Du programme aux probabilités : réduction et déterminisme génétique après Richard Dawkins

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Article

    • Pages : 175 à 198
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    • ISBN : 978-2-84950-125-2
    • ISSN : 1951-1647
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    • Date de création : 04-01-2011
    • Dernière mise à jour : 04-01-2011

    Résumé

    Français

    La notion de code génétique est liée à une idée de l’ordre en biologie, défini comme étant le résultat d’interactions microscopiques (les gènes) régissant les réactions macroscopiques. Cette notion d’ordre annonçait le rapprochement entre l’informatique et la biologie moléculaire, dont le terme “programme” génétique est un héritage historique. À la lumière de données actuelles, cet héritage n’est pas uniquement sémantique, il est intégré aux postulats de la biologie moléculaire, au travers, notamment, du postulat de spécificité de fonction d’un gène. La théorie du gène égoïste de Dawkins est un exemple d’une approche qui hérite de cette confusion historique entre le déterminisme génétique et le programmisme. Selon cette théorie, le gène est l’entité qui est sélectionnée et est considéré, en tant qu’instruction d’un programme, comme primordial dans le déterminisme des processus. Depuis, le probabilisme se pose comme alternative nécessaire pour intégrer de nouvelles données. Cette approche alternative considère comme majeure ce qui a été jusque-là considérée comme bruit de fond : la variabilité d’expression des gènes. Dès lors, les processus évolutifs ne sont pas analysés en fonction de l’acquisition d’un gène et de son évolution en tant qu’instruction, mais en fonction d’une dynamique, relevant du hasard et stabilisée par sélection, d’une capacité à utiliser l’ADN. Cette approche laisse place à une pluralité des déterminismes dans les processus du vivant.