans le texte de 1991 la « Constitution moderne était alors définie par deux mouvements, l'un, officiel, de purification ou de séparation, l'autre, officieux mais non moins essentiel, de médiation ou d'hybridation. » (pp. 465-466) L'A. précise également que pour Latour, « l'objet scientifique n'est jamais un pur donné pour un pur sujet de la connaissance. [...] Tous les objets et tous les sujets sont des hybrides de nature et de société » (p. 466). Mais « nature et société, faits et fétiches » (p. 474), « Science et Politique, ne doivent pas être séparées, mais symétrisées » (p. 467). Ces dernières sont « des artefacts [...] élaborés à des fins politiques [... : ] faire taire la foule et empêcher toute politique véritable. [...] certains seraient-ils capables de science, les autres ne pouvant qu'opiner et s'opposer des opinions ? ». Or, selon l'A., cet aspect n'avait pas été exploré par Latour dans son texte de 1991, il reprend donc « la fausse alternative force/raison [...] ainsi que l'opposition pouvoir/savoir » (p. 469) et s'appuyant sur l'exemple de Joliot, il montre que l' « extériorité de la société à l'égard de la science est un leurre » (p. 470), que « les faits sont construits, et néanmoins bien réels. [...] Ainsi n'y a-t-il plus à choisir entre brute et évidente matérialité des faits scientifiques et les croyances chimériques du fétichisme des sauvages. » (p. 471). L'A. rappelle que cette position constructiviste de Latour qui hérite de Bachelard, n'est pas anti-réaliste ; il indique également en examinant l'exemple Pasteur-Pouchet donné par Latour que s'il utilise un vocabulaire aux accents whiteheadiens (qu'il doit à Isabelle Stengers), il se distingue nettement des positions de cet auteur. Dans L'Espoir de Pandore, « Latour s'efforce d'atteindre archéologiquement, en partant de matériaux précis (la pédologie) ou de références bien connues (Joliot, Pasteur), le cœur du problème politique posé par les formes modernes purifiées. Dans [...Politiques de la nature] il s'agit de s'attacher au mouvement impersonnel de composition du collectif » (p. 475), dans « un égal respect pour les sciences et les politiques » (p. 476 & PN, p. 348).