On aurait pu penser que les positivistes logiques, en s’engageant dans la voie encyclopédique, allaient faire table rase des tentatives antérieures. L’instrument remarquable que constitue la logique mathématique ne permettait-elle pas d’isoler les véritables atomes de signification et de recomposer, sur cette base, nos connaissances complexes ? Pourtant l’encyclopédie fournit l’occasion à Otto Neurath de corriger une approche trop exclusivement logique. Celui-ci insiste sur la nécessité de recourir également à la sociologie et à l’histoire. Si Neurath revendique l’originalité du programme de l’Encyclopédie de la sciences unitaire, il ne rejette pas pour autant l’apport de ses prédécesseurs. Il est amené à examiner par exemple les arguments d’Henri Poincaré concernant l’organisation des sciences.