À l'image de l'Homme. Du Golem aux créatures virtuelles

Envoyer le lien

Monographie

  • Année : 1995
  • Éditeur : Seuil
  • Pages : 8-187
  • Collection : Science ouverte
  •  
  • Support : Document imprimé
  • Format : 21 cm.
  • Langues : Français
  • Édition : Original
  • Ville : Paris
  •  
  • ISBN : 2-02-013416-0
  • URL : Lien externe
  •  
  • Date de création : 04-01-2011
  • Dernière mise à jour : 13-10-2015

Résumé

Français

«Le Golem et Pygmalion font figure de récites prototypiques dans un contexte fortement marqué par la croyance dans le caractère animé et vivant de certaines statues, dont Platon, quelques siècles plus tôt, disait déjà qu'il fallait les enchaîner la nuit pour les empêcher de partir». Les créatures artificielles peuplent une zone particulière de notre imaginaire, nourrie de vieilles légendes. Ce livre veut montrer qu'un lien existe entre toutes ces créatures, de la statue animée de Pygmalion au monstre de Frankenstein, en passant par les ordinateurs intelligents du XXe siècle. Les créatures artificielles tendent à l'homme un miroir où il est confronté à sa propre image. En exposant la généalogie des récits concernant les créatures artificielles que l'homme s'invente et se fabrique depuis 2 000 ans, Philippe Breton nous invite a découvrir ce qui les relie entre elles, et elles à nous, par le biais du thème transcendant de la Création : l'homme être créé et être créateur, l'homme à l'image de Dieu et rêvant à son tour d'insuffler la vie à des créatures à son image. Pour l'auteur de La Tribu informatique et de L'Idéologie de la communication, l'existence de toutes ces créatures témoigne d'un besoin d'ordre métaphysique, et illustre le «mystère de l'homme tentant de sortir de lui-même pour se comprendre». Breton considère finalement ces créatures comme des miroirs de la perception que l'homme a de lui-même. Nos ordinateurs et les créatures virtuelles engendrées par l'informatique doivent donc nous renseigner sur les hommes que nous sommes. C'est en cela qu'elles intéressent l'anthropologue, dont l'analyse aboutit à une représentation de l'humain entre politique et psychologie : il évoque par exemple l'évacuation du corps physique au profit de la seule intelligence du cerveau, intelligence transférée à l'ordinateur censé nous gouverner mieux que nous même. Il propose également des interprétations très précises quant à la passion trouble de l'homme pour ses créatures artificielles, et à l'autonomie qu'il leur accorde. «La question du lien social est désormais présente au cœur de la problématique des créatures artificielles. À la représentation de l'homme comme création et sujet divin s'est substituée une liberté nouvelle où la question la plus urgente est désormais celle de l'organisation collective des consciences. C'est dans ce contexte que la nouvelle représentation de l'homme en tant qu'être informationnel va trouver tout son sens, à travers une machine communicante : l'ordinateur». M.-M. V.